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"Pourquoi dois-je aller à l'école ?" (Zoé Barbé)
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La suite sur "The Conversation" du 22/12/15 :
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Il n'y a rien de plus important que le travail : n'est-ce pas là une leçon qui en vaut bien d'autres ?Si l'école m'a appris quelque chose, ce serait ceci : il n'y a rien de plus important que les notes et le travail. Elle m'a appris que pour réussir, vous devez sacrifier quelque chose et vous enfouir sous le travail.
Est-ce l'école française qui vous a assommé de travail ?Eh bien voici les résultats : travailler est devenu une drogue qui m'a intoxiquée,
A vous lire, on dirait que, telle Fantomette, vous vivez dans un monde dont les parents ont disparu.
Pourquoi nous tuerions vous ? Pensez-vous être si dangereuse ?Nous sommes ceux qui vont changer le monde si vous ne nous tuez avant. Nous sommes des rêveurs, des voyageurs et les bâtisseurs de l'avenir.
Rendez-vous dans dix ans, dans une salle de classe.Je vais consacrer ma vie à changer l'éducation, peu importe les obstacles. Cet objectif ne pourra être atteint qu'à l'aide d'un magnifique réseau de rêveurs déterminés et prêts à être les artisans du changement. Et rien ne me rendrait plus heureuse que de partager ce rêve avec des personnes ayant la même mentalité.
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Façon "SOS détresse amitié". Zoé Barbé a poussé une porte au hasard et a trouvé l'oreille qu'elle attendait : on dirait un conte de fées !Zoé Barbé est une lycéenne qui s'est présentée dans nos locaux du centre de recherches interdisciplinaires (CRI) il y a peu.
Soyons plus concret : comment Zoé Barbé a-t-elle découvert le CRI ?
Quelle belle spontanéité dans cette démarche. Mais comment se fait-il qu'après "une discussion intense" il soit nécessaire de "mieux expliquer son rêve" ?Avec une frustration sur l'éducation telle qu'elle lui était proposée aujourd'hui, mais aussi un rêve magnifique de tout changer. Après une discussion intense, elle nous a fait parvenir une longue lettre afin de mieux "expliquer son rêve". C'est cette lettre que nous avons transmise à The Conversation France pour la publier en deux parties. Afin de montrer que rien n'est impossible.
Tout dépend si le questionnement est pertinent. Car ce que Zoé oublie, dans sa perspective très égocentrée, c'est que le professeur a un cours à mener qui ne concerne pas qu'elle. C'est le principe de l'école collective.La lettre de Zoé
Depuis l'âge de 13 ans, l'école a perdu tout sens à mes yeux. Je l'ai toujours vue comme une boîte sombre. Une boîte dans laquelle vous devez rentrer, peu importe les conséquences, même si vous devez renoncer à tout ce que vous aimez.
Une boîte qui ne permet pas la créativité, la diversité, la liberté, l'exploration et le plus important, le questionnement. Il n'y a rien de plus frustrant que d'avoir un enseignant vous regarder dans les yeux et dire : « Arrêtez de poser des questions, nous n'avons pas de temps pour ça » ou « arrêtez de poser des questions, c'est agaçant ».
Donc sortir de l'école en ayant "exploré", en ayant "exprimé sa créativité" ? Ce sont des objectifs faciles à atteindre. Condorcet semblait avoir d'autres ambitions pour l'école républicaine.Quel est le but de l'école si elle ne nous permet pas d'explorer, d'exprimer notre créativité et d'élargir notre esprit et notre cœur ?
"Pourquoi dois-je aller à l'école ?" L'école n'est pas obligatoire. C'est l'instruction qui l'est, et jusqu'à seize ans. Zoé peut donc librement quitter une école qui la fait "mourir intellectuellement".Je suis en train de mourir intellectuellement à l'école.
Curieux de mépriser autant les notes... et de les afficher pourtant si ostensiblement. C'est vrai qu'on méprise plus facilement ce qu'on pense dominer : Zoé Barbé n'a sans doute pas conscience de ce que le baccalauréat est devenu.Ce qui peut sembler assez ironique quand vous voyez mes moyennes et mes premiers résultats au bac de français (20/20 à l'écrit et 18/20 à l'oral) et de sciences (20/20). Pour ce système, mes notes montrent mon « intelligence ». Mais ces chiffres sont tout simplement une façon de montrer ma capacité à ingurgiter des chapitres entiers de cours et de le recopier sur une copie.
Pour le reste, les exercices ne sont pas des exercices de "régurgitation". A l'oral, si on demande aux élèves de connaître leurs explications de texte pour l'exposé, une question leur est posée à laquelle il faut répondre avec pertinence ; et l'entretien porte sur bien d'autres choses, dont la culture générale des élèves. C'est encore plus vrai pour l'écrit : un commentaire littéraire ne consiste absolument pas en une "régurgitation" et une dissertation exige de l'intelligence et une solide culture littéraire personnelle.
Non, comme on l'a vu... Si Zoé Barbé n'a rien appris à l'école, que ne la quitte-t-elle pas ?Cela ne signifie pas que ce cours m'ait appris quelque chose. Cela signifie simplement que je suis capable d'agir comme un perroquet sans poser de questions.
C'est vrai que l'école ne permet pas de "découvrir de nouvelles cultures"...Rêver, peindre, découvrir de nouvelles cultures
Je veux explorer, écrire, jouer de la musique, danser, voyager, débattre, apprendre sur tout, construire, rêver, peindre, aider les autres, découvrir de nouvelles cultures et bien plus encore !
Pour le reste, Zoé Barbé veut tout simplement une école qui n'existe que pour elle.
Le travail serait donc méprisable ? Il faudra le répéter à tous qui essaient sans réussir comme Zoé Barbé. Et à tous ceux qui n'ont pas la chance d'aller dans une école ou d'avoir des parents capables de leur payer des vacances dans un campus universitaire.Si l'école m'a appris quelque chose, ce serait ceci : il n'y a rien de plus important que les notes et le travail.
Quant aux notes, elles ont surtout l'importance que les élèves et leurs parents leur accordent.
Ces considérations ne relèvent en rien de l'école, mais d'un choix personnel...Elle m'a appris que pour réussir, vous devez sacrifier quelque chose et vous enfouir sous le travail.
