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"Le malheur français, c’est quelque chose qu’on emporte avec soi" (Rue89)
- Loys
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Des extraits concernant l'école.
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Mais ça n'empêche visiblement Mme Senik, économiste de son métier, d'en parler.Quel rôle joue l’école dans la fabrication de la mélancolie française ?
Avec les données dont je dispose aujourd’hui, je n’ai pas pu identifier les facteurs qui façonnent cette mentalité. On manque de données sur le bien-être des enfants.
Pour mémoire, l'OCDE nous fournit des données catégoriques.
Toujours cette même confusion entre égalité des chances à l'entrée ou à la sortie du système scolaire. Comment pourrait-il y avoir égalité des chances à l'issue de la scolarité ? Quel pays du type soviétique propose une telle égalité ?Je partage les conclusions des frères d’Iribarne, qui ont écrit qu’il y avait une contradiction dans le système français entre élitisme et égalitarisme. On dit à tout le monde : il y a égalité des chances. Mais on a un système super élitiste et unidimensionnel.
Claudia Senik a raison sur un point : "On dit à tout le monde : il y a égalité des chances." Le classement des lycées participe de cette fiction .
On ne le demande pas : ils désirent l'être... Qui achète les journaux avec les classements de lycées ? qui veut connaître les notes de ses enfants sur l'ENT du collège ou du lycée ? qui se moque des disciplines autres que français, mathématiques, histoire-géographie ? L'emploi du "on" est ici pervers en ce qu'il se fait accusateur envers une institution qui fait ce qu'elle peut avec ce qu'elle a.On demande aux gens d’appartenir aux 5% des meilleurs (mais par définition, tout le monde ne peut pas y être), on les classe, et on considère que seuls le français, les maths et l’histoire comptent....
Ah... la conduite de projet, encore une néo-pédagogie. Les classements devraient davantage inclure ces disciplines ? N'est-ce pas contradictoire ?... On se fiche complètement qu’ils excellent en sport, en peinture, en musique, en conduite de projets...
Quelle étrange idée, de la part de Mme Senik : on serait "au top" en fonction de sa seule vie scolaire ? La vie s'arrête avec l'école ?Il y a donc très peu de gens qui ont l’impression d’être vraiment au top. Ils se voient comme étant en échec ou moyens.
S'ils y sont, ça s'appelle la lucidité.A force d’être éduqués avec cette échelle de 0 à 20, beaucoup finissent par se voir au milieu de l’échelle.
Oh la belle affirmation issue d'on ne sait où.L’école française a plein d’avantages, elle produit des gens très bien formés, mais ce n’est pas l’école du bonheur.
Quel beau modèle de péda-démagogie : c'est tellement mieux d'entretenir les enfants dans l'illusion narcissique, celle de leur indéniable talent. Valable à partir de l'âge de un an.On connaît un autre extrême : une école où l’on dit sans arrêt aux enfants « c’est bien », « c’est merveilleux », « c’est formidable », « tu es vraiment génial », « great », « wonderful », « gorgeous »...
Encore un leitmotiv des néo-pédagogues. C'est vrai qu'une confiance en soi et une estime de soi fondées sur un mensonge, c'est une démarche éducative salutaire.Et ça produit quoi ?
Ça produit de l’estime de soi et de la confiance en soi.
Pour notre économiste auto-proclamée spécialiste du bonheur, qui serait avisée de relire certains philosophes.Précisément la base du bonheur.
Le courage ou la témérité.D’un point de vue rationnel, c’est intéressant de former des citoyens qui ont le courage d’affronter le monde, de prendre des risques, de se lancer en se disant qu’ils vont y arriver.
En leurrant les enfants, on les fait donc adhérer "au monde tel qu'il est".Une des sources importantes du bonheur, c’est l’anticipation, la capacité à se projeter dans le futur, les projets... Il y a une dimension individuelle, mais aussi une dimension collective. S’inscrire dans l’avenir, cela suppose que l’on adhère au monde tel qu’il est.
C'est très convaincant.Si on est dans un pays qu’on ne se représente pas comme étant très dynamique, on n’a pas l’impression de faire partie d’un projet collectif très identifiant. Et cela déteint sur la perception que l’on a de soi-même.
