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""L'intérêt des parents s'oppose-t-il à celui de l'école ?" (France Culture)
- Loys
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Avec François Dubet, Jean-Jacques Hazan, Président de la FCPE et Emmanuel Protin, enseignant syndiqué au SNALC.
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François Dubet écrit: Moi je veux bien admettre, reconnaître votre description, de la vie scolaire, des désordres, de violence latente et réelle etc. Rappelons quand même que la plupart des enseignants ne se font ni insulter ni casser la figure. Mais que si ce problème existe, il appelle une formidable transformation de l'école. Vous ne pouvez pas gérer un problème du type dégoût scolaire, refus de l'école dans une grande partie des élèves simplement, uniquement par de la discipline.
1) Notez les éléments de relativisation ("je veux bien admettre", "la violence latente", "si ce problème existe", "quand même la plupart des enseignants"). Les incivilités les plus graves concernent en effet d'abord les établissement les plus défavorisés mais précisément ce sont ceux où enseigner est le plus difficile et qui sont le plus évités par les parents. Nous sommes bien au cœur du problème.
2) Un acte de violence comme lancer une table sur un enseignant, dans l'esprit de François Dubet, exprime un "dégoût scolaire, refus de l'école" qui doit interpeler l'école plus que l'élève.
Une façon de justifier qu'un conseil de discipline ait été refusé pour cet élève.
3) Le plus grave : "Vous ne pouvez pas gérer un problème [...] uniquement par de la discipline". C'est peut-être vrai mais le problème, c'est qu'en l'occurrence aucune discipline n'est appliquée.
Jean-Jacques Hazan nous présente à nouveau les solutions de la FCPE : "co-éducation", pas de devoirs à la maison, dernier mot au parents pour le choix d'orientation, pas de redoublement etc.
Si la co-éducation consiste à ce que les enseignants éduquent à l'école et les parents à la maison, pourquoi pas. Malheureusement 1. enseigner, c'est bien plus qu'éduquer. 2. On observe que l'éducation à la maison n'est pas toujours au rendez-vous. 3. Malheureusement on n'observe pragmatiquement que dans les réunions de troisième des collèges défavorisés il n'y a souvent que quelques parents présents et éventuellement désireux de "co-éduquer". M. Hazan n'aurait-il pas connaissances de certaines réalités sociales ?Jean-Jacques Hazan écrit: La co-éducation, c'est mettre les adultes autour d'un enfant pour chercher à, développer son éducation et à le faire réussir.
Maintenant on peut aller plus loin : si la "co-éducation", c'est un droit de regard des parents sur l'école, alors il faut parallèlement un droit de regard de l'école sur la maison.
Et au fait, drôle de "co-éducation" quand la décision d'orientation est prise seulement par les parents ou quand les parents ne veulent plus s'assurer que leurs enfants fassent leurs devoirs. La "co-éducation", c'est seulement dans un sens, en fait.
Cette petite mesquinerie trahit François Dubet de manière amusante : serait-il lui-même victime de cette nostalgie de l'âge d'or qu'il fustige habituellement chez les autres ?François Dubet écrit: Ce n'est certainement pas un retour aux temps anciens qui permettrait de régler le problème. D'ailleurs il supposerait que les enseignants aient des vertus dont ils ne semblent plus être toujours porteurs.
Vers 24' le ton monte entre Jean-Jacques Hazan et Emmanuel Protin.
Jean-Jacques Hazan dénonce une école inégalitaire, avec 150.000 élèves sortant du système scolaire sans diplôme chaque année. Approximation : il s'agit de 120.000 élèves.
M. Dubet pense que le sentiment d'engagement vis à vis des parents est supérieur dans le privé, dénonçant ensuite le turn-over de 50-60% dans certains établissements publics.
Mais bizarrement il ne fait pas le lien avec les incivilités dont il était question au début de l'émission.
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0- Emmanuel Protin n'est pas seulement "syndiqué au SNALC" : il me semble qu'il en est un des dirigeants.
1- il a été mentionné au cours de l’émission que cet enseignant syndicaliste était en poste à Fontainebleau. Cela a été utilisé contre lui (sous-entendu : vous n'êtes pas le plus à plaindre). Mais un syndicaliste n'est pas là pour parler de lui : il parle de la profession. Par exemple, personne n'a pensé à demander à Mr Hazan, l'autre syndicaliste, où il avait scolarisé sa progéniture.
2- On ne peut pas être bon tout le temps, et Protin a eu un mot malheureux mettant en doute la validité des enquêtes sur l’iniquité de l'école publique française. C'était d'autant plus maladroit que cette iniquité est récente, ou du moins que les enquête montrent qu'elle s'est considérablement aggravée depuis dix ou vingt ans. Ce qui ne pouvait que servir son discours.
3- A plusieurs reprises, Dubet est parti dans des généralités fumeuses : il aurait mérité de s'entendre demander des exemples précis.
4- idem sur la coéducation : "mettre les adultes autour d'un enfant", pourquoi pas, mais dans la pratique, on fait comment ? c'est aux enseignants de se débrouiller ?
5- enfin, lorsqu'il entend "mettre les adultes autour d'un enfant", l'enseignant devrait automatiquement signaler aux auditeurs de combien d'enfants il est chargé, faire la division par 50 heures : cela fait maximum quarante minutes par enfant sur la semaine. Tout de suite, cela montre l'absurdité du discours.
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