Eh bien voici les résultats : travailler est devenu une drogue qui m'a intoxiquée, comme la cigarette ou l'alcool. J'en suis venue à penser que passer une heure avec des amis était une perte de temps puisque des choses utiles pour mon avenir (c'est-à-dire travailler) m'attendaient. Je me sentais coupable de lire quelque chose qui « n'améliorait pas ma culture générale » (au sens scolaire), comme la science-fiction.
De nombreux élèves n'y ont pas renoncé.J'ai renoncé aux sports, aux arts, à la musique parce que je n'avais tout simplement pas assez de temps.
Mais Zoé Barbé préfère faire responsabilité de ses choix personnels... sur ses professeurs.
Ce qui, selon mes professeurs, était un bon choix : ça n'aurait pas été utile de toute manière.
Les professeurs auraient plutôt tendance, parce que c'est dans l'essence de leur(s) discipline(s), de cultiver l'amour de l'effort gratuit (au lieu de l'utilité immédiate et sans effort qu'on veut faire entrer dans l'école aujourd'hui).
Comme on va le voir par la suite, les belles idées de Zoé Barbé continuent d'être nourries par un utilitarisme inquiétant.
Voilà qui confirme une détestation personnelle des enseignants. "Qui sommes-nous pour..." : en tout cas, Zoé Barbé n'est pas rien !L'école m'a appris que nous ne sommes que des adolescents qui devraient se taire et écouter parce que nous ne savons rien. Les enseignants ont toujours raison et qui sommes-nous pour les contredire ou même oser penser différemment ?
La nécessité de l'enseignement collectif ne semble pas effleurer un instant notre élève.Qui sommes-nous pour nous asseoir quand ils ne nous ont pas dit de le faire ?
Au lieu de seulement le "prétendre", pourquoi ne pas appliquer cette conviction et quitter l'école à seize ans ?Qui sommes-nous pour prétendre que l'école n'est pas le seul endroit où l'on peut apprendre ?
Un vent de romantisme, avec beaucoup d'arrogance et un soupçon de paranoïa. Pas très altruiste, ce mépris des générations qui ont précédé la sienne, tous ceux qui n'allaient pas "changer le monde" comme Zoé Barbé va le faire. Enfin : elle et sa génération, puisqu'elle parle désormais en son nom ("nous").Changer le monde
Nous sommes ceux qui vont changer le monde si vous ne nous tuez avant.
Ce que Zoé Barbé a dépeint de sa personnalité et son désir de réussite laisse douter de cette affirmation.Nous sommes des rêveurs, des voyageurs et les bâtisseurs de l'avenir.
Quelle humilité !Je vais consacrer ma vie à changer l'éducation, peu importe les obstacles.
Devinons ensemble : le CRI ?Cet objectif ne pourra être atteint qu'à l'aide d'un magnifique réseau de rêveurs déterminés et prêts à être les artisans du changement. Et rien ne me rendrait plus heureuse que de partager ce rêve avec des personnes ayant la même mentalité.
En tout cas, si Zoé Barbé veut "changer l'éducation", elle ne semble pas le moins du monde manifester l'envie d'enseigner face à de vrais publics scolaires. Elle ne sera pas la seule au CRI.
Mais qui est ce "nous" ? Zoé n'a parlé que d'elle-même jusque ici.Pour ce faire, permettez-moi de reprendre la conversation que nous avons eue au CRI ainsi que les solutions (existantes ou non) qui en ont découlé. Cela vous permettra de vous donner une idée des projets dans lesquels vous voudrez peut-être prendre part ou nous aider à développer.
Des sondages ? Voilà qui est très "créatif" et fait rêver !Il y en a cinq :
un sondage à échelle internationale posant des questions pour mieux connaître les impressions et opinions des systèmes éducatifs à l'étranger ;
Comme l'école fait "mourir intellectuellement", en bonne logique supprimons les vacances !un lycée d'été, pour apprendre autrement pendant les vacances ;
Si Zoé Barbé avait un peu lu et enquêté sur la question, elle saurait que les moocs profitent essentiellement à ceux qui ont par ailleurs bénéficié déjà d'une très bonne formation universitaire. Bref une école pour ceux qui réussissent... comme elle !des MOOCs pour lycéens, enseignants des matières que l'on découvre normalement à un niveau universitaire ;
Bon courage pour concurrencer Google : personne n'y avait pensé avant !un moteur de recherche, où la qualité d'articles primera sur la quantité, grâce à un système de recommandations et de labels ;
C'est quoi, "relever des défis" ?des diplômes blancs, où les étudiants peuvent choisir leurs cours pour explorer les sujets et relever des défis...
Effectivement, Zoé Barbé est bien le produit d'un certain formatage contemporain, avec ses contradictions effrayantes : écologique et libertaire-libéral. Je veux voyager... mais je veux aussi sauver la planète....qui ont du sens pour eux et pour les autres, comme les objectifs du développent durable définis par les Nations unies.
La logique du raisonnement étonne.Tout d'abord, qu'est-ce un sondage sur les écoles de l'échelle mondiale ? Une des idées émanant de notre discussion est de créer un sondage mondial questionnant les étudiants du monde entier sur leur façon d'apprendre, que ce soit à l'intérieur ou l'extérieur des classes.
Nous savons que la plupart des jeunes Français (95 % d'entre eux, selon un sondage OpinionWay) veulent changer l'école. Les raisons de cette situation sont si diverses qu'il est difficile de voir s'il existe une tendance générale ou des réponses partagées par un grand nombre d'élèves.
Ainsi, la création d'un sondage semble être un bon début.
On comprend mieux !Il nous permettra de trier les réponses et voir si elles confirment notre point de vue et avis sur notre système scolaire.
Mais, encore une fois, qui est ce "nous" mystérieux" ?
Les "projets" en adéquation avec des "sondages", voilà qui envoie du rêve !Il permettra également de créer une base de données sur laquelle nous pouvons nous appuyer et nous rapporter lors de la création de projets, pour voir si nous marchons sur la bonne voie ou si nous devons remodeler complètement nos actions.
Mais d'où vient cette certitude ?Diversité des stratégies éducatives
Nous avons parlé de la France, mais qu'en est-il des autres pays ? Nous ne sommes pas seuls au monde. Il y a une telle diversité de stratégies éducatives qu'il est difficile de toutes les connaître. Nous sommes sûrs d'avoir de belles surprises auxquelles nous ne nous attendions pas.
