- Messages : 18191
"Le « J'accuse » de Finkielkraut" (Le Point)
- Loys
- Auteur du sujet
Déclin. Pour le philosophe, le principe humanitaire d'égalitarisme qui régit l'Education nationale a chassé l'exigence humaniste. L'émulation républicaine a cédé la place à l'ignorance démocratique.
PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXIS LACROIX
Le Point : L'école est plus en crise que jamais. A son chevet, des diagnostics et des discours contradictoires se font entendre. Quelle est, selon vous, sa vocation? Inculquer les savoirs fondamentaux? Former des citoyens? Déjouer les «stéréotypes»?
Alain Finkielkraut: Dans un de ses premiers textes, Péguy cite cette phrase de Jaurès : «Je ne vois pas au nom de quel préjugé on refuserait aux enfants du peuple une culture équivalente à celle que reçoivent les enfants de la bourgeoisie.» Pourquoi n'a-t-on pas donné à cette grande promesse démocratique ne fût-ce qu'un commencement de réalisation? Parce qu'on a voulu dans le même temps introduire la démocratie dans l'école. Cette seconde idée de la démocratie a tué la première et mis à bas tout notre système éducatif. Aucune des hiérarchies fondatrices de la transmission n'a survécu à la radicalisation du sentiment du semblable. Tous désormais sont égaux, tous sont logés à la même enseigne, le professeur et sa classe, le bon élève et le mauvais élève, la culture et l'ignorance. Il revient même au bon élève de s'aligner sur le mauvais, et la culture sur l'ignorance, afin que l'école ne prenne jamais le parti de l'inégalité. Les professeurs fidèles à Jaurès et à Péguy sont considérés comme de dangereux réactionnaires par leur propre institution. Les inspecteurs d'académie proscrivent pour l'enseignement tout autre critère que l'utilité et la proximité. Ce qui est inutile est banni, ce qui dépayse est récusé.
Justement. Pourquoi la sauvegarde de l'excellence républicaine suppose-t-elle que l'école reste une institution séparée ou, comme l'écrivait Albert Camus dans « Le premier homme », « exotique»?
Je répondrai en citant Cécile Revéret, qui a enseigné les lettres classiques pendant près d'une trentaine d'années dans un collège du Pré-Saint-Gervais, en Seine-Saint-Denis. Elle maintenait coûte que coûte «Le Cid » à son programme, précisément parce que cette œuvre arrachait les élèves à leurs préoccupations quotidiennes. Mais, ce faisant, elle désobéissait aux consignes de sa hiérarchie et s'affranchissait des cours tout faits, qu'elle trouvait dans son casier, « sur des situations assurément peu dépaysantes, comme le divorce de mes parents, la vie difficile dans ma cité, la confrontation au racisme ».
Comment aider les jeunes collègues de Cécile Revéret à résister au processus? Faut-il, d'abord, renvoyer dans ses buts la sociologie, encore hégémonique dans les inspections, de Pierre Bourdieu?
Il faut soutenir les professeurs, de plus en plus rares, qui nagent à contre-courant. En 1989, Christian Baudelot et Roger Establet publiaient un livre triomphal, «Le niveau monte ». En 2014, je lis dans un très bel article de Bérénice Levet publié par Le Débat que la nouvelle traduction du «Club des Cinq «a remplacé le passé simple par le présent et supprimé les mots désuets tels que « saltimbanque » ou «roulotte »... Aujourd'hui, même dans les journaux sérieux, le nom d'Henri Matisse n'est plus mentionné que suivi de sa qualité de peintre et de ses dates de naissance et de mort. Et toute référence historique est bannie : pas question, dans un article sur le nazisme, de faire allusion à la conférence de Wannsee — Wann quoi? A l'heure du bac pour tous et de l'université de masse, le présent et l'ignorance font loi... C'est donc une victoire inattendue pour Pierre Bourdieu: celui-ci a d'abord dénoncé les avantages indus des héritiers puis il a conféré à l'héritage lui-même l'infamante appellation de «culture dominante ». Et l'école l'a suivi : les héritiers sont désormais suspects de délit d'initié. L'héritage en vient à subir le sort du passé simple. Le jour est proche où la littérature tout entière apparaîtra comme de l'ancien français.
Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, a renoncé in extremis à un projet d'abolition des avantages consentis aux professeurs de classes préparatoires. Que faut-il en penser?
Dans le cadre de la grande croisade démocratique contre les inégalités, la qualité principale d'un enseignant n'est plus la connaissance intime ou l'amour de sa matière, mais la sollicitude envers ceux qu'on appelle de moins en moins les « élèves » et de plus en plus les «gamins ». Ce principe humanitaire ayant chassé l'exigence humaniste, le professeur de classes préparatoires se retrouve dans la même situation que l'élève qui a grandi dans une famille encore bourgeoise. C'est un privilégié. Et c'est un planqué. Il a déserté le front de la diversité pour le confort de l'entre-soi. D'où l'acharnement du ministère. J'ai bien peur que les jours des classes préparatoires ne soient comptés.
Le rapport Pisa montre l'aggravation des inégalités scolaires. Pour y parer, le ministère de l'Education nationale entend stabiliser la présence du corps enseignant dans les zones d'éducation prioritaire. N'est-ce pas judicieux?
Confondue avec la guerre de tous contre tous, l'émulation républicaine a disparu de l'école. On a décidé de supprimer les redoublements et de confier l'orientation aux parents eux-mêmes ; l'échec scolaire, enfin, est systématiquement mis sur le compte de l'institution, comme si les élèves étaient ses produits et les familles, ses clients. La classe n'est plus tirée vers le haut par le bon élève, mais tirée vers le bas, pour réduire le fossé entre les plus méritants et les autres. Dans un tel contexte, seuls les nantis et les enfants d'enseignants ont une chance d'échapper à la catastrophe. Les réformes engagées contre les inégalités aggravent les inégalités. Conclusion des réformateurs : aller plus loin encore dans les réformes.Il y avait plus d'enfants d'ouvriers et d'employés qui accédaient à Polytechnique avant le grand changement de notre système éducatif. Pour combattre ce phénomène, on mettra peut-être en œuvre une politique de quotas ou de discrimination positive. Ce ne serait pas remédier au désastree serait le couronner.
Récemment, vous avez déploré l'introduction de l'ordinateur et d'Internet dans l'enceinte scolaire. Guerroyer contre cette «connexion permanente », n'est-ce pas un combat d'arrière-garde?
En aucun cas ! Michel Serres, que personne ne peut soupçonner d'être rétrograde, nous explique que, si les étudiants d'aujourd'hui bavardent pendant les cours, c'est parce qu'ils possèdent déjà grâce à Internet le savoir du professeur. Nul n'a plus besoin, dit-il, des porte-voix d'antan. Mais pourquoi, alors, les médias s'adressent-ils à leur public comme s'il avait 10 ans d'âge mental?
Comme vous y allez !
Je n'exagère pas: il suffit de regarder un journal télévisé ou de lire un quotidien « de référence »... Si j'ai droit désormais au « poète Victor Hugo », à« l'homme politique Léon Blum » ou encore à «La Fontaine (1621-1695) », c'est bien qu'on pense que je ne sais absolument rien et que je n'aurai en aucun cas la curiosité de consulter la Toile pour combler mon ignorance. La culture suppose une fréquentation, une imprégnation et un effort de mémoire dont Internet vous dispense. Le savoir y est déposé. Ce n'est pas une raison pour aller voir. C'est un alibi merveilleux pour ne rien apprendre.
Comment transmettre, alors? Comment renouer le fil cassé de la transmission? Faut-il retirer ses enfants de l'école?
