"La vérité sur les illettrés scolaires" (Magali Gaubert)

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14 Fév 2015 11:39 #13198 par xxAurhanxx
Pour ceux qui veulent un point sur l’apprentissage de la lecture dans toutes ses dimensions, théoriques et pratiques :
wwwedu.ge.ch/sem/production/streaming/goigoux/goigoux_1.html
C’est long (2 vidéos de 3H) mais c’est incontournable (et c’est les vacances). On est loin de la lecture-devinette, la lecture globale… A voir absolument, pour tous les collègues débutants (ou pas d’ailleurs).
Sur la compréhension :
www.hep-bejune.ch/recherche/conferences/...rehension-en-lecture
Sur la maternelle, les parties de Sylvie Cèbe :
ife.ens-lyon.fr/formation-formateurs/cat...ducation-prioritaire
Là ça dépasse le cadre de la lecture, mais c’est brillant.

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14 Fév 2015 11:41 #13199 par xxAurhanxx
Je ne sais pas si Deauvieau est bien défendu sur :
www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article183
On peut y lire une critique de Goigoux (qui critique la syllabique car elle oublie le sens et la compréhension) :
« Cette façon de concevoir la possibilité de réduire l’enseignement de la lecture au seul déchiffrage, d’en faire une étape, un avant, un enseignement exclusif du B+A=BA, relève d’une pure bévue linguistique.
Déchiffrer correctement tous les graphèmes du mot « cheval » donne spontanément, immédiatement la signification du mot, sauf si à l’oral on n’en connait pas le sens. Il n’est donc pas pensable de dire qu’il serait possible de procéder en deux temps et que l’enseignement de la lecture pourrait se réduire au seul déchiffrage. Il n’y a pas un premier temps, un « avant » comme le postule Roland Goigoux, où l’on apprendrait exclusivement à déchiffrer, à articuler les correspondances entre les graphèmes de « cheval » et les phonèmes qu’ils transcrivent, qui ne seraient que de simples bruits sans signification. L’instantanéité de la saisie du rapport entre le son décodé et le sens, qui s’opère ici, est due à l’union absolue, infrangible entre le signifiant et le signifié des mots, analysée par Ferdinand de Saussure il y a un siècle. »
Quelques minutes de recherche auraient été suffisantes pour ne pas prêter ce genre de propos absurdes à Goigoux et Cèbe.
Par exemple page 23 d’apprendre à lire à l’école, l’identification des mots (par voie directe ou indirecte) passe par la récupération de la signification du mot. Quand Goigoux parle de la compréhension, il n’est pas au niveau du mot, mais au niveau de la phrase et du texte.
Ferdinand de Saussure peut continuer à reposer en paix !

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14 Fév 2015 11:46 #13201 par xxAurhanxx
La page de Marc Le Bris vaut le détour :
marc.le.bris.free.fr/pages/preactions.html
Par exemple :
marc.le.bris.free.fr/textes_pdf/goigoux_1006.pdf
Critique de l'essai de Roland Goigoux et Sylvie Cèbe – Retz 2006
‘’M. Goigoux défend M. Foucambert aux thèses « peut-être trop ambitieuses » mais « qui restent pour la plupart pertinentes ».’’
Citation fausse (page 14) : Goigoux et Cèbe parlent dans les années 70 « de nouveaux scénarios d’enseignement de la compréhension et de la production de textes dès le cycle 2 » et ce sont ces techniques pédagogiques «qui restent pour la plupart pertinentes».
Sur Foucambert, Goigoux et Cèbe parlent « d’influence positive » (sortez le goudron et les plumes !) à cause de « l’attention portée au développement de la voie directe » mais disent que sa méthode est « aujourd’hui proscrite ».
Mais justement, la voie directe (la mémorisation orthographique) n’est toujours pas passée chez Marc Le Bris.
« Les caractéristiques les plus dangereuses des méthodes de non-lecture sont bien là. A cette ridicule précision près : M. Goigoux établit une fondamentale différence entre la mémorisation photographique -de Foucambert- et la mémorisation orthographique -la sienne-; l'une et l'autre étant établies sans écrire lettre à lettre, je [Le Bris] ne saisis pas cette différence qu'il nous propose pourtant comme un slogan pour nos prochaines manifestations. »
Quelqu’un peut-il suggérer à Le Bris de lire Dehaene ? La mémorisation orthographique vient de là et justement, c’est bien un travail « lettre à lettre ».
Il peut se renseigner et se rassurer.
Avec cette rigueur et cette honnêteté intellectuelle consistant à critiquer chez les autres des thèses qu’ils ne défendent pas, à ne pas lire les références théoriques qu'on cite, le débat syllabique vs reste du monde a encore de beaux jours (médiatiques) devant lui.

