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"Qui a intérêt au maintien en l'état d'un système éducatif qui dysfonctionne ?" (France Culture)
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Une sympathique chronique anti-enseignants !
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On dirait une thèse complotiste.Qui a intérêt au maintien en l'état d'un système éducatif qui dysfonctionne ?
La notion de "productivité" concernant l'éducation nationale nb'est peut-être pas la plus appropriée. S'il s'agit d'efficacité, il suffit de faire un travail journalistique avec les chiffres fournis par l'OCDE : le système éducatif français fait partie des cinq pays les plus efficaces de l'OCDE. Source : www.laviemoderne.net/detox/54-combien-coute-un-point-pisaQuand la productivité d’une institution décroît...
parce que les nouveaux rythmes scolaires vont "améliorer les performances" ?...et que la moindre tentative de la réformer pour en améliorer les performances provoque d’immédiates levées de bouclier, on est amené à se poser des questions.
Les diplômés, de plus en plus nombreux, ne trouvent pas de travail, mais ça, Brice Couturier n'en parle pas. Et il existe un marché du travail pas du tout exigeant, au contraire.Qui veille au maintien en l’état d’un système éducatif qui rejette 120 000 jeunes chaque année, les livrant à un marché du travail de plus en plus exigeant en matière de formation ?
Noter le mot "rejette" qui rend le système éducatif seul responsable du décrochage des élèves.
Mais comme ne le mesure pas le Bac et la progression vertigineuse du nombre de bacheliers, dont Brice Couturier ne parle pourtant pas. Pour Pisa, une baisse certes, mais de 1,5% en neuf ans. Il est vrai qu'on peut s'attendre à pire avec les chiffres de 2012.Qui a intérêt à la continuation d’un système d’enseignement dont le niveau baisse, comme le mesure avec régularité le classement Pisa ?
Pas besoin d'évaluation internationale pour constater ce problème, à vrai dire : www.laviemoderne.net/mirabilia/10-copies-non-conformesLe pourcentage d’élèves de 15 ans qui ne « maîtrisent pas la compétence de l’écrit » est passée de 15 à 19 % entre 2000 et 2009.
Ça ne peut évidemment pas être lié aux nouvelles pédagogies appliquées depuis les années 1990.
Non, le paradoxe avec la réussite pour tous affichée en France.En mathématiques, où nos élèves avaient coutume de briller, au XX° siècle, nous avons dégringolé à la 22° place sur 65. Ceux qui nient l’évidence rappelée par Antoine Prost dans une tribune publiée par Le Monde, « le niveau scolaire baisse, cette fois, c’est vrai », contestent la validité des classements internationaux.
Et Antoine Prost est un converti récent à la baisse du niveau.
Comme c'est étonnant. Les professeurs passaient pourtant par les meilleurs de nos formateurs dans les IUFM depuis 1989.Mais contesteront-ils la Note de synthèse des évaluations du niveau en CM2, publiée par le ministère ? Elle met en évidence que, pour une même dictée, les élèves faisant plus de 15 fautes sont passés de 10 % à 21 % en dix ans, de 1997 à 2007.
Le HCE, Haut Conseil de l'Education plutôt. Tiens ! Il ne se félicitait pas de nos 76,7% de bacheliers d'une génération en 2012, record absolu dans l'histoire de la République ?Quant au Haut conseil de l’école, il mettait en garde, dans son rapport annuel de décembre dernier, contre « un niveau croissant d’échec scolaire » et « des performances en baisse ».
Rien à voir avec des dépenses publiques d'éducation en hausse...Les Allemands aussi avaient pris leur déclassement par Pisa dans les dents, en 2000. Mais ils ont réagi, réformé, réaménagé les horaires, remis en question leur pédagogie, osé des choix. Et le niveau est remonté.
Voilà les solutions ! C'est vrai que le redoublement n'a pas été divisé par trois dans la même période où on a vu les résultats s'effondrer.Partout en Europe, on décentralise, en donnant plus d’autonomie aux établissements. Nulle part, on ne note, on ne sélectionne et on ne fait redoubler les élèves du primaire, comme on persiste à la faire chez nous.
Et en Finlande, c'est bien connu, on ne sélectionne pas à l'issue de l'école fondamentale, où les lycées recrutent les élèves sur dossier, et à l'entrée à l'université où entre un quart et un tiers des demandes sont acceptées.
