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Éric Daspet - "De l’apprentissage et de l’utilisation du numérique" (22/03/2012)
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Il est bon de savoir qu'Éric Daspet se présente comme un "expert sur la performance des sites web" et un "ingénieur web", actuellement "directeur technique à TEA, The e-book alternative". Il est également auteur de plusieurs ouvrages sur le Pph.
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Voilà qui sonne comme un traité tout ce qu'il y a de plus sérieux. On remarque quand même ce paradoxe : le numérique est ensemble outil et objet d'étude !De l’apprentissage et de l’utilisation du numérique
Un faux commentaire ne constitue pas de fausses informations.Franchement je suis plus que mitigé sur l’expérience de ce professeur qui a mis sur Internet de fausses informations pour prouver à ses élèves qu’ils reprenaient n’importe quoi sans analyse critique voire sans comprendre.
Dommage.J’avais fais une première réponse très négative, avec citations commentées, puis je me suis rendu compte que je risquais de passer tout autant à côté du sujet que l’auteur initial.
Ah... C'est encourageant. On retrouve l'éternel argument de la fraude perpétuelle. Qui oublie au passage que "de tout temps" renvoie à une époque où s'appliquait malgré tout le filtre éditorial. Pour le dire autrement, on pouvait recopier sans comprendre puisqu'on pouvait faire confiance à ce qu'on recopiait.Les numérique, le numérique, tu sais ce qu’il te dit le numérique ?
Les élèves ont de tout temps repris des informations ou des analyses toutes faites sans filtre personnel voire sans les comprendre.
Encyclopédies ou fiches de lectures ne sont pas d'une grande aide pour faire un commentaire. A fortiori si le texte est peu connu...Avant on les prenait de la sacro-sainte encyclopédie papier au lieu de wikipedia, des livres en bibliothèques au lieu des sites web, des copains et anciens plutôt que des forums et des sites de partages de dissertation, et on achetait des petits livres « fiche de lecture » à 3€ en librairie au lieu de faire la même chose sur Internet.
Parce que la confiance envers un professeur qui a une compétence reconnue et rien à vendre est plus grande, peut-être ?Si j’osais : même les analyses des professeurs sont reprises telles quelles sans compréhension ni analyse critique.
Donc, si je résume, en fin de scolarité obligatoire, il faut cesser de demander aux élèves de comprendre une analyse de texte : c'est hors de leur portée intellectuelle.
Démocratiser la fraude, donc : curieuse vision de la démocratisation. De même qu'autrefois ceux qui pensaient par eux-mêmes préparaient mieux l'examen, de même aujourd'hui ceux qui utilisent avec discernement Internet préparent mieux l'examen. C'est d'ailleurs ce qu'on peut appeler la nouvelle fracture numérique.Le numérique n’a rien changé de ce côté là, sinon faciliter l’accès et le démocratiser (je me rappelle la différence entre ceux qui ne pouvaient pas acheter ces fameuses fiches de lecture ou des livres références, et les autres).
Il s'agit d'un commentaire de texte, mais passons. Sans doute M. Daspet a-t-il raison, et c'est bien pour cela que les professeurs renouvellent régulièrement leurs cours et leurs sujets. Mais contre Internet, cette précaution est bien vaine.Comme le dit déjà un commentaire, la même expérience aurait été faite en disséminant des fausses informations en bibliothèque et en faisant passer des fausses dissertations aux anciens et copains des autres classes, on aurait obtenu strictement le même résultat sur la génération précédente.
Ah.Accuser le numérique c’est se tromper de combat.
Ce n'est pas ce qui apparaissait quelques ligne plus haut...Changer les attentes de formation
N’oublions pas, ces élèves ne sont pas idiots.
Eh bien la preuve que non...S’ils ont pris l’habitude de copier des analyses toutes faites, c’est parce que c’est ce qui fonctionne.
