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Pierre Travers - "Comment j'ai pourri les médias" (29/03/12)
- Loys
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- Loys
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M. Travers se serait-il inspiré de l'article de M. Delcroix la veille, "et si le prof piégeur d'élèves avait aussi pourri les médias ?"Comment j’ai pourri les médias…
Tout dans la nuance...C’est l’histoire d’un type génial. Il a décidé de donner une bonne leçon à tout le monde. Tout le monde : c’est à dire tous les naïfs, qui croient tout ce qu’on leur dit, tout ce qu’ils lisent, voient, écoutent et analysent tous les jours. Alors il décide de monter un canular, le mec. Il se dit : « Je vais écrire un petit article sur mon blog, un truc bien réac et avec un titre qui fait vendre. Un truc auquel les mass médias ne pourront pas résister. Vous allez voir, on va se gaver, y’ aura du champ’, la téloche, des filles et du trafic web ».
Car, comme tout le monde le sait, rien de plus simple à planifier qu'un buzz...Alors le gars monte son truc. Il invente une histoire bidon dans laquelle il aurait piégé ses élèves, pourri un article Wikipédia et tiré une leçon absurde de l’expérience susdite. Il publie son article et en fait sa petite promo sur les forums néocons et sur le web social. Le truc est vite repéré par quelques journalistes en mal d’un sujet polémique ainsi que par quelques uns de ses collègues qui s’offusquent du procédé abominable mis en place par son auteur.
Comme prévu, ça fait boule de neige : plateaux télé et radio, articles divers et variés, réaction outrées ou enthousiastes, etc.
Vivent les "types honnêtes" !C’est à ce moment que le type devient vraiment génial ! Lisez bien la suite de mon histoire !
Le type a tellement bien monté son affaire qu’il a laissé un peu partout des indices du fait que cette histoire est bidon. Et il le sait le bougre ! Alors des types honnêtes et qui veulent bien faire, démontent pas à pas l’argumentation bidon du mec, ils écrivent des articles, montent des pages dédiées et rassemblent les twits, les coms, les articles qui démontent patiemment sa perfide petite toile d’araignée maline.
On ne peut pas, pour M. Travers, "fustiger les pédago***" sans être un imposteur. Voilà qui en dit long sur la pensée unique du numérique.Lui, dans son coin, observe et s’amuse comme un fou. Il boit du champ’, laisse des commentaires injurieux à ses collègues, se bidonne, fait un plateau télé, exhibe son gros bon sens en fustigeant les pédago***.
Pour les commentaires injurieux, je serais curieux d'avoir des liens.
En l'occurrence les médias, au lieu de me caricaturer en ayatollah anti-numérique, ont fait un patient travail de vérification de mon identité, m'ont contacté, se sont déplacés dans mon lycée, ont interrogé mes élèves... On note qu'internet, pour M. Travers, c'est l'espace des "gentils" et des gens "honnêtes". Le bien contre le mal en sorte.Tout ça marche de mieux en mieux, il enchaîne les plateaux et l’audience est toujours plus importante. D’ailleurs, les journalistes se foutent bien de lire le travail des gentilles petites fourmis de l’Internet, celles qui font le boulot d’investigation, qui démontrent patiemment que tout ça, c’est du vent.
Les journalistes peuvent maintenant savoir ce que Pierre Travers pense d'eux.Arrive la phase finale de son plan : dernier plateau télé à une heure de grande écoute. Le type génial avoue devant la France entière que son histoire est bidon, qu’il a trompé les médias en leur faisant croire à une histoire inventée de toutes pièces, qu’il a lancé un faux débat, etc. que les petites fourmis du Web sont vraiment plus malines que les gros hippopotames de la téloch’ avec leurs pattes toutes pataudes.
M. Travers est de toute façon hors sujet, comme la plupart de mes détracteurs, la question n'étant pas celle de la fiabilité ou non du web, mais de la servitude au web : il n'y a pas besoin d'aller sur internet pour faire un commentaire de texte.Alors la France entière regarde piteusement ses chaussures en se disant que décidément, il nous a bien eus, le salaud. Que vraiment, il n’a vraiment rien d’autre à faire ce fainéant de fonctionnaire. Mais aussi que vraiment, les journalistes, on peut pas leur faire confiance. Que vraiment là, on a tous reçus une bonne leçon !
C'est vrai que des articles comme celui de M. Travers sont d'une intelligence et d'une exigence frappantes.Cette histoire, elle aurait pu se passer pour de vrai, mais il aurait fallu quelques « si » :
Si les journalistes, au lieu de se préoccuper de donner la parole à des gens qui envisagent des solutions intelligentes mais exigeantes aux problèmes éducatifs actuels préféraient vendre l’info la plus facile et consensuelle possible.
Les médias sont forcément "pourris" s'ils relaient des informations qui déplaisent à M. Travers.Si ces mêmes journalistes arrêtaient de prendre la peine de vérifier les infos qu’ils relaient et qu’il se mettaient un peu à balancer n’importe quoi n’importe comment.
L'âge or actuel de l'école, c'est maintenant : tout le monde peut s'en rendre compte !Si le type avait été pourvu d’une quelconque intelligence pédagogique et avait lui aussi pensé à changer les choses plutôt qu’à interdire, censurer, faire l’apologie d’un âge d’or n’ayant jamais existé.
Quant à changer les choses, en pointant du doigt les limites de la servitude numérique, l'imposture des sites de corrigés et les déficiences de Wikipédia, je crois que j'y contribue bien plus que M. Travers.
Où est la vôtre, de réflexion, M. Travers ? Votre article n'est qu'une longue et laborieuse invective.S’il n’était pas plus facile de relayer en prime time ce type de discours et la malhonnêteté intellectuelle qu’il véhicule plutôt que de prendre le temps de la réflexion.
Non, je pense d'abord à mes élèves. J'ai même du décliner des invitations médiatiques parce que j'avais cours.Si les types comme lui ne pensaient pas d’abord aux projecteurs et à la gloriole.
Pour le reste, je suis heureux de promouvoir une vraie réflexion sur le numérique à l'école, et je continuerai à le faire sur mon temps personnel. Parce que je suis un enfant de l'école publique et que je vois trop bien ce que certains voudraient lui faire subir.
C'est vrai que "tout cela est confus, compliqué" et un brin ennuyeux.Mais bon, tout cela est confus, compliqué, un peu chiant même (si si il faut le dire!) et puis… tellement pas… vendeur ! Heureusement, c’est seulement une histoire, ça peut pas arriver envré il y a trop de « si ».
Alors bon…
On est si bien… là… à laisser continuer les choses comme ça…
C’est la morale de mon histoire. (« Moi j’la trouve chouette. Pas vous ? Ah bon ? »*)
*plagiat assumé d’un grand chansonnier français (vous pouvez vérifier).
Rien d'autre à dire de constructif, M. Travers ?
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