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"Le système scolaire est trop focalisé sur la fabrication de l'élite" (Andreas Schleicher)
- Loys
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C'est totalement faux : 50.000 par an pour la période 2011-2013, soit 8% d'une génération. Cette proportion n'a jamais été si faible.122000 jeunes sortent sans diplôme chaque année de leur scolarité, soit près de 20% d'une génération. S'agit-il d'une exception française?
Ce chiffre étant faux...L'exception, c'est cette incroyable tolérance vis-à-vis de l'échec! C'est comme si le taux de mortalité dans les hôpitaux était de 20% et que l'on ne réagissait pas! Comment voulez-vous que les élèves et les parents fassent confiance à l'école, avec un tel gâchis?
C'est rigolo car les 3/5 de ces 20% obtiennent quand même le brevet.La confiance est un élément indispensable à la réussite. Selon la dernière étude Pisa sur le niveau scolaire des pays de l'OCDE, le pourcentage d'élèves de 15 ans en échec est passé, en France, de 15% à 20% en dix ans.
Des exemples, des exemples !L'échec scolaire existe dans beaucoup d'autres pays, mais, ailleurs, on a souvent une deuxième chance.
Pas comme dans les pays en tête de PISA !Quelles sont les failles du système?
Les moyens financiers et le temps global consacré à la scolarité obligatoire sont importants, voire suffisants. Mais ils sont mal répartis entre le premier et le second degré. Surtout, le système est trop focalisé sur la sélection et la fabrication de l'élite.
Pas de collège unique, c'est tout de suite moins élitiste en effet !Pour l'école française, il n'existe qu'une seule voie royale. Opter pour une filière professionnelle est considéré comme un second choix, un pis-aller. En Allemagne, en Suisse ou au Danemark, tout est valorisé.
Mais, mais... Andreas Schleicher serait-il partisan de revenir sur le collège unique ?
Rien sur le statut privilégié de l'enseignement privé en France, financé par l'Etat mais pouvant choisir son public.De plus, la France est l'un des pays les plus inégalitaires, comparé aux pays de l'OCDE que vous étudiez. Comment y remédier?
L'Etat déverse beaucoup d'argent pour aider les établissements situés dans des quartiers défavorisés, là où les élèves sont le plus en difficulté.
Donc - allons au bout du raisonnement - que certains apprennent moins.La réponse n'est peut-être pas appropriée. Il faut accepter l'idée que chaque enfant apprend différemment et à son rythme.
Mais pas d'exemples.Il faudrait davantage adapter la pédagogie et les aides fournies. Le plus grave, c'est d'envoyer dans les écoles les plus difficiles les enseignants les moins expérimentés, autrement dit les débutants! Cela devrait être le contraire! C'est ce que pratiquent d'ailleurs beaucoup de pays dans le monde.
On se demande comment cette lubie du travail en groupes pourrait bien changer quoi que ce soit. Et pour l'école numérique , on sait ce qu'il faut penser des convictions d'ANdreas Schleicher...Au-delà des modes d'affectation des enseignants, que faudrait-il changer pour améliorer nos résultats?
Selon notre étude Talis, les enseignants français de collège favorisent moins le travail en groupe que dans les autres pays. Ils donnent moins d'exercices différenciés selon les difficultés et sont mal formés sur les outils numériques. Changer cela pourrait aider à résorber l'échec. Réfléchir à ses pratiques avec ses pairs serait aussi fécond.
Et si l'OCDE n'oubliait pas certains petits détails sur Shanghai ?A Shanghai, une fois par semaine, chaque enseignant assiste pendant une ou deux heures à un cours de l'un de ses collègues. A Singapour, tous les enseignants bénéficient chaque année de cent heures de formation continue.
Le lien logique est étonnant.En France, chacun travaille dans son coin. Et les profs ne se sentent pas valorisés.
Heureusement, la réforme du collège 2016, approuvée par l'OCDE, va regonfler le sentiment de valorisation des professeurs en les privant un peu plus de leur liberté pédagogique et en refusant de rencontrer les organisations syndicales !Au collège, par exemple, 5% estiment qu'ils le sont; ils sont 31% dans la moyenne des pays de l'OCDE. Or il existe un lien significatif entre la performance d'un système éducatif et ce sentiment de valorisation des professeurs.
Devenir de simples exécutants ?En France, les enseignants sont bien formés sur les connaissances, beaucoup moins sur les compétences. La plupart sont très motivés, mais on les considère beaucoup trop comme de simples exécutants. Ils méritent mieux!
Et le "monde moderne" a nécessairement raison.Vous êtes également très critique sur le contenu des enseignements...
En effet, le monde moderne récompense non le savoir, mais la capacité d'utiliser le savoir.
La chômage, c'est à cause de l'école : il fallait y penser !Esprit critique, résolution de problèmes, imagination, créativité, capacité de partager sont les compétences qui permettront aux jeunes de s'en sortir. Aujourd'hui, en France, même ceux qui réussissent scolairement peinent souvent à trouver un travail.
Les besoins économiques : seule perspective de l'OCDEIl semblerait que le système ne comprenne pas les besoins de la société.
Ou du journalisme ?N'y a-t-il donc rien à espérer de l'école?
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