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"La droite, le conservatisme pédagogique et les enseignants : histoire d'une entourloupe" (Lionel Jeanjeau)
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Voilà qui fait irrésistiblement penser à un bel exercice de réécriture historique. La suite le confirme.La droite, le conservatisme pédagogique et les enseignants : histoire d'une entourloupe
Voilà qui a le mérite d'être honnête."L'école va mal". Cette évidence proclamée sur tous les tons par presque tout le monde repose, il faut le dire, sur un constat objectif.
A ce sujet j'ai ma petite idée, mais je sens qu'on ne va pas s'entendre.Toute la question est de savoir depuis quand.
Première chose d'importance : les théories pédagogiques modernes battent effectivement en brèche les notions de travail, d'effort et de savoir. Rappelons que dans une déclaration récente, le Sgen-CFDT, le SE-Unsa et la FCPE ont exigé la suppression du travail à la maison, du redoublement, des notes... tout en continuant à promouvoir le ludo-éducatif et les nouvelles technologies.L'idée généralement avancée est que le socio-constructivisme et - pour le dire vite - l'application des théories pédagogiques modernes, auraient détruit les fondements de l'école, en battant en brèche l'amour du travail (abusivement élevé au rang de "valeur"), le sens de l'effort, l'autorité des maîtres et le prima du savoir.
Bien sûr. Parce que la suppression du redoublement n'a pas été engagée depuis un certain déjà (avec une baisse considérable du taux de retard), la mise en place des cycles depuis vingt ans, l'élève au centre du système, la mise en place de non-disciplines (histoire des arts, note de vie scolaire, TPE etc.) comptées à égalité au brevet ou au bac ou au brevet, la multiplication des enseignements d'exploration ou de l'accompagnement personnalisé non évalués, la dévalorisation du baccalauréat (sujets simplifiés, consignes de notation, commissions d'harmonisation, tolérance à l'égard de la fraude etc.), les consignes de décloisonnement dans les programmes depuis 1991, avec pour corollaire direct une baisse considérable de l'horaire de l'enseignement du français et les résultats que l'on constate aujourd'hui etc.Pour ma part, je conteste cette explication. Les évolutions dénoncées ne sont pas la cause des maux dont souffre l'école. Elles en sont, et resteront sans doute longtemps, au contraire, un antidote.
Bref, selon M. Jeanjeau, tout ce qui n'a pas marché, il faut d'urgence en généraliser la mise en place.
Caricature : ceux qui s'opposent à ces pédagogies navrantes, parce qu'elles ont fait la preuve non seulement de leur inefficacité mais ont précipité le déclin de l'école tout en cherchant à le masquer, ceux-là sont donc des "tenants du retour à l'école éternelle".Pour peu que l'on veuille bien se donner un peu le temps de la réflexion et replacer les choses dans leur contexte, car les décisions politiques sont tributaires des changements de pouvoir. Et c'est là sans doute que se trouve l'entourloupe dans l'argumentation des tenants du retour à l'école éternelle.
Peu nombreux, sans doute, ces exemples avaient le mérite d'exister. Quant aux autres, ils ressortaient de l'école primaire avec au moins un bagage solide.Essai d'explication.
Les productions statistiques du ministère sont éclairantes. Il y a une chronologie bien précise et désormais bien établie de la démocratisation, de la massification de l’école et de l'articulation entre ces deux phénomènes. Le développement suivant repose sur l'analyse des documents statistiques qui figurent dans L'état de l'Ecole 2010, disponible à cet endroit. La massification est un phénomène continu depuis le Front populaire, et qui s'accentue de façon spectaculaire après 1945. Dans une premier temps, la démocratisation de l'école a suivi cette massification, il faut le reconnaître. Notamment lorsqu’une certaine forme d’élitisme républicain permettait aux plus méritants des enfants d’ouvriers ou de paysans de gravir l’échelle sociale (parfois très haut, cf l’exemple tout le temps cité de la famille Pompidou).
Création des IUFM : 1989. Application des nouveaux programmes de français, où intervient pour la première fois la notion de "plaisir" : 1991 en primaire, 1996 au collège. Troublant, non ?Mais cette progression s’est arrêtée net. Tous les indicateurs ont connu un arrêt brutal entre 1993 et 1995.
Et pourtant jamais elle n'a tant revendiquée d'être démocratique. Comme quoi, l'enfer est pavé de bonnes intentions.Très précisément. Les données qui l’établissent sont disponibles (et abondamment commentées) dans des revues telles que l’Etat de l’Ecole ou dans les fiches thématiques du livre Le système éducatif français régulièrement réédité par le CNDP. J'en ai fait figurer quelques unes à la fin de cet article. Après 1995, la machine s’inverse, l’école se remet à produire de l’inégalité et redevient sélective, élitiste et « orienteuse ».
