- Messages : 18214
"Mooc : une étape vers la privatisation des cours" (Libération)
- Loys
- Auteur du sujet
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18214
Autre réaction sur le blog de Philippe Silberzahn ("Innovation, entrepreneuriat, surprises stratégiques et ruptures: L'incertitude nous rend libres") : philippesilberzahn.com/2013/12/30/un-col...usse-alerte-de-noel/
Et ici : www.contrepoints.org/2014/01/03/152103-l...tre-les-vilains-mooc
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18214
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18214
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18214
Il est toujours intéressant de savoir de qui on parle : Edunao.com est un site enregistré par Neowebia, une SARL de Cyril Bedel. On comprend son agacement quand est dénoncée la "privatisation des cours".Quelques vérités à rétablir sur les MOOC
Cyril BEDEL fondateur de www.edunao.com 6 janvier 2014 à 17:57
Eh bien non : le terme "open" n'implique pas la gratuité, mais l'ouverture à tous...Libération a publié le 26 décembre 2013 une singulière tribune d’opposants à l’enseignement universitaire sur Internet, les MOOC (en anglais : Massive open online course).
Pour mémoire, un MOOC est cours en ligne ouvert et gratuit...
Le colonialiste Jules Ferry serait heureux d'apprendre que l'enseignement libre et gratuit prend aujourd'hui en France la forme d'un colonialisme commercial des États-Unis....qui permet d’apprendre en ligne, sans discrimination, dans la droite ligne de l’enseignement libre et gratuit défendu par Jules Ferry en France.
Ah... Voilà qui change bien des choses ! Il faudra s'en souvenir.En ce qui concerne l’université, les MOOC sont, à ce stade, une expérimentation...
L'entrée des "entreprises" dans l'enseignement universitaire, c'est effectivement une sympathique "révolution"....qui permet de réunir les savoir-faire des professeurs et des entreprises du numérique, en associant pleinement les étudiants à la démarche, c’est là qu’est la révolution pédagogique.
Combien de propositions en France ?La tribune publiée dans Libération repose sur des informations incomplètes, voire mensongères :
- «Une révolution du système universitaire qui nous semble devoir être publiquement débattue». L’université numérique est publiquement débattue depuis sa création par de nombreux universitaires ; un seul appel à publication récent a suscité 266 propositions d’articles universitaires des Etats-Unis, de Chine, du Canada, de Grande-Bretagne, etc. et la même démarche est engagée en France.
J'ai surtout constaté (et on peut le voir dans cette section du forum) que la tendance est au gobage de moocs.
A la même date, cours mis en ligne par Andrew Ng de Coursera/Stanford. Source : www.laviemoderne.net/veille/les-moocs/11...commercial-americain- «L’apparition des MOOC aux Etats-Unis dans les années 2010 relève de choix économiques de pure rentabilité.» Faux : le 1er cours de référence sous forme de MOOC est celui de Sebastian Thrun à l’automne 2011 ; c’était une pure expérimentation pédagogique pour un cours d’Intelligence artificielle, que ce professeur allemand enseigne régulièrement à l’université Stanford.
Aujourd'hui les moocs à caractère commerciaux dominent le marché et c'est tout ce qui compte.Le cours ayant réuni 160 000 élèves de 190 pays, on peut se demander si c’est vraiment la réponse américaine à un problème américain ; de plus, on aimerait que les cours des grandes écoles françaises fournissent à tous autant d’information académique que celui-ci. Pour la parfaite information des auteurs de la tribune, la création des cours ouverts en ligne (MOOC) est revendiquée par George Siemens en 2008, un professeur de l’université canadienne Athabasca, connue pour son innovation pédagogique.
Je ne suis pas certain que cet argumentaire soit très positif pour la défense des moocs.- «L’objectif affiché était de répondre à la crise des universités privées américaines». Affiché par qui ? Cette affirmation est contredite par les centaines de déclarations publiques de professeurs et d’universités, sur l’expérimentation que représente cette forme d’enseignement en ligne (accessoirement il est prêté à l’article, cité en référence de la tribune de Libération, des propos qui n’y sont pas tenus). Les fondateurs de Coursera sont une Israélienne naturalisée américaine et un Chinois né en Grande Bretagne avant d’étudier en Asie, qui enseignent à Stanford, université privée ; ils sont avant tout des professeurs reconnus de cette université, engagés dans une aventure entrepreneuriale, complètement indépendants des autorités fédérales américaines ;
Corrigeons : l’objectif affiché était de profiter de la crise des universités privées américaines.
"soutenir l'éducation" ? Et le caractère "expérimental" ? En tout cas, si les étudiants n'en profitent pas, Coursera aura au moins profité de cet argent public....en revanche, la Banque Mondiale a investi 5 millions de dollars dans Coursera pour soutenir l’éducation dans les pays émergents.
