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"Les facs françaises se lancent dans la bataille du numérique" (Le Figaro)
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Toujours adopter un langage épique quand il s'agit du numérique. Au choix, l'aventure, l'exploration ou bien la bataille, ou encore la révolution.Les facs françaises se lancent dans la bataille du numérique
Une "cellule" qui "réinvente la pédagogie" en moins de quatre ans, rien que cela : voilà qui est ambitieux !La ministre de l’Enseignement supérieur annonce la création de France Université numérique, une cellule qui doit réinventer la pédagogie à l’heure du Net...
Les cours correspondant auront-ils toujours lieu ou sera-ce une aubaine pour l’État ?...et mettre 20% des cours des universités en ligne d’ici 2017. Un fonds de financement sera aussi crée.
De façons très différentes.D’un côté, Harvard, le MIT, Stanford, qui embrassent la révolution numérique.
Voilà le genre d'affirmation hâtive qui laisse penser que ces universités sont passées en ligne, et avec succès. Stanford continue de proposer à quelques privilégiés son cursus à $160.000 (hors frais de scolarité) et autorise une start-up, Coursera , à mettre en ligne des bouts de cours gratuits à la consultation, avec la marque Stanford. Les examens pour valider les acquis sont tout sauf gratuits.Ces prestigieuses universités américaines proposent désormais leurs cours en ligne et touchent déjà des millions d’étudiants de par le monde, attirés par la qualité et la gratuité…
N'importe qui s'inscrivant à un cours de quelques semaines (sans obligation de passer l'examen ou même de les suivre) est donc considéré comme un "étudiant". A ce compte pas étonnant qu'on trouve déjà des "millions d'étudiants".
Heureusement qu'on a des Michel Serres pour enseigner à Stanford et sauver l'honneur numérique.De l’autre, l’université française ,qui fait figure de vieille dame découvrant l’ordinateur.
Air connu.«On est en retard», reconnaît la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso.
Peu importe puisque les étudiants français peuvent s'inscrire à Coursera : ce qui compte c'est la diffusion du savoir, non ?Alors que 80% des établissements outre-Atlantique disposent de cours en ligne, ils sont moins de 3% en France! Un retard inquiétant.
Dans la logique du Net, il n'y a plus de centre.«Car la compétition mondiale entre les centres de savoir pour attirer les meilleurs cerveaux du monde se prépare», analyse François Taddei, chercheur à l’Inserm.
Le mot "cursus" ne correspond pas du tout à ce que propose Coursera par exemple : puisqu'il s'agit de cours détachés les uns des autres, sans progression ni validation et choisis selon les centres d'intérêt des étudiants.Jusqu’à présent, la France s’était contentée de créer des sortes de bibliothèques numériques, avec des conférences passionnantes, suivies par des autodidactes et des retraités, mais peu connues des étudiants, car ces contenus ne s’inscrivaient pas dans un cursus académique.
Encore un nom bien choisi pour rappeler la dimension ludique du numérique. Du racolage institutionnel.Désormais, la ministre de l’Enseignement supérieur entend lancer les universités françaises dans la bataille du numérique. Elle doit annoncer dans les prochains jours le lancement de FUN, «oui, FUN», assume-t-elle, France université numérique, une structure chargée de piloter la mise au Net des facs françaises.
En effet, le Gosplan proposait des plans en cinq ans, pas en quatre d'ici 2017.Objectif: 20% des contenus en ligne dans cinq ans. Sans recréer de gosplan: «Pas de Minitel 2!», jure Geneviève Fioraso.
Dans un si bref délai, atteindre de tels résultats sans Gosplan relèvera de l'exploit. A noter qu'aux États-Unis aucun représentant du gouvernement n'a fait une telle déclaration.
Si peu.Mais en mettant sur pied une équipe «d’ingénierie pédagogique» au service des facs. Le jargon rebute...
Pourquoi ?...mais l’enjeu est majeur: inventer les nouvelles façons d’enseigner.
Dans les usages, on constate assez peu d'attirance pour les sites universitaires ou culturels.Car le numérique ne se réduit pas aux équipements ni aux cours en vidéo.
Les connaissances sont en ligne (et encore...), pas le savoir. Toujours la même confusion volontaire.Avec le savoir désormais accessible sur Internet, la relation professeur-étudiant est bouleversée.
