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Eloge de la démotivation
- Eniotna
- Auteur du sujet
J'ai fait une classe prépa et il m'est arrivé de rater une colle. De mémoire, c'était involontaire et je m'en suis excusé. Par contre, quand j'ai séché un DS, c'est bien au cinéma que j'étais. Je ne viens pas ici pour fanfaronner, mais juste pour témoigner d'une chose : ce n'ai pas le fait d'avoir rempli un dossier administratif pour intégrer un cursus encensé par tous les conseillers d'orientation qui a fait de moi un garçon investi dans les études et motivé au travail. Ca, je ne pense pas que la prof de "culture générale" qui m'a refusé une colle après que j’aie séché un peu trop souvent ses cours (les lundis matins, la pauvre) ne l’ait vraiment pas compris. Bon OK, j’arrête de fanfaronner.
Je veux en venir au fait que choisir la meilleure formation disponible n’implique ni la sensation de prendre la place à quelqu'un d’autre ni de vouloir gâcher sa vie en travaillant tout le temps.
D'une part, je pense que la qualité de l'enseignement proposé en prépa devrait profiter à tous les étudiants. Je ne me sens pas débiteur envers la société, j'ai simplement profité de ce dont tout le monde devrait profiter.
D'autre part, j'ai tiré parti des enseignements qui m'intéressaient et j'en suis reconnaissant. Mais par anti-productivisme, je suis contre l'idée d'exploiter le maximum du potentiel de toute chose et de tout être. Je n'ai jamais été motivé par une place dans l’école la plus prestigieuse possible (prestigieuse auprès de qui ? les meilleurs sont chez Goldman Sachs), ni par la réussite de la carrière la plus rémunératrice. J'ai bien essayé de faire un travail à hauteur de mon diplôme (pourtant pas exceptionnel), mais on m’a demandé des efforts quantitativement démesurés. Ils ont essayé d’exploiter au mieux leurs "ressources humaines", je me suis barré.
Là, en perdant 40 % de mon salaire, je viens de passer au public, parce que j’ai bon espoir de pouvoir y obtenir un temps partiel. Le projet est de ne surtout pas perdre ma vie à conquérir une place dans la société de consommation. Ce job est un simple gagne pain parce que les postes les plus stimulants intellectuellement sont réservés aux workoholics.
J’espère avoir trouvé ma place, mais, en ce premier jour, j’ai occupé le bureau d’un agent arrêté pour dépression. Sur son bureau, il y avait un tract « Vous en avez assez d’être broyés par les réformes !!! Votez […] ! ». Réformes probablement conçues par des ex-camarades de prépa devenus dociles soldats d’un système qui marche sur la tête.
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Et puis c'est bien de se ménager, mais en l'occurrence c'est bien aussi de respecter autrui, vous ne croyez pas ?
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Je suis étonné par cet article que vous avez écrit.
J'ai passé 2 ans en prépa, et bien que ayant été assez loin de "l'investissement maximal", voir même de "l'investissement important" que vous mentionnez, il ne me serait jamais venu à l'idée (ni à personne dans ma classe) de sécher volontairement une Colle ou un DS ou de ne pas rendre un DM.
Certes je n'étais pas en lettres, je faisais des maths et je ne connais rien aux khâgnes, mais à mon avis ca ne change rien du tout.
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Ne pas vouloir exploiter entièrement tes ressources humaines, c'est ton droit : je suis moi-même partisan du moindre effort et je me complais dans de bons résultats alors qu'avec une once de travail en plus, je pourrais m'élever aisément. Je me dis sans cesse qu'ils sont tous fous, à vouloir décrocher le quart du tiers de point qui va leur permettre de battre leur rival en classe, de construire un dossier solide et un avenir tout aussi solide.
MAIS ce n'est pas pour autant que je peux me permettre de faire perdre son temps à un professeur, ne pas faire mon travail n'engage que moi. Si je ne veux pas travailler en prépa, j'assumerais alors ma fainéantise et je parlerai ouvertement aux professeurs.
Ce qu'on demande aux élèves dans de telles études supérieures, ce n'est pas simplement un grand investissement (qu'ils sont normalement préparés à fournir psychologiquement dès la fin du lycée), mais un certain respect qui est valable à tous les niveaux de la société, que celle ci soit de consommation ou que sais-je . Nous restons en société, nous sommes civilisés. Sinon le professeur qui est là pour gentiment t'enseigner pourrait, sur les mêmes théories d'investissement minimal que les tiennes, se ramener sans avoir fait son cours ou bien même te planter à un examen pourtant fixé .
C'est bien pour ça que je n'irais jamais en prépa.
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Winnie écrit: Ce qu'on demande aux élèves dans de telles études supérieures, ce n'est pas simplement un grand investissement (qu'ils sont normalement préparés à fournir psychologiquement dès la fin du lycée), mais un certain respect qui est valable à tous les niveaux de la société, que celle ci soit de consommation ou que sais-je . Nous restons en société, nous sommes civilisés. Sinon le professeur qui est là pour gentiment t'enseigner pourrait, sur les mêmes théories d'investissement minimal que les tiennes, se ramener sans avoir fait son cours ou bien même te planter à un examen pourtant fixé .
C'est bien pour ça que je n'irais jamais en prépa.
J'ai toujours eu un grand respect pour l'humain et qui que ce soit, que ce soit un alcoolique ou un grand travailleur, j'ai toujours été gentil ce qu'on nous apprend a tous. Et au final arrivé dans le monde actif qu'est qu'on a a faire ? sortir les crocs pour pouvoir sortir la tête de l'eau, ne pas respecter tes semblables pour être mieux qu'eux et avoir leur place...
Le respect n'a plus sa place dans ce monde ce n'est pas que dans une salle de classe qu'il a perdu de sa valeur. de nos jours on a beau apporté 75 CV a 75 entreprise différentes elles auront toutes ce genre de respect :" merci on vous rappellera " hop poubelle et plus jamais aucune réponse.
il ne faut pas s'inquiéter que nos enfants perdent leurs valeurs, nous n'avons pas sur les garder intactes de toute façon nous non plus.
Nos leçon de morale ne servent a rien a des enfants qui ont vu et cerné le délire humanitaire dans lequel nous sommes.
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