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"La Cour des comptes veut repousser l'orientation des élèves après la seconde" (Le Café Pédagogique)
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On se demande bien quelle est la légitimité de la Cour des comptes pour formuler un tel avis.La Cour des comptes veut repousser l'orientation des élèves après la seconde
Une "vraie démocratisation", ce n'est pas de pousser tous les élèves en seconde générale, ce qu'il est relativement facile de faire, mais ce serait de les y faire entrer avec le niveau requis pour une seconde générale. Et ça, c'est une autre paire de manche. En tout cas, après avoir réduit l'enseignement professionnel, avec une belle économie au passage, de quatre à trois ans, on passerait maintenant à deux ans d'enseignement professionnel ?La Cour des comptes est-elle en train de proposer une vraie refondation de l'Ecole ? Loin des timidités de la loi d'orientation, la Cour exige du système éducatif une vraie démocratisation et de l'Etat qu'il prenne au sérieux ses propres engagements.
Rappelons que le coût de la scolarité d'un élève dans le professionnel est de 5% plus élevé ( source ).
Une telle affirmation suppose donc que le collège unique doit déboucher sur une orientation unique ? Car si c'est pour pointer les disparités de niveau entre les collèges, le problème ne disparaîtra pas parce qu'on permettra aux élèves de passer en seconde générale."Il n'y a pas de collège unique", affirme le rapport de la Cour des comptes sur "l'orientation en fin de collège et la diversité des destins scolaires selon les académies". Ce titre souligne les inégalités de destin entre les élèves français.
Soyons pragmatiques : on ouvrirait donc des secondes générales en lycée professionnel. Quel changement, à part sur les mots ?Il marque aussi le souci de la Cour d'affirmer des objectifs au système éducatif et de le soumettre à ces objectifs en repoussant "à la fin de la scolarité obligatoire" l'orientation qui a lieu actuellement en fin de troisième quand les élèves ont 15 ans. La spécialisation des filières se ferait seulement en première et terminale. Les bacheliers auraient des facilités pour passer un autre bac.
Un constat sur la maîtrise ou non de la langue en fin de scolarité obligatoire aurait été plus pertinent pour réfléchir à des enjeux démocratiques.Plus osé tu meurs...
Présentées par Patrick Lefas devant la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée le 12 décembre, les recommandations du rapport de la Cour des comptes mettent le système éducatif français face à des objectifs impératifs de démocratisation.
La Cour est mal renseignée puisque nous sommes à 77,5% d'une génération ( source ).La Cour confronte les résultats du système éducatif aux objectifs que la République s'est fixée. La conviction de la Cour, c'est que si l'on veut réellement atteindre les 80% d'une génération ayant le bac (on est à 72%) et les 50% dotés d'un diplôme du supérieur (on est à 30%), il faut que le système éducatif s'organise pour cela.
Un an de différence ne rend pas les choses beaucoup moins "précoces" mais rend en revanche l'obtention de compétences professionnelles en deux ans seulement beaucoup plus difficiles.Et qu'il commence par refuser l'orientation précoce.
Et puis si l'on réfléchit bien, cette "précocité" suppose, en arrière plan, que l'orientation professionnelle n'est pas conforme à un objectif "démocratique"...
Surtout pour le mépris qu'elle traduit de l'enseignement professionnel...Cette approche cartésienne fera sans doute dresser les cheveux sur la tête à bien des acteurs de l'Ecole parce ce qu'elle exige de sérieux efforts à tout le système.
Ces dispositifs sont marginaux. Il faudrait donc que les SEGPA soient incluses dans les mêmes classes que les autres ?Une orientation injuste
La Cour n'a pas de mal à montrer que le système éducatif français continue à orienter les jeunes de façon précoce et inégale. L'orientation reste dépendante d'une offre de formation qui est inégale selon les académies et très peu évolutive. En contradiction avec les principes affichés du système, les filières de pré orientation y fleurissent : segpa, 3ème d'insertion, 3èmes DP 6, classes de niveau (dans un établissement sur deux). "Le collège unique n'existe pas".
Pour les chiffres des classes de niveau, j'aimerais bien savoir d'où sortent les chiffres. Il faudrait plutôt parler de collèges de niveaux, mais voilà qui demanderait un vrai effort financier à l’État.
Et ce destin est un destin anti-démocratique ? Les Bac Pro sont beaucoup moins spécialisés que les anciens BEP ou que les CAP. Ils permettent aux élèves les plus méritants de poursuivre après le bac.Les élèves de la voie professionnelle voient leur destin scellé dès 15 ans tant les filières y sont spécialisées.
Surtout si on considère l'orientation professionnelle comme une non orientation. Merci la Cour des comptes.Enfin les élèves reçoivent peu d'aide pour leur orientation qui reste uen sanction et non un "parcours".
Après l'objectif d'une génération au bac, celui d'une génération à plusieurs bacs ? Il fallait y penser !Vers le lycée unique
La Cour préconise de repousser "à la fin de l'acquisition du socle", "en fin de scolarité obligatoire" l'orientation. Celle-ci n'aurait plus lieu en fin de troisième mais en fin de seconde. La spécialisation des filières du lycée n'interviendrait plus qu'en première et terminale avec un enseignement modulaire permettant des passerelles. Après un bac on pourrait aisément préparer un autre bac en un an.
L'"orientation choisie", ou le programme de la FCPE et des syndicats réformistes. C'est vrai, quoi : les considérations de niveau scolaire doivent être secondaires par rapport aux désirs des familles. Voilà qui est un bon message pour les élèves et le travail que l'on attend d'eux.Les familles auraient le dernier mot sur le choix de la filière, à charge pour l'Etat de proposer une affectation précise.
