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Dubet "L’école est de plus en plus perçue comme une compétition de tous contre tous" (Les Inrocks)
- Loys
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Quelle école au monde "produit de l'égalité" ?A partir des années 1960-1970 on dit aux petits Français qu’ils entrent tous dans la même école et que cette école leur doit l’égalité des chances. C’est une conception de la justice scolaire relativement nouvelle.
Sa légitimité consiste à dire qu’elle doit répartir les individus de la manière la plus équitable possible, en fonction de leur mérite, parmi des positions sociales elles-mêmes inégales. Au fond c’est une forme de renoncement à produire de l’égalité...
On voit bien ici que l'égalité des chances est perçue comme une inexplicable égalité en fin de la scolarité.
Le sport de compétition commence par la sélection et n'accepte pas tous les compétiteurs comme l'école obligatoire accepte tous les élèves : la comparaison est assez inepte....et un transfert de cette idée vers l’idée de compétition équitable, un peu comme dans le sport.
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Ce n'est pas un peu l'inverse ? Ce n'est pas parce que s'est imposé l'idéal de l'égalité des chances qu'on a créé une école unique ? (question sérieuse)c’est à partir du moment où tout le monde entre dans la même école que l’égalité des chances monte comme un critère de justice scolaire essentiel.
Et si l'autre moitié ne fait pas tout ce qu'elle peut, est-ce à l'Etat de se substituer à elle ?On peut quasiment dire que la moitié des Français vont faire tout ce qu’ils peuvent pour que leurs enfants aient la meilleures réussite scolaire possible, donc le meilleur établissement, les meilleurs maîtres, etc.
Très mauvaise comparaison, pour plusieurs raisons :Pour employer une métaphore, c’est comme si on disait que, puisque l’hôpital public ne marche pas, on va créer des cliniques privées à côté.
- "l'assurance scolaire" de la Fondapol ressemble plus au droit au logement opposable, ou à la sécurité sociale.
- les "cliniques privées" de l'éducation existent déjà : l'école privée d'un côté, sous perfusion d'argent public, et les innombrables officines de soutien scolaire, sponsorisées massivement par l'Etat via une fiscalité accommodante.
Il faudrait d'abord que Monsieur le professeur Dubet nous dise pourquoi on n'y arrive pas depuis trente ans.Il faudrait améliorer la qualité scolaire, c’est-à-dire garantir que tout soit fait pour que les établissements se valent à peu près.
Il faudrait ensuite qu'il nous explique ce qu'il veut dire par : "garantir que tout soit fait ". Approuverait-il que pour juguler les désordres dans les établissements scolaires on expulse vigoureusement les perturbateurs ?
Plus brutalement encore : pour raccrocher au peloton les enfants des 7e, 8e et 9e déciles, accepterait-il qu'on expulse un tiers des enfants du 10e décile ?
Ou bien a contrario, Mr Dubet partage-t-il l'idéologie du "no child left behind" ? Lorsque chaque établissement limite ses ambitions aux possibilités de ses moins brillants élèves, utilisant la masse des meilleurs et des moyens pour diluer les problèmes d'une petite minorité, et ne laissant aux familles averties que la fuite pour échapper au désordre, Mr Dubet approuve-t-il le principe qui gouverne cette politique ?
Mais un horrible soupçon me vient tout soudain. "garantir que tout soit fait pour que les établissements se valent à peu près", ne se réduirait-il pas, dans l'idée du professeur Dubet, à la suggestion de retirer les enseignants expérimentés des collèges de centre ville pour les envoyer dans les zones difficiles ? Que tout soit fait, certes, pour démolir toujours plus la situation matérielle des enseignants. Après tout, ce n'est pas comme si on était aujourd'hui en situation de pénurie.
On se souvient d'ailleurs que le professeur Dubet trouvait cette pénurie incompréhensible. A-t-il avancé dans sa compréhension ?
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