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Gilles Babinet : "Le numérique à l'école reste à inventer" (Huffington Post)
- Loys
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Et à la suite, à lire sur le blog "Peut mieux faire" de Maryline Baumard du 14/03/13 : "L’école refondée sera numérique ou ne sera pas" .
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- Loys
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On attend les propositions concrètes de Gilles Babinet, enseignant... euh pardon : entrepreneur.Le numérique à l'école reste à inventer
Allons-y pour une louche d'argument du retard.ÉDUCATION - Dans de nombreux pays développés et émergents, la révolution de l'éducation par le numérique a commencé ou est à l'ordre du jour.
Allons-y pour la rhétorique de la "révolution".Et cette fois-ci, il ne s'agit plus seulement de se donner bonne conscience en équipant les écoles de quelques ordinateurs -ce que nous savons encore à peu près faire en France-, c'est une véritable révolution des usages qui se produit.
Quelle bonne nouvelle pour l'école !L'arrivée des smartphones et plus encore des tablettes vient tout bousculer...
Oui, brisons les hiérarchies : demandons aux sages haut placés comme Gilles Babinet d'écouter les pauvres enseignants confrontés aux difficultés du terrain, par exemple. Tiens, le "métier d'élève" ou le jargon des néo-pédagogues.Elle conduit à une réinvention complète du métier d'enseignant et du "métier" d'élève. Elle sape les fondements même d'un système fondé sur des hiérarchies et des habitudes héritées du XIXe siècle.
Quel modèle enviable, et économique en plus !Songeons à la révolution qu'organise l'indien Sugata Mitra, qui a reçu le TED Prize en 2013: il a organisé en Inde un learning lab, où des enfants, même parmi les plus pauvres, peuvent apprendre les uns des autres en utilisant toutes les ressources disponibles dans le cloud et en recourant à l'aide d'adultes tuteurs via internet...
Certains ont déjà eu l'audace d'utiliser des tablettes en maternelle ou d'ouvrir des comptes Twitter pour la classe.Combien de Sugata Mitra en France? Sans doute déjà plusieurs dizaines ou même plusieurs centaines?
C'est pas gentil pour le "Café Pédagogique", ça.Qui s'affaire à les repérer, à mesurer les retombées de leurs trouvailles et à les mettre sur le devant de la scène? Personne...
Mais si : beaucoup de gens font des efforts.
Eh oui : c'est bêtement ce qui garantit l'égalité républicaine.Le numérique est par définition un écosystème décentralisé et flexible, là où notre système éducatif est centralisé -la fameuse rue de Grenelle- et rigide.
La liberté pédagogique est un principe qui a toujours existé. Mais justement, les idéologues du numérisme voudraient y mettre fin pour imposer le numérique à la hussarde, sous prétexte de libérer le système : c'est un comble !Le numérique ne donne pas d'avantage particulier aux autorités traditionnelles ni aux corps constitués -il s'en méfie même-, là où l'Education nationale a pour habitude de se référer à l'Inspection générale et fonctionne avec une hiérarchie pyramidale qui se donne l'illusion de pouvoir encore organiser une diffusion générale de ses consignes vers les 800.000 enseignants français... Qui peut croire qu'un tel système fonctionne encore?
Il faudrait savoir : je croyais que le numérique devait être un "écosystème décentralisé".Le défi de la révolution est avant tout culturel
Si l'institution Education nationale ne veut pas être submergée, le numérique doit constituer le cœur de la stratégie éducative de tout ministre qui voudrait sérieusement refonder l'école et lutter contre l'échec scolaire.
Non, seul Gilles Babinet alerte les consciences du haut de sa vigie.Un tel avis de mobilisation générale ne transparait pas clairement dans le projet de loi de refondation de l'école, du moins tel qu'il arrive cette semaine au Parlement. Faut-il alors compter sur la clairvoyance et l'esprit d'entreprise des députés et des sénateurs pour organiser la révolution... numérique?
Je croyais qu'il fallait décentraliser.Sérieusement, il y a peu d'espoir de ce côté-là. La diffusion des technologies numériques au sein de l'école, en particulier par le biais de l'équipement des établissements, a fait l'objet de quinze plans gouvernementaux au cours des quarante dernières années (1). Les collectivités locales s'y mettent également, chacune dans leur coin et sans vraie vision stratégique et parfois en conflit qui avec les IEN dans chaque circonscription, qui avec les DASEN à l'échelle des académies.
Un changement qui nous échappe, c'est effectivement peu engageant. Surtout s'agissant de l'éducation des enfants.Les institutions et leurs représentants ont peur du changement, surtout quand il leur échappe, c'est un phénomène bien connu.
Quel drame ! Notre retard dans le numérique fait que nous sommes en retard... dans le numérique. Pour ce qui est de la performance scolaire, on s'en occupera plus tard.Résultat: si l'on en croit l'OCDE, la notre pays se classe 24e sur 27 pour l'utilisation du numérique dans l'éducation (2).
Nous sommes donc bien équipés, mais nous n'avons pas de contenus à proposer : la numérisation se fait dans le bon sens, il n'y a pas à dire !Le ministère de l'Education nationale a récemment établi un plan (3) qui propose notamment d'améliorer les équipements informatiques (manuels numériques, tableaux informatiques, tablettes, raccordement au très haut débit), de former les enseignants au numérique et de développer des services nouveaux pour les élèves, leurs familles et le personnel éducatif. Ce n'est cependant pas dans l'équipement des établissements scolaires que notre pays accuse un retard important, mais bien dans l'offre de contenus pédagogiques adaptés aux TIC.
