"L'e-université: un progrès virtuel, des dangers bien réels" (Huffington Post)

A lire dans le "Huffington Post" du 08/10/13 : "L'e-université: un progrès virtuel, des dangers bien réels" .

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On peut écouter Loriane Lafont dans l'émission "Rue des écoles" du 28/11/13 : "Apprendre en ligne, est-ce possible ?"

Avez-vous lu le livre de cette fille ? Misère et décadence des grandes écoles
Une première partie commence par décrire la nouvelle ambiance dans les cours en classes prépa littéraires (qu'elle a fréquentées), où chacun s'occupe davantage de ce qui s'affiche sur son téléphone portable (ou sur son ordinateur, pour plus de discrétion) que de ce que le prof est en train d’expliquer. Moi qui suis dans le rôle du prof (à la fac), je peux vous dire que cela fait drôle lorsque je m'aperçois soudain que je ne parle pour personne. Quel gâchis d'énergie ! Un sentiment d'absurdité aussi… S'il m'arrive de m'insurger contre cela, les étudiants trouvent cela complètement déplacé et me le disent. Je n'ai pas à exiger d'eux de l'attention.
Le livre poursuit l'analyse de la situation induite par cette révolution numérique qui arrive jusque dans la salle de classe : les étudiants ont l'impression de perdre leur temps en cours. Leur appareil leur donne la possibilité de faire tant d'autres choses à la fois ! Lorqu’ils n’ont aucun message en attente, ils n'hésitent donc pas à sommer le prof d'aller plus vite. Ils rabrouent le camarade qui pose une question intelligente et qui va ralentir encore le cours. Pas question de se laisser emmener dans une réflexion : ils veulent du concentré, un poly, une fiche toute faite, une annale corrigée, et le tout en ligne, ça évitera même de se déplacer ! L'auteure raconte également l'ambiance insolite d'un amphi suivant en direct un CM filmé. Il manquait le son, ou l'image, je ne sais plus, alors tout le monde s'est mis à taper des pieds.
La deuxième partie du livre explique que la modification du contenu des cours est également due à celle des concours que préparent ces étudiants, notamment celui de Normale sup. J'ai oublié le détail des modalités (je vous prie de m'en excuser, il y a un certain temps que j'ai lu le livre) : épreuves communes avec celui de HEC ? En tout cas ce qu'elle dénonce c'est que les meilleurs éléments de ces classes supérieures littéraires, qui se destinaient autrefois à Normale sup, sont désormais prélevés par les écoles de commerce et finance, qui leur font miroiter des carrières plus attractives. Tant pis pour la recherche française !
Je reviens sur le numérique. Je ne sais pas comment continuer encore 30 ans comme ça. Ce que vous faites, Loys, est formidable, mais à terme, avez-vous des pistes pour passer à l'action (collectivement) ? On ne peut lutter seul contre un système, on peut seulement s’en retirer.

Je n'ai pas lu l'ouvrage mais seulement son compte-rendu dans le "Nouvel Obs" du 08/12/13 : "Des littéraires en entreprise, une hérésie ?"
Il s'agit effectivement de la banque d'épreuves littéraires qui permet aux étudiants de classes préparatoires littéraires d'entrer dans des écoles de commerce, ce qui en soi ne constitue pas une hérésie. L'hérésie, c'est de faire croire qu'ils sont encore des littéraires alors qu'ils ne suivent plus un cursus littéraire, souvent en raison de la désaffection pour les concours de recrutement de l’Éducation nationale. De même seuls deux tiers des normaliens passaient encore l'agrégation en 2010.
Sur la BEL voici ce que dit l'ENS : www.ens.fr/spip.php?rubrique94

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Si les débouchés sont à l'évidence accrus pour les khâgneux, difficile de prétendre que c'est permettre "la création d’une véritable filière littéraire".

Rinette écrit: Je reviens sur le numérique. Je ne sais pas comment continuer encore 30 ans comme ça. Ce que vous faites, Loys, est formidable, mais à terme, avez-vous des pistes pour passer à l'action (collectivement) ? On ne peut lutter seul contre un système, on peut seulement s’en retirer.

D'où ce site et ce forum, sans guère d'illusion à vrai dire.
Je vais me citer :

Pour un activisme du bon sens, en quelque sorte, dans la bonne humeur et avec l'enthousiasme des causes désespérées !

Bonjour Loys,
Un petit post rapide. Pour info :
Deux liens vers tout ce que font de beau mes collègues, soit chercheurs en sciences de l'éducation, soit promoteurs des TICE à l'université :
un site : www.adjectif.net/spip/
une page intranet : cahiers.parisdescartes.fr/byod-avan-la-pedagogie-interactive/
On dirait que ceux qui parlent dans les vidéos manquent eux-mêmes de conviction...
Génial aussi quand il s'agit de faire écrire aux étudiants un article d'encyclopédie (Wikipédia) sur le sujet qu'ils sont en train d'étudier en cours ! Plus besoin d'être un spécialiste reconnu d'une question pour écrire un article d'encyclopédie...

Eh oui, c'est la magie de Wikipédia...
Je connaissais bien adjectif.net mais merci pour l'autre lien. Il y a des fils dédiés à la pédagogie inversée ou au BYOD .