"Bibliothèques : Le fond du fonds"

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Ne peut-on rien faire pour eux ? Les prendre en main, organiser des séances de lectures afin de faire vivre la littérature ? Lire que les premiers chapitres, la suite, c'est l'enfant qui doit le lire ? Les bibliothèques se vident, mais vu les messages précédents, on pouvait s'en douter...

Les bibliothécaires sont d'autant plus désolés que l'espace multimédia a été installé sans consultation bien sûr. Personne ne peut lui donner un sens, faute de personnel : un ordinateur coûte bien moins cher qu'un employé.
Il faut quand même souligner les efforts extraordinaires des bibliothécaires ou des professeurs-documentalistes pour faire entrer les enfants dans la lecture : des séances de contes pour les enfants, des interventions d'écrivains, des expositions etc.

Les bibliothèques sont particulières en ce qu'on ne peut s'en approprier le contenu : le prêt y est gracieux mais l'idée coûte de le devoir rendre. J'ai presque* toujours eu besoin de payer pour profiter d'un livre, quel que soit son niveau (grand classique ou mauvais polar) ou son domaine (littéraire ou scientifique), et je n'aurai jamais le même plaisir à relire Belle du Seigneur dans une édition de poche que dans mon exemplaire Pléiade pour lequel j'ai douloureusement fait craquer des billets bleus.
Il me semble non seulement inévitable mais probablement souhaitable aussi, que les bibliothèques municipales permettent à la merdre de côtoyer les trésors qui dorment :
1) parce qu'il est nécessaire que la merdre soit en accès libre, sans quoi la pénurie crée le besoin et la demande ;
2) parce qu'on peut encore moins s'approprier les contenus internet (anonymes et fluctuants) que papier (qu'on peut toujours acquérir dans une librairie)... Et, peut-être, les jeunes gens qui les consultent sont capables d'éprouver cette labilité ;
3) parce que, surtout, il faut espérer que la vacuité des contenus/contenants crée l'ennui, et que l'ennui engendre la curiosité : celle de déambuler dans les rayons pour trouver ce qu'on n'était pas venu chercher ;
J'ai le sentiment qu'on va rarement dans une bibliothèque pour emprunter ni encore moins lire, mais l'ambiance du lieu prête à se divertir du travail** pour lequel on est là : le plaisir, à la faveur d'une pause, de chercher dans les rayons un auteur confidentiel de romans policiers, ou de lire secrètement les oeuvres complètes du marquis de Sade, ou de découvrir qu'il y a 10 mètres de partitions au rayon musique, ou de se vautrer sur un pouf à lire des BD tout le reste de l'après-midi.
Il serait naïf d'imaginer que les jeunes décérébrés décrient youtube/facebook pour exiger l'Iliade, mais il n'est pas exclu qu'ils s'emmerdrent devant des écrans vides et veuillent se divertir, et déambulent, et trouvent ce qu'ils ne sont pas venus chercher. Au moins, les Happy Few y trouveront un salut.
* sauf bouquin introuvable !
** j'y viens avant tout pour trouver un endroit neutre, le silence, et une table où écrire ;

Comme vous, je préfère un livre acheté à un livre emprunté. Mais si nous préférons payer, c'est que nous ne sommes pas des enfants précisément.
Votre théorie sur "la merdre" côtoyant "les trésors qui dorment" est, si ce n'est séduisante, au moins amusante. On aimerait y croire.
En tout cas je crois profondément à ce que vous avez dit sur l'ennui.

il n'est pas exclu qu'ils s'emmerdrent devant des écrans vides

A mettre en relation avec ce fil de discussion cet article de "Ludovia" du 21/08/13 : "Les bibliothèques sur Internet : spécificités de la communication à destination des jeunes" .

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Dans "à Paris" le magazine de la ville de Paris : "La culture à l'ère numérique" (printemps 2014)

Dans "ActuaLitté" du 28/08/14: "Les bibliothèques toutes désignées pour l'éducation numérique"

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Dans "EducPros" du 10/09/15 : "Le Edlab de Columbia met en scène l'innovation pédagogique"

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