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Viviane Youx - "Internet : pour le meilleur ou pour le pire ?" (27/03/12)
- Loys
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C'est une vraie question ?Internet : pour le meilleur ou pour le pire ?
Il va sans dire que je représente le pire d'internet... Et que je suis partisan du pire, bien sûr. De même je suis pour la faim dans le monde, la propagation du sida et l'utilisation des mines antipersonnelles.
Une fausse information et un faux commentaire suffiront.Doit-on vraiment s’amuser de cette bonne blague jouée par un enseignant à ses élèves, qui les a piégés en diffusant des informations et commentaires erronés sur des sites de corrigés gratuits ou payants ?
Moi, ce qui me fait frémir, c'est que les élèves copient-collent des corrigés ineptes au lieu de penser par eux-mêmes. Chacun son combat.Sa conclusion sur le site de Libération a plutôt de quoi nous faire frémir : «Et je défends ce paradoxe : on ne profite vraiment du numérique que quand on a formé son esprit sans lui !».
Cet enseignant n'est plus si jeune... Et dois-je rappeler à une "association française de professeurs de français" que le professeur de lettres a pour mission - entre autres - de préparer ses élèves à un exercice de trois heures sur table, sans connexion internet : le commentaire de texte.N’aurait-on pas pu attendre de ce jeune enseignant, à l’aise avec le numérique puisqu’il diffuse cette information sur son blog, qu’il emploie son énergie à former les esprits de ses élèves à travailler avec internet plutôt qu’à les piéger bêtement ?
Mais Mme Youx a sans doute raison : il faut encourager le plus possible la servitude au web, c'est l'avenir. Vivement le bac connecté, avec spécialité copier-coller et la disparition des exigences de lecture !
C'est très bien pour les exercices exigeant une recherche documentaire. Ce qui n'est pas le cas des autre exercices proposés au baccalauréat : écriture d'invention, commentaire de texte, dissertation.Cette mauvaise blague ne fait que nous encourager à soutenir le Manifeste des professeurs documentalistes qui défendent un enseignement de l’information-documentation...
Citons les consignes du dernier sujet de dissertation de 2011 par exemple : "Vous rédigerez un développement structuré, qui s’appuiera sur les textes du corpus, les romans que vous avez étudiés en classe et vos lectures personnelles."
Tiens, aucune mention de recherche documentaire : c'est intolérable !
Citons maintenant le Bulletin officiel sur l'épreuve de la dissertation : "La dissertation consiste à conduire une réflexion personnelle et argumentée à partir d'une problématique littéraire issue du programme de français. Pour développer son argumentation, le candidat s'appuie sur les textes dont il dispose, sur les "objets d'étude" de la classe de première, ainsi que sur ses lectures et sa culture personnelle. "
Une "culture personnelle" ? Mais à quoi bon avoir une culture personnelle, puisque internet offre une culture impersonnelle sans effort ?
Car quand on aura développé les compétences documentaires des élèves, nul doute qu'ils ne copieront-colleront plus des corrigés sur des sites commerciaux !...démarche qui nous semble nettement plus susceptible d’aider les élèves à développer des compétences documentaires qui leur permettent de faire de l’internet un outil de travail constructif
Citons pour finir les "valeurs" de cette curieuse association qu'est l'AFEF :
C'est vrai, pourquoi lire des livres quand on peut lire des tweets de 140 caractères ?Nous militons pour un apprentissage :
' De la pluralité des formes et usages de la lecture et des écrits, littéraires et non littéraires
' De la diversité des littératures, classiques et contemporaines, françaises, francophones, étrangères, majeures et mineures
' De la multiplicité des langages de notre univers culturel (images, cinéma, chanson, théâtre')
' De l'oral, support de la construction et de l'échange des opinions et de la confrontation à l'autre
' De la diversification des pratiques d'écriture : longue ou courte, littéraire, sociale, sans nous enfermer dans les exercices scolaires à visée interprétative
Et pourquoi lire des œuvres majeures, on se le demande ?
Pourquoi écrire, quand parler suffit ?
Pourquoi proposer une interprétation personnelle d'un texte, quand copier-coller l'interprétation personnelle de quelqu'un d'autre fait bien l'affaire ?
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