Les élèves face aux débris de l'autorité

Plus d'informations
25 Mar 2012 20:39 #255 par Steffi
Je n'évoque pas réellement la destruction de la famille, même si effectivement, l'enfant n'est pas systématiquement au rang qu'il doit occuper. Cela dit, c'est mon point de vue!

Je ne commenterais pas le JT... Le plus problématique étant, à mon humble avis, non pas le contenant mais le contenu. Un enfant aura plutôt tendance à garder en mémoire des scènes violentes qu'un discours virulent.
L'enfant sait faire la différence entre le réel et le fictif, oui mais pas toujours. Il ne peut prendre conscience de la portée de certains actes (un vol par exemple). Si il se base sur ce qu'il voit dans les films, il fait une grave erreur!

Des ennuis à la sortie des stades ?! Je doute fortement que ce soit des enfants qui génèrent de telles confrontations. La plupart du temps, il ne fait que reproduire ce qu'il voit!

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
28 Mar 2012 03:36 #318 par mdee
Pardonnez-moi mais votre débat me semble bien confus.
Le respect est un sentiment qu'aucune puissance sur Terre ou dans le Ciel ne peut imposer à quiconque. Comme l'amour.
Seuls les signes extérieurs du respect peuvent être obligatoires: vis à vis de Sarkozy (jusqu'au 7 mai), vis à vis d'un flic ou d'un individu quelconque (Sarkozy après le 7 mai).
Comme l'amour, le respect se nourrit de la réciprocité, réelle ou supposée. Seuls les masochistes respectent ceux qui les maltraitent, mais le masochisme n'est pas encore la norme.
L'autorité se fonde sur ce respect, réel ou contraint: l'autorité d'un savant dont les travaux font autorité repose sur le respect que nous inspire la qualité de son travail; l'autorité du flic repose sur sa capacité de nuisance au cas, improbable, où nous lui manquerions de respect.
Les enfants et les jeunes n'ont pas encore assez ployé l'échine pour pratiquer aisément ce respect automatique qu'on observe chez les vieux salariés. Ils rêvent encore de gens respectables qu'ils pourraient respecter. Et quand ils sont déçus ils le manifestent.
Il y a là une difficulté qu'on peut tenter de résoudre de deux manières très différentes.
Depuis quelques années, on nous fait l'apologie de l'école "à l'ancienne", havre de paix et de savoir par la vertu magique de l'autorité.
La bonne blague !
Outre quelques perles du patrimoine (le film Zéro de Conduite, la chanson Le Lycée Papillon), j'invoquerai ma propre expérience des bordels astronomiques que nous mettions au bon vieux temps du Général de Gaulle dans un excellent lycée parisien. Les élèves d'aujourd'hui en feraient le quart, Luc Chatel rendrait son tablier.
A défaut d'inspirer le respect, on peut être tenté de restaurer au moins l'autorité.
Sur ce point, je partage le point de vue de Steffi: les profs n'ont pas assez de divisions, comme disait Staline, pour mettre un homme derrière chaque élève. La bataille est donc perdue, sauf peut-être dans quelques établissements de haute sécurité où l'on aurait rétabli le bonnet d'âne et les châtiments corporels (faut savoir ce qu'on veut). Mais même dans ce cas, n'oublions pas que dès que le flic a tourné le dos, l'homme, et le Français en particulier, reprend ses mauvaises habitudes.
L'autre façon de prendre les choses serait d'observer mieux cette fameuse "perte" du respect et de l'autorité.
Précisons d'abord qu'elle n'est pas aussi générale qu'on le dit (mais il est plus confortable d'attribuer ses déboires à un mal collectif plutôt qu'à une insuffisance personnelle).
Maintenant, rappelons-nous la règle de réciprocité qui fonde le respect: pour respecter, il faut être respecté.
Les élèves sont-ils respectés et comment ?
La question peut sembler étrange mais il suffit que l'élève se sente respecté par obligation pour qu'il en déduise qu'il détient un pouvoir, comme le flic de tout à l'heure. Ce mécanisme n'a rien d'ésotérique, il fait partie du bagage que nous partageons dès la naissance avec les autres animaux et qui sert à gérer l'agressivité et les rapports hiérarchiques. Dès lors que la bête a senti sa puissance, le rapport de force change et elle montre les crocs (voyez les chiens).
Admettons cependant que tous les profs soient animés d'un respect sincère pour leurs élèves, même les plus minables, et se mettent à transgresser pour eux les dates de vacances, les circulaires absurdes ou les programmes surréalistes.
Sera-ce suffisant ?
Pas sûr. Il y a encore l'Institution.
Imaginez que vous louez pour les vacances un appartement tourné vers la mer. Sur place, vous constatez qu'il est bien tourné vers la mer, seulement entre la mer et vous il y a une usine.
A votre retour, vous allez faire du foin chez le voyagiste !
Imaginez maintenant qu'on vous fait apprendre des choses dont on vous dit partout qu'elle ne servent à rien, surtout pas à trouver du travail, c'est même le journal qui le dit.
Allez-vous faire du foin dans le bureau du proviseur, pardon, du principal ?
Non, ça fait longtemps que vous avez compris que derrière les signes extérieurs du respect, on se moque de vous.
Si vous n'êtes pas disposé à supporter cette arnaque jusqu'à l'âge de seize ans, vous entrerez peut-être en conflit avec l'autorité. Pas grave, vous n'êtes qu'un chiffre dans les statistiques du ministère.
Le secret de l'école "à l'ancienne" c'est qu'elle rendait service à l'écolier: après il y avait le plein emploi.
C'est tout ?
C'est tout.
Bon, j'admets que c'est un peu unilatéral mais, à part le bla-bla sur l'autorité ou les valeurs, vous avez mieux ?

