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"Peut-on apprendre par le jeu vidéo ?" (Oscar Barda)
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Quand je lis ses articles, en tout cas, ça ne me rassure pas sur les gens qui tentent de faire du jeu vidéo un porte-étendard de la culture. Déjà que ce qu'ils racontent sur leur propre domaine de compétence n'est pas rassurant, si en plus il faut qu'ils la ramènent sur d'autres domaines...
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De son vivant, j'aurais battu aisément ma grand-mère au tennis ou aux échecs. Mais je ne propose pas ces activités pour apprendre la conjugaison. Tous les jours, dans toute activité, on apprend, ou on peut apprendre. Mais ça n'en fait pas un «formidable outil pédagogique».Si je joue avec ma grand-mère aux jeux vidéo, je lui botte le cul. Cela signifie que j’ai acquis un savoir ou des capacités qu’elle n’a pas : que j’ai appris quelque chose.
À nouveau, le tennis peut m'apprendre une vision dans l'espace par exemple, le détourner pour apprendre la conjugaison je suis dubitatif.Alors certes, ces capacités ne sont pas forcément transférables à la vie réelle ou même « utiles » de quelque façon, mais si le jeu peut m’apprendre à sauter des plateformes, alors on aura bon dire, il y a sûrement moyen qu’il puisse m’apprendre autre chose.
Ou comment nier des millénaires d'enseignements pour ne garder qu'une de ses périodes, localisée, et caricaturée à l’extrême.Très grossièrement, jusqu’au XXe siècle, la pédagogie consiste à dire « bon, j’ai un savoir, je veux le transmettre, j’aurais qu’à le réciter linéairement et vérifier que les apprenants l’aient bien capté en leur tapant dessus jusqu’à ce qu’ils aient la bonne réponse ».
Parce que l'envie d'apprendre passe forcément par le jeu? Par le jeu comme vous c'est proposé par la suite, l'enfant n'a pas envie d'apprendre, mais envie de jouer. L'apprentissage s'effectue de manière détournée.Le bon Jean-Jacques Rousseau (ou JJ comme on l’appelait à l’époque) avait commencé à proposer des pistes en 1762 dans « Émile ou De l’éducation » en particulier la notion absurde suivante : l’enfant doit avoir envie d’apprendre pour bien apprendre…
Quoiqu'ils aient probablement pratiqué cette activité d'une manière différente, des Platon, Aristote ou d'autres Socrates doivent probablement se retourner dans leurs tombes.Technique traditionelle de pédagogie antique dite du « cassage de cul » (JF Bradu)
Voilà un raccourci bien catégorique. Il existe beaucoup de chercheurs qui ont planché sur l'intelligence et une multitude de modèles de classification très différents. Qui est ce «On»? Un émminent ****ologue non référencé? Psychologie magazine? André du café du commerce? L'auteur de l'article?On distingue deux formes d’« intelligences » dans notre façon d’apprendre le monde qui nous entoure : déductive et intuitive.
Ah voilà, l'intelligence déductive est donc une intelligence qui ne déduit rien. En fait c'est juste de l'apprentissage. Le théoricien doit donc être André.L’intelligence déductive c’est la forme classique qui consiste à acquérir la connaissance là où elle existe et à la digérer en soi. Je vous délivre une leçon, je vous apprend que 4 x 4 font 16, que Marignan c’était 1515 et c’est comme ça point barre.
p.s. : Mais arrêtez avec Marignan! Puisqu'on vous dit que ça n'a jamais eu lieu! (négationnisme helvétique).
Hop, un petit coup de dénonciation des pratiques et techniques modernes pour faire un peu de prosélytisme technologique.C’est d’ailleurs probablement ce pourquoi l’école galère : l’Internet, la pub, les films et les téléphones portables hurlent aux générations montantes leur unicité, leur importance en tant qu’individu, maniant à profusion les mythes de l’élu, du choisi, du héros unique pendant que les technologie nouvelles rendent évidentes et lisibles les connexions sociales…
Nous seulement le tableau dressé est très caricatural, mais même si c'était une réalité, la seule alternative serait le jeu vidéo? D'ailleurs le jeu vidéo n'est pas une activité qui fait beaucoup appel à la parole de prime abord.Mais non point, quand on passe la porte de la classe on la boucle, on s’assied et on fait à la fois partie de la masse des élèves et à la fois on est seul : on ne parle pas, on ne collabore pas, on écoute, en silence.
Non seulement ça dépend énormément des métiers, mais bien souvent, il faut organiser les moments de communications pour qu'ils soient ponctuels et organisés pour ne pas rendre impossible la réalisation du travail. En résumé, je dois communiquer, c'est essentiel, mais pour bien bosser, faut me foutre la paix! ^^Spoiler alert : une fois entré dans la vie professionnelle, si on ne parle pas au bureau, si on ne communique pas et qu’on ne travaille pas ensemble, c’est qu’on fait la plupart du temps mal son travail.
Heureusement il existe des parents responsables qui n'offrent pas un appareil hors de prix avec un abonnement hors de prix pour que leurs mômes fassent n'importe quoi.le moindre môme de 8 ans à dans son iPhone la connaissance du monde au bout des doigts.
HS: Il n'existe pas un serious game qui apprend à tester à/a en utilisant «avait»? Bon elle est facile mais tellement tentante.
Et donc il n'y a plus de questions? Mais où sont les réponses?Marguerite Duras disait en 1985 avec une clarté surprenante et son élégance languissante, qu’en l’an 2000 il n’y aurait plus de questions, que des réponses.
