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Les difficultés de lecture en fin de scolarité obligatoire (JAPD-JDC)
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Sur les six niveaux de difficulté en « compréhension de l’écrit » dans PISA 2012, 12,9% des élèves français (moyenne OCDE : 8,8%) atteignent le meilleur niveau, en nette augmentation depuis 2000, et 18,9% des élèves français (moyenne OCDE : 17,7%) ne dépassent pas le plus faible niveau, également en nette augmentation.
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La note : cache.media.education.gouv.fr/file/2015/...4-lecture_417944.pdfÉvalués dans le cadre de la Journée Défense et Citoyenneté en 2014, 82 % des jeunes Français et Françaises de 17 ans maîtrisent les apprentissages fondamentaux de la langue française. La part des jeunes en difficulté face à l’écrit se stabilise : elle représente un peu moins de 10 % de l'ensemble.
L’essentiel
Les acquis en lecture sont très fragiles pour 9,6 % de jeunes de 17 ans qui, faute de vocabulaire, n’accèdent pas à la compréhension des textes.
Les jeunes les plus en difficulté représentent 4,1 % de l’ensemble. Outre un déficit important de vocabulaire, ils n’ont pu installer les mécanismes de base de la lecture et consacrent leur attention à la reconnaissance des mots plutôt qu’à leur sens. Ils peuvent être considérés en situation d’illettrisme, selon les critères de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI).
La lecture reste une activité laborieuse pour 8,6 % des jeunes : ils parviennent à compenser des acquis limités pour accéder à une compréhension minimale des textes.
Les jeunes en difficulté de lecture sont de moins en moins nombreux à mesure que s’élève leur niveau d’études. Près de 80 % d’entre eux n’ont pas dépassé le collège ou un cursus professionnel.
Les jeunes en grande difficulté de lecture sont plus fréquemment des garçons : leur part atteint 11 %, contre 8,2 % de filles. Alors que leurs performances lexicales sont égales à celles des filles, les garçons réussissent moins bien les épreuves de compréhension. Ces différences s’observent surtout aux niveaux d’études les moins élevés.
Chiffres-clés
750 000 c’est le nombre de jeunes de 17 ans évalués dans le cadre de la JDC en 2014
82 % proportion de lecteurs efficaces
4,1 % proportion de lecteurs pouvant être considérés en situation d’illettrisme
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En 2015, plus de 770 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans, de nationalité française, ont participé à la Journée Défense et Citoyenneté
(JDC). [...]
Dans les 80,7% de "lecteurs efficaces", la note comprend les jeunes présentant "des déficits importants des processus automatisés impliqués dans l’identification des mots" mais qui parviennent à compenser : "Ils ont su adapter leur vitesse de lecture, relire et maintenir un effort particulier d’attention en dépit de leur mauvaise automatisation des mécanismes de base de la lecture (décodage, identification des mots).
Les lecteurs vraiment efficaces, parmi les jeunes de 16 à 25 ans, ne sont donc en réalité que 69%.
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- Loys
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Les épreuves sont passées par des jeunes de 16 à 25 ans. On rappelle que les "lecteurs médiocres" sont ceux qui trouvent des moyens pour compenser le manque de vocabulaire ou d'automaticité de la lecture. Difficile de considérer qu'il s'agisse donc d'une réussite de l'école pour les 22,5% d'élèves qui ne savent pas lire à 16 ans ou plus comme on devrait l'attendre à 9 ans.