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Plus d'informations
28 Mar 2012 19:12 #329 par Martin
Bonjour à tous,


Ce débat est très confus... parce que le sujet n’est pas clair haha.

Mais on peut en tirer des arguments qui servent toujours le même discours, on est d’accord MDEE.

En revanche, peut-être que ce débat peut être intéressant si on le prend autrement.


QUI ES TU

@STEFFI, ce qui me dérange dans ton propos, est ton manque de recul par rapport à ta profession. Je dis manque de recul parce que tes raisonnements se perdent dans tes sentiments. Ce n’est qu’au 4ème post que tu dis que tu travailles dans un établissement. Donc tu es contact avec qui ? Des étudiants, lycéens, collégiens ? Comme ça on pourra se faire une idée de ce que tu appelles enfant ou « non-adulte ». Tu le dis toi-même « Cela relève, je suppose, du parcours individuel de chacun ». Mais ceux qui sont en contact avec toi ne sont pas adultes. Alors qui sont-ils ? (Rien de mal à vouloir définir un peu plus simplement que relativiser).

J’ai du mal à savoir qui tu es, parce que tu te dis de « moins de 25 ans » mais, tu dis aussi : « nous sommes censés représenter l'autorité ».



RAISONNEMENT DU RESPECT

Toi même tu en fais le raisonnement : ils ne me respectent pas = je ne les respecte pas. Parce que oui, tu ne les respectes pas : « Cette génération trop moderne, manipulatrice, trompeuse voire écœurante même, est aussi bien hautaine qu'inquiétante ». On est bien d’accord ? Sinon, tu t’épargnerais la peine de vouloir nous partager ton opinion, non ?

Mais au final tu ne te sens pas respecté, très bien. Mais alors comment tu en arrives à ce sentiment ?



AUTHORITE DE DROIT

Alors arrive alors la question de comment tu développes cette idée qu’ils devraient te respecter quoique tu fasses. Entre nous tu n’as jamais employé le mot « violence » qui n’arrive qu’au post de FEIST trois fois d’un coup.
Tu poses ton point de vue ensuite sur l’autorité que devrait avoir un enseignant. En fait ce que tu veux c’est tendre de nouveau vers une autorité autoritariste, réaffirmer l’autorité chez l’enseignant, c’est ça ?

Cet « enseignement » autoritariste ne favorise pas le dialogue car elle n’a pas à prouver sa légitimité aux élèves. Seulement, cette autorité dans l’enseignement était adaptée aux enfants des classes sociales culturellement privilégiées, alors qu’aujourd’hui, on peut observer une démocratisation du savoir. Les interlocuteurs ne sont plus les mêmes, il est peut-être temps de s’adapter à eux non ? Et s’adapter sans dialogue possible, c’est quand même difficile.

On n’enseigne plus ni à des classes sociales similaires, ni aux mêmes personnes. D’autant plus que la génération « natives internet » est plutôt très différente de la précédente. Alors dans un monde de plus en plus individualiste, où les gens se sentent de plus en plus différent des uns et des autres, pensez-vous qu’un retour « en arrière » est constructif ? Ce n’est pas une question rhétorique. Si vous avez un autre avis que le mien, je serai heureux de continuer le débat ( :


Je vous souhaite une bonne soirée,

Martin

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Propulsé par Kunena