"Manque de correction"

Vous pouvez commenter ici l'article "Manque de correction" du 17 avril 2012.

J'ai un avis partagé sur les correcteurs orthographiques intégrés aux navigateurs ; pour les illettrés jeunes ou plus âgés, je n'imagine pas un instant qu'ils participent à un apprentissage de l'orthographe (ni a fortiori de la grammaire), pire, ils lui sont peut-être ce que l'i-phone est au calcul mental ( à quoi bon connaître les tables de multiplication, il y a une application pour ça !)

Mais pour ceux qui savent à peu près écrire - et j'espère en faire partie - les choses me semblent moins tranchées :
- le correcteur orthographique permet de repérer facilement une faute de frappe ou d'orthographe ; c'est appréciable car il est pénible de lire sur un écran ;
- en cela, c'est un outil confortable, mais aussi nuisible dans la mesure où il dispense de relecture ;
- on est même tenté, quand on hésite sur un mot, de tester le correcteur pour savoir si on l'écrit correctement ; à cet égard, la facilité doit nuire à la vertu instructive de la correction, car je conçois que l'apprentissage réclame un minimum de connaissance et d'effort (la connaissance de savoir son ignorance a priori, et l'effort de chercher dans un dictionnaire le mot qu'on connaît mal).

Pour aller plus loin, la question se pose aussi pour les dictionnaires numériques disponibles sur internet :
- l'accès est assez rapide, et matériellement possible (le TLF version papier doit occuper un mètre de bibliothèque et coûter plus cher qu'une quête à Saint-Pierre de Rome) ;
- mais on perd le temps perdu à chercher un mot où il n'est pas et à découvrir d'autres mots en compulsant un dictionnaire papier ;


On pourra au moins se réjouir que l'orthographe française soit la source de création d'entreprises, citons bonpatron.com/ qui propose un correcteur orthographique et grammatical moyennant finance. Le script ne résiste guère à l'expérience, il corrige des erreurs qui n'en sont pas et en laisse passer d'authentiques... De quoi s'assurer que l'intelligence artificielle n'est pas encore en mesure de faire passer pour Shakespeare les singes savants .

Très bonne vidéo, un seul bémol cependant : connaître peut, depuis la réforme de l'orthographe de 1990, s'écrire sans accent circonflexe. Cette orthographe est censée être connue des professeurs et acceptée dans tous les examens depuis 2008...

Bonjour,

Dans votre vidéo vous surlignez le "i" dans "la connaitre". Il ne s'agit pourtant pas là d'une faute, puisque, depuis les rectifications orthographiques de 1990, l'accent circonflexe sur le "i" et le "u" ne sont plus obligatoires, sauf dans certains cas (dont "la connaitre" ne fait pas partie). Pour plus d'informations, je vous invite à lire ce document :
www.academie-francaise.fr/langue/rectifications_1990.pdf
La règle dont je fais mention se trouve à la page 11 du document pdf (notée page 12 en haut à droite), Partie II petit 4.
Les deux graphies étant acceptées, j'ose espérer que vous faites votre travail plus consciencieusement lorsque vous corrigez vos copies que dans cette vidéo, mes propres copies de brevet/bac étant peut-être passées entre vos mains.

Ensuite, pour parler des correcteurs : j'ai moi-même retapé le texte sous Word2007, et le résultat a été le même, à 2 exceptions près : j'ai eu droit à la correction (correcte) de "je voudrait" et de "je croit". Néanmoins ils étaient soulignés en vert, peut-être avez-vous désactivé certaines fonctions de votre correcteur ? Ah, de plus, au cours de ma rédaction du texte, il a à un moment corrigé tout seul le "a" au début du texte, pour ensuite le remettre sans le souligner... Je n'explique pas ce mystère.
Je voudrais aussi tout de même souligner une chose : au moins la moitié des fautes que vous corrigez vous-même sont des fautes de point/majuscule. Hors, il s'agit là d'un correcteur d'orthographe, pas d'un correcteur de ponctuation : à quoi vous attendiez-vous ?
Certes, il reste d'autres fautes énormes (comme "se" ou "ma femmes"), mais il y en aurait déjà beaucoup moins.

Je pense qu'une bonne chose pourrait être un petit cours d'apprentissage à l'utilisation d'un correcteur orthographique : comment fonctionne-t-il ? Qu'est-il susceptible de corriger ou non ? Notre professeur nous avait fait jouer à un petit jeu où l'on devait inventer des phrases totalement incorrectes mais qui ne seraient pas reconnu par le correcteur d'orthographe : ce fut très instructif !
Bien évidemment, je ne cautionne pas non plus son emploi systématique dans l'éducation, au contraire, je le déconseille pour apprendre l'orthographe. Par contre, il est bien utile dès que l'on a des lettre à écrire ou des dossiers à rédiger : une correction alliée à un regard critique ne peut faire aucun mal !

