- Messages : 733
Coaching parental
- archeboc
- Auteur du sujet
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Messages : 18192
Il faut leur apprendre l'au-to-ré-gul-la-tion.Chacun commence par décrire sa situation les enfants dont il est question sont tous âgés de 13 à 15 ans. Les deux fils de Sophie (les prénoms ont été modifiés) « ne respectent pas les horaires, ne mangent pas avec nous, sont tout le temps sur l'ordinateur ». Anne vient d'interdire son fils d'ordinateur dans l'espoir de sauvegarder sa scolarité. « Tous les jours, il me le demande », confie-t-elle d'une voix lasse.
Ce qui serait intéressant, ce serait de savoir depuis quel âge et dans quelles conditions le fils d'Anne a accès à un ordinateur.
Que ces parents se rassurent : l'Académie des sciences met seulement en garde contre les "usages nocturnes excessifs" (sic).Les difficultés pour communiquer avec leurs enfants se retrouvent vite au centre de la conversation. Ainsi que l'ordinateur, grand sujet de crispation. Face à cet ogre, ils ne savent comment lutter. Certains se sont rendu compte que les écrans étaient rallumés la nuit.
La meilleure façon de lutter contre cet "ogre", c'est encore de ne pas le faire entrer dans la maison, ou avec des règles claires et respectées et surtout pas dans la chambre de l'enfant.
Quel sagacité de ces enfants qui savent exactement ce qu'il faut dire.Alors ils endiguent comme ils peuvent. « Le soir, je dis à ma fille : rends-moi tes armes !, sourit Henri. Tout est confisqué. » Mais ils culpabilisent. « Mon fils m'a dit : Maman, tu m'enlèves ma vie !, raconte Anne.
Bon, et puis la nuit, la "vie" est suspendue par le sommeil en principe.
Comment est-il possible de perdre à ce point les repères les plus simples de l'éducation ?C'est vrai que je ne me rends pas compte de ce qu'est sa vie. Je ne sais plus juger de ce qui est bien pour lui. »
Si "tout leur univers [est] dans ces petites boîtes", c'est que leur univers est très réduit.Ils ont « tout leur univers dans ces petites boîtes », relève Claire. « Nous n'avons pas connu ça, relève Katie. Donc c'est difficile de se repérer sur ce qu'on n'a pas vécu. »
Relativisme, même s'il y a du vrai. Car le problème s'étend aujourd'hui à la nuit, par exemple.De temps à autre, la psychologue intervient et rassure. Les adolescents sont des « handicapés du verbe, commence par expliquer Nathalie Isoré, psychologue, responsable du café de l'Ecole des parents. Constitutivement, ils ont besoin d'être centrés sur eux-mêmes et en opposition par rapport à leurs parents. C'est un passage obligé pour devenir grand. Aujourd'hui, ils s'enfuient dans les jeux vidéo, les générations précédentes le faisaient aussi, mais ailleurs. »
Difficile de revenir dessus ensuite.« J'AI PEUR D'ÊTRE CASTRATRICE »
Dans le groupe, les méthodes éducatives sont diamétralement opposées : règles strictes pour les uns, laxisme avoué pour les autres. « J'ai eu des parents très autoritaires, dit Claire. A mes enfants, je donne tout, tout de suite. »
Les enfants utilisent quand même des écrans dans leur chambre la nuit ?De son côté, Katie a eu une éducation « post-68 » qu'elle a reproduite : « Je n'ai aucune autorité. Mon ex-mari est aussi dans une permissivité totale. Mon nouveau compagnon est le seul qui cadre mon fils. » Résultat, la tension monte et la vie commune du couple est remise en cause.
La vie n'est pas plus simple pour les parents autoritaires. Ils n'obtiennent pas de meilleurs résultats...
Il faut dire que ce terme est très culpabilisant....et vivent mal leur rôle de censeur.
C'est sans doute vrai mais reculer le moment du non c'est s'exposer à des épreuves plus grandes encore.« J'ai peur d'être castratrice », dit Anne, qui veut être « autoritaire pour deux » car elle élève seule ses enfants. « J'ai l'impression de ne pas lui laisser d'espace pour grandir, regrette Thérèse. Et quand je m'énerve, je peux avoir un discours dévalorisant. »
Ils se retrouvent sur un point : dire non est une épreuve. « Il faut avoir la force, prendre le temps », résume Anne. « On ne refuse pas certaines choses pour avoir la paix, renchérit Katie. On a des vies actives de plus en plus denses, on est exténué. Leur mettre des barrières, ça fait du travail en plus. »
Est-ce que l'absence d'écran dans la chambre est une "règle excessive" ?La famille élargie ne prend pas le relais. « Les familles sont recomposées, éclatées, observe Katie. Dans les grandes villes, on se retrouve souvent très seul. »
PAS DE SOLUTIONS CLÉS EN MAIN
Tous se remettent en question. « Pourquoi êtes-vous convaincus de mal faire ?, lance Nathalie Isoré. Pensez à tout ce que vous leur avez apporté ! » Sur un papier, elle dessine un schéma avec en abscisse « l'écoute » et en ordonnée « l'autorité ». « Il y a toute une gamme de postures entre l'empathie excessive et la règle excessive, explique-t-elle. L'idéal est de trouver un équilibre. » Pas de solutions clés en main, donc, mais des outils pour réfléchir.
Dans la société actuelle, les parents débordés ne sont pas seuls, effectivement. Ceux-là au moins s'interrogent, mais sans doute un peu tard.« Les parents sont en recherche de conseils tout faits, explique Tiphanie Héliard, une autre psychologue de l'Ecole des parents. Nous cherchons des solutions qui s'appuient sur leurs compétences. » A la sortie, les parents n'ont pas trouvé la martingale, mais sont ragaillardis. « Ça aide à avancer », dit Anne. « C'est intéressant d'écouter les autres, témoigne Henri. Et ça fait du bien de voir qu'on n'est pas seul. »
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Messages : 18192
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Messages : 18192
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.