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"6 bonnes idées qui devraient faire école pour l’éducation" (Nouvel Observateur)
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Comme d'habitude, "6 bonnes idées" dont rien ne vient corroborer l'efficacité éducative.6 bonnes idées qui devraient faire école pour l’éducation
Peut-être parce que les enseignants ne sont pas des enfants ?Le 7e Forum des enseignants innovants, à Bordeaux les 16 et 17 mai 2014, est l'occasion de découvrir des expériences pédagogiques qui sortent de l'ordinaire.
L’Education nationale est une mauvaise mère. Elle ne fournit "ni gouvernance, ni accompagnement à ses professeurs", résume François Jarraud, rédacteur en chef du Café pédagogique.
Être inventif, c'est la vertu cardinale de l'école moderne. Être exigeant ou efficace, en revanche.Pour valoriser ceux qui osent être inventifs...
De tendance pédagogiste et numériste très marquée... L'information est loin, en vérité....le site d'information sur l'éducation...
Dont un partenaire technologique qui se fait très discret.... organise depuis 7 ans, en partenariat avec 16 associations, un Forum des enseignants innovants qui rassemble une centaine d’entre eux.
C'est vrai que c'est une véritable "messe" où communient des croyants.Cette année, la grand messe se tenait à Bordeaux les 16 et 17 mai 2014.
C'est curieux car la suite de l'article indique que ces enseignants sont soutenus par leur hiérarchie. Mais pour donner l'image du professeur pionnier, courageux et révolté, que ne ferait-on pas !Pour les méritants qui ont souvent l’impression d’œuvrer dans l’ombre, cette forme de reconnaissance par leurs pairs suscite beaucoup d’émotion.
Le principe de la classe inversée, c'est un cours encore plus magistral que le cours magistral...Voici quelques uns de ces pionniers.
David Bouchillon, professeur d’histoire géographie au collège Aliénor d’Aquitaine à Salles (Gironde)
Le cours magistral a vécu.
Donc c'est bon et moderne.Comme sa collègue Sophie Ariès, professeur de Sciences de la Vie et de la Terre (SVT), David Bouchillon demande à ses élèves de préparer les leçons à la maison. C’est la classe " inversée ", un concept venu des Etats-Unis.
Tiens, et pourquoi pas un cours de dix ou vingt minutes ?Les élèves arrivent en cours en sachant de quoi va parler le professeur.
Je leur donne à visionner chez eux de courtes vidéo de 2 minutes ", explique-t-il.
La pédagogie de projet, les tâches complexes, le rejet du cours magistral, les nouvelles technologies : une sorte de quintessence des nouvelles pédagogies, en comme. De bonnes idées qui ont déjà fait école, avec le succès que l'on constate.En classe, les élèves travaillent par petits groupes, avec une tâche à réaliser.
Un scandale."Ce sont eux qui produisent la trace écrite qui est généralement dictée par le professeur à la fin de la leçon".
Exemple ? "Vous êtes chargé par le Qatar d’implanter un site touristique en France".
Quel rapport avec l'histoire-géographie ?Les élèves se voient confier une somme à investir. Ils découvrent qu’il faut bâtir un hôtel, qu’il faut acheminer les touristes par avion, ou par la route. Et qu'il faut faire des bénéfices.
C'est vrai qu'enseignant, ce n'est pas assez moderne.Le professeur passe dans les groupes. "C’est un autre métier. Je deviens un un organisateur, un facilitateur, un débloqueur ", dit-il.
Mais quoi, au juste ?Les élèves travaillent avec plaisir, et ils retiennent mieux.
Finalement le travail dans l'ombre ne serait pas si ombrageux.Mais rien ne serait possible sans le chef d’établissement et l’inspectrice qui jouent auprès de ces deux professeurs le rôle de bonnes fées.
Un problème de mathématiques, en somme.Thomas Iyer, 35 ans, professeur de maths au collège Anatole France à Sarcelles (Val d’Oise).
Pour expliquer le théorème de Pythagore, ce professeur raconte l’histoire de ce fermier mourant qui a deux enfants, et qui partage ses terres : deux champs à sa fille, un champ à son fils. Le partage est-il équitable ? Y a-t-il un chouchou ?
Effectivement voilà qui a l'air prodigieusement utile.Je fais jouer la scène à mes élèves. Je crée un décor, je leur donne des rôles. A partir de là, ils posent des questions, et je rebondis sur leurs erreurs ", dit Thomas Iyer.
Ce n’est que plusieurs séances plus tard...
C'est donc les nouveaux objectifs qu'il faut se fixer : des élèves "passionnés" mais surtout qui "tranquilles"....qu’il peut aborder le fameux théorème que l'on a répété comme une ritournelle : "Dans tout triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés ". Avec ses élèves mal à l’aise avec l’abstraction, ce professeur utilise des détours, des maquettes, et fait même jouer des saynètes de théâtre pour incarner des réalités mathématiques. Le résultat est spectaculaire : ses élèves sont passionnés et tranquilles.
Pourquoi une saynète donne-t-elle plus de sens à un problème mathématique ?Ils comprennent l’intérêt de ce qu’il leur enseigne.
Je doute pour ma part que les problèmes d'héritage aient beaucoup d'intérêt pour des enfants.
