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"Les MOOCs à l'assaut du mammouth" (Le Monde)
- Loys
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Avec un tel titre l'article ne prend aucun parti pris. Mammouth = école préhistorique.Les MOOCs à l'assaut du mammouth
Ah, c'est comme ça que ça s'appelle maintenant : "l'éducation en résidence" ? Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je fais de l'éducation en résidence sans que j’en susse rien.Les 3 et 4 mars, les présidents de deux éminentes universités américaines, Harvard et le MIT (Massachusetts Institute of Technology), ont convoqué à Boston un "sommet" sur "l'enseignement en ligne et l'avenir de l'éducation en résidence".
Échanger ses opinions dans des panels interactifs, ça en jette !Quelque 200 experts se sont réunis pour écouter les communications des pionniers du secteur, et ont échangé leurs opinions dans des panels interactifs.
Une petite critique ?Quelques esprits chagrins n'ont pas manqué de relever l'ironie de l'affaire : pour évoquer les bienfaits de la révolution de l'enseignement virtuel, ces sommités ont eu besoin de se retrouver physiquement. De se rencontrer. De parler. De dîner ensemble. Et l'idée de mettre en ligne un enregistrement vidéo de l'événement, que l'on puisse regarder à Bangalore ou à Oulan-Bator, ne leur est même pas venue. Cette révolution annoncée avec tant de battage ne serait-elle pas un peu surfaite ?
Quand on lit "Le Monde", on peut dire que le débat est clos...Lancé par l'irruption sur Internet, il y a plus d'un an, de plateformes de distribution de cours universitaires à l'échelle mondiale, le débat sur les MOOCs est aujourd'hui à la mesure de l'attrait qu'ils exercent : énorme.
Les cours ne sont pas à proprement parlés "dispensés" ni "gratuitement".MOOC : Massive Open Online Courses. En français, cela donne quelque chose comme : enseignement de masse ouvert en ligne (en l'absence, pour l'instant, de sigle français normalisé, nous nous tiendrons ici à celui des MOOCs.) Il s'agit de cours dispensés gratuitement sur Internet...
Non, par des start-ups (à l'exception de edX), qui achètent contre finances les cours de certaines universités prestigieuses....par les meilleures universités...
Peu importe que ce nombre d'inscrits n'ait aucune valeur en soi......et mis à la disposition de toute personne qui a soif d'apprendre, à travers le monde, par une poignée d'entreprises créées à cet effet.
Les plus connues, nées comme il se doit dans la Silicon Valley à l'ombre de Stanford, s'appellent Coursera et Udacity. Harvard et le MIT ont fondé ensemble une start-up à but non lucratif, edX, qui a la même mission.
Pour avoir une idée de la vitesse à laquelle se propage ce phénomène, il suffit d'aller sur le site de Coursera et de regarder le nombre d'inscrits : plus de 3 millions d'étudiants.
Coursera n'a pas besoin de publicité : "le Monde" s'en charge.En novembre 2012, ils étaient 1,7 million. Coursera propose aujourd'hui 329 cours, produits par 62 universités. La plupart sont américaines, mais elles ont été rejointes par des institutions britanniques, allemandes, de Barcelone, de Hongkong ou de Singapour. Une seule française y participe : l'Ecole polytechnique.
La suite de l'article explique mal en quoi ils dépassent cette "simple diffusion".En quoi ces cours sont-ils "révolutionnaires" ? Ils dépassent le stade de la simple diffusion d'une leçon à distance. Comme le dit Bill Gates avec bon sens, pour cela, "il y a aussi les manuels".
Une comparaison numériste qui oublie tout ce que fait le CNED et que ne font pas les MOOCS : le CNED prépare à des milliers de diplômes et non à ses propres certifications maison. Le CNED ne se satisfait pas de QCM et les évaluations et corrections de copies sont faites par des professionnels.Les MOOCs sont au CNED français (Centre national d'enseignement à distance) ce que l'A380 est au bimoteur de l'Aéropostale.
Enfin, n'importe quel étudiant qui en a le niveau...C'est une autre expérience, mise à la portée du plus grand nombre. N'importe quel étudiant de Lagos ou de Lahore ayant accès à Internet peut s'inscrire, suivre un cours d'algorithmes de l'université de Princeton...
Eh oui : les étudiants s'évaluent entre eux : c'est beau, ça !...échanger avec les autres étudiants suivant le même cours, faire les travaux requis et obtenir des notes, accordées par un système informatique de co-évaluation.
Un certificat maison ne garantissant rien puisque "l'examen" est passé à distance.S'il va jusqu'au bout du cours, l'étudiant de MOOC obtiendra non pas un diplôme de Princeton ni même les crédits qu'il aurait obtenus s'il avait suivi le même cours sur le campus, mais un certificat délivré par Coursera.