Ben voyons : il faut traiter les élèves des quartiers défavorisés comme les petits Indiens. Ils se débrouilleront très bien entre eux, avec des écrans et du cloud.Que faire?
Pour n'importe quel ministre entrant rue de Grenelle, la révolution numérique devrait avoir davantage d'attraits qu'un énième débat sur les rythmes scolaires ou sur le redoublement. Ces questions sont très importantes, particulièrement pour les élèves les plus défavorisés (4).
Les investissements étatiques, voilà qui décentralise sévèrement l'écosystème. Et si au passage ça pouvait profiter à quelques amis investisseurs...Mais est-il bien sérieux, par exemple, de dépenser 30 à 40 millions d'euros en année pleine pour faire la réforme des rythmes scolaires à Paris tel que cela vient d'être annoncé? Imaginons que les mêmes sommes soient consacrées à la recherche de haut niveau, à l'amorçage de start-ups éditoriales et de projets d'enseignants (bien sûr soigneusement évalués)? Des chercheurs aussi engagés et aussi réputés que François Taddéi (5), Marc Gurgand (6) ou encore Stanislas Dehaene (7), bien d'autres encore, pourraient contribuer à cette aventure!
Voilà toutes les institutions, après le ministère et l'Inspection, habillés pour l'hiver. Au fait, on attend toujours les propositions concrètes de Gilles Babinet pour que l'enseignement à distance remplace avantageusement l'enseignement "présentiel".Et faisons le rêve d'un ministère stratège, capable d'aligner demain les efforts du CNDP, des CRDP, du CNED, de tous les organismes dédiés à l'enseignement à distance... Prétendre refonder l'école ne doit pas empêcher de s'attaquer à ces mastodontes dont l'utilité réelle reste à démontrer.
Rentiers contre rentiers, en quelque sorte. Les éditeurs numériques sont sur les dents.Et d'un ministre qui souhaiterait poser les bases d'une vraie discussion avec les éditeurs scolaires -véritables rentiers du système des manuels scolaires - pour accélérer le rythme de leur si lente transformation. Et d'un ministre qui embarquerait des chercheurs de haut niveau pour évaluer les usages nouveaux induits par ces transformations à l'échelle de plusieurs bassins de vie et même d'académies entières...
Une pincée de lyrisme pour finir.La réalisation de ce rêve est à portée de main.
Gilles Babinet n'a apporté aucun élément permettant d'en juger. Voilà un an que j'ai ouvert ce forum et je n'ai rencontré aucune étude attestant de la supériorité du modèle pédagogique fondé sur le numérique...C'est sans doute moins "sexy" que de "refonder l'école". Mais tellement plus utile...
On répète, au cas où... C'est notre meilleur argument.La France n'est pas condamnée à rester à la traîne dans le domaine du numérique.
Sens ?Elle n'est pas condamnée non plus à voir l'école manquer à sa promesse d'émancipation et d'accès au savoir pour au moins 20% de chaque génération année après année.
On attend du ministre qu'il ait les pieds sur terre, mais aussi la tête dans les étoiles.
Eh bien, voilà c'est dit.La refondation de l'école, Jules Ferry, la rhétorique républicaine, c'est bien... la révolution numérique c'est encore mieux!
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- Loys
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L’école refondée sera numérique ou ne sera pas
Loin des débats stériles sur le début du déclin de l'école française, un texte publié mercredi sur le Huffington Post par Gilles Babinet donne un grand coup de pied dans une approche molle du sujet.
Pour Maryline Baumard, en tout cas, "geek", "digital champion", c'est "sexy".Le geek qui représente la France auprès de la Commission européenne pour les enjeux liés au numérique, propose une autre approche d’une Refondation de l’école que celle portée par le ministre de l’éducation Vincent Peillon et déclinée dans le texte de loi discuté depuis lundi. Une Refondation 100% numérique.
Celui qui a été nommé « Digital Champion » en juin 2012, qui avait aussi été le premier président du Conseil national du numérique, propose une entrée dans l’école par les tablettes, smartphones et autres ordinateurs, en admettant toutefois que « c'est sans doute moins "sexy" que de "refonder l'école". Mais tellement plus utile... ».
Pas grand chose de concert, précisément.Que propose-t-il donc d'aussi intéressant ?
Les réactionnaires effarouchés contre les visionnaires audacieux, en somme.A certains, sa logique fait peur. On le comprends. Mais pour d’autres, effectivement, la révolution de l’école numérique doit passer par là !
Terrifiante, plutôt.La refondation de l'école, Jules Ferry, la rhétorique républicaine, c'est bien... la révolution numérique c'est encore mieux! ». Jolie chute, non ?
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J'ai lu rapidement mais il me semble qu'ils proposent de distribuer des tablettes à tous les élèves, d'ailleurs dans le cadre de la formation continue je voudrais bien qu'il m'en envoie une, ça serait commode de lire vos articles dans le RER.Loys écrit: On attend les propositions concrètes de Gilles Babinet, enseignant... euh pardon : entrepreneur.
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Et dans "Le Monde" du 02/10/13 : "Comme les abbayes au temps de Gutenberg, les universités dans leur forme actuelle vont disparaître", toujours par Gilles Babinet. Voir ce fil de discussion sur la plateforme FUN .
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