La conclusion de ce texte est épouvantable, car elle montre que même face aux plus inquiétants symptômes, les pédagogistes ne dévient pas de leurs discours : si la discipline est mauvaise, ce n'est pas dû à un laxisme de l'institution, mais à la faiblesse de notre pédagogie.
La démonstration est boiteuse, et son auteur est bien obligé de multiplier les détours et les clauses suspensives :
L’indiscipline dans les classes est bien souvent associée à un manque d’intérêt et/ou de compréhension de ce qu’on apprend en classe qui se traduit par une perte de concentration des élèves et un décrochage scolaire. Dans ce sens, soutenir les élèves en difficulté est important pour créer un contexte susceptible en finalité d’améliorer le climat de discipline[..]
Récapitulons :
- "bien souvent" => on notera la précision de l'analyse. C'est pourtant la base sur laquelle tout repose.
- l'emboitement des relatives n'est pas seulement une maladresse de style. Elle traduit un enchaînement de causalité successive qui rend la construction très branlante.
- "en finalité" montre d'ailleurs bien que la chaîne des conséquences est trop longue pour ne pas susciter le doute.
Il y a manière d'être plus directe : la discipline en France est mauvaise parce que toute la hiérarchie incite les enseignants à ne pas la faire respecter. Il y a des témoignages éclairants de cela, par exemple ici :
www.neoprofs.org/t65491p40-besancon-une-...s-par-un-eleve-de-cp
Le seul fait concret sur lequel s'appuie Eric Charbonnier, c'est l'exemple du Portugal, mais il est abordé de manière trop elliptique pour peser de manière persuasive.