Car dans tous les pays les problèmes qui se posent sont les mêmes qu'en France, ou plutôt que ceux de Zoé Barbé.En effet, nous voulons créer une connaissance globale et prendre conscience des problèmes, des solutions et des défis posés par l'éducation dans le monde.
La tribune laisse surtout penser que Zoé Barbé a beaucoup de réponses et peu de questions.Élargir notre compréhension des sociétés afin de créer les meilleures solutions est clé, n'est-ce pas ? Nous avons tant de questions et si peu de réponses.
"notre nouveau modèle", en toute humilité...Si créer un changement dans l'éducation est notre but, nous ne pouvons pas construire notre nouveau modèle basé sur notre expérience unique avec seulement un ou deux systèmes.
En fait Zoé Barbé veut travailler pour l'OCDE dans le cadre de PISA !Nous avons besoin de rassembler une multitude de voix différentes, d'entendre les diverses revendications et besoins. Nous devons comprendre les cultures, les langues, les approches et la façon dont la connaissance est considérée et transmise.
Un sondage suppose des questions fermées...Et quelle meilleure façon d'atteindre cet objectif que de chercher l'aide d'adolescents et les jeunes ? Nous ne savons pas combien de questions le sondage contiendra, mais nous avons déjà une idée de son contenu. Nous avons l'intention de partir des idées les plus simples aux plus compliquées. Le début, par exemple, pourrait être des questions basiques comme : Où vivent-ils ? Quel âge ont-ils ? Quel genre de passe-temps ont-ils ?
Au fil du sondage, les questions demanderont plus de réflexion et de recul. Elles pourraient être axées sur des idées moins spécifiques : comment est l'école ?
Ces questions sont déjà traitées à l'échelle internationale, par l'OMS par exemple . D'ailleurs les élèves français font partie de ceux qui aiment le plus aller à l'école. Surprenant, non ?Les élèves apprécient-ils ou détestent-ils aller à l'école ?
C'est beau de réinventer le monde à partir de rien, mais finalement assez vain.
Toujours avec des questions fermées ?Pourquoi ? Qu'apprennent-ils ? Quels sont les points forts et faibles de cette éducation ? Ont-ils d'autres sources de connaissances en dehors de l'école ?
Et comme le sondage sera "international", il faudra prévoir du temps.À la fin de ce sondage, nous aurons de nombreuses voies à explorer et nous accorderons également aux personnes participant à ce sondage une occasion de s'exprimer et d'être entendues par une communauté globale.
Zoé Barbé n'a pas un niveau universitaire avec ses notes mirifiques ?Des écoles d'été pour les lycéens
Une autre question est centrale : il existe des cours universitaires et d'écoles supérieures en été. Mais qu'en est-il des lycées ?
Étant une lycéenne, les seules écoles d'été disponibles sont soit à un niveau universitaire soit très chères. Peu d'entre nous seront en mesure de fréquenter ce genre d'écoles.
Trouver un travail d'été n'est pas si difficile...Il ne faut pas non plus oublier que la plupart des jeunes ne peuvent pas obtenir d'emploi saisonnier pendant l'été, ce qui signifie que nous passons presque deux mois à ne rien faire (pour la plupart).
Zoé Barbé semble par ailleurs ignorer qu' un lycéen sur trois travaille en dehors de ses cours .
Il semblerait qu'elle préfère encore le lycée à une expérience du monde réel...
De "très nombreux adolescents"... comme Zoé.Vous pouvez être sûr que de très nombreux adolescents aimeraient rendre leurs vacances d'été plus précieuses que de prendre une simple grande pause dans l'année.
On dirait, par ailleurs, que la perspective utilitaire (avec l'euphémisme "précieuses" mis pour "utiles") revient au galop. Comme quoi, la responsabilité de cet utilitarisme procède moins de ses professeurs que d'elle-même...
Zoé ne semble effectivement pas avoir besoin de travailler l'été !Grâce à mes parents, j'ai pu participer à un camp d'été universitaire de deux semaines cette année, et ce fut une des meilleures expériences de ma vie !
Pour "ingurgiter" davantage de cours ?J'ai suivi des cours qui ne sont pas disponibles pour les lycéens comme anthropologie et archéologie, sciences politiques et relations internationales, ainsi qu'un séminaire sur les enjeux internationaux. J'ai non seulement rencontré de nombreuses personnes inspirantes, mais j'ai aussi pu étudier des sujets qui m'intéressaient.
Et les grands "projets" pour l'éducation ?L'anthropologie était tellement fascinante que j'ai décidé de l'étudier à nouveau une fois à l'université.
Il faudrait savoir : l'école n'était-elle pas un odieux lieu de contrainte ?Par conséquent, pourquoi n'offrons-nous pas aux étudiants la possibilité d'apprendre en dehors de leur zone de confort ?
La réponse est donnée par Zoé Barbé : " un niveau universitaire [...]. Peu d'entre nous seront en mesure de fréquenter ce genre d'écoles"...Pourquoi ne pas leur donner la possibilité d'explorer des sujets académiques à des fins scolaires et/ou personnelles ?
Rêvons ensemble : tous anthropologues !Pourquoi ne pas leur donner l'occasion d'en apprendre plus sur eux-mêmes et la diversité des sujets que nous pouvons étudier ? Plus important encore, pourquoi ne pas leur donner la possibilité de tenir la clé de leur avenir ?
Un camp de vacances, en somme.Amusons-nous !
De ce fait, nous ne voulons pas que les élèves aient une expérience « normale » du lycée. Nous ne voulons pas que cette école d'été soit une réplique exacte du système que nous voulons changer. Au lieu d'être assis sur une chaise toute la journée à écouter des leçons interminables, amusons-nous !
Les lycéens deviennent donc des "étudiants".Les étudiants pourront assister à de nouveaux cours tels que la psychologie, la géopolitique, la sociologie, la communication, l'astronomie, le codage, la criminologie, l'architecture, la santé, le journalisme, le droit et beaucoup plus.
Ce futur ("pourront") laisse en effet rêveur. Zoé Barbé connaît-elle un peu l'état de l'école française ou de l'université ?