Voilà ce que le réformisme et l'innovation ont produit depuis au moins vingt ans : un monstre social, bien éloigné de la démocratisation revendiquée, mais un monstre invisible, avec la diminution du taux de retard, la disparition discrète des outils d'évaluation nationale, la généralisation du bac pour tous.Les enfants d'ouvriers, dont la proportion dans les lauréats du Bac augmentait jusque là se stabilise à 50 % d'une classe d'âge, quand les enfants de cadre sont déjà depuis longtemps, et demeurent, à 90 %. Dans le même temps, le recours à l'apprentissage augmente.
Toujours la même réécriture historique sans complexe : la mise en place des gentilles mesures "de gauche" ont été entravées par de méchants ministres "de droite". Elles n'ont donc pas pu être appliquées. Curieux raisonnement qui suppose que la droite, au pouvoir pendant dix ans, n'aurait pas pu imposer sa volonté politique...Or c’est précisément la période (milieu des année 1990) durant laquelle les tenants d’une école traditionnelle et conservatrice reprennent le pouvoir. L’époque où un Xavier Darcos s’installe dans les bureaux du ministère, avec dans son sillage tout un cortège de seconds couteaux qui préparent le terrain pour son accession au poste de ministre. Directeur de cabinet du ministre en 1993 Xavier Darcos accède au pouvoir en 2002. Il n'est alors que ministre délégué à l'enseignement scolaire, sous la tutelle mal vécue de Luc Ferry : mais peu importe, il est dans la place et c'est l'essentiel, car il pense pouvoir faire contre-poids à ce ministre qu'il estime falot et effacé. Son épouse l'accompagne comme conseillère, avant de devenir sa directrice de cabinet adjointe lorsqu'il devient ministre de plein exercice en 2007. Il y a urgence. Luc Ferry, qui n'a pas de positionnement politique très marqué, est en train de mettre en place une loi d'orientation ... préparée de longue date par les hommes mis en place par la gauche (cette fameuse loi d'orientation dont sont issus le Socle commun et l'actuelle réforme du lycée, par exemple, faussement présentés par leurs détracteurs comme un cheval de bataille de la droite libérale). Mais il est trop tard, la commission Thélot rend un rapport qui sera suivi quelques mois plus tard par une loi d'orientation dont Vincent Peillon, aujourd'hui, ne semble pas vouloir remettre en cause la philosophie. Puisque Xavier Darcos ne peut empêcher la promulgation de la loi d'orientation, il va employer toute son énergie, et mobiliser tous ses réseaux, afin de la vider de son sens sur le terrain et dans les décrets d'application.
La réalité est bien plus triste : les ministres de droite comme de gauche mènent la même politique depuis plus de vingt ans. Quand on réécoute les débats d'avant l’élection présidentielle entre Luc Chatel et Vincent Peillon, on est frappé par exemple par leur volonté commune de poursuivre la même réforme du lycée, pourtant si calamiteuse.
Avec dix ans de droite, que n'ont-elles revendiqué leur appartenance à la droite si elles y appartenaient ? Pourquoi se sont-elles opposées à la réforme du lycée et au socle de compétence, mis en place par la droite ? On le voit, il s'agit pour M. Jeanjeau d'assimiler tout critique du réformisme qu'il défend à un conservatisme de droite.L'influence des ministres conservateurs est relayée sur le terrain par des associations officiellement a-politiques, par le GRIP.
L'"instruction" est un but à la fois plus légitime, moins totalitaire et plus républicain que l'"éducation", terme qui appartient tout autant à la IIIe république puisque le premier ministère de l’Éducation date du front Populaire.Des théoriciens et des gens de terrain, qui sous couvert de bon sens et de volonté de redonner ses lettres de noblesse à l'école, militent en fait pour la restauration d'une "instruction publique" clairement datée dans leurs productions : celle de la IIIe République et spécifiquement les apports de Ferdinand Buisson.
M. Jeanjeau a beau jeu de vouloir réduire tous les opposants à ces réformes aberrantes à un "groupe d'influence". Tout comme il s'en prend aux membres du plus grand forum d'enseignants en France, Neoprofs.L'acte fondateur de ce groupe d'influence est une "note technique" d'août 2003, suivie en janvier 2004 d'une pétition contre les programmes scolaires de 2002 (c'est à dire les programmes scolaires pensés sous le gouvernement de Lionel Jospin), pétition signée entre autre par Xavier Darcos. Le GRIP triomphe politiquement en 2005 avec la nomination au ministère de Gilles de Robien, dont l'éminence grise est Marc Le Bris, un des membres fondateurs du groupement. De Robien et sa volonté, au nom du bon sens, de lutter contre les "ravages des méthodes globale et semi-globale".