Voilà qui va nous sauver, effectivement. M. Couturier n'a pas l'air de savoir que l'idéologie citoyenne est entrée dans l'école depuis bien longtemps.Partout, on donne part égale à la transmission des savoirs et à l’apprentissage des règles de la vie en collectivité...
Où ça et avec quel résultats prouvé ?...au travail de groupe.
Une petite litanie des nouvelles pédagogies gentiment récitée par un journaliste qui ne connaît visiblement pas son sujet...
La Suède dépense 18% de plus que nous par élève jusqu'au collège pour un résultat inférieur...Souvent, comme en Suède, les enseignants les plus méritants sont récompensés par des meilleurs salaires, quand nous restons dans un système d’avancement où prime l’ancienneté.
Quant à notre système d'avancement, il est au mérite mais bloqué par des quotas visant à faire des économies.
Pas par Brice Couturier, semble-t-il.Les maux qui accablent notre système sont archi-connus, mais ils ne sont pas traités.
C'est bien un Ministre de l'éducation qui a décidé du "gavage" pendant quatre jours de la semaine, non ?Et quand Vincent Peillon fait observer que nos écoliers sont victimes d’un véritable gavage – 144 jours de classe par an pour un petit Français, contre 208 pour un petit Allemand, ce qui aboutit à allonger anormalement la journée de cours en France – 25 heures hebdomadaires sur quatre jours, contre 15 heures sur cinq jours en Allemagne, le ministre se fait vivement contester par le principal syndicat des professeurs des écoles. Toucher au mercredi matin, pas question !
Avec trois fois plus de bacheliers en un quart de siècle, difficile de dire que rien n'a bougé...Si rien ne bouge, si ce système hypocrite, qui persiste à assurer la sélection d'une élite, comme il y a cent ans, plutôt qu’à assurer à toute une classe d’âge le niveau de formation exigé dans nos « économies de la connaissance »...
"Nos « économies de la connaissance »" : qu'est-ce encore que cette lubie ?
Nous y voilà....c’est parce qu’un certain nombre de catégories sociales y trouvent leur intérêt.
En les faisant travailler...Les membres des classes intellectuelles et autres « initiés » aux rouages alambiqués du système savent faire échapper leurs enfants à la médiocrité commune.
Ce cliché d'un système réservé à des initiés m'a toujours confondu. Comme si personne ne savait quels sont les bons établissements et les bonnes séries à suivre...
Tiens, par hasard, prenons les enseignants comme exemple de la reproduction : nul doute qu'ils poussent les enfants à reproduire leur destin scolaire et à réussir brillamment dans les carrières privilégiées de l’Éducation nationale, aux concours desquels les candidats se bousculent !Tant pis pour les autres… Le système fonctionne au bénéfice des classes intellectuelles supérieures, dont il assure la reproduction : la moitié des enfants d’enseignants fréquentent une filière S, 21 % des enfants de professeurs et de professions libérales sont en classe prépa, contre moins de 1 % des enfants d’ouvriers non qualifiés.
Curieux de considérer les enseignants comme une "classe intellectuelle supérieure". Parce que sur le plan de la classe sociale, il faut savoir que les enseignants, attachés à défendre leur métier plus que leur conditions de rémunération, se sont paupérisés depuis des décennies.
Rien sur la classe sociale des journalistes ?
Quelle belle référence libérale !Or, comme le dit François Dubet dans une récente interview au Monde...
Dans la théorie du complot, les enseignants sont donc en première ligne de l'échec volontaire de l'école....« le poids démographique des bénéficiaires du système est bien plus important que leur poids démographique ».
Jamais consultés, ils subissent une à une toutes les réformes plutôt (réforme de l’enseignement professionnel, du lycée, de l'histoire des arts, des rythmes scolaires pour les plus récentes)... Encourageons Brice Couturier à tendre son micro à de vrais enseignants plutôt qu'à des socio-idéologues...De concert avec les syndicats d’enseignants, ils bloquent toute réforme. Jusqu’à quand ?
Si les enseignants sont "conservateurs" (puisque Brice Couturier - par pudeur sans doute - n'ose employer le mot), ils le sont dans le sens le plus noble qui soit : ils veulent sauver ce qui reste reste à sauver.
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