Zoé Barbé ne veut pas.Là encore, nous ne voulons pas qu'ils apprennent d'une manière traditionnelle.
En toute simplicité et en toute humilité !Ainsi, pourquoi ne pas mettre la connaissance au service de la résolution de problèmes ? Au lieu d'apprendre les solutions d'hier sans expliquer leur contexte, nous allons engager les élèves à résoudre les problèmes d'aujourd'hui à leur manière.
Zoé Barbé a bien ingurgité le discours du CRI.
Sacré "défi" !Ils pourraient, par exemple, choisir un défi à aborder et à résoudre.
Ces défis pourraient être locaux (les lumières de rues ne fonctionnent pas)...
Heureusement que Zoé Barbé est là pour résoudre ces questions !...nationaux (la marginalisation des banlieues) ou internationaux (pollution de l'air en Chine).
Ah... les "défis" sont imposés au départ. Voilà qui fait rêver.Ils auront alors plusieurs options de cours qu'ils pourront suivre pour proposer une solution à ces défis. Nous pouvons également leur permettre de concevoir leur propre défi...
Pas trop de liberté non plus !...après l'approbation des responsables du camp. Le choix leur appartient.
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C'est vrai que l'interdisciplinarité rend plus simple l'accès à des disciplines complexes !La lettre de Zoe (suite et fin)
La coopération et la concurrence saine, l’interdisciplinarité et la résolution de problèmes, voici nos mots clés. Comment pouvons-nous rendre les cours universitaires plus faciles d’accès aux lycéens ?
"travailler est devenu une drogue qui m’a intoxiquée, comme la cigarette ou l’alcool" : d'où l'idée d'en rajouter !Nous avons parlé d’un lycée d’été. Comme dit plus haut, il ne faut pas oublier que beaucoup d’entre nous veulent suivre des cours en dehors de la classe seulement enseignée à l’université.
Ainsi, devoir attendre l’été peut être long et frustrant. Heureusement, une solution existe déjà que nous devons simplement adapter à nos besoins : les MOOCs, ou Massive Open Online Courses.
Zoé Barbé n'a pas l'air de savoir que ce modèle (très libéral dans son esprit comme dans sa mise en œuvre) est déjà abandonné.
Damned ! Même les moocs sont décevants !Des nouveaux MOOCs
J’ai suivi deux cours universitaires cette année grâce aux MOOCs. Bien qu’ils aient été très intéressants, ils étaient parfois difficiles à suivre ou même ennuyeux puisque je ne vois pas l’intérêt de certaines leçons.
Il n'y avait qu'à abandonner l'école, au lieu d'y "mourir intellectuellement" : Zoé Barbé a la chance, en 2015, de pouvoir apprendre ailleurs qu'à l'école, non ?Plus important encore, ils étaient consommateurs en temps et compliqués à équilibrer avec mon travail scolaire.
Car tout ce qui s'enseigne dans un mooc universitaire mérite sa place au lycée.Cependant, il est dommage que ces cours soient éclipsés et non enseignés au lycée.
S'ils semblaient "difficiles" et "ennuyeux" à une très bonne élève, qu'en penser pour les autres ?
Malheureusement une simple "introduction" peut aussi induire en erreur, surtout si elle se présente sous un jour "Amusons-nous !"Beaucoup de mes amis ont abandonné l’université parce qu’ils pensaient qu’ils aimeraient un sujet et ont réalisé par la suite que ce n’était pas leur voie. Cette situation pourrait être évitée si nous avions eu une introduction aux cours que nous voulons suivre à l’avenir.
Quant à l'abandon, il peut aussi s'expliquer par des choix par défaut ou par un niveau insuffisant...
Tout simplement.La solution trouvée au long de notre discussion est de transformer les MOOCs en une exigence pour des diplômes comme le baccalauréat. Ou même un diplôme en lui-même qui pourrait remplacer cet examen.
Résumons : il ne faut pas seulement changer l'Ecole, mais changer ce qui devait changer l'Ecole.
Ce qui est amusant, c'est que les certifications moocs, au contraire de commentaires composés, d'oraux ou de dissertations, constituent le degré zéro de l'évaluation (en plus de n'offrir aucune garantie de fiabilité).
Des moocs en classe et en petits groupes ? Zoé Barbé semble avoir mal compris le "massive online open curses"...Nous pourrions créer quelque chose comme des MOOCs « niveau 0 » conçus pour les lycéens. Ils pourraient être une option, une spécialité, la moitié de nos cours ou tous nos cours. Les étudiants pourront aussi faire le choix d’étudier ces mêmes cours seuls, dans une classe composée de petits groupes, etc.
Et un débat, c'est forcément debout.Ces MOOCs ne seront pas non plus une compilation de vidéos simples qui vous oblige à être assis sur votre chaise et simplement écouter en prenant des notes. Chaque cours que nous suivrons mènera à des débats et des discussions en classe.
Cette manie des "débats" avec comme sa seule préoccupation le développement durable (au lieu des luttes sociales par exemple) fait bien déjà de Zoé Barbé le produit d'une certaine école moderne.
Evidemment la dimension très passive des moocs n'est pas évoquée.
Rien de tel qu'un "débat" sur les logarithmes népériens ou les spectres RMN du proton.Ce qui, de mon point de vue, est nécessaire pour des élèves qui apprennent mieux par des interactions et des questions.
Enfin surtout des élèves qui ont déjà confiance en eux, comme Zoé Barbé.Ces cours seraient également beaucoup plus agréables s’ils nous donnent l’occasion de découvrir des nouvelles perspectives. Ils permettront également d’apprendre l’art du débat, d’anticiper les arguments, de construire un discours convaincant et de renforcer la confiance en soi.
Ce ne serait pas utilitariste, comme point de vue ?Un grand nombre d’élèves manque d’assurance quand ils doivent parler devant leurs camarades, ce qui est un véritable handicap pour leur vie future, particulièrement quand ils auront besoin de prendre des décisions et d’affirmer leur point de vue.
Le rêve est excitant, la réalité l'est toujours un peu moins.De plus, ces MOOCs nous permettront d’obtenir une image plus claire de nos préférences en terme de sujets. L’inconnu est souvent excitant à première vue, mais une fois que vous l’explorez, il existe un risque que vous soyez déçus.