Ou comment confondre délibérément deux exercices qui n'ont rien à voir, l'oral et l'écrit de français, l'un sur des textes étudiés en classe, l'autre (avec le commentaire) sur un texte non étudié.Pire, c’est souvent ce qu’on leur demande : Combien j’ai vu de camarades en économie apprendre tout par cœur sans rien comprendre, définitions et analyses ? Combien j’ai vu de camarades à l’oral du bac rabâcher et apprendre par cœur l’analyse du cours disant que le héros fait là son parcours initiatique en pensant à sa condition humaine tout en exprimant le passé de l’auteur lors de la guerre et la mort de sa grand mère (et blablabla) ?
Par ailleurs, même à l'oral, je n'ai jamais vu un élève réciter "par cœur" son cours. Restituer plus ou moins correctement l'analyse du professeur, oui. Mais malheureusement ce n'est pas ce qui est attendu à l'examen, puisque les élèves doivent répondre à une question sur le texte.
Eh bien non. On dirait que M. Daspet est resté sur de vieux souvenirs personnels et erronés de cet exercice. Pour le commentaire, on ne voit pas comment ressortir un plan appris en cours sur un texte qu'on ne connaît pas...Ne vous y trompez pas, ce sont ceux qui ont réussi à ressortir parfaitement les plans appris en cours qui s’en sont sortis avec les meilleures notes au lycée et au bac.
Commenter un texte n'a rien à voir avec une recherche d'information.Aujourd’hui l’information est partout.
L'emploi du mot "docte" dénote chez M. Daspet une certaine rancœur personnelle.Nous n’avons plus des bibliothèques sacrées et centralisées, remplies et gérées par des doctes.
Je ne vais pas répéter que M. Daspet n'a rien compris à mon expérience puisqu'il n'a rien compris à l'exercice du commentaire de texte.Cet apprentissage basé sur la retransmission verbatim d’un enseignant n’a plus lieu d’être.
Plutôt que d'apprendre à comprendre un texte. Mais au fait comment analyser et trier si on n'est pas capable de comprendre un texte ?Désormais il faut apprendre à analyser, trier, et savoir réfléchir sur la base de documents et d’informations courantes.
Quel beau paradoxe !Former à l’utilisation du numérique plutôt qu’à s’en défier
Mais il faut l'appliquer ! Les élèves à l'examen n'ont ni Internet, ni livres, ni cours du professeur.Je comprends le professeur qui souhaite les voir réfléchir par eux-même, et donc leur retirer les sources de copie potentielles pour les forcer à faire un travail personnel. Je n’adhère pas du tout à la dernière phrase « on ne profite vraiment du numérique que quand on a formé son esprit sans lui ». On pourrait l’appliquer pour les livres, ou même les cours du professeur.
Cet aveu est magnifique. Peu importe d'avoir raison puisque le numérique aura raison de nous. C'est ce que j'appelle l'impuissance théorisée et intériorisée.En fait peu importe qu’il ait raison ou tort sur ce point : C’est déjà trop tard. Le numérique est là et il ne partira pas.
Cette analyse est décidément merveilleuse par sa candeur et son innocence !Les jeunes utiliseront le web et le numérique. On peut trouver ça bien ou mal, souhaitable ou non, mais c’est une évolution sur laquelle même cet exercice n’aura aucune prise.
Ils baignent dedans, ou se noient, c'est selon.Je n’ai même pas envie de faire un vrai parallèle avec le papier parce que les générations précédentes avaient encore une relation de distance et de respect pour le papier. Ici le numérique ils baignent dedans, c’est leur façon de vivre.
Donc, plutôt que de leur demander de comprendre un texte, il faut que je conduise mes élèves sur les sites de corrigés pour faire le tri des bons et mauvais corrigés. Mais comment faire le tri quand on ne comprend pas le texte ? On n'en sort pas...Plutôt que de chercher à leur dire qu’il ne faut pas l’utiliser parce que les sources ne sont pas fiables et leurs esprits pas assez mûrs, il faudrait plutôt les accompagner pour les aider à faire le tri. Un accompagnement pour exercer une activité critique, pour sélectionner les sources, vérifier les informations… c’est ça qu’il manque. Où est cette formation ?