Pour terminer, je voudrais également dire que je suis assez satisfait du correcteur orthographique implanté sur mon navigateur. Pas qu'il soit mieux qu'un autre, simplement, j'apprécie voir mes fautes de frappe être corrigées. Combien de fois avons-nous écrit "aps" au lieu de "pas" ? Bon, il est vrai, j'avoue, tester moi aussi le correcteur d'orthographe de temps à autre, mais je ne pense pas que cela me porte réellement préjudice : j'essaye en général de deviner la faute avant de me la faire corriger.
Dernièrement, j'ai d'ailleurs installé un dictionnaire implémenté au navigateur qui me permet de souligner les mots non conformes aux rectifications orthographiques de 1990 (ou pas, au choix). Comme je pense que cette nouvelle orthographe finira par devenir la norme et que nos enfants écriront avec, j'essaye de modifier mon orthographe, mais c'est vraiment pas évident ! C'est pourquoi je me sers de ce dictionnaire "Réforme1990" comme soutien, même si j'essaye d'apprendre les nouvelles règles, le plus compliqué étant les listes de noms communs qui n'ont pas beaucoup d'autre option que d'être apprises par cœur... Bon, le correcteur est encore assez expérimental : il me corrige "oignon" mais pas "oignons"...

La seule chose que je regrette est que je doute qu'on puisse améliorer les correcteurs automatiques un jour. En effet, certaines orthographes sont employées en fonction de ce que l'on souhaite dire, et difficile pour un ordinateur de lire dans nos pensées !
Sans doute faudra-t-il attendre la création de vraies intelligences artificielles, ou de "neuro-transmetteurs" interagissant avec notre cerveau. Mais bon, c'est pas pour demain !

Pour répondre à Florizel, nous avons la même approche du correcteur orthographique. Le but de l'article était d'en montrer l'inanité dans le cas des élèves en grande difficulté. Un correcteur orthographique sert à tout sauf à apprendre l'orthographe, n'en déplaise à François de Closets.

Tout à Fait écrit: Dans votre vidéo vous surlignez le "i" dans "la connaitre". Il ne s'agit pourtant pas là d'une faute, puisque, depuis les rectifications orthographiques de 1990, l'accent circonflexe sur le "i" et le "u" ne sont plus obligatoires, sauf dans certains cas (dont "la connaitre" ne fait pas partie). Pour plus d'informations, je vous invite à lire ce document :
www.academie-francaise.fr/langue/rectifications_1990.pdf
La règle dont je fais mention se trouve à la page 11 du document pdf (notée page 12 en haut à droite), Partie II petit 4.
Les deux graphies étant acceptées, j'ose espérer que vous faites votre travail plus consciencieusement lorsque vous corrigez vos copies que dans cette vidéo, mes propres copies de brevet/bac étant peut-être passées entre vos mains

Rassouly écrit: Très bonne vidéo, un seul bémol cependant : connaître peut, depuis la réforme de l'orthographe de 1990, s'écrire sans accent circonflexe. Cette orthographe est censée être connue des professeurs et acceptée dans tous les examens depuis 2008...

Précisément cette copie date de 2006.
Quant aux pertes de points pour orthographe dans les examens, rassurez-vous, Tout à fait, elles sont expressément limitées par les consignes de correction. Ceci expliquant en grande partie cela puisqu'on peut obtenir son bac de français sans savoir écrire français...
De la même façon on peut s'interroger sur les bienfaits de la réforme de 1990, supposée simplifier la langue pour les élèves, puisque, d'après le dernier communiqué du ministère , la baisse du niveau est constatée depuis trente ans. Pour l'amusement, notez d'ailleurs que la circulaire accompagnant le communiqué ne respecte pas elle-même la réforme de 1990...

Tout à Fait écrit: Ensuite, pour parler des correcteurs : j'ai moi-même retapé le texte sous Word2007, et le résultat a été le même, à 2 exceptions près : j'ai eu droit à la correction (correcte) de "je voudrait" et de "je croit". Néanmoins ils étaient soulignés en vert, peut-être avez-vous désactivé certaines fonctions de votre correcteur ? Ah, de plus, au cours de ma rédaction du texte, il a à un moment corrigé tout seul le "a" au début du texte, pour ensuite le remettre sans le souligner...

Vous avez raison, je fais amende honorable, il manque deux erreurs grammaticales en vert.

Tout à Fait écrit: Je voudrais aussi tout de même souligner une chose : au moins la moitié des fautes que vous corrigez vous-même sont des fautes de point/majuscule. Hors, il s'agit là d'un correcteur d'orthographe, pas d'un correcteur de ponctuation : à quoi vous attendiez-vous ?
Certes, il reste d'autres fautes énormes (comme "se" ou "ma femmes"), mais il y en aurait déjà beaucoup moins.