Mais, instrumentalisés, ils peuvent le devenir. Les universités prennent l'eau mais des millions sont investis dans la plate-forme FUN.Contrairement à ce qu’affirment sans preuve les auteurs de la tribune, les initiatives de MOOC dans le monde, y compris en France, ne sont pas là pour pallier des enjeux de financement de l’enseignement supérieur...
Comme c'est généreux et philanthrope !...mais, très simplement, pour offrir aux professeurs et aux étudiants internautes une nouvelle expérience d’apprentissage.
Pour l'instant car cette certification a vocation à être étendue à tous les cours. Et l'absence de certification n'est pas un argument en faveur de moocs.- «Pour être hébergée sur une plateforme, une université doit payer des droits très élevés (50 000 dollars par cours sur la plateforme Coursera en 2012)». Faux : l’hébergement est gratuit sur Coursera (cf contrat) et sur d’autres plateformes de MOOC. Et les cours de l’ENS sur Coursera cités dans la tribune n’ouvrent pas droit à des certificats payants : il n’y a donc pas de transaction économique.
Les moocs comptent financer l'édition de manuels et des travaux de recherche ? Il s'agit ici de cours et de rien d'autres.On peut se demander à cette occasion pourquoi les auteurs de cette tribune, qui acceptent l’édition universitaire privée de manuels et travaux de recherche, refusent le même modèle pour ces contenus de cours en ligne ?
C'est pourquoi Coursera - sur le modèle du branding - a démarché les écoles et les universités les plus prestigieuses.- «Cela tend à renforcer la concentration des moyens dans les grands pôles universitaires aux dépens des «petits» établissements». Faux : cela permet aux professeurs, quelle que soit leur université, de réunir les élèves que leurs cours intéressent, quels que soient leur origine, leurs moyens, leur niveau, etc.
Que n'est-il sur Coursera !Le 1er MOOC en français est celui d’un enseignant-chercheur de Centrale Lille, sa production a coûté 130 €.
Quelle est la citation totale en ce cas ?- «On peut en outre craindre, comme l’envisage Bill Gates lui-même, un processus de sélection assez brutal». Faux : citation tronquée de Bill Gates...
Encore un argument dont il aurait été intelligent de s'abstenir....qui dit explicitement que le numérique permet en particulier l’interactivité de l’étudiant pour apprendre et l’aide collective, et que sa fondation est la plus large contributrice de MOOC sur diverses plateformes ; il précise enfin que les MOOC débutent et vont sans doute extraordinairement s’améliorer (son intervention à la 40ème minute) ; d’autre part, la Fondation qu’il dirige soutient l’innovation dans l’éducation, y compris numérique, et le travail de recherche de George Siemens cité plus haut.
Une ONG ?- «En réalité, Mooc et enseignements en classe ne sont pas complémentaires.» Faux : les MOOC universitaires évoluent. La Khan Academy est une ONG...
L'association de Salman Khan est surtout la réponse de Microsoft à iTunesU d'Apple.
L'utilisation dans une école n'est pas la même chose que l'utilisation par un élève seul......qui diffuse des cours fondamentaux sur Internet depuis plusieurs années ; le site réunit environ 6 millions d’élèves du primaire au lycée mais, surtout, est utilisé par… 30 000 écoles ! Les élèves ont fait sur son site Internet gratuit 1,6 milliard d’exercices en ligne… Alors, inutiles pour apprendre, les MOOC ?
C'est vrai qu'une tribune non signée est très problématique.En ce qui concerne les signataires de cette tribune, ils paraissent bien mystérieux en dépit de la mission qu’ils déclarent se donner :
D'éviter de privatiser les cours ?- Qui constitue le Collectif anti-MOOC ? Qui le représente ?
- Qui s’exprime pour Ferc-sup CGT, qui ne dit rien des MOOC dans ses publications ?
- Idem pour l’UNEF
- Idem pour Solidaires Etudiants
- Qui sont les auteurs de cette tribune ? Que proposent-ils ?
Et apporter à Edunao.com.En conclusion, au lieu de dérouler leurs banderoles fantaisistes, les auteurs de cette tribune seraient mieux inspirés de chercher à comprendre, sans a priori, ce que le numérique peut apporter aux professeurs et aux étudiants qu’ils prétendent défendre, et dont ils se réclament.
Ou un rétrécissement, c'est selon.Les MOOC (voir par exemple edunao.com) constituent un élargissement inédit des techniques d’apprentissage...
Une fin d'argumentation bien faible et qui plus est contradictoire : les moocs ne constituent donc plus une expérimentation....dont les professionnels de l’éducation et la société civile peuvent se saisir, pour faire évoluer les pratiques actuelles de l’enseignement avec leur époque. Lutter contre les MOOC relève de la même pertinence que de vouloir lutter contre Internet, l’usage de l’e-mail ou des téléphones portables…
Malheureusement - ou heureusement - l'acte de communiquer n'a pas grand chose à voir avec l'acte d'enseigner.
Un atout pour le business de Cyril Bedel à tout le moins.Ils font déjà partie de notre quotidien, il nous appartient d’en faire un outil, et un atout.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.