Dans "L'Express" du 30/06/17 : "Un jeune Français sur dix en difficulté de lecture"
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Extrait :
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Voyons donc.Le niveau en lecture et en maitrise de la langue, pas si mauvais
Curieusement, Lucien Marbœuf ne rappelle pas ici l'étude de la DEPP montrant une dégradation saisissante de l'orthographe en fin de primaire entre 1987 et 2015...L’un des intérêts de « L’état de l’école » est de donner à voir dans un contexte dépassionné les principaux résultats des études internationales très médiatiques que sont notamment PISA ou TIMMS, dont la publication est souvent traitée de manière très dramatique en France. Les voir ici juxtaposées à d’autres études, nationales, permet de les mettre en perspective, et notamment de rappeler que le sujet d’inquiétude majeur pour la France n’est pas forcément là où l’on croit. Dans un pays où la dictée notée fait toujours office de juge de paix quant au niveau des petits écoliers, où chaque faute d’orthographe est un signe majeur de la fameuse "baisse du niveau", on finit par ne pas voir que c’est, davantage qu’en langue, en maths que la France a un souci.
Visiblement pas de réel "sujet d'inquiétude" ici...
En effet, si l'on considère comme "pas si mauvais" le résultat de cette moyenne sans trouver préoccupante la dégradation des élèves les plus faibles…PISA 2015 (publié fin 2016) nous apprenait ainsi qu’en compréhension de l’écrit, le niveau des élèves français est stable depuis l’an 2000, un peu au-dessus de la moyenne de l’OCDE. Cependant l’écart augmente entre les meilleurs, qui sont 12,5% dans les groupes les plus performants (+4 points), et les élèves ayant de faibles compétences, qui sont 21,5% (ils étaient 15,2% en 2000).
Pour le reste, PISA ne mesure pas les compétences orthographiques, grammaticales ou rédactionnelles des élèves. Laisser entendre que les compétences de français seraient stables depuis 2000 (sans rappeler l'étude de la DEPP citée plus haut) procède d'un bel arrangement avec la réalité.
Deux angles morts pour voir les choses positivement en somme.
Les JDC évaluent des compétences beaucoup plus élémentaires (comme l'automaticité de la lecture) que la compréhension de l'écrit.Ce niveau, correct et stable, des élèves français en compréhension de l’écrit mis en évidence par PISA 2015 est confirmé par les chiffres nationaux de l’évaluation de la Journée défense citoyenneté (JDC) sur les compétences en lecture.
Ou en baisse car la série statistique a connu quelques problèmes et, en 2016, la proportion de "lecteurs efficaces" a baissé pour atteindre 77,5%. Si l'on exclut les jeunes qui présentent "des déficits importants des processus automatisés impliqués dans l’identification des mots", on n'obtient donc plus que 63,9% de lecteurs vraiment efficaces à l'issue de la scolarité obligatoire ou des études supérieures (la JDC concerne les jeunes de 16 à 25 ans).Une étude menée auprès de 760 000 personnes de 16 à 25 ans, autant dire que le panel est fourni, et qui porte sur trois points : « automaticité de la lecture, connaissances lexicales, traitements complexes de supports écrits ». Bilan : le pourcentage de lecteurs efficaces est de 80,7% (63,6% de la population totale a tout réussi), quand 4,3% de la population connait de graves difficultés de lecture (ces personnes peuvent être considérées « en situation d’illettrisme »). Depuis 2009, le niveau général en lecture est stable, voire en légère augmentation notamment chez les garçons.
En admettant que la proportion de lecteurs efficaces soit restée stable entre 2009 et 2015, il faut peut-être rappeler l'augmentation très importante de la proportion d'élèves accédant au niveau IV de formation (baccalauréat ou équivalent) sur la même période et se voyant même - à ce titre - ouvrir les portes du supérieur ! M. marboeuf a fait lui-même le constat d'un niveau de diplôme "en forte hausse depuis 40 ans". Mais sur la période spécifique 2009-2015, le taux d'accès au niveau IV de formation est passé de 63,1% à 76,5% (RERS 2017) !
En 2009, les 16-25 ans étaient en moyenne 62,3% à avoir atteint atteint le niveau IV. En 2015, les 16-25 ans sont plus de 68,2% (la série n'est pas encore complète pour 16-17 ans). Pour résumer, les compétences de lecture des élèves sortant du système scolaire sont restées stables quand le niveau de formation et de diplomation a fortement augmenté...