Ce serait quand même plus simple si, après avoir suivi un cursus de mathématiques, on pouvait le continuer en espagnol au milieu de l'année.Cette situation ne serait pas un problème si vous pouviez changer de matières facilement. Néanmoins, ce n’est pas le cas dans beaucoup de pays. Au lycée, vous ne pouvez pas choisir vos cours. À l’université, vous avez parfois besoin de répéter tout un semestre ou une année si vous voulez changer de discipline, ce qui peut être démotivant voire ravageant pour beaucoup d’entre nous.
En résumé on comprend mieux l'attrait des moocs : les cours que je veux, où je veux, quand je veux. Reste une chose à changer : comme je veux.
L'école sur le mode de société de consommation. Vision clientéliste de l'Ecole, aboutissement d'années de naufrage.
Quelles belles économies en perspective pour l'Etat !De nouveaux outils et une hiérarchie horizontale
Par conséquent, ce projet nous donne la liberté de savoir, d’enseigner et de rechercher. De quoi d’autre avons-nous besoin ?
Parce qu'ils ne fonctionnent pas ?Peu importe la popularité des MOOCs dans le monde, l’éducation l’éducation les rejette ainsi que la technologie. Pourquoi ?
Je serais curieux de savoir en quoi les moocs sont populaires dans le monde. Et Zoé Barbé ne semble pas seulement connaître la plate-forme FUN que le ministère a mise en place.
Si seulement la hiérarchie pouvait être horizontale !À part l’argument selon lequel la technologie coûte cher, il y a un vrai problème avec la hiérarchie. Il est impossible d’entrer en contradiction avec ceux « au-dessus de vous ». En tant qu’étudiants, nous ne pouvons pas contredire un enseignant, les enseignants ne peuvent pas contredire un directeur, etc. Ceci est ce que nous pouvons appeler une hiérarchie verticale.
Un réseau rend égaux une lycéenne et un professeur d'université.Cependant, la technologie permet des échanges horizontaux. En théorie, nous sommes tous égaux sur Internet.
En même temps cette égalité a beaucoup d'avantages puisqu'elle rend dispensables les enseignants !C’est dans cette idée que la peur réside. Une égalité dans l’éducation française n’est pas supportable pour certains.
Ah mais le MEN a parfaitement compris les économies qu'il pourrait faire avec l'école en ligne (voir D'Col par exemple) !Le rôle d’un enseignant était, est jusqu’à aujourd’hui celui de transmettre la connaissance. Toute autre manière d’apprendre est bannie. Sauf si elle était recommandée par l’école…
Socrate s'adressait à des adultes, et dans des conversations individuelles. Sa démarche n'était pas scolaire mais philosophique. Bref...Dans ce monde qui évolue à un rythme incroyable, de nombreux outils sont disponibles pour apprendre, créer, innover, etc. Nous devons donc accepter que le rôle d’un professeur doive évoluer et changer. Il devrait être celui d’un facilitateur socratique plutôt que celui d’un maître qui impose un savoir.
Une des façons de procéder passe par le flux constant d’informations, qui peut avoir une influence énorme.
J’essaie d’apprendre autant de choses que possible grâce aux journaux. Cependant, j’ai besoin d’environ quatre heures pour lire Courrier International, Le Monde, etc., et manque souvent de temps pour tout lire. Ainsi, aller sur Internet pour lire des articles courts semble être une bonne solution.
Malheureusement, je questionne souvent la véracité des propos tenus et ne peux pas demander de l’aide à mes professeurs, car ils « n’ont pas le temps ».
C'est peut-être qu'ils ont un cours spécifique à mener dans un temps donné, au lieu de vérifier la véracité de "tout" ce qui se dit dans les journaux. On commence à comprendre pourquoi les questions de Zoé Barbé pouvaient être éludées...
De toute façon, pourquoi demander à un professeur puisque "nous sommes tous égaux sur Internet" ?
Cette solution existe : elle s'appelle Wikipédia !Solutions
Lors de la discussion, deux solutions principales ont émergé.
Pourquoi ne créons-nous pas un moteur de recherche où l’information serait déjà sélectionnée grâce à des recommandations ?
Mais pourquoi deux labels ? Et pourquoi les lycéens sont-ils oubliés ? Et que signifie le label "étudiant" à part que je suis inscrit en L2 ?Par exemple, imaginons que plusieurs étudiants trouvent un article sur le changement climatique vraiment intéressant. S’ils le souhaitent, ils peuvent recommander cet article qui va obtenir le label « Étudiants ». Il en est de même pour les enseignants. S’ils trouvent le même article pertinent, ils peuvent choisir de le recommander et de lui donner le label « Profs », et ainsi de suite.
Un "recommandation" vaut donc vérification ?Ce système pourrait fonctionner pour chaque type de métier : les entrepreneurs, les chercheurs, les médecins, astronomes, peintres, etc. Vous pourriez ainsi chercher des articles dans une ou plusieurs catégories en fonction de votre intérêt et être rassuré quant à sa véracité.
"des hommes d'affaires" ?En outre, la difficulté de l’article pourrait être évaluée à des échelles différentes (par exemple : niveau 0, 1, 2…). Il peut être évalué au niveau 3 par les professeurs et niveau 1 par des hommes d’affaires. Cela nous permettrait de savoir à l’avance si l’article est accessible ou pas à notre niveau.
Quelle imagination ! Comme les "articles" d'Amazon, en quelque sorte.La coopération étant aussi une clé importante de l’éducation, nous pourrions créer un réseau entre ceux qui partagent et ceux qui lisent. Si quelqu’un ne comprend pas un article, il ou elle pourrait demander l’aide de ceux ayant donné leurs recommandations.
Nous serions alors en mesure d’utiliser la base de données pour approfondir notre exploration d’un certain sujet. À titre d’exemple, les articles pourraient être liés les uns aux autres dans des catégories telles que : « Vous souhaitez aller plus loin ? Consultez ces articles », « Cet article vous a intéressé ? Voici d’autres que vous pourriez apprécier ».
Bref, la connaissance réduite à des objets de "consommation". On est plus proche de l'ingurgitation que jamais...
Bonne idée : permettre à tous les étudiants de sortir de l'Université spécialistes de rien.Faut-il se spécialiser ?
