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"Les Moocs et le métier d'enseignant" (Gilles Dowek)
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Bref un entretien de l'Inria avec un membre de l'Inria !Gilles Dowek est chercheur à Inria dans l'équipe Deducteam et responsable du Mooc Lab. Il est membre du groupe d'experts qui a élaboré le programme de la matière « Informatique et Sciences du Numérique » pour les Terminales S. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation.
Mais le numérique peur rester parfaitement à la marge des métiers, et donc ne pas les transformer dans ce qui fait leur essence. On peut réserver une table par Internet mais la cuisine ne peut pas être numérisée par exemple. On peut parfaitement supposer qu'il en va de même pour l'enseignement.L'informatique transforme tous les métiers : les ouvriers utilisent des machines à commande numérique, les chercheurs des outils de modélisation et de simulation, les comptables des tableurs, les chauffeurs de taxi des GPS et des applications de réservation en ligne. Il n'est donc pas surprenant qu'elle transforme aussi le métier d'enseignant.
Ce n'est un problème que si ces étudiants n'ont pas de professeurs en face d'eux.Depuis le début du XXe siècle, le principal problème auquel les enseignants doivent faire face est celui de l'augmentation massive du nombre d'étudiants : en France, il y avait soixante mille étudiants inscrits à l'Université en 1938, en 2001 ils étaient un million et demi, en 2050 il seront beaucoup plus nombreux encore, surtout si l'on prend en compte le besoin de formation tout au long de la vie.
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Pour Gilles Dowek, c'est la massification, la gestion de flux qui crée le besoin de numériser l'école, et pas le souci d'une amélioration qualitative.
L'afflux des étudiants fait maintenant place à une plus noble "soif de connaissances".Les MOOCs sont un outil, parmi d'autres, pour répondre à cette soif de connaissances de nos contemporains.
Heureusement l'ordinateur permet de personnaliser l'enseignement.Quels sont pour les enseignants les grands enjeux de demain ?
Nous devons comprendre comment enseigner à une population étudiante très diverse : un étudiant africain en formation initiale, un ingénieur européen en reconversion, un jeune américain qui n'a pas les moyens d'aller à l'Université, sont des personnes très différentes.
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Accorder un diplôme par ordinateur interposé risque de poser de petits problèmes...Certains cherchent à obtenir un diplôme, d'autres ne cherchent que des connaissances ponctuelles.
Le online tout seul ne convient pas ?Certains peuvent étudier à plein temps, d'autres ne disposent que de quelques heures par semaine. À certains nous devons proposer des formations entièrement en ligne, à d'autres des formations mixtes qui articulent enseignements en ligne et présentiel.
Cette idée est surtout un principe au fondement de tout cursus.Nous devons sortir de l'idée que étudiants sont des clones qui, grosso modo, ont les mêmes connaissances initiales et partagent les mêmes aspirations.
Mais il est vrai que les moocs s'émancipent de tout cursus pour mieux capter un auditoire par essence volatile.
Mais il n'est jamais trop tôt pour les promouvoir, en revanche.Peut-on faire un premier bilan des changement qu'ont opéré les MOOCs sur le métier d'enseignant ?
Non, c'est beaucoup trop tôt.
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C'est vrai que Wikipédia vaut bien n'importe quelle encyclopédie .En revanche, nous pouvons déjà faire un bilan provisoire de la révolution précédente : celle des encyclopédies en ligne et de la numérisation des manuels. Tout le savoir que nous dispensions aux étudiants est désormais en ligne et les moteurs de recherche permet d'y accéder facilement.
Et même en admettant que ce soit vrai, où serait le changement ? Quelle différence y a-t-il entre un manuel imprimé et un manuel numérisé, si ce n'est à la marge ?
Mais qu'est-ce qui les empêche de s'approprier ce savoir tout seuls, après tout ?Les étudiants ne voient plus désormais leurs professeurs comme des sources de savoirs, mais comme des passeurs qui leur permettent de s'approprier ce savoir. C'est beaucoup plus intéressant et beaucoup plus valorisant.
![:santa: :santa:](/media/kunena/emoticons/icon_santa.gif)
Par ailleurs, si les enseignants sont des "passeurs", comment peut-on promouvoir un système de cours en ligne qui s'en dispense ?
Encore et toujours cette même vision techniciste du savoir comme une fontaine à laquelle il faudrait s'abreuver.
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