L'idée est très simple et sympathique. Mais s'agissant de résoudre les problèmes actuels de l'école...Joëlle Gonthier, enseignante d’arts plastiques au collège Raymond-Queneau à Paris
La Grande Lessive est une idée à la fois poétique, artistique, et collective : depuis 2006, Joëlle Gonthier invite ses classes à tendre des fils à linge à travers la cour, et à y accrocher l’espace d’une journée leurs œuvres réalisées sur des feuilles format A4. L’idée lancée en 2006 a sauté les murs de l’école, elle a gagné la rue, d’autres lieux, d’autres villes, et même des pays étrangers. On retrouve la Grande Lessive au Burkina Faso, en Colombie… "Dans 72 pays !", s’amuse Joëlle Gonthier. Prochaine date : le 27 octobre 2014. Le thème sera : "La transparence".
www.lagrandelessive.net
Le travail sur le dictionnaire commence dans le primaire...Aline Gatier, professeur de français/philosophie au Lycée agricole La Germinière au Mans (Sarthe)
Avec Jérémie Florent, professeur d’informatique, elle a créé un blog pour ses élèves qui faisaient des confusions de mots comme attention/intention, par exemple. Ils s’en sont emparé et complètent au fur et à mesure un dictionnaire de termes philosophiques.
On a rencontré 'aliénation' dans un texte de Karl Marx. Un élève a fait la fiche, il a indiqué le sens du mot, son étymologie, la comparaison entre les différentes définitions, il a consigné les synonymes pour affiner sa compréhension du mot, et il a signé l'article en donnant ses sources", explique-t-elle.
Car une définition doit avoir un caractère personnel, en effet.Une fois validé par le professeur, l’article est rajouté au dictionnaire. C'est une oeuvre vivante. Elle croît, et les terminales se la transmettent d’une année sur l’autre. Au fils des années, les définitions prennent aussi un tour plus littéraire et personnel.
Plutôt sympathique. Mais en quoi cette activité peut-elle résoudre les problèmes de l'école ?Guillaume Debergues, professeur de technologie au collège Anne Frank, à Miribel (Ain)
Sur une petite voiture, sur une chenille, avec une catapulte, poussée par un marteau qui déclenche le mouvement d’une noix de coco, ou par l’air d’un ballon qui se dégonfle…tous les moyens sont bons pour déplacer une petite figurine sur 4 mètres, le défi proposé aux élèves des classes de troisième de Guillaume Debergues. "Ce déplacement doit avoir le moins d’impact possible sur l’environnement", précise le professeur. Ce qui implique de prendre en considération les matériaux utilisés, l’impact de leur élaboration en amont, et de leur mise au rebut en aval.
Je veux qu’ils aient en tête l’avant et l’après", ajoute-t-il.
Le Jour J, les élèves exposent leur travail sur le stade du collège. Les solutions trouvées sont comparées, autant sur la précision que sur l’impact environnemental. Et les élèves sont invités à voter pour celui qu’ils jugent le plus écologique.
Encore un exemple. Des activités plaisantes mais qui ressemblent assez peu à des solutions pour l'école...Gaëtan Guironnet, professeur d’Education Physique et Sportive (EPS) au collège Gounod à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine)
Dans cet atelier artistique qui a duré toute l’année scolaire 2012-2013, ce professeur d’EPS s’est allié avec le professeur d’histoire pour faire revivre, avec une quinzaine d'élèves de collège, surtout des quatrièmes et des troisièmes, le château de Saint-Cloud démoli par un obus français pendant la guerre de 1870.Après s’être documenté plusieurs mois, les adolescents ont reconstitué à l'écran, en utilisant tous les supports multimedia, la construction du château. Ils ont créé la musique et les sons - certains jouaient d’instruments anciens - pour en décrire la vie quotidienne. Et ils ont raconté en images sa destruction.Cette évocation du patrimoine historique a fait l’objet d’une présentation, à laquelle était associée une classe de CM2. A la suite de quoi les historiens en herbe ont guidé avec brio leurs parents dans les jardins du château.
Mais peu importe...
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Citée dans votre article, avec d'autres collègues dont, personnellement, j'ai apprécié le travail, l'investissement, la persévérance, je voudrais revenir sur votre critique de nos projets.
Certes, ce n'est peut-être pas avec quelques projets éducatifs que nous allons changer l'école ; cependant... face à des problèmes qui se posent à nous, que vaut-il mieux : rester en salle des profs à se plaindre d'une baisse de niveau, d'un abrutissement général, au risque de devenir amers et de voir se creuser le fossé entre les élèves et nous, ou bien chercher à remédier aux difficultés rencontrées par les jeunes ? Peut-être nos propositions semblent-elles maladroites à l'expert que vous êtes, mais si nous nous sommes permis de les partager au Forum de Bordeaux, c'est justement parce qu'elles se sont révélées d'une certaine efficacité.
En ce qui me concerne, le projet dont parle la journaliste (en peu de mots, ce qui, forcément, schématise le travail réalisé) vise à aider les élèves à s'approprier le vocabulaire de la philosophie. Si les jeunes confondent les mots, comment pourront-ils raisonner? Juste hier, un de mes étudiants en oral d'examen a confondu "sentiment" et "ressentiment" - et son raisonnement perdait toute logique.
Bien sûr qu'on travaille la maîtrise du dictionnaire depuis le primaire, c'est certain - et je vous dirais que j'ai découvert avec intérêt ce week-end de solides méthodes de maternelle pour aider les enfants à donner sens à l'écrit. Nous nous plaçons, professeurs de lycée, dans cette continuité-là.
Mon projet est d'ailleurs né de mon souvenir du dictionnaire collaboratif, en CP en classe Freinet. J'ai créé la même formule : un outil que l'on complète d'année en année et de classe en classe. C'est un blog, pour la simplicité d'usage et parce qu'on peut revenir autant de fois que l'on veut sur les fiches réalisées, ce qui permet aux élèves de construire un travail en plusