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"Pour une régionalisation de l’éducation nationale" (Les Echos)
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Pour une éducation régionale, s'il faut parler clairement.Pour une régionalisation de l’éducation nationale
Compte tenu de l'explosion des dépenses des collectivités locales (le déficit a presque triplé entre 2012 et 2013 ), fustiger le coût de l'Education nationale (pour faire baisser les dépenses publiques) et réclamer leur régionalisation, c'est quelque peu contradictoire.
Les dépenses des régions pour l'école numérique en sont un bon exemple...
La vérité est surtout que le système éducatif français est loin d'être aussi coûteux qu'on veut nous le faire croire : il est même très économique.
Les dépenses d'enseignement scolaire ont augmenté de 3% entre 2011-12 et 2013-14, soit au même rythme que l'inflation.Comment imaginer en effet une réforme de l’État en profondeur dès lors que le ministère de l’Éducation nationale, qui représente tout de même son premier budget et 51 % de l’emploi public recrutés par l’État, se trouve sanctuarisé depuis 2012. Depuis bientôt trois ans, l’augmentation régulière du budget de ce ministère tient lieu de politique…
Comment le pourrait-il, à vrai dire ?Malgré une enveloppe de 65 milliards d’euros, le gouvernement parvient-il à répondre au malaise d’enseignants mal payés et trop souvent déconsidérés ?
101 000 dans la dernière période.À améliorer les résultats des élèves ? À réduire le nombre de décrocheurs scolaires (environ 140 000 par an, soit 10 % des élèves) ?
Quelle curieuse solution apportée à un problème qui n'en est pas un.Pistes de réflexion
Il est donc temps d’appeler à une réforme structurelle de l’éducation nationale, par la régionalisation, qui se fixera le double objectif d’un fonctionnement plus souple et plus efficace et d’une réduction des coûts.
Si la région devient recruteur (en plus de gérer les infrastructures), en quoi serait-elle un "interlocuteur" ? Elle devient décideur...Pour être cohérente, cette réforme doit reposer sur trois axes.
D’abord, confier aux régions le recrutement et la gestion des enseignants du second degré public (380 600) tout en leur donnant compétence, non plus seulement sur les lycées, mais également sur les collèges. Pour mieux adapter les besoins éducatifs et répondre aux différences territoriales, l’État a tout intérêt à clarifier les responsabilités en faisant de la région son unique interlocuteur.
Par ailleurs on confond ici tout le second degré, collège, lycées généraux et lycées professionnels. En quoi les "besoins éducatifs" des petits collégiens de Picardie seraient-ils différents de ceux des collégiens bretons ?
C'est vrai qu'être contractuel, c'est se sentir mieux considéré.Ensuite, proposer aux enseignants volontaires de passer du statut de fonctionnaire à celui de contractuel, et ce, contre une rémunération plus attractive. Le manque de considération ressenti par nombre d’enseignants ne tient pas uniquement à l’aspect financier, mais il y participe nécessairement.
Mais il est possible de les payer bien mieux en en faisant des contractuels : j'aimerais bien comprendre dans quel univers logique cela est possible...Or, il n’est pas possible pour l’État de rémunérer mieux plus de 700 000 professeurs du public tout en préservant le principe de l’emploi à vie.
On ne voit pas pourquoi...Une gestion salariale régionalisée et l’introduction d’une contractualisation à durée indéterminée sur la base du volontariat sont de vraies alternatives pour améliorer sensiblement le traitement des enseignants.
Le caractère national des affectations veille à pourvoir équitablement tous les postes dans toutes les académies. La gestion académique pose plus de problèmes qu'elle n'en résout (voir les académies déficitaires dans le premier degré).Par ailleurs, la décentralisation de l’école permettrait une gestion des carrières plus adaptée aux souhaits, notamment géographiques, des professeurs.
Ces établissements ayant déjà du mal à voir tous leurs postes pourvus, on se doute bien du succès d'une telle mesure (qui existe déjà en partie avec les affectations Eclair et leur peu de succès) : le résultat ne pourrait être que de recruter avec moins d'exigence.Enfin, permettre aux établissements, et d’abord ceux en zone d’éducation prioritaire, de recruter les enseignants en fonction des difficultés du terrain, du projet pédagogique et du choix de ces derniers qui adhéreraient dès lors pleinement au projet de l’établissement, créant ainsi une véritable dynamique d’équipe.
L'acteur "de terrain", c'est surtout l'enseignant.Il est temps de donner plus de liberté et de capacité d’agir aux acteurs de terrain et, en premier lieu, aux chefs d’établissement.
Bien sûr !Pour autant, la régionalisation de l’éducation ne remettra pas en cause sa dimension nationale.
Mince ! Pas de programmes ni de diplômes selon les régions ?À l’État de continuer à fixer les grands objectifs assignés à son école et d’arrêter le contenu des programmes et des diplômes.
La réflexion et l'argumentation sont quand même très pauvres chez le comité Sully.À lui aussi de fixer les règles nécessaires aux mutations des enseignants d’une région à une autre.
Une telle réforme ne pourra aboutir sans la conclusion entre l’État, les collectivités territoriales et la communauté éducative, d’un nouveau pacte républicain pour l’école qui, en échappant enfin aux vieux débats usés, redonnera au pays, et d’abord à ses enfants, l’école qu’ils méritent.
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