Si on continue sur la voie qui est tracée depuis un demi-siècle, l'enseignement véritable se fera de moins en moins dans l'école publique. Ce seront des écoles privées qui en maintiendront l'exigence. Mais alors le critère de l'argent jouera à plein. Tous les parents (sauf ceux qui adhèrent à la FCPE) sont aujourd'hui désemparés par ce retournement étrange que pointait naguère le biographe de Victor Hugo Jean-Marc Hovasse : « Hugo a plaidé pour l'école obligatoire. Elle existe et produit des gens qui ne peuvent plus le lire.»
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18191
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18191
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18191
Passons sur la bassesse de l'invective et de la comparaison, qui n'est peut-être pas si fortuite.Je ne vais pas me lancer dans une exégèse approfondie. Le propos est si figé, si unilatéral qu'on n'a plus l'impression qu'il émane d'un penseur, d'un observateur mais d'une mascotte. Un peu l'équivalent, pour l'Ecole, de ce qu'est Frigide Barjot à la famille. Tout cela me peine sincèrement. Et me donne cependant envie d'expliquer deux-trois choses à ceux qui font la leçon.
C'est pourtant très simple : en ne leur apprenant pas grand chose... Et apprendre, ce n'est pas seulement mémoriser des connaissances, tant s'en faut."Ignorance démocratique" (tel est le thème principal). Je ne vais pas revenir là-dessus, même si je n'ai toujours pas compris comment on pouvait rendre des enfants ignorants.
Le contraire d'ignorant, ce n'est pas "savant".On ne les rend peut-être pas assez savants
Mara Goyet cède à son tour à la caricature de l'enseignement-gavage de connaissances pour les têtes bien pleines et donc "savantes".(c'est un problème, les élèves ne retiennent pas assez les cours...
Le problème, ce n'est pas qu'ils ne retiennent pas assez les cours, c'est par exemple qu'ils ne sachent pas écrire ou lire en fin de scolarité secondaire.
Tout ceci est bien vague, consensuel et même contradictoire. Avec cette phrase on pourrait justifier l'abandon aussi bien que la généralisation de l'enseignement en séquences pédagogiques, par exemple....il faudrait peut-être songer, à ce titre, à enseigner plus pertinemment, avec moins de conformisme, d'automatismes avec plus de cohérence, de continuité, plus d'adresse et d'audace).
Si personne ne l'a choisie, on la subit et certains semblent s'en satisfaire très bien. Le nouveau cadre de référence devient progressivement PISA qui évalue à quinze ans un niveau de lecture de fin de primaire et n'évalue même pas l'écriture."Ignorance démocratique", l'expression n'est pas anodine. Au nom de la démocratie, de l'égalité, on aurait choisi, comme dénominateur commun, l'ignorance pour tous.
Personnellement, ce que je trouve "dégueulasse", c'est un IPR relativisant l'importance de l'orthographe pour les élèves défavorisés, ou un autre défendant leur "français vernaculaire" contre le "français académique" que nous voulons leur inculquer. Ou encore un formateur d'IUFM me déconseillant fortement de rédiger mon mémoire de stage sur une séquence visant à faire prendre conscience de l'importance sociale de l'orthographe à mes élèves d'un établissement difficile. Des examens démagogiques qui n'évaluent plus rien ou des programmes valorisant l'oral, les lectures de jeunesse, l'image au lieu de l'écrit. Ce que je trouve "dégueulasse", ce sont les chefs d'établissement plus préoccupés par l'absence de vague que par la défense des conditions d'enseignement et les progrès scolaires des élèves. Etc. etc.C'est tout simplement aberrant. Et faux. Et c'est dégueulasse de prétendre de telles choses.
J'aurai sans doute rêvé...Ce qui est étonnant, c'est que ceux qui n'ont pas de mots assez durs pour "l'ignorance démocratique" ont un penchant assez assumé pour la "désinformation médiatique" et l'ignorance des faits.