L’un des principaux problèmes de l’éducation contemporaine est la spécialisation dans un domaine ou dans un autre. Dans un système traditionnel, les étudiants doivent connaître le travail qu’ils veulent exercer à l’avenir. Ils vont donc aller à l’université et au-delà en fonction de l’emploi qu’ils veulent occuper.
Cependant, nous savons tous que ce système est obsolète. Il existe une grande probabilité pour que la plupart d’entre nous aient différents emplois où la créativité et la capacité d’adaptation sont nécessaires.
Le simple fait que tant d’élèves ne savent pas ce qu’ils veulent étudier ou ont tout seulement une vague idée est la preuve de l’échec de ce système.
Qui est polyvalent est spécialisé dans plusieurs disciplines, comme le mot l'indique... Donc, demander à des étudiants d'être spécialisés dans plusieurs disciplines va résorber le "décrochage"...Il engendre non seulement un taux important de décrochage à l’université, mais il nous empêche également d’être des professionnels polyvalents qualifiés dans plusieurs domaines.
Mais au fait, pourquoi donc ces décrocheurs ne se précipitent-ils pas avec succès sur les moocs ?
Quelle logique entre ces deux phrases ?Comme solution, pourquoi ne pas appliquer ce que nous avons dit pour le lycée d’été ? Utiliser la connaissance au service de la résolution de problèmes. En tant qu’étudiante qui aime apprendre, rien ne me frustre plus que d’être empêchée d’apprendre tout ce que je veux.
Zoé Barbé, élève en ES ou L, se rêve "étudiante", on l'a bien compris.
Visiblement, plusieurs disciplines sont quand même recommandées pour les décrocheurs...Pourquoi dois-je choisir entre sciences et économie, droit et codage informatique ou mathématiques et l’histoire ? Nous sommes assez matures pour savoir où se trouvent nos limites et n’étudierons pas 50 sujets différents si nous ne pouvons pas tous les gérer.
Nous devrions être libres d’apprendre si cela nous permet de mieux nous connaître et de trouver ce qui nous convient le plus. Ne serait-il pas beaucoup plus motivant d’apprendre quelque chose que nous avons choisi qui élargit nos horizons ?
Mais si ! La pollution en Chine est à la portée d'un lycéen !Diplômes blancs
Dès lors, pourquoi ne créons-nous pas des diplômes blancs, comme nous l’avons évoqué au CRI ? Permettez-moi d’expliquer cette idée. Les problèmes d’aujourd’hui et de demain sont si complexes que nous ne pouvons pas les résoudre avec des approches simples.
D'être spécialisé, en somme.Nous avons besoin de saisir tous les détails, les nuances et les mécanismes d’une question pour produire la réponse la plus complète.
Le résultat pourrait être assez amusant.Pour résumer, des problèmes complexes ont besoin d’approches intégrant différentes apports. Imaginez un instant que vous alliez dans une école où vous concevez votre propre diplôme, en fonction de problèmes plutôt que de sujets.
On retrouve bien l'idéal libéral-libertaire.
Tout simplement.Par exemple, imaginons que vous voulez résoudre le problème de la parité homme-femme en France.
La connaissance subordonnée à sa seule (pseudo-)utilité : quelle riante perspective !Vous devrez alors créer votre propre programme pour répondre à ce problème d’une manière aussi complète que possible. Vous allez peut-être vouloir étudier, la neuropsychologie, l’économie, la sociologie, l’histoire, le droit ou autres matières.
Ainsi, vous acquerrez un vaste savoir, et vous aurez également une expertise polyvalente plus précieuse qu’un diplôme classique.
On sent que Zoé Barbé parle d'expérience ! Cette lycéenne a déjà compris tous les problèmes de l'Université et même de la France !Vous aurez une capacité d’adaptation incroyable face à des obstacles puisque l’enseignement pluridisciplinaire vous y aura entraîné.
Belle image, qui illustre exactement l'inverse de ce que Zoé Barbé défend !Toutefois, si nous ne nous spécialisons pas dans une matière, nous pouvons avoir besoin de nous spécialiser dans un certain problème. Il est en effet plus judicieux de creuser profondément dans une zone modeste que de ne pas creuser du tout sur une grande surface.
Une objection : si nos études sont subordonnées à la résolution d'un problème, avons-nous intérêt à ce que ce problème soit résolu ?
C'est-à-dire qu'un peu de plomb dans la tête ne fait pas de mal. Zoé Barbié, avec sa suffisance et sa naïveté, en donne un assez bon exemple.De nos jours (à moins que ça n'ait toujours été le cas ?), le sujet de l'éducation est aussi controversé et débattu que la politique ou la religion. Opposant de multiple partis, que ce soit le gouvernement, les professeurs, les spécialistes et bien d'autre, chacun tente de faire entendre sa propre voie.
Certains sont pour le maintien de ce système éducatif, d'autres pour un changement partiel voire radical. D'autres encore essayent de changer ce qu'ils peuvent à leur échelle.
Au final, très peu de personnes donnent l'opportunité aux élèves de s'exprimer alors que ce sont les principaux concernés. Nous avons des opinions, des idées et des solutions à apporter, mais sommes relégués dans un coin. Avec le prétexte que notre jeunesse rend illégitime nos revendications d'idéaux ou les explications de nos frustrations face à l'école.
A quoi sert l'Ecole ?Pourtant, si vous tendez l'oreille, vous vous apercevrez que cette même jeunesse, est l'atout le plus puissant que nous possédons.
Nous sommes à la fois enfants et adultes...
D'autant que cette jeunesse au nom de laquelle parle Zoé Barbié a toutes les solutions !...cultivés et ignorants, obéissants et rebelles. Nous pouvons être créatifs, innovant et dynamiques quand nous en avons l'occasion. Nous sommes à la croisée de multiples chemins que nous pouvons arpenter à notre guise. Nous allons être la société de demain, alors pourquoi attendre pour écouter ce que nous avons à dire ?
Qui est-ce "nous" ? Zoé Barbé n'a parlé que d'elle...Ces solutions, comme vous avez pu le voir, ne sont qu’à l’état de graines.
Pour pouvoir créer un changement, aussi infime soit-il, elles ont besoin de s’enraciner, d’être nourries et protégées.
Et vous pouvez y contribuer. Pour cela, exprimez-vous, partagez, écrivez, réagissez, critiquez, développez ces idées.