C'est que justement la ponctuation, l'orthographe et la syntaxe font un tout. Il est naïf de croire, comme M. de Closets , qu'on peut les dissocier, sauf à penser que l'orthographe consiste à savoir épeler les mots compliqués pour réussir une dictée de Bernard Pivot.

Ainsi, dans la copie, en plus des fautes que vous avez indiquées, les graves confusions "a/à" et "et/est" relèvent de l'orthographe grammaticale et non de l'orthographe lexicale, de même que les problèmes de concordance des temps s'expliquent par de graves confusions dans les types de paroles rapportées. On voit bien d'ailleurs que la copie cumule toutes les difficultés : la forme est à l'image du fond (une suite de texte en forme de récit d'évasion...).

Tout à Fait écrit: Je pense qu'une bonne chose pourrait être un petit cours d'apprentissage à l'utilisation d'un correcteur orthographique : comment fonctionne-t-il ? Qu'est-il susceptible de corriger ou non ? Notre professeur nous avait fait jouer à un petit jeu où l'on devait inventer des phrases totalement incorrectes mais qui ne seraient pas reconnu par le correcteur d'orthographe : ce fut très instructif !

Votre orthographe est bien au dessus de celle des élèves en difficultés : l'utilisation du correcteur peut, à la rigueur avoir un sens pour vous. Mais il n'en a aucune pour des élèves qui se trompent à chaque mot ou presque. Au mieux, les élèves, en supposant qu'ils retapent leur texte, pourraient corriger leurs erreurs (et encore... ainsi que le montre ma vidéo) mais, comme vous l'avez compris, ils n'apprendraient rien !

Tout à Fait écrit: Bien évidemment, je ne cautionne pas non plus son emploi systématique dans l'éducation, au contraire, je le déconseille pour apprendre l'orthographe. Par contre, il est bien utile dès que l'on a des lettre à écrire ou des dossiers à rédiger : une correction alliée à un regard critique ne peut faire aucun mal !

De même que ma phrase "On ne profite vraiment du numérique que quand on a formé son esprit sans lui" n'était pas une condamnation du numérique, de même cette petite expérience n'est pas une condamnation du correcteur orthographique !

On ne profite vraiment du correcteur orthographique que quand on a formé son esprit sans lui.

Florizel écrit: On pourra au moins se réjouir que l'orthographe française soit la source de création d'entreprises, citons bonpatron.com/ qui propose un correcteur orthographique et grammatical moyennant finance. Le script ne résiste guère à l'expérience, il corrige des erreurs qui n'en sont pas et en laisse passer d'authentiques...

Cette recrudescence est un signe qui ne trompe pas. Le projet Voltaire , dont les résultats de test sont de plus en plus demandés sur les CV, en est un autre.

A propos des résultats peu satisfaisants sur les trente dernières années, j'ai lu il y a quelques semaines le dossier de courrier international " Éducation : les recettes qui marchent ailleurs ". La base du dossier est l' enquête du Programme international
de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves , PISA.


À propos des correcteurs orthographique, on m'a souvent rapporté qu'antidote était un complément nécessaire aux correcteurs orthographiques par défaut. Est-il aussi mauvais que le correcteur orthographique testé ici ?

Je le testerais bien... s'il y avait une version d'essai.

Si j'ai bien compris:
Les correcteurs d'orthographe corrigent très bien les fautes de frappe
hmmm
belle opération blanche.

cette logique mise à part, il est évident que la certitude d'une part de la disponibilité en tout temps de l'orthographe juste de leur propos, et d'autre part de l'aberration de l'orthographe française [peut-être d'ailleurs qu'un jour une étude comme PISA, voyant que tant le coréen que le finnois n'ont d'orthographe que phonétique, conclura à une réforme drastique de notre graphie...] ne mène pas à l'excellence orthographique. On ne peut pas non plus pendant des années dire que le raisonnement prime sur la connaissance (brute) qui le sous-tend et espérer que les matières qui constituent des connaissances brutes (et jugées brutales peut-être dans le développement d'un enfant si enclin à la douceur...), comme l'orthographe ou les tables de multiplication survivent sereinement...

Ne leur apprenons pas à utiliser un correcteur orthographique! mais à raturer, biffer, recommencer, et apprendre par coeur des listes sans aucun sens; le sens est tellement plus riche quand il vient plus tard et qu'il s'appuie sur d'amples connaissances!

PS: Chère Vie Moderne, te souviens-tu du premier sujet du DNB, lorsqu'il a cessé de s'appeler BEPC? En dictée, la notation était positive: seules les formes justes de mots choisis étaient prises en compte, ce qui avait permis au Monde de produire une dictée inepte, mais qui récoltait tous les points.