Mais je le dis quand même (prétérition).Ceux qui revendiquent la profondeur, l'analyse, la connaissance, la culture ne semblent pas embarrassés par l'accumulation de raccourcis, de préjugés, d'absence de nuance, de mépris pour la justesse et l'observation. Ceux qui se revendiquent de la finesse, de l'aidos et du tact ne paraissent pas avoir de scrupules à se vautrer dans la rigidité la plus outrancière (il faut aller relire Péguy de toute urgence). Je n'aime pas dire de tel ou tel que sa parole est invalidée car "il ne va pas dans les classes".
En l'occurrence c'est ce que je ne m'interdis pas.On n'entre pas dans un établissement comme dans un moulin, on n'y fait pas du tourisme. C'est normal de ne pas "aller dans les classes". Mais enfin, il n'est pas totalement interdit non plus de parler en connaissance de cause.
Si les "choses ardues" sont dans les programmes, tout va bien, alors.Les programmes sont en ligne (et sur papier), la librairie de l'Education est à deux pas de Vrin, de la Procure et de la Hune et il n'est pas prohibé d'y faire un tour et il est facile de vérifier qu'on a quantité de choses ardues à transmettre dans toutes les disciplines.
Et la séquence pédagogique en français, c'est la lettre ou l'esprit ?Comme je l'ai déjà dit et redit, ils ont parfois des défauts majeurs, ils expriment des lubies curieuses (la manie de l'étude de cas, en géo par exemple) mais ils sont la lettre et la liberté pédagogique en est l'esprit.
De préférence celui de Mara Goyet, visiblement.Il est facile aussi, pour se renseigner, de lire, de manière non parcellaire, ce que disent les enseignants dans les blogs divers et variés...
Relativisons donc. Jusque là tout va bien....dans la vie, dans les livres (et de ne pas se contenter d'un détour de phrase qui transformerait l'enseignement en apocalypse) et d'avoir une vision nuancée de la situation.
Même si ça y ressemble fortement.Nuancée ne veut pas dire tiède, optimiste, béate.
C'est quand même embêtant que "l'essentiel", ce ne soit pas l'analyse des faits. Et quel est cet "essentiel" qui n'est ni béat, ni apocalyptique ?Nuancée ne veut pas dire éclatée : il est fort étonnant de constater que la plupart des enseignants de bonne foi qui racontent leur quotidien se retrouvent sur l'essentiel, non pas tant pour l'analyse que pour le récit des faits, pour l'exposition des contradictions.
Nous y voilà. Mara Goyet reconnaît du bout des lèvres qu'existe une "idéologie pédagogique", mais en la relativisant aussitôt la portée ("épiphénomène").Bref, c'est faire fausse route, si l'on tient vraiment à comprendre les mauvais résultats de l'Education nationale, d'aller chercher du côté d'une prétendue volonté d'empêcher la culture de passer, de rendre les enfants crétins ou ignorants, de mettre sur le compte d'une idéologie pédagogique (qui peut exister, qui a pu avoir un rôle mais qui n'est qu'un épiphénomène) une évolution profonde de la société, de son rapport au savoir, au temps, à la mémoire, à l'étude.
Mais le plus intéressant dans cette dernière phrase de Mara Goyet, c'est qu'inconsciemment ou pas, elle donne raison à Alain Finkielkraut : la fausse route, ce n'est pas "les enfants crétins ou ignorants", mais la cause de cet effet, non pas une intention de l'institution, mais une évolution de la société. Le "rapport au savoir" a changé (antienne pédagogiste), et visiblement ce n'est pas en mieux.
Et pour ma part j'ai dans l'idée que le déni d'une quelconque influence de l'idéologie pédagogique ne risque pas de nous aider.Cela relève du fantasme. Et cela fait perdre du temps. Cela détourne de la vraie question qui devrait tous nous occuper : comment enseigner avec pertinence et justesse en 2014.
Mais quelle est cette image réelle ? Quel "fantasme" exactement Mara Goyet dénonce-t-elle ? Parce qu'en vérité, en pointant des connaissances de culture générale, Alain Finkielkraut ne se doute pas que le désastre est d'ores et déjà bien plus avancé.C'est quand même désolant que certains persistent à vouloir ajouter des images fantasmatiques quand l'image réelle de l'Ecole est déjà assez problématique.
