Noël et les tablettes pour enfant

A lire dans "Le Monde" du 14/12/12 : "Ardoise de Noël" .

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Attention, sur "Les Numériques" ce 22/12/12, cet éditorial qui décoiffe avant Noël : "Pourquoi je n'achèterai pas de tablette tactile pour enfant" .


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Bon, la lecture déçoit vite ensuite, voire consterne...

"Quelle tablette pour enfant me conseillerais-tu ?". Malheureusement, car je me vois dans l'obligation de leur répondre : "Aucune".

Surprise !

Non, aucune tablette du marché se targuant actuellement de contenter les enfants ne devrait atterrir entre les mains d'un bambin. Certes, le prix est attrayant, oscillant entre 80 et 130 euros et la machine est souvent griffée de l'effigie des dernières stars du moment des programmes matinaux (Monster High, au hasard), histoire de susciter l'envie chez le gamin, mais les performances vendues par les produits concernés n'atteindraient les 2 étoiles Les Numériques que dans un jour de grande bonté !

Ah... C'est parce que les tablettes pour enfant sont de sous-tablettes. Un comme si on reprochait à Majorette de vendre des voitures qui ne se conduisent pas. On voit au fond que l'enfant doit être considéré comme un consommateur adulte.

Je note que 80-130€ est considéré comme un prix attrayant pour un jouet. Je dois vivre sur une autre planète.

Concrètement, mettez-vous à la place d'un enfant, qui plus est vivant dans une époque où tout évolue si vite qu'ils vous battent à la Wii et sur World of Warcarft : accepteriez-vous d'utiliser la tablette tactile à écran TN avec 2H30 de batterie et un OS parfois dépassé il y a déjà 10 mois, ultra lente, scintillante que vous vous apprêtez à lui offrir ?

Qu'est-ce que je disais ?

Car c'est ici que le marché se situe. Une véritable insulte technologique à l'enfant quand on sait que pour moins de 200 euros, on trouve des produits de 7 pouces de très bonne qualité, comme les Samsung Galaxy Tab 2 7.0, Amazon Kindle Fire HD, Google Nexus 7 par Asus ou Fnac Kobo Arc.

Une "insulte technologique à l'enfant" ? Voilà un concept à retenir. Donc le bon prix est plutôt de 200€ pour un enfant.

L'argument de l'évolutivité fait doucement rigoler : dans un an, la plupart des tablettes sus-mentionnées seront obsolètes (aux yeux des enfants et du rédacteur de l'article)...

Les contenus "exclusifs pour les enfants" sont également la plupart du temps une vaste blague. Quatre groupes de fichiers en JPEG avec des cours de mathématiques et de français très vagues, des mises à jours de contenus qui n'existent pas, quand l'entrée de gamme compétitive "pour adultes" donne accès à des milliers de contenus éducatifs sur le Play Store d'Android.

Des "contenus éducatifs", c'est effectivement la bonne caution pour acheter une tablette à un enfant.

Au fait, en passant, les tablettes pour enfants ne possèdent pas de Play Store.

Devinez pourquoi...

Notre conseil est donc simple : évitez autant que possible de céder devant ce genre de produits. Bien souvent, les enfants connaissent l'existence des tablettes au contact d'un appareil plutôt bien équipé (au hasard un iPad ou un produit sous Android de bon niveau) et s'attendent forcément à retrouver une machine capable d'aller aussi vite et de lui fournir autant de contenus.

Car un enfant est en droit d'attendre la même chose qu'un adulte.

Il y a même parfois goûté au sein de sa classe, avec le même type d'appareil milieu/haut de gamme.

Heu... Même en Corrèze, le must, ce sont des iPads 1...

Et si dépenser entre 70 et 120 euros de plus pour mettre quelque chose d'acceptable entre les mains de vos chérubins est un effort trop important, offrez-leur plutôt un bon bouquin à la place.

Voilà quelqu'un qui, pour penser qu'un livre pour enfant coûte entre 80 et 130€, n'a pas acheté de livres depuis bien longtemps...

Un an après, voici ce qu'on peut lire sur le site d'un grand distributeur.

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A lire sur "EducaVox" du 25/11/13 : "Tablettes de Noël, enjeux éducatifs ?"

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A lire dans "La Tribune" du 16/12/13 : "Les tablettes pour enfants, numéro un de la hotte du Père Noël".

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A écouter dans "Rue des écoles" sur "France Culture" du 25/12/13 : "De l'éducation sous le sapin, Tablettes de Noël et enjeux éducatifs" .

Puisque c’est Noël nous allons parler de... jouets... Et comme notre préoccupation ici, c’est l’éducation nous consacrons cette émission au ludo- éducatif.
En 2013, un jeu éducatif c’est souvent une tablette et ses applications… un jouet et jeux estampillés pédagogiques mais qu'en est-il vraiment ?
Nos 3 invités vont en débattre :
Dans notre studio, Bruno Devauchelle, Enseignant associé à l'Université de Poitiers sur l'ingéniérie des médias, auteur du livre "Comment le numérique transforme les lieux de savoir" (Editions FYP à Limoges, janvier 2012), à propos des tablettes numériques éducatives pour Noël, et au téléphone, Nathalie Colombier, consultante en édition numérique et pédagogique, responsable de Declickids (Digital Media for Kids), un observatoire de cultures numériques des enfants, elle vient de créer une Librairie numérique jeunesse : "Totam", et enfin notre 3ème invitée : Mathilde Bonte-Joseph, responsable éditoriale de projets numériques chez Nathan Jeunesse (Multimedia).
... et puis, surtout : JOYEUX NOËL A TOUS !!

Et c'est reparti, avec la bénédiction de Serge Tisseron et Yann Leroux : dans "L'Express" du 24/10/14 : "Faut-il offrir une tablette pour enfants à Noël ?"
A noter que la question est très rhétorique : l'article se termine par un guide d'achat...

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Dans "Le Monde" du 23/12/14 : "Pour Noël, les distributeurs parient sur les jouets sous licence et moins sur les tablettes" .
La lecture inattentive de ce papier pourrait laisser croire que les ventes de tablette à Noël est en baisse. En réalité, elle a crû en 2013 moins vite que prévu, et les professionnels s'attendent à une tendance similaire en 2014.

Pour l’instant, l’institut NPD a prévu un budget de Noël pour les jouets en hausse d’environ 2 %, à 119 euros par enfant. Sur les dix premiers mois, le chiffre d’affaires du marché du jouet en France a progressé de 2,7 % par rapport à la même période de 2013. Et il pourrait, selon NPD, finir l’année avec une croissance de 3 %.

Et le chiffre d'affaire du livre ?