Oscar Barda aussi d'ailleurs, mais je me demande quelle est la date si proche où tous les mystères de l’humanité seront résolus. Oscar Barda a déjà percé le mystère de l'intelligence, nulle doute que c'est tout proche.A quelques années près, Marguerite Duras prédit l’avenir, toute en élégance réfléchie
«Jean-Marc, combien font deux et deux?» Tous ces odieux professeurs et leurs cravaches des temps anciens étaient en fait des visionnaires?C’est là la transformation principale à mon sens de ce début de siècle, le professeur doit devenir celui qui guide en posant des questions, invitant le savoir et la recherche plutôt que d’être, comme le monde qui l’entoure, uniquement la réponse.
J'en ris encore! Par ta faute, «JJ», mémé est nulle à GTA.C’est cette distance instaurée par le modèle pédagogique des Lumières qui a créé le fossé numérique entre générations.
J'aime beaucoup le jeu vidéo. Mais rien ne m'ennuie plus que les tutoriels de départ. J'ai juste envie que ça se finisse au plus vite. Pour éviter les manuels on a aussi simplifié les jeux, ralenti la progression de la difficulté (si ce n'est pas juste annulé).« Mais… Mais… Mais ça fait 10 ans qu’on apprend plus comme ça » ai-je envie de m’exclamer ! Les jeux vidéo n’ont plus de manuel mais des tutoriaux, des guides, des « didacticiels »…
« Avec les tutos, on apprend en s’amusant bordel ! »
Mon premier jeu vidéo, j'ai commencé par lire religieusement tout le manuel avant de mettre la cartouche. Si en effet j'ai trouvé ça pénible, par la suite j'ai trouvé beaucoup plus drôle de mettre la cartouche et presser les boutons pour voir ce que ça faisait. Puis j'allais chercher dans le manuel avec plaisir les informations manquantes.
Ah si si! Moi! J'adorais ça. Pas toutes les pages mais je dévorais certaines avec avidité. Comme quoi apprendre peut être un plaisir, sans jeu vidéo.Un peu comme les cahiers de vacances ! Vous avez déjà vu un enfant mourir d’avoir envie de « jouer » à son cahier de vacances ? Ouais, moi non plus : on fait le cahier de vacances.
Heureusement, il existe des professionnels de la formation, qui savent changer de méthode lorsqu'une piétine au lieu de passer à la violence. Ce n'est pas parce qu'Oscar Barda est un très mauvais professeur que tous le sont!Ça n’est par pour autant que l’ordinateur n’a rien à apporter à cet endroit, bien au contraire, sa patience infinie est un atout indéniable (que celui qui n’a pas eu envie de casser un frigo sur une mignonne tête blonde a qui on fait répéter vingt fois la même chose me jette la première poignée de porte de frigo).
A l’inverse, le serious game (« jeu sérieux ») cache bien son jeu : on dissimule un processus d’acquisition de connaissances dans un jeu qui n’a rien à voir.
C'est précieux de se relire pour réaliser un puzzle? J'ai pas l'impression que prendre les enfants pour des idiots soit très constructif. Ce n'est pas pour cette raison qu'il est précieux de se relire. Oscar connait-il Pavlov?Qu’est-ce qu’on apprend aux enfants avec ça à part à taper un peu plus vite ? Qu’il est précieux de se relire, de porter attention à ce qu’on écrit avant d’appuyer sur « entrée ». Ici, on apprend à jouer avant tout, et c’est par là qu’entre le savoir, par l’adaptation aux mécaniques et aux logiques du jeu.
Et alors comment a-t-il appris l'orthographe? Apprendre à se corriger c'est bien joli, mais il faut savoir se corriger.Si la note de dictée d’un élève qui joue à ce jeu remonte, ça n’est pas parce que le jeu lui a appris l’orthographe des mots, mais parce qu’il lui a appris à y prendre garde, à y regarder deux fois avant de rendre sa copie.
À quand la trithérapie comme méthode d'apprentissage scolaire?Le jeu peut par exemple permettre de distraire de tâches mondaines et répétitives, comme manipuler des objets en tous sens de manière quotidienne, un exercice courant pour lutter contre les premiers symptômes de la maladie de Parkinson.
Ce n'est pas parce qu'on en a bavé qu'il est nécessaire que les suivants en bavent. Cependant si la difficulté n'est pas le but ultime, c'est aussi important d'apprendre au travers de la difficulté. Car bon, l'apprentissage ne s'arrête pas à la fin de la scolarité, et on ne peut pas avoir un jeu pour tout, que ce soit des apprentissages professionnels ou privé, régulièrement on doit apprendre «à la dure».Enfin merde à un moment, moi j’en ai chié pour apprendre mes tables de multiplication, ça serait franchement pas juste que les générations d’après s’en sortent mieux !
À quand le jeu vidéo des codes de lois, de la déclaration d'impôts, de l'éducation des enfants, du meuble Ikéa, etc.
Si Oscar voit les apprentissages connexes des jeux vidéos, il ne voit pas ceux des méthodes classiques. Lorsqu'on retient des tables de multiplications, il y a un objectif principal: les savoir pour faciliter les calculs mentaux. Mais aussi un secondaire, et pas des moindres: apprendre à mémoriser des données abstraites. Raccourcir le temps d'apprentissage par des méthodes détournées peut avoir des effets pervers: En ne travaillant pas cette mémorisation, la suivante sera tout autant fastidieuses. Lorsqu'on ne pense qu'aux résultats apparents, c'est forcément une logique à court terme qui peut s'avérer très néfaste.
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