Moi c'est le naufrage de l'école qui me met mal à l'aise, mais chacun ses combats.Ça met mal à l'aise, à la fin, ce délire.
Non : que la culture laisse tout simplement indifférents ou -plus sûrement - dont il n'ont pas même conscience.Ce plaisir à se représenter en boucle des maîtres malmenés par des élèves rois qui ont la culture en haine...
C'est vrai que le Capes de lettres classiques, d'abord vidé de sa substance, ne vient pas d'être supprimé et avec lui la garantie de pouvoir porter les humanités classiques, le latin, le grec et notre littérature qui y puise depuis toujours aux publics les plus défavorisés....de preux enseignants, la littérature chevillée au corps, maltraités par des supérieurs incultes, des héros qui font des cours clandestins, des barbares qui ânnonent trois mots informes et anéantissent la civilisation de leurs grognements, des chefs d'oeuvre refoulés au nom de l'égalité...
Passons sur l'invective à nouveau...On se croirait moins dans une analyse raisonnée de l'état de l'Ecole que dans le récit d'un cauchemar érotique, que dans l'organisation d'une soirée sado-maso dans un club libertin des faubourgs de Limoges, dans l'expression malsaine de pulsions gênantes ("tu vas la sentir, mon ignorance" ).
C'est vraie qu'une école étendue jusqu'au lycée pour tous mais qui ne parvient même pas à apprendre à lire et à écrire à une très grande partie de ses élèves, c'est tout sauf un "cauchemar".
L'"analyse raisonnée" de l'école par Mara Goyet se fait toujours attendre...
Finkielkraut n'a que des coups à prendre dans ce combat perdu d'avance. Cet article de Mara Goyet en est l'illustration. Alain Finkielkraut n'a pas attendu PISA 2012 pour alerter l'opinion sur l'état de l'école : il aurait fallu l'écouter bien plus tôt.Une supplique , donc, à ceux qui se font plaisir ou du mal, avec l'état de l'Ecole.
Mais quelle "réalité" ? Mara Goyet va-t-elle enfin le dire au lieu de se vêtir d'une prude indignation de convenance ?!Qui ressassent, qui déplorent en boucle, qui jouissent de tant de décadence, qui se vautrent dans l'outrance et la fantasmagorie au mépris de la réalité et de la complexité.
Comment céder à la facilité d'un bon mot... Bel exemple de "complexité" et "d'analyse raisonnée" pour répondre à quelqu'un qu'on accuse de n'être plus un "penseur" car, avec cette invective médiocre, Mara Goyet s'évite de répondre à certaines questions précises soulevées par Alain Finkielkraut. Pense-t-elle par exemple, comme Christian Baudelot et Roger Establet, que "Le niveau monte" ?Pensez à nous, aux enfants. Ne transformez pas l'Institution en sex toy. On n'est pas consentants.
Bref, juger... mais sans se mouiller.
L'accusation devient diffamatoire, en mélangeant tout de façon allusive. De quelles "fins peu avouables" s'agit-il concernant Alain Finkielkraut ?Peut-on encore confier les débats sur l'Ecole à ceux qui s'en servent à des fins peu avouables ? Politiques, fantasmatiques, personnelles.
La conclusion de l'interview montre qu'il ne s'associe en rien au combat des anti-écoles de tout poil, mais au contraire qu'il défend l'école publique de la république, celle d'un Péguy et d'un Camus : "Si on continue sur la voie qui est tracée depuis un demi-siècle, l'enseignement véritable se fera de moins en moins dans l'école publique. Ce seront des écoles privées qui en maintiendront l'exigence. Mais alors le critère de l'argent jouera à plein."
Mara Goyet navigue à vue entre les pédagogistes et les républicains et démontre surtout dans cet article son incapacité à se positionner tant sur sur le constat que sur les solutions. Ses pirouettes rhétoriques ne font que noyer le poisson.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.