"L'école peut proposer d'autres modèles de réussite" (RSLN)

A lire sur "RSLN" cet article de Bruno Devauchelle : "L'école peut proposer d'autres modèles de réussite" (6/11/12)


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L'école peut proposer d'autres modèles de réussite

L'injonction d'innovation en éducation est un phénomène récurrent.

Quand je crée un nouveau commentaire de texte, que j'explore pour mes élèves la langue d'un auteur et le génie d'un texte, j'innove, n'en déplaise à ceux qui se contentent de tweeter pour innover .

Et pourtant il s'agit d'un paradoxe dans un système éducatif centralisé. Si par le passé des innovateurs ont du quitter le système pour continuer d'innover, l'éducation nationale a depuis changé son discours allant même jusqu'à instaurer une dynamique officielle, reprenant même celle lancée par les enseignants eux-mêmes au forum des enseignants innovants.

"Lancée par les enseignants eux-mêmes"... enfin ceux du Café Pédagogique, dont Bruno Devauchelle est président. Voir "D'où vient l'innovant" .

Si pour les enseignants cet appel à l'innovation s'est progressivement institué, il ne s'est traduit, pour les élèves, qu'aux marges de leur activité au quotidien (engagement et initiative dans la note de vie scolaire).

La "note de vie scolaire", cette honteuse fumisterie, c'est de l'innovation ? Et ce n'est qu'"aux marges" ? Eh bien le pire nous attend, on dirait.

Le métier d'élève reste très traditionnel : réussite individuelle, examens et évaluations rythmées par des conseils de classe, vie quotidienne découpée en tranches disciplinaires, etc...

Or tout ce qui est traditionnel est mauvais.

Quant au numérique, il n'a été la source de changements qu'en bordure de l'institution, parfois en lien avec des modes technologiques passagères.

Avec le soutien du Café Pédagogique...

C'est en dehors de l'école que les jeunes ont « inventé » ce qui sera la dynamique de demain...

Ah... Ce sont les jeunes qui ont inventé les réseaux commersociaux ? Et quelle sera cette dynamique, concrètement ?

...car ils savent qu'il n'y a presque plus d'espaces pour cela dans l'école d'aujourd'hui, école de la seule performance scolaire.

Pour cela, c'est-à-dire ? Répétons-nous : quelle sera cette dynamique, concrètement ?

Jadis certaines congrégations religieuses permettaient, dans l'établissement, de développer des activité innovantes.

Parce que le temps scolaire et la conception éducative le permettaient, l'initiative était encouragée et l'innovation possible...

Bizarre pour des écoles de la "tradition"...

D'un échec scolaire à une réussite éducative, il n'y a qu'un pas à faire...

Ah c'est donc si simple. Nous voilà rassurés !

... à condition de ne pas limiter la réussite scolaire à la réussite aux évaluations scolaires....

Ah oui, car effectivement les évaluations scolaires risquent de ne pas rendre raison aux innovations innovantes. M. Devauchelle prend les devants : il ne faut pas attendre de progrès scolaires des nouvelles technologies. Cette phrase est merveilleuse et résume à elle seule l'essence du numérisme !

Le numérique, on ne sait pas ce qu'il faut en attendre mais on sait ce qu'il ne faut pas en attendre.