Autre paradoxe : la proportion d'une génération obtenant le bac est désormais égale au nombre de lecteurs (réputés) "efficaces" de 16-25 ans : à croire que cette compétence suffirait désormais !
En orthographe, si...Ces chiffres de la Jdc confirment ceux d’une autre étude, dont on a déjà parlé (mais que ne cite pas « L’état de l’école »), CEDRE 2015, qui mesure le niveau des acquis des élèves de primaire en maitrise de la langue : d’après CEDRE, les élèves français sortant de primaire en 2015 ont une maitrise de la langue similaire à celle de leurs ainés de 2003. Rien d’extraordinaire certes, mais le niveau n’a pas baissé depuis.
Mais la compétence d'écriture est mesurée de façon réduite dans CEDRE. En rappelant que les deux groupes les plus faibles ont certes vu leur proportion diminuer (11% en 2015), mais au profit du groupe 3 de CEDRE (29% en 2015), c'est-à-dire des élèves qui « maîtrisent des compétences relevant principalement du cycle 2 » (CP-CE1 à l'époque de l'étude)… alors qu'ils entrent en 6e : "pas si mauvais", n'est-ce pas ?
C'est de toute façon comparer l'incomparable en termes d'attendus, de parcours et en termes de cohorte : CEDRE évalue des élèves de onze ans et la JDC de 16 à 25 ans (scolarisés en CM2 en 2010 et 2001).
Les études que retient Lucien Marbœuf, sans citer les chiffres qui le contredisent ou mettent à mal son relativisme...Nationales ou internationales, portant sur des élèves de 15 ans, de 16 à 25 ans ou de 10 ans, les études disent donc à peu près la même chose : le niveau des élèves français en lecture, compréhension de l’écrit, maitrise de la langue n’a pas bougé ces dernières années.
On lui pardonnera en partie son relativisme coupable car, s'il fustigeait jusqu'ici la "mode décliniste", il fait du moins ce constat non sans grimacer : "Qu’on se le dise, si on se préoccupe de la baisse du niveau, en France, alors c’est de mathématiques qu’il faut s’occuper avant tout".
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Pourtant, à la fin des années 60, alors que la méthode syllabique régnait sans partage, les premières statistiques furent sans appel : un appelé du contingent sur deux était incapable de comprendre un article de presse très simple. Dans les années 70, l'accès généralisé au collège a mis en évidence les limites d'un apprentissage centré sur le décodage et l'impossibilité pour de nombreux élèves de réussir leur scolarité secondaire. Tout en prétendant lutter contre les inégalités et inclure tous les élèves, n'est-ce pas là ce que le ministre prend le risque de réserver aux élèves de l'école publique et particulièrement à ceux dont la culture familiale est éloignée de celle de l’école ?
Bizarre de dire qu'elle "régnait sans partage" puisque qu'en 1959 Freinet ("La méthode globale, cette galeuse ! ") écrivait : "Il faut dans toute période difficile trouver un bouc émissaire. La *Méthode Globale* est aujourd'hui responsable de tous les maux dont souffre l'École. Si les enfants lisent moins bien qu'autrefois, c'est la faute à la Méthode Globale"...
Pour le reste ("un appelé du contingent sur deux était incapable de comprendre un article de presse très simple", affirmation sans source mais il s'agit sans doute de Baudelot et Establet), on peut éprouver quelques doutes puisque dans les années 30 déjà, plus d'un élève sur deux décrochait le certificat d'études...
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- Loys
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Ceux qui rencontrent les difficultés les plus sévères et qui représentent 5,2% de l'ensemble "peuvent être considérés en situation d'illettrisme" caractérisé notamment par "un déficit important de vocabulaire". Les jeunes du niveau au-dessus (6,3% de l'ensemble) ont, quant à eux, "un niveau lexical oral correct, mais ne parviennent pas à comprendre les textes écrits".
On trouve ensuite, selon les données de l'enquête, 10,9% de jeunes "aux acquis limités", qui "parviennent à compenser leurs difficultés pour accéder à un certain niveau de compréhension".
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