"Laurent Lafforgue : L’Education nationale est devenue un vaste mensonge" (En Aparté)

A lire sur le blog "En Aparté" cette analyse - dense et lucide - de la situation de l'école par Laurent Lafforgue, mathématicien : "L’Education nationale est devenue un vaste mensonge" .

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A consulter également, le blog de Laurent Lafforgue : www.ihes.fr/~lafforgue/
Où l'on voit que certaine conviction religieuse anime Laurent Lafforgue. Et c'est bien dommage.

Son constat est juste édifiant !
Je reconnais à juste titre qu'une ENORME partie de mon savoir vient des lectures annexes au programme scolaire duquel je retiens beaucoup de négatif que je retrouve dans les propos de ce monsieur.
Mais à dire vrai ; quand on est dans le moule, on ne s'apperçoit que tardivement du problème.

"A mon avis, la solution ne viendra pas de l’école privée sous contrat qui souffre des mêmes maux que l’école publique, mais plutôt des écoles hors contrat, indépendantes de l’Etat. Beaucoup proposent un très bon enseignement et elles ne cessent de se développer."
Et si les écoles hors contrat ont de bons résultats il serait juste de les financer à la même hauteur que l'école républicaine, car peu de gens peuvent payer entre 400 et 600 € par mois et par enfant, mais ils payent tout de même des impôts...

On obtient plus facilement de "bons résultats" quand on choisit ses élèves... Les impôts qui sont payés par tous (ceux qui sont imposables) permettent l'école pour tous.

Loys écrit: On obtient plus facilement de "bons résultats" quand on choisit ses élèves... Les impôts qui sont payés par tous (ceux qui sont imposables) permettent l'école pour tous.

Tout le monde est imposable en France. Rare sont ceux qui vivent de l'air du temps, du produit de leur chasse et des légumes de leur jardin. Tous les autres payent au moins la TVA.

Loys écrit: On obtient plus facilement de "bons résultats" quand on choisit ses élèves... Les impôts qui sont payés par tous (ceux qui sont imposables) permettent l'école pour tous.

L'école pour tous : Fiction tolérable lorsque les exclus appartenaient aux classes défavorisées, que l'exclusion avait pour motif un niveau insuffisant ou une incapacité médicale, et que l'institution mettait en place des remédiations collectives pour une partie de ces élèves les plus faibles.
Aujourd'hui que le mouvement s'est inversé, c'est-à-dire que l'institution suinte par tous les pores le mépris du bon élève, qu'elle efface méthodiquement les dispositifs pédagogique adaptés à ses capacités (allemand LV1, classes de langues anciennes, etc.), et qu'elle favorise avec constance son exil dans le secteur privé, la fiction ne tient plus.

Oui, reformulons : "les impôts qui sont payés par tous (notamment ceux qui sont imposables)"...

Loys écrit: Oui, reformulons : "les impôts qui sont payés par tous (notamment ceux qui sont imposables)"...

Lorsque tu dis "imposable", tu sous-entend "redevable de l''impôt sur le revenu", marquant ainsi une séparation entre ceux qui paye l'impôt sur le revenu et ceux qui ne le paye pas. Je suppose que du côté de Neuilly, lorsqu'on dit "imposable", cela signifie "redevable de l'impôt sur la fortune".
Le système français ne permet pas de mettre une limite claire entre ceux qui sont des contributeurs nets et ceux qui exercent leur droit de tirage sur la solidarité publique. Tout le monde est imposable, et lourdement imposé, via la TVA, et tout le monde est redevable, via les diverses aides et protections sociales. Cette confusion, qu'elle soit bonne ou mauvaise, est un trait caractéristique de l'état providence continental, contre sa forme anglo-saxonne. Nos économistes progressistes savent en jouer avec art (voir Piketty par exemple).

Loys écrit: On obtient plus facilement de "bons résultats" quand on choisit ses élèves... Les impôts qui sont payés par tous (ceux qui sont imposables) permettent l'école pour tous.

Loys vous savez bien que je ne parle pas des écoles commerciales où en effet il est facile d'afficher de bons résultats artificiellement, en choisissant les élèves par exemple. Je parle des écoles du type Montessori et autre Freinet ou Steiner. Ensuite vous devriez expliquer ce qu'est une école "pour tous", car pour moi si ces écoles qui semblent marcher si bien ne sont aujourd'hui pas accessible à tous c'est parce qu'elles subissent une injustice stupéfiante de la part de l'Etat, qui refuse de les financer. Pourtant dans le même temps l'Etat finance des écoles religieuses (entre autres) qui elles ne sont précisément PAS pour tous par définition. De l'avis général les écoles Montessori fonctionnent, les résultats scolaires sont satisfaisants et les élèves et enseignants y vivent bien (pas ou peu d'incivilités parait-il). Mieux encore des écoles Montessori installées dans des zones très défavorisées font merveille (je ne sais pas comment elles sont financées mais je pourrais rechercher). En conclusion l'Etat ne finance que les écoles qui appliquent son propre modèle d'enseignement, c'est donc une sélection non pour les résultats (l'intérêt des élèves) mais par l'idéologie, alors même que le système est en faillite (à vous lire).
Reprenons concrètement, d'après vos chiffres une année d'école publique coûte dans les 10.000 $ par élève et par an. Une année chez Montessori coûte sensiblement moins cher (600 € par mois avec repas et garderie pour les plus petits). En conclusion si l'Etat finance ces écoles elles deviennent "pour tous" et l'Etat ne dépense pas plus d'argent. Alors ?

Les écoles confessionnelles ne recrutent pas selon la confession : vous seriez surpris par le nombre de musulmans dans l'enseignement catholique. En revanche elles n'ont aucune obligation à scolariser des élèves considérés comme problématiques du point de vue du comportement ou des résultats.
Je ne connais pas particulièrement le cas des écoles Montessori mais si vous avez des études sur les résultats de ces écoles, notamment dans les zones défavorisées, je serais ravi d'en prendre connaissance. Je n'ai pas particulièrement de préjugé : cependant on ne peut éventuellement juger de la supériorité d'un modèle pédagogique qu'à conditions égales d'enseignement .
D'après les chiffres que vous indiquez, l'école publique n'est pas tellement plus chère : 6373$ par élève et par an dans le primaire en 2009 selon l'OCDE, soit moins de 5000€.