L'idée générale : les opposants aux pédagogistes sont forcément de droite. Sachant que pour lui, voilà qui suffit à les disqualifier. Et pourtant M. Jeanjeau devrait consulter ce sondage réalisé auprès des membres de Neoprofs : www.neoprofs.org/t44619-approuve ... atif-du-psLe même Marc Le Bris qui n'hésite pas à dire sur les plateaux de télévision que la souffrance au travail est une condition nécessaire à l'apprentissage, et qui sera décoré de l'ordre national du mérite par Xavier Darcos en 2008. Continuité ... et fausses ruptures. Le Grip a connu de fortes turbulences en 2008, sur fond de querelles liées à des positionnements politiques, essentiellement en réaction au changement de pouvoir (la droite libérale prenant la place de la droite orléaniste, d'inspiration gaulliste).
Voilà qui est embêtant pour M. Jeanjeau.Lors de l'assemblée générale d'octobre 2008, le "Texte d'orientation n°1" proclame l'enracinement des valeurs et conceptions du GRIP dans la tradition de gauche issue de Ferdinand Buisson.
Bref, Buisson serait du côté des pédagogistes à n'en pas douter.Les conservateurs assumés claquent la porte. Mais l'essentiel demeure : Ce qui faisait de Ferdinand Buisson un homme de gauche, c'est sa capacité à penser l'école en adéquation avec les défis du temps (rappelons tout de même qu'au tournant du siècle, la fracture droite/gauche se redéfinit autour de l'Affaire Dreyfus, dans laquelle Ferdinant Buisson a joué un rôle important, en fondant la Ligue des Droits de l'Homme. Je ne pense pas que l'Affaire soit encore la ligne de partage de notre vie politique !).
Mais l'idéal, oui...Les défis à relever ont changé, les réponses de la gauche ne peuvent donc en rien rester les mêmes...
Je n'ai pas à prendre la défense du GRIP, mais je ne crois pas qu'il soit réactionnaire et veuille revenir dans le passé. Si le GRIP défend le passé, c'est parce qu'il est constamment terni, noirci, caricaturé par les pédagogistes, dans le but de promouvoir des réformes toujours plus innovantes. Je partage avec le GRIP l'admiration pour nos maîtres, nos aînés, qui sans jamais avoir étudiés les "sciences de l'éducation" remplissaient leur mission avec autant d'efficacité et de conscience que possible....mais le GRIP continue à défendre la restauration de cette école faite pour un autre âge.
Il fallait bien une explication : comment ces réactionnaires de droite peuvent-ils être anti-Sarkozy ? Parce qu'ils sont d'une autre droite, l'orléaniste...Débarrassés des pro-Sarkozy (le mal absolu en salle des professeurs du fait d'une politique scolaire objectivement désastreuse), ils n'ont pas rompu avec le conservatisme pédagogique.
Il faudrait savoir : il est mis à mort ou il ne l'est pas ?Autre relai d'influence des ministres Robien et Darcos, toute une armée d’enseignants « éclairés » qui transforment leur impuissance, voire leur incompétence, en témoignages à gros succès de librairie (ah il y en a des sauveurs d’école auto-proclamés, des gens pleins de bon sens qui produisent des banalités au kilomètre, et des dénonciateurs « d’enseignement mis à mort » et de « fabrique du crétin » !
Dans le camp pédagogistes, il y a un très grand nombre d'enseignants détachés ou chargés de mission, qui ne sont pas moins actifs. Il n'y a qu'à penser au Café Pédagogique.
Accusation qu'il faudrait prouver.En attendant, ils n'ont pas réussi à sauver leurs élèves les plus faibles autrement qu'en prônant leur relégation hors du système scolaire classique.
On ne comprend plus : il y a déclin ou n'y a pas déclin ?On le voit, à partir de la première moitié des années 1990, les déclinologues sont entrés en action.
Curieux puisque les deux vagues de programmes (en 1991 et en 2002) sont le pur produit de l'ère Jospin.Et ils le font dans un contexte beaucoup plus large, qui touche tous les domaines de la politique et toutes les questions sociétales : la dénonciation de mai 68 (les programmes qui selon le GRIP auraient détruit l'école sont conçus "à partir des années soixante-dix" comme il est écrit dans leur note technique de 2003). Déplorant les méfaits des pédagogies nouvelles, vantant les mérites de la Tradition, ces gens ont façonné l'école d'aujourd'hui, quoi qu'on en dise, et sont responsables de l'inversion de tendance notée dans la démocratisation.
Le ministre de gauche le plus sarkozyste...Seule parenthèse, entre 1998 et 2001, le ministère Allègre, qui a produit de bonnes choses si on y regarde à deux fois…
Non. La responsabilité de Lionel Jospin est plus grande encore. Contre toute attente, il n'a pas été élu en 2002, et ce n'est sans doute pas un hasard....mais le bilan a été totalement discrédité par l’attitude de matador de ce ministre prétentieux, dont la nomination restera l’erreur fatale de la gauche en matière d’école.
Le lobbying des pédagogistes auprès des grands journalistes de la presse écrite est davantage visible : il n'y a qu'à songer à Luc Cédelle ou Emmanuel Davidenkoff.Mais cela, sans doute, suffit à accuser les pédagogies nouvelles de tous les maux. Le retour de la gauche, avec rue de Grenelle, horreur, un "pédagogue", est à leurs yeux un danger mortel : celui de voir ruinés tous leurs efforts de lobbying.
Traduisons : les enseignants sont des moutons incapables de penser par eux-mêmes. Si la balance penche en faveur des conservateurs (enfin, pas au Ministère...), ce n'est pas par conviction et expérience mais parce qu'ils sont victimes d'un scandaleux lobbying.Heureusement pour eux, la lisibilité de leur discours et la simplicité des méthodes préconisées séduit une certaine base enseignante (le corps enseignant a toujours été équilibré entre "conservateurs" et "réformateurs" mais ces dernières années la tendance s'est inversée au profit des premiers, preuve que le lobbying est une arme efficace).
C'est plutôt le PS qui joue de l'ambiguïté en promouvant simultanément le retour au recrutement et la promotion des nouvelles pédagogies.Et dans un grand amalgame entre la place de la fonction publique, les réductions d'éffectifs et les considérations pédagogiques, les conservateurs ont profité de l'impopularité massive de la droite dans les salles des professeurs pour avancer leurs pions.
On pourrait renverser cette assertion : les pédagogistes sont les libéraux de l'école, davantage attachés à réclamer des iPads et des tableaux numériques que des postes, proposant la bivalence des enseignants etc.Un double positionnement en quelque sorte : de gauche lorsqu'il s'agit de moyens et de statut de la fonction publique (d'où le positionnement de certains syndicats étiquetés très à gauche), de droite lorsqu'il s'agit de parler de pédagogie et de rapport à l'élève.
M. Peillon n'a pas fait mystère de ses intentions avant l'élection présidentielle. Il n'est donc pas devenu l'homme à abattre. Le problème est davantage lié à l'aveuglement en matière de programme éducatif du PS depuis plus de vingt ans.Le projet de refondation de Vincent Peillon menace cet équilibre, il est donc devenu l'homme à abattre...
Défendre les unes et les autres, c'est forcément pratiquer l'amalgame....par ce "front du refus" qui amalgame des considération statutaires et des considération pédagogiques.
Le SNES a fait preuve de réalisme, après s'être fourvoyé dans le réformisme des années 90.Sur le plan pédagogique, la capacité du Snes a être un leader constructif a disparu quelque part entre 1998 et 2003, et bien que très majoritaire dans les salles des professeurs, son pouvoir d'influence est aujourd'hui nul en la matière.
S'opposer à la bivalence, par exemple, ce n'est pas tant défendre un statut qu'une conception de l'enseignement.Arque-bouté sur une défense corporatiste, il n'a pas d'autre choix que de laisser le terrain de la pédagogie aux conservateurs...
Le SGEN et le SE-Unsa pratiquent ce genre de lobbying... Il n'y a qu'à lire leurs proclamations d'avant la publication du rapport de la refondation....et de suivre pour ne pas perdre sa base électorale. D'où ce sentiment d'alliance de la carpe et du lapin, très perceptible chez les militants de base jusqu'en 2007 (après je ne sais plus trop, ayant quitté ce syndicat à cette date). Sur ces questions, je pense que Vincent Peillon a, stratégiquement, tout intérêt à aller au clash avec la direction actuelle du Snes.
Ce n'était pas ce qu'attendaient les enseignants ! Que M. Jeanjeau se le dise...Il a tenu parole sur les postes, qu'il le fasse savoir aux enseignants et qu'on puisse enfin discuter du fond du problème. Les chantiers laissés en friche depuis 2002 sont à reprendre, et il y a urgence.
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Mais comment faites vous pour garder votre calme ?
Mille fois bravo pour ce blog que je découvre aujourd'hui même.
Tout me réconforte ici. Le ton, l'humour, la pertinence.
Il faut vous dire que ma journée avait bien mal commencé.
Je mangeais mon croissant. Tranquille, dans un train.
J'ai sorti le Monde de mon cartable.
J'ai lu l'édito.
Et j'ai failli m'étrangler.
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En tenant ce blog...Steph écrit: Mais comment faites vous pour garder votre calme ?
Je vais lire l'édito du "Monde" de ce pas...
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