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"Sur quelques fixettes et bizarreries éducatives des candidats à la Présidentielle" (Lucien Marbœuf)
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Parce que les "rythmes scolaires" n'ont pas tout cassé le rythme des écoles ? La réforme du collège n'a pas laminé des enseignements et des disciplines, en favorisant indirectement l'enseignement privé ?Fondamentaux
Outre la suppression des réformes des rythmes scolaires et du collège (arriver, tout casser, plutôt que construire), que tout le monde sauf Hamon promet...
Certains (dont M. Marbœuf : "l’école ne va pas si mal que cela" ) continuent de nier que les difficultés des élèves se sont accrues dans la période récente et/ou relativisent cette dégradation....outre la suppression ou la création de postes d’enseignants, vrai clivage droite / gauche, les deux sujets phares de la campagne éducation sont exactement ceux qu’on aurait aimé ne pas voir, tant ils sont les symboles de la pauvreté du débat sur l’école en général : les fondamentaux et l’autorité.
Le point de départ est, ici encore, une Lapalissade : comme Dupont-Aignan, ils sont nombreux à « se fixer comme objectif minimum que chaque élève maîtrise parfaitement la lecture, l’écriture d’un texte simple, les quatre opérations de base de l’arithmétique, l’Histoire en quittant l’école primaire », comme si avant eux personne n’y avait pensé, comme si nous, sur le terrain, avions autre chose en tête, nous battions chaque jour pour qu’ils progressent en macramé.
Mais surtout tant de nouveaux enseignements sont entrées en primaire : de l'anglais jusqu'à récemment l'informatique...
C'est oublier de rappeler l'évolution récente...Par ailleurs, à ceux qui pensent que le « retour aux fondamentaux » permettra à lui seul de remonter le niveau des élèves et celui de la France dans les classements internationaux, il faut rappeler que la France est déjà la championne des fondamentaux : on y consacre 57% du temps en primaire, tous les autres pays européens sont sous les 50% sauf le Portugal.
Les horaires de français n'ont fait que baisser jusqu'en 2008 avant de remonter (dans l'absolu et plus encore en proportion puisque l'horaire d'enseignement hebdomadaire a lui diminué de deux heures en 2008). En proportion, 28% de français avant 2008, 37% aujourd'hui.
Le discours relativisant l'importance des fondamentaux est précisément celui qui a conduit le mouvement inverse : diminution de l'horaire hebdomadaire d'enseignement en primaire (30h en 1969 contre 24h depuis 2008), diminution des horaires de français.
Il faudrait aussi suivre "l'exemple" de la Finlande en adoptant une langue transparente comme le finnois ?Nous y consacrons 37% du temps scolaire (seule la Hongrie dépasse les 30%, la Finlande si souvent citée en exemple est à 24%).
Le temps d'instruction obligatoire en primaire est moyen en France : 4320h en primaire (contre 4328h dans l'UE selon RSE2015). Au Canada, souvent donné en exemple par l'OCDE, le temps d'instruction en primaire est de 5516h : 31% du temps consacré à la lecture, l'écriture et la littérature représentent bien plus d'heures (1710h) qu'en France (1598h).21% du temps scolaire est dédié aux maths en France, seule la Serbie, la Hongrie et le Portugal font mieux (Finlande : 16%) – et encore dans ces pays, les élèves ont moins d’heures de classe dans l’année, en nombre d’heures sur les fondamentaux les petits français écrasent tout le monde (source Eurydice 2015).
Le simplisme, c'est de ne pas rappeler l'évolution récente ou de comparer ce qui n'est pas comparable...C’est donc que le problème est ailleurs, en tout cas il ne saurait résider seulement là. La question des volumes horaires et de leur répartition mérite peut-être d’être posée, mais pas en de si simplistes termes.
Le discours qui a justifié la diminution continue des horaires de français (et accompagné la baisse sidérante des compétences en lecture, écriture, orthographe).Enfin, comme le dit très justement Olivier Rey sur le blog Les mots d’école, « sur le fond, revenir aux fondamentaux c’est notamment postuler qu’il n’y a qu’en faisant du français qu’on apprend à écrire ou à s’exprimer, ce qui est contraire à la plupart des conclusions des recherches sur le sujet (…). C’est souvent confondre la maitrise des langages avec la seule mémorisation-répétition des règles de ces langages. »
Précisément, c'est tout sauf un "non-débat". Et les réponses simplistes, voire consternantes, de certains candidats ne doivent pas empêcher de considérer le problème.Autorité
L’autre star du non-débat sur l’école, c’est l’autorité, qui se limite pour beaucoup à la fameuse restauration de l’autorité. [...]
Même déni que pour la dégradation du niveau. C'est ce déni qui explique que des candidats peuvent embrasser si facilement ces thèmes abandonnés, ces "non-débats".
C'est ce que fait la réforme du collège, mais Lucien Marbœuf ne s'en était pas trouvé ému.Mais le champion toutes catégories, celui qui n’en rate pas une, est Nicolas Dupont-Aignan. [...] NDA souhaite « encourager l’apprentissage de la lecture par la méthode alpha-syllabique et l’usage du boulier pour se représenter mentalement les quantités tout en laissant une marge à l’enseignant au titre de la liberté pédagogique », ce qu’on pourrait traduire par « voilà ce que vous devez faire en toute liberté pédagogique ».
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