J'aimerais bien voir à quoi pourrait ressembler une école où les parents (c'est-à-dire le plus souvent les élèves) choisissent leur orientation. On en a une petite idée avec les cycles. L'orientation choisie, au fond c'est un grand cycle du début jusqu'à la fin de la scolarité.
Tout est dans l'expression "pousser davantage"...Toutes ces propositions ont pour objectif de pousser davantage d'élèves vers l'enseignement général.
Une société démocratique, c'est donc une société où tout le monde est diplômé du supérieur.Le blocage depuis plus de 10 ans du pourcentage d'élèves dans ces filières générales se répercute ensuite dans celui des diplômés du supérieur long.
Une sorte de norme soviétique : on fixe à l'avance le nombre d'élèves qui doivent passer en seconde générale, indépendamment du niveau ou du dossier scolaire. J'ai déjà connu ça, de manière officieuse mais avouée par mon chef d'établissement.Des objectifs simplistes ?
Comment adapter le système à cette évolution ? La Cour demande que le ministère fixe pour chaque académie des taux d'accès aux filières et que celles-ci attribuent les moyens en conséquence.
Il n'y a que moi que cela fait sursauter ? C'est ça, l'objectif démocratique ?Les établissements auraient la faculté d'adapter les programmes et les enseignements à la réalité des élèves...
Facile à faire : il n'y a qu'à suivre l'exemple américain...les examens restant nationaux. Les performances des collèges seraient évaluées.
C'est-çà-dire ?Enfin les enseignants auraient une obligation d'aider les élèves dans leur parcours d'orientation.
Effectivement.Très volontariste, le rapport minimise sans doute les difficultés et le fait que les inégalités se jouent bien avant le collège.
Très volontariste, mais surtout aveugle ou hypocrite.
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- Loys
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- ben5757
C'est pas déjà le cas ? C'est quand même la famille qui doit avoir le dernier mot sur le choix de la filière. Ca me parait être raisonnable.Loys écrit:
L'"orientation choisie", ou le programme de la FCPE et des syndicats réformistes. C'est vrai, quoi : les considérations de niveau scolaire doivent être secondaires par rapport aux désirs des familles. Voilà qui est un bon message pour les élèves et le travail que l'on attend d'eux.Les familles auraient le dernier mot sur le choix de la filière, à charge pour l'Etat de proposer une affectation précise.
J'aimerais bien voir à quoi pourrait ressembler une école où les parents (c'est-à-dire le plus souvent les élèves) choisissent leur orientation. On en a une petite idée avec les cycles. L'orientation choisie, au fond c'est un grand cycle du début jusqu'à la fin de la scolarité.
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- Loys
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Les enseignants donnent leur avis sur la voie et la série en conseil de classe : le chef d'établissement ou une commission d'appel peuvent revenir sur la décision du conseil de classe. Pour la filière professionnelle leur avis n'est que consultatif.
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- ben5757
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Pour ceux que ça intéresse, regardons directement à la cours des comptes www.ccomptes.fr/Publications/Pub ... -academies
Le rapport complet www.ccomptes.fr/content/download ... ollege.pdf
Mais parce que la Cour des Comptes a été saisie par l'Assemblée Nationale pour mené une telle enquête !me demande en quoi c'est l'affaire de la cours des comptes
Et si on lit la première page du rapport, on y trouve comment la Cour des Comptes a abordé le problème :
Ce n'est donc pas une question de politique de l'éducation, mais d'abord l'organisation des différentes académies qui est visée.[L'enquête] a en fait pour objectif principal de déterminer quels facteurs pèsent sur l’orientation des jeunes à la fin du collège et quel rôle joue l’organisation de l’éducation nationale dans les éléments déterminants de leur parcours scolaire.
Proposition n°4, page 76 du rapport, je vois bien que cela fait partie des constatations à vérifier, que cela ne constitue pas un but. Et au contraire, la pertinence de ces adaptations de programmes déjà existantes est remise en question par la CdC.> Les établissements auraient la faculté d'adapter les programmes et les enseignements à la réalité des élèves...
Il n'y a que moi que cela fait sursauter ? C'est ça, l'objectif démocratique ?
évaluer, au regard de l’objectif de la maîtrise par tous les élèves du socle commun à la fin de la scolarité obligatoire, les dispositifs spécifiques [...] et ne conserver que ceux qui répondent effectivement à cet objectif, en excluant d’en faire des filières de pré-orientation.
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- Loys
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J'ai du mal à saisir la nuance. Saisie ou pas par l'Assemblée nationale, la Cour des comptes n'a pas de compétence éducative particulière, comme en témoignent plusieurs aspects du rapport.Frist écrit:
Mais parce que la Cour des Comptes a été saisie par l'Assemblée Nationale pour mené une telle enquête !me demande en quoi c'est l'affaire de la cours des comptes
Et si on lit la première page du rapport, on y trouve comment la Cour des Comptes a abordé le problème :Ce n'est donc pas une question de politique de l'éducation, mais d'abord l'organisation des différentes académies qui est visée.[L'enquête] a en fait pour objectif principal de déterminer quels facteurs pèsent sur l’orientation des jeunes à la fin du collège et quel rôle joue l’organisation de l’éducation nationale dans les éléments déterminants de leur parcours scolaire.
De fait. On ne s'étonnera pas que le "café Pédagogique" ait lu cette proposition dans le sens qu'il défend habituellement.Proposition n°4, page 76 du rapport, je vois bien que cela fait partie des constatations à vérifier, que cela ne constitue pas un but. Et au contraire, la pertinence de ces adaptations de programmes déjà existantes est remise en question par la CdC.> Les établissements auraient la faculté d'adapter les programmes et les enseignements à la réalité des élèves...
Il n'y a que moi que cela fait sursauter ? C'est ça, l'objectif démocratique ?
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