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"Les étudiants ne sont pas des mutants !" (LudoMag)
- Loys
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Lorsqu'ils sont en salle informatique, ils sont incapables de savoir si le fichier qu'ils sauvegardent va être enregistrer sur le disque dur de l'ordinateur qu'ils utilisent, sur le serveur du lycée ou même pour certains "sur Internet". Ce qui se passe physiquement pour les données numériques est totalement flou pour eux. Ainsi, lorsque Apple leur vend de la musique, font-ils la différence entre un MP3 téléchargé sur leur disque dur et un MP3 resté sur le iCloud ? J'en doute.
Ils n'ont pas la moindre idée de "comment ça marche". Ils sont juste des utilisateurs naïfs des nouvelles technologies. Dire qu'ils sont des digital natives est aussi stupide que de penser que tous ceux qui conduisent une voiture sont des garagistes surdoués. Devant leurs smartphones, ils sont aussi idiotement épatés qu'un homme de cro-magnon le serait devant un briquet.
Dès qu'il s'agit de faire autre chose que d'écouter de la musique, de jouer ou d'aller sur Google-Twitter-Wikipedia-Facebook, ils sont perdus. Vous n'imaginez pas le temps et les efforts d'explication qu'il me faut déployer pour que tous mes élèves arrivent à s'inscrire sur mon forum pédagogique et se servent de ses fonctionnalités. Et j'ai tout le mal du monde à leur apprendre à programmer des algorithmes (même très simples) sur leur calculatrice dont le langage est tout à fait rudimentaire.
Bref, les étudiants ne sont pas des mutants, et ils sont beaucoup moins doués pour l'informatique (pour la plupart) que la génération née dans les années 70, cette génération qui a connu les premiers PC, qui a appris le Basic et le Turbo Pascal, qui a connu le DOS avant de connaître WIndows, et qui sait donc bien mieux que les prétendus "digital natives" se servir des nouvelles technologies.
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- Loys
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Marc Prensky s'est trompé en voulant définir une nouvelle génération, celle des digital natives. Les digital natives ne sont pas ceux qui sont nés avec le numérique, mais ceux avec qui le numérique est né.
C'est beau ce que je dis.
Tout ceci n'empêche pas qu'il y a régulièrement parmi les élèves des vrais connaisseurs, voire de vrais programmeurs, mais ils sont bien peu représentatifs de leur génération.
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- Loys
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J'applaudis et je ne dis pas autre chose dans "L'acculture en Serres" .Tous ces travaux s’appuient sur une argumentation binaire distinguant les pratiques (naturelles) de ceux nés dans les années 1980 et après, des pratiques adoptées (ou non) par ceux plus âgés qui n’ont pas été exposés aux technologies numériques dès leur naissance.
Les explications données sont convaincantes mais oublient un aspect qui me simple essentiel : l'extraordinaire gain en ergonomie des usages du numérique ces dix dernières années. Tout est simplifié à l'extrême et c'est même le slogan d'une grande marque technologique. Et ce n'est pas valable seulement pour le matériel numérique mais pour l'esprit même du numérique qui porte bien mal son nom désormais puisque même les connaissances en programmation deviennent inutiles pour créer par exemple un site web comme celui-ci.Les étudiants sont-ils techno-compétents parce qu’ils utilisent beaucoup les TIC ?
La réponse est facile, c’est non.
Plusieurs éléments d’explication sont avancés.
C'est le moins qu'on puisse dire !Bien qu’ils tendent (et que nous tendions aussi) à surestimer leurs compétences, cette « présomption de compétences » évoquée par Michel Serres doit être relativisée.
C'est surtout que la "littératie numérique" a un préalable : la "littératie" tout court. On ne peut demander à un élève qui ne sait pas lire convenablement d'avoir une lecture "plus exigeante" parce que sur un écran.De même, la lecture sur écran, plus exigeante car elle oblige à être sélectif, à choisir son chemin via les hypertextes, à exercer son esprit critique, n’est pas innée. La littératie numérique n’est pas un prérequis : c’est un objectif à atteindre.
"cesser de raisonner en termes de déficit" : le sens de cette expression m'échappe.Pour faire évoluer sa pratique pédagogique, il ne s’agit pas de s’interroger sur comment utiliser telle ou telle technologie, il s’agit bien de faire bouger ses représentations : cesser de raisonner en termes de déficit et s’affranchir des discours communs sur la génération internet qui, s’ils peuvent permettre de penser l’avenir (en fait on n’en sait rien), sont inopérants pour nous aider à comprendre et à agir dans le présent.
Confusion classique et grave entre "connaissance" et "savoir" : "Je google donc je sais".Il n’y a pas d’urgence à changer radicalement de pédagogie ; mais l’institution se doit de fournir aux enseignants un cadre structurant propice pour qu’ils renforcent leurs capacités (empowerment) individuellement et collectivement. Et les enseignants se doivent, non pas de transmettre un savoir, car d’un certaine façon, avec l’internet, il est déjà transmis, comme le dit si bien Michel Serres ; il leur revient en revanche de créer les conditions favorables à l’apprentissage et d’orchestrer ces opportunités.
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Et leur statut de "geek" les met bien souvent en marge de la classe. Ils se regroupent, à deux ou trois, toujours des garçons, portant lunettes et acné juvénile, et le moins qu'on puisse dire est qu'ils n'ont pas beaucoup d'amis sur Facebook (je caricature à dessein). En bref, non seulement ils ne sont pas représentatifs de leur génération, mais leur génération les rejette.Loys écrit: Tout ceci n'empêche pas qu'il y a régulièrement parmi les élèves des vrais connaisseurs, voire de vrais programmeurs, mais ils sont bien peu représentatifs de leur génération.
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