Contactez-nous, l’école a besoin de vous.
Pour conclure : un doux rêve, très autocentré ("je"), d'une naïveté confondante et pétri de contradictions, avec l'arrogance de la jeunesse.
Utilement récupéré (téléguidé ?) par un courant pédago-idéologique très libéral-libertaire, de façon peu responsable à l'égard d'une élève mineure.
Sur Twitter, Zoé Barbé suit déjà Florence Robine (DGESCO).
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En toute simplicité !6 raisons qui prouvent que l’école d’aujourd’hui ne nous prépare pas à la société de demain
Je m’appelle Théo, j’ai 19 ans, et si j’ai décidé d’écrire un article sur l’école Française ce n’est pas juste pour la critiquer. Toute ma scolarité, j’ai eu du mal à m’intégrer au système. Au fond de la classe je refaisais le monde en regardant la fenêtre plutôt que le professeur. Mais aujourd’hui cela m’a permis d’avoir du recul sur l’école et sa pédagogie. Ça peut paraître contradictoire mais, en tant qu’ancien élève du fond de la classe, j’ai envie de la réinventer notre école.
Bon, pour avoir une idée de ce qu'est enseigner, Théo Delahaye peut aussi s'essayer à l'enseignement quelques temps.
Sur Twitter : "Entrepreneurship For Change - Autodidact - Cinema and Ticket For change. Gap-year. je voyage sans savoir où je vais mais j'y vais ! suivez-moi !"
Parce que le système éducatif incarne précisément une certaine permanence. Avant de changer le monde, lire Hannah Arendt.Notre monde change mais pas notre système éducatif.
Si LinkedIn l'a dit, que Sa volonté soit faite.Voilà 6 raisons de l’améliorer :
1. L’école tue la créativité
Selon LinkedIn...
En tout cas, ce n'est pas très créatif de copier-coller du Ken Robinson ("L’école tue la créativité").
Dans certains types de métiers précis, peut-être. Théo Delahaye semble oublier qu'il existe bien d'autres métiers - la grande majorité à vrai dire - pour lesquels créativité et innovation sont très secondaires. Déformation d'un futur "entrepreneur" ?...la créativité et l’innovation seront des points clés du recrutement de demain.
Mais au fait, qui a inventé Internet si l'école tue la créativité ?Premièrement, car ils ne peuvent être copiés par l’intélligence artificielle et deuxièmement, car internet (coût marginal zéro) à démultiplié les possibilités en terme d’innovation.
Or l’école ne nous prépare pas du tout à cela. D’années en années, les enfants perdent leur liberté d’esprit et leur capacité à produire des visions différentes de la réalité...
Euh non : à l'intelligence (sans accent)....car l’école pénalise ce qui n’est pas conforme aux livres et aux leçons.
C'est vrai que peindre "tout en noir" est nettement plus créatif !Fernando Alberca, formateur de professeurs confirme : « Si un maître demande à un enfant de dessiner un paysage et qu’un enfant très original peint tout en noir, le maître le corrigera. Un professeur n’est pas préparé à être surpris, il veut que les réponses des exercices et des examens soient conformes à ce que dit le livre ou à ce qu’il a expliqué en cours. C’est cela qui limite le potentiel des enfants, ce qui les rend moins ouverts et intelligents. »
Théo Delahaye devrait lire Perec ou Queneau : il apprendrait que la contrainte est stimulante et n'empêche en rien la créativité. D'ailleurs, il est bien connu qu'un entrepreneur, par principe, ne doit jamais tenir compte d'aucune contrainte.
"peindre tout en noir", c'est quelle forme d'intelligence ?On devrait peut-être revoir ce système obsolète d’éducation productiviste pour s’orienter vers une éducation qui exploite les richesses de chaque être humain et dans toutes les dimensions de l’intelligence : kinesthésique, corporelle, relationnelle, conceptuelle, logique, visuelle, auditive…
Ce qui n'est jamais le cas à l'école.2. Les erreurs ne sont pas acceptées
À l’école les erreurs sont pénalisées par une note ou par le rire des autres élèves, ce qui bride et bloque la prise d’initiative. Pourtant, l’erreur est formatrice si elle est analysée et accompagnée.
Et au fait, dans la vraie vie des "entrepreneurs" et des "intrapreneurs", les erreurs sont valorisées ?
On ne saurait dire mieux.L’échec d’un projet nous oblige à nous remettre en question et à déterminer ce qui n’a pas fonctionné pour faire mieux. « Le succès, c’est se promener d’échecs en échecs tout en restant motivé. (Winston Churchill) »
Oui, on l'a vu avec les golden parachutes.Les entrepreneurs vous le diront mieux que personne. Ils n’hésitent pas à se dépasser et être résilient face à l’échec.
Le système scolaire aurait donc pour but de former des entrepreneurs ? Et moi qui pensais que l'École remplissait une mission républicaine d'émancipation...De fait, la capacité à entreprendre est de plus en plus demandée dans les grandes entreprises alors que notre système scolaire ne nous prépare pas à ça.
C'est pourtant très simple de "valoriser" davantage : on voit d'ailleurs que l'entreprise valorise grandement l'échec.Les projets scolaires devraient être plus nombreux et beaucoup plus valorisés. Cela aurait deux bénéfices: premièrement, comme pour un entrepreneur, il y aurait des échecs, des réussites et donc un apprentissage plus complet.
L'entrepreneur moderne, modèle de partage et d'entraide !Deuxièmement, cela développerait la cohésion de groupe et favoriserait l’entraide.
Le modèle de l'entreprise est beaucoup plus généreux.3. L’individualisme prime sur le collectif
Être le meilleur parmi les meilleurs à l’école. Voilà ce que l’on nous apprend. Vous trouvez ça excessif ?
Bon, au demeurant, l'École n'apprend pas à être "le meilleur parmi les meilleurs" : c'est plutôt la demande parentale qui va dans ce sens.
Bien sûr !Pourtant, les notes des élèves sont plus importante que les élèves eux mêmes.
Allez comprendre...Certes, vouloir être le meilleur est une bonne philosophie...