Livres et télévision, c'est tout à fait sur le même plan, effectivement.Encourager les documents
Ce qui doit être frappant chez les jeunes c’est la croyance des anciennes générations en tout ce qui est dit à la télévision ou écrit dans les livres.
Encore un "doctement". Décidément, ce passé ne passe pas.Ils ont déjà un recul sur tout ça, mais au lieu de les y encourager et de former ce recul, l’école à tendance à leur enseigner à apprendre par cœur, à répéter l’analyse qu’a doctement professé l’enseignant.
Tous, puisque nous attendons autant de commentaires différents qu'il y a d'élèves, pour peu qu'ils soient pertinents et s'appuient sur l'analyse du texte.Oui, certes, tous les professeurs disent vouloir de l’analyse personnelle, mais combien sont prêts à accepter que l’élève ait une opinion différente – et de son niveau de maturité intellectuelle – lors des analyses ?
Je prends beaucoup de précautions oratoires quand je présente mon analyse personnelle aux élèves. Et je suis ouvert à toutes leurs suggestions.Combien autorisent et incitent à l’utilisation de toutes les sources disponibles pour travailler au lieu d’interdire tout document ? Combien sont prêts à dire « non, ce ton ne vient pas de la perte de sa femme qui a effectivement eu lieu l’année précédente, mais c’est vrai que ça aurait pu, en fait ça s’inspire de … » et valoriser positivement la réponse au moment de la correction ?
Si c'était valorisé ? Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire...L’élève qui a recopié en travaux sur table un site internet à partir de son smartphone, s’il n’avait pas eu à se cacher et si c’était valorisé, n’aurait-il pas pu consulter cette source, l’analyser et en tirer quelque chose de valeur ?
Est-ce que ce qu'on recopie a de la valeur ? Oui, visiblement pour M. Daspet.
Ce n'est donc pas de sa valeur à lui qu'il s'agit. Quel sens cela a-t-il d'évaluer le travail de l'élève dans ce cas ?...d’une valeur probablement meilleure que s’il avait réfléchi seul ?
Comprendre un texte littéralement par soi-même, c'est donc avoir des œillères. Et recopier un corrigé qui dit n'importe quoi, qu'est-ce alors ?N’est-ce pas ce qu’on attend de lui dans tout le reste de sa vie ? N’est-ce pas même ainsi qu’on fait progresser la connaissance et le savoir, en réutilisant et en ajoutant plutôt qu’en recréant dans son coin avec des œillères ?
Un décalage avec le Danemark ? mais c'est insupportable ! Qu'on me coupe la tête !Changer les mentalités
L’école a un sacré problème, mais ce n’est ni le numérique ni les élèves. D’autres ont commencé : Le Danemark autorise l’utilisation d’Internet lors d’examens. Où en sommes nous ? La conclusion du professeur ici semble au contraire être de tenir les élèves éloignés le plus longtemps possible du numérique. Il y a comme un décalage…
Pourquoi savoir écrire ? Il suffit de savoir savoir écrire.Il est simplement temps de passer d’une école qui enseigne le savoir à une école qui enseigne le « savoir savoir ».
Mes élèves ont eu tout l'accès qu'ils voulaient à Internet, et c'est vrai que ça a bien fonctionné.Et enseigner cela sans accélérer et propager l’accès à toutes les sources de savoir, bonnes ou mauvaises, ça ne fonctionnera pas.
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Encourager les documents
Ce qui doit être frappant chez les jeunes c’est la croyance des anciennes générations en tout ce qui est dit à la télévision ou écrit dans les livres.
Je sais bien que le principe de l'école est de montrer qu'on pourrait tout redémontrer soi-même, mais on va quand même pas attendre que les élèvent retrouvent la méthode de fabrication de la fonte pour chauffer le lycée...
L’élève qui a recopié en travaux sur table un site internet à partir de son smartphone, s’il n’avait pas eu à se cacher et si c’était valorisé, n’aurait-il pas pu consulter cette source, l’analyser et en tirer quelque chose de valeur ?
Iama french student in an exam (right now) who needs answers -- AMA
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