On en a parlé ici même l'an passé .Et certains, comme le patron de Stanford ,un brin provocateurs, prédisent la fin des cours en amphi…
C'est donc l'objectif à terme : la "fin des cours en amphi" ?
Des rétrogrades attachés à leurs privilèges, dépassés par wikipédia.Le sujet fait débat, beaucoup jugent la présence essentielle, le contact avec l’enseignant et ses pairs toujours crucial…
Une aberration. Les cours n'ont plus lieu d'être puisque aujourd'hui les étudiants savent autant qu'eux. La question de l'enseignement est résolue.Le cours magistral de trois heures semble en tout cas le vestige d’une époque où le professeur savait et les étudiants écoutaient.
"défier" avec un savoir qu'on n'a pas soi-même, c'est du même niveau que Lance Armstrong défiant les cyclistes qui ne se dopent pas.«Désormais, ils peuvent vous défier à chaque instant avec Internet à disposition. Il faut enseigner autrement», martèle la ministre.
Et ne parlons pas de ceux qui utilisent sans discernement ce qu'ils trouvent en ligne, sur des sites de corrigés.
Ce genre de poncifs totalement aberrants commencent à s'incruster durablement dans les discours pro-numériques.
Sympathique perspective.Le plan prévoit la valorisation des enseignants qui innovent.
Ils seront désormais en ligne, à la disposition continue des étudiants.En clair, ils ne feront plus des vidéos ou des sites à leurs heures perdues.
Les "cœurs"... Enfin surtout les porte-monnaie.En espérant ainsi gagner les cœurs au digital.
Mais ce n'est pas du Gosplan, on vous le répète.Pour que cette modernisation soit prioritaire, Geneviève Fioraso entend faire du vice-président de l’université le «M. Internet».
Quelle est la valeur d'un diplôme passé en ligne ?«Le contact, c’est important»
L’Espagne ou le Royaume-Uni se sont lancés avant nous, en créant des universités totalement virtuelles d’où sortent des diplômés qui n’ont jamais fréquenté d’amphis.
Donc elle y croit mais les étudiants n'y sont pas prêts.En France, la ministre ne croit pas au tout-virtuel. «Les étudiants ne sont pas vraiment mûrs pour ça. Le contact, c’est important.»
Quatre ans pour changer un modèle pédagogique centenaire, c'est beaucoup trop long.Le projet devrait d’abord être testé sur des sites pilotes. Avant de s’étendre à toute l’université. À un rythme lent, qui inquiète François Taddei.
Peu importe : ce qui compte, c'est la diffusion du savoir, non ?Si la France se montre «suiviste, elle sera dépassée».
Capter comment ? Quel besoin auraient ces élites de quitter leur pays d'origine ?Car les universités américaines ont pris une avance considérable. En proposant gratuitement des cours que leurs étudiants paient normalement des fortune, les géants américains pensent capter les futures élites mondiales.
Le business model de Coursera est tout sauf gratuit.
N'importe quoi... Sur ces deux millions combien ont payé pour valiser leurs acquis ? Combien les ont validés ? Comment comparer un cours de huit semaines et un cursus de quatre ans ?Coursera, la plate-forme Mooc (Massive Open Online Course) liée à Stanford, rassemble déjà plus de 2 millions d’élèves.
Sans blague ? Une bonne affaire, sans nul doute.Quelque 70% de ces étudiants viennent des pays émergents, comme la Chine, l’Inde, le Brésil. Pour l’instant, ils n’obtiennent pas un vrai diplôme à l’issue de leurs sessions sur le Net.
Tant qu'elle seront également validées en ligne, j'en doute fortement.Mais les grandes manœuvres se préparent. «Et dans quelques années, les compétences acquises en ligne seront reconnues», assure Jacques Froissant, du cabinet de recrutement 3.0 Altaide.
Quel intérêt de créer le FUN si les étudiants doivent être ainsi mondialisés ?Laissant entrevoir un étudiant «mondialisé», butinant d’un cours de Harvard à un module de Centrale.
Au fait, quand parle-t-on de la plus-value pédagogique des cours en ligne ? Existe-t-elle ?
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