Quelle horreur : réfléchir par soi-même !...mais pensez vous qu’en 6ème ou même en seconde nous devons nous battre sans scrupule pour ça ? Cela pousse forcément à l’individualisme scolaire. Ce n’est pas aussi pervers dans la réalité mais dans le cas général cela s’en rapproche. En tout cas nous sommes seuls devant nos devoirs maison, devoirs sur table, exercices…
C'est beau, ces formules copiées-collées sur le web.Pourtant, le travail en équipe ou en collaboration est en croissance car on commence à comprendre que cela rassemble des gens et est facteur de motivation. “Tout seul on plus vite. Ensemble on va plus loin.”
Et l'expérience, Théo, 19 ans, en a beaucoup.Mais le travail en équipe s’apprend. Ce n’est pas quelque chose d’inné. Ça se travaille avec le temps et l’expérience ; or le temps de travail en équipe n’est pas assez présent dans le cursus scolaire.
Ah...4. Les enjeux de demain sont partiellement abordés
Alors qu’aujourd’hui nous connaissons les grands défis pour la planète, cela n’est que peu ou partiellement abordé dans notre scolarité. Pourtant, les sujets des futurs enjeux écologiques et technologiques devraient être étudiés dès le plus jeune âge pour qu’il y ait une prise de conscience massive et plus rapide. Les bonnes pratiques aussi bien autour du développement durable ou internet sont plus facilement assimilables quand on est jeune.
C'est vrai que le développement durable n'est pas inscrit dans les programmes scolaires...L’école se doit de nous sensibiliser la-dessus. Le développement durable pourrait faire partie intégrante du programme avec une à deux heures toutes les deux semaines ou encore l’établissement pourrait proposer des activités optionnelles pour connaitre l’écosystème de sa ville.
L’avenir ne nous attend pas, c’est maintenant qu’il faut agir.
Nous y voilà, une "startup sociale" créée en 2014 , un "activateur de talents (jeunes et salariés d'entreprise) pour changer la société par l'entrepreneuriat" (sic), ayant pour parrains (entre autres) Najat Vallaud-Belkacem et Emmanuel Macron, avec plein de partenaires commerciaux, de SchneiderElectric à Renault, en passant par Coca Cola.On a tous un rôle à jouer, et c’est ce que je m’efforce de faire tout les jours avec Ticket for Change.
Le développement durable n'a qu'à bien se tenir !
Ce nombre est calculé scientifiquement.5. Le système scolaire limite la capacité à s’adapter
D’ici 5 ans, 50% des compétences actuelles des salariés ne seront plus indispensables dans les entreprises.
Voilà qui n'est pas du tout caricatural.Ce qui ne veut pas dire que 50% des salariés n’auront plus de travail mais qu’ils vont devoir s’adapter. Et s’adapter c’est réussir à apprendre autrement et à s’abstraire des schémas classiques. Ça a l’air évident et pourtant notre système scolaire c’est tout le contraire. On peut être premier de classe en apprenant par coeur des exercices et des structures de cours.
On se demande bien, en suivant ce raisonnement, comment les générations antérieures ont pu s'adapter au monde d'aujourd'hui.
Oui, un professeur de mathématiques veille à toujours donner le même énoncé pour rendre ses élèves le plus idiots possible.Un élève est désorienté quand on change quelques paramètres à un énoncé (en mathématiques par exemple).
Pas bête ! Pour "voir ailleurs", les "devoirs surveillés à faire en groupe".Prendre plusieurs points de vues sur un même sujet leur semble compliqué. C’est en partie le résultat d’une pénalisation des expériences. Quand on fait quelque chose à l’école on est jugé par une note. Cela pousse à rester dans ce que l’on sait faire et à ne pas voir ce qu’il se passe ailleurs. Ne noter qu’une partie de ce que l’on fait en cours est peut-être une des solutions. Tout comme les devoirs surveillés à faire en groupe.
C'est vrai que rien a changé depuis des décennies. On voit que Théo Delahaye maîtrise son sujet.6. La connaissance est encore hiérarchique
La pédagogie à la française n’a pas bougé depuis des décennies.
77,3%.Le système scolaire français avait été créé pour une élite, à une époque où 5% des personnes d’une tranche d’âge passaient le bac. Aujourd’hui, 70% sont concernés.
Car la professeur donne des "informations"...Alors que les élèves peuvent vérifier en direct chaque information du professeur...
Pourquoi chercher à transformer le système scolaire alors ?...que les MOOC et le e-learning permettent à chacun de s’instruire en ligne
On se demande d'ailleurs pourquoi Théo Delayahe vient d'entrer dans École Supérieure des Sciences Commerciales d'Angers. Il a d'ailleurs déjà acquis toutes les compétences suivantes : "Management Leadership Project Management Public Speaking Social Media Marketing Advertising Ideas Development Entrepreneurship"
Sur les Moocs, il devrait enquêter un petit peu : ils sont déjà ringards .
Il suffit de ne pas aller à l'école !...l’école nous transmet toujours de la même façon les connaissances.
Apprendre de façon déstructurée, voilà qui est moderne.Au lieu d’être là en tant qu’accompagnateur et facilitateur de connaissance, l’école continue de nous rabâcher et de nous faire apprendre de façon très linéaire.
En un clic, je sais parler une langue, résoudre des équations ou je lis et j'étudie La Comédie humaine !Certains, comme Tony Wagner, chercheur au laboratoire de l’innovation de l’université d’Harvard appelle à un changement de paradigme : « Autrefois, nous avions beaucoup de respect pour ceux qui avaient acquis un grand savoir. Cet avantage compétitif est en train de disparaître, car aujourd’hui, le savoir est accessible à tout le monde, en un clic.
Il faut quand même commencer par savoir.L’important n’est donc plus ce que l’on sait, mais ce que l’on sait faire, avec ce que l’on sait. »
Oui, j'ai beaucoup aimé "cette" article.Aller plus loin ?
Pour se préparer au monde d’aujourd’hui et de demain, participez comme moi au Programme Entrepreneur de Ticket for Change : programme-entrepreneur.com/
Si vous avez aimé avec cette article et que l’éducation vous tiens particulièrement à coeur alors contactez-moi pour que l’on réfléchisse, ensemble, aux solutions que l’on pourrait proposer pour inventer notre système éducatif de demain.
On se demande bien ce qu'il y a derrière cette "startup sociale" aux ambitions aussi grandiloquentes que nébuleuses.
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