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26 Fév 2015 23:37 #13345 par Magali Gaubert
Vient de paraître :
Comment enseigner efficacement le lecture? Jérôme Deauvieau, Jeanine Reichstadt, Jean-Pierre Terrail (février 2015)
www.odilejacob.fr/catalogue/sciences-hum...re_9782738132383.php
Emission radio avec Jeanine Reichstadt et Jean-Pierre Terrail :
www.rfi.fr/emission/20150220-comment-ens...96850404117881443691

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27 Fév 2015 05:07 - 27 Fév 2015 09:59 #13346 par JCP

xxAurhanxx écrit: Avec cette rigueur et cette honnêteté intellectuelle consistant à critiquer chez les autres des thèses qu’ils ne défendent pas, à ne pas lire les références théoriques qu'on cite, le débat syllabique vs reste du monde a encore de beaux jours (médiatiques) devant lui.

Vous avez bien raison xxAurhanxx, car c'est vrai pour toutes les coteries d'être souvent, au moins en partie, aveugles et sourdes aux arguments de l'adversaire... De sorte que des joutes byzantines peuvent continuer à agiter le landerneau éducatif ad vitam aeternam, pour le plaisir des contradicteurs... Sauf que pendant ce temps, nombre de PE sont paumés, ne sachant à quel saint se vouer, et parviennent difficilement à faire entrer leurs élèves dans la lecture-écriture. Et cela se ressent gravement dans tout le parcours scolaire desdits élèves.
La démocratisation scolaire est un succès de fait. Tant mieux, évidemment !
S'est-elle accompagnée d'une démocratisation du niveau scolaire ?... Il est permis d'en douter, quels que soient les emplâtres que certains tartinent allègrement pour masquer la misère.
Les années 1970-1980 ont été de grandes années de réformes et d'aventurisme pédagogique dans l'enseignement primaire, les années 1990 dans le secondaire. Quand je vois des collègues à bac+5 passés par l'école de ces années-là, et qui maîtrisent moins bien le code orthographique que ma mère qui a échoué au certificat d'études à l'orée des années 1950, je me pose des questions...
Orwell disait que "pour se départir des illusions, il y a l'épreuve des faits. Et les faits peuvent être parfois désagréables."
Que les spécialistes s'amusent de leurs débats idéologiques, grand bien leur fasse ; mais qu'on forme des PE à des méthodes éprouvées, validées par l'expérience, et qu'ils m'envoient au lycée des élèves plus aguerris en lecture et en écriture.
Dernière édition: 27 Fév 2015 09:59 par Loys.

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17 Oct 2015 17:52 #14939 par Magali Gaubert
Vient de paraître : Réapprendre à lire, de Sandrine Garcia et Claudine Ollier
Quatrième de couverture:
"La controverse récurrente autour de l’usage des méthodes « globale » ou « syllabique » dans l’apprentissage de la lecture dissimule des choix pédagogiques plus profonds, qui ont durablement compromis la démocratisation de l’un des savoirs premiers les plus déterminants pour la réussite scolaire ultérieure.
Ce livre montre comment, au nom d’une conception savante et idéalisée de la « vraie lecture », les aspects pratiques et techniques de cet apprentissage fondamental ont progressivement été déniés et délégitimés. Il décrit la manière dont les enseignants ont été dépossédés de leur savoir pédagogique et ont peu à peu tendu à reporter sur les enfants eux-mêmes et leur milieu culturel les difficultés qu’ils constataient, favorisant une médicalisation et une psychologisation croissantes de l’échec scolaire.
À partir d’une expérimentation conduite au sein de plusieurs établissements et à rebours de la tendance dominante, cet ouvrage met en évidence les effets positifs d’une pédagogie basée sur l’enseignement explicite du déchiffrage pour réduire les inégalités sociales d’accès à l’écrit.
Sandrine Garcia est sociologue, professeur de sciences de l’éducation à l’Université de Bourgogne Franche-Comté et chercheuse à l’IREDU. Elle a notamment publié Mères sous influence et À l’école des dyslexiques (La Découverte, 2011 ; 2013).
Anne-Claudine Oller est sociologue, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université Paris-Est Créteil Val- de-Marne et chercheuse au LIRTES. "

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