Il suffit pourtant d'admettre que l'anglais est la seule langue valable pour communiquer dans le monde et s'inscrire avec joie dans un avenir anglophone.J’ai reçu de nombreux messages de lecteurs de mes travaux qui me disent que le malheur français vient du fait que l’anglais se soit imposé comme langue de communication, qu’on a laissé tomber la francophonie... Il me semble que c’est assez significatif.
Eh bien : un idéal, n'est-ce pas " la capacité à se projeter dans le futur, les projets" ? S'il faut accepter le monde tel qu'il est, où est l'idéal ?Est-ce que les Français se complaisent dans ce malheur ?
Je pense qu’ils sont attachés à un idéal qui ne correspond pas au monde tel qu’il est.
Aujourd'hui c'est Twitter qui fait la loi en France : contact the fact !En termes un peu psychanalytiques, il y a un bénéfice à cela. On se berce de l’idée qu’on est le pays de l’universalisme, des Lumières, de la Révolution, un grand pays. Ça nous fait du bien, mais après on le paye, on en souffre, parce que ça ne correspond plus à ce qu’est la France aujourd’hui.
Il suffit de le dire...Si vos hypothèses sont validées par la communauté scientifique-...
Des langues... ou de l'anglais ?...quelles conclusions devraient en tirer les pouvoirs publics ?
Bouleverser l’enseignement des langues.
Ah bon ? Il participe de quoi ?L’enseignement des langues à l’école aujourd’hui ne participe pas d’un grand enthousiasme pour le monde tel qu’il est.
Et au Royaume-Uni, où l'enseignement des langues est catastrophique, il en participe ?
Voilà la cause du "malheur" des Français et du "bonheur" des Anglais.On vit dans un monde globalisé, mais les Français, à 18 ans, ne maîtrisent pas l’outil de communication de ce monde : l’anglais. C’est un vrai handicap.
Curieux aussi de célébrer la compétition de ce "monde globalisée" quand on appelle à renoncer à la notation.
Pour être citoyen du monde, il faut parler anglais. Qu'on se le dise.Cela nous empêche de nous sentir autant citoyens du monde qu’on le devrait.
C'est vrai, quoi, à quoi ça sert le français...Du point de vue des anticipations dans le futur, ce n’est pas une bonne chose. On devrait passer beaucoup plus de temps, à l’école, à faire autre chose que des maths et du français.
L’anglais, l'anglais et l'anglais.Développer d’autres dimensions de la vie.
Être heureux et au sommet, c'est réservé à une femme élite comme Claudia Senik.Ceci dit, j’ai adoré l’école, je suis un pur produit de l’école française, j’étais super compétitive, j’adore être au sommet, mais ce n’est pas généralisable.
Laissez les pauvres s'ébrouer dans la cour et leurrez-les sur leur niveau.On ne peut pas exiger de tout le monde de se concentrer, de rester toute la journée assis sur une chaise quand on est un enfant !
Attention "l'impression" seulement.Donner l’impression aux gens...
Ceux qui n'ont pas réussi comme Claudia Senik peuvent réussir autrement !...dès le début de leur vie, que la réussite est multidimensionnelle...
Et le monde sera plus beau. Claudia Senik est prête à échanger sa place ?...qu’il y a différentes manières de réussir et qu’elles sont toutes aussi légitimes les unes que les autres serait un grand progrès.
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Euh... les "valoriser" ou les faire naître et les mettre en œuvre ?C'est une interprétation possible. L'école est censée valoriser les compétences les plus diverses : le raisonnement logique, la créativité, la capacité à entreprendre, à travailler en équipe...
On se demande bien comment avec 76,7% d'une génération au Bac en 2012. En Finlande, pays merveilleux de la réussite éducative, la sélection est autrement plus drastique, dès l'entrée au lycée et ensuite à l'université...Or, l'école française sélectionne sur un nombre très restreint de qualités - en gros, le français et les mathématiques. Elle sélectionne par l'échec une élite trop étroite.
Alors que quand on a des notes qu'on ne mérite pas, l'estime de soi est nettement renforcée !Et son système de notation est probablement plus sévère que chez nos voisins. Les petits Français devenus adultes n'ont guère développé l'estime d'eux-mêmes s'ils ont plafonné à 10 ou 12 durant toute leur scolarité...
Quelle pensée profonde !Quand un enfant échoue à une dictée, il ne faudrait pas se contenter de le sanctionner, mais lui faire refaire l'exercice. Pour qu'il perçoive qu'il peut progresser.
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