Mais très peu chère : normal puisque ça ne vaut rien. De toute façon, les start-ups comptent sur l'effet de masse des moocs.Les cours sont gratuits mais l'obtention du certificat est payante.
Il faudrait développer ce point...Coursera propose aussi aux étudiants certifiés un service de placement, payant.
C'est très clair.Les deux fondateurs de Coursera, Andrew Ng et Daphne Koller, sont des spécialistes de l'intelligence artificielle à Stanford. Ce qui les intéresse, c'est de "réformer l'éducation au moyen de la technologie" : avec un champ expérimental d'une telle ampleur, Andrew Ng pense pouvoir détecter des tendances comportementales chez les étudiants susceptibles de modifier le travail des instructeurs.
Ah... c'est allé vite. Il suffit de s'inscrire, il est vrai.Pour l'heure, l'avantage immédiat de ces cours est une immense démocratisation du savoir.
Ce qui les rend immédiatement accessibles.Des cours de très haut niveau jusqu'ici réservés à quelques élites sont désormais offerts à tous.
Et donc démonétisé.Le savoir, que la présidente de Harvard, Drew Faust, définit comme "la monnaie du XXIe siècle", se trouve ainsi totalement mondialisé.
Notamment dans "Le Monde"...Pour autant, la "révolution" annoncée est loin d'être accomplie et les esprits chagrins ne sont pas les seuls à mettre en garde contre ce nouveau type d'"exubérance irrationnelle" qu'elle suscite.
C'est fou de poser tant de questions et d'oublier les plus importantes... Voir "Gober les moocs" .Le phénomène pose de vraies questions : quel est le rôle de l'instructeur ? Les petites universités seront-elles, à terme, menacées ? Quel sera l'impact sur l'emploi des enseignants ? Qu'apprennent vraiment les étudiants, au-delà du certificat obtenu ? En quoi cela change-t-il le travail des institutions universitaires qui, au-delà de l'enseignement, conservent l'une de leurs fonctions essentielles, la recherche ? L'interaction physique entre le professeur et l'élève, d'une part, et entre les étudiants, d'autre part, n'est-elle pas indispensable ?
Un petit prodige, voilà qui fait un exemple de normalité intéressant.Au Forum économique de Davos, fin janvier, le sujet a fait fureur. On y a même produit un petit prodige de 12 ans, pur produit des MOOCs, une jeune Pakistanaise aussi intarissable sur la robotique que Mozart à 6 ans sur les menuets.
Larry Summers, cet économiste et secrétaire au Trésor qui a contribué à créer les conditions de la crise financière aux Etats-Unis et dans le reste du monde ? La mondialisation, ça le connaît.Pas si vite, ont averti Bill Gates et Larry Summers, ex-président de Harvard.
Comme les subprimes l'économie ?Pour ce dernier, les MOOCs "vont profondément transformer l'éducation, de toutes sortes de manières, à un point que nous ne pouvons même pas imaginer".
Ah ? La preuve a déjà été faite ?Mais pour qu'un procédé soit révolutionnaire, il faut deux étapes : d'abord qu'il fasse mieux ce qui a été fait jusque-là, puis qu'il modifie radicalement ce qui se fait. Et là, "nous n'en sommes qu'à la première étape".
La certification du savoir ? Mais voyons, puisque le savoir est accessible, c'est qu'il est acquis.Bill Gates, lui, considère que deux "révolutions préalables" doivent se produire pour que les MOOCs deviennent vraiment "énormes" : celle de la certification du savoir, et celle de la qualité des cours. Pour l'instant, dit-il, on trouve de tout en ligne. Le phénomène ne deviendra réel qu'au prix d'un processus de sélection "assez brutal", d'ici "quatre ou cinq ans".
Surtout pour celles, pas aussi prestigieuses que Polytechnique, qui n'auront pas vendu leur âme.Pour les universités françaises, le réveil risque aussi d'être "assez brutal".
Essayons un instant de deviner pourquoi et de formuler ne serait-ce qu'une légère critique.Coursera a annoncé la mise en ligne de cours non plus seulement en anglais, mais aussi en espagnol et en français.
En même temps, la même frénésie numériste prédisait en 2007 que l'éducation du futur se ferait sur "Second Life" :Cette concurrence virtuelle, si elle se confirme, pourrait les contraindre à évoluer, aussi puissamment que la technologie.
Second Life, le monde virtuel 3 D, offre aux enseignants de langues de nouvellesopportunités pour un apprentissage basé sur la socialisation et l'interaction, qui, panachéavec d'autres méthodes d'enseignement en ligne, devient un apprentissage vraiment concretpar l'immersion et la communication.Second Life s'est imposé comme un environnement reconnu pour une éducation en ligneinnovante en attirant des universités comme Harvard et Oxford ainsi que des institutsspécialisés d'e-learning.
Aujourd'hui cet "univers persistant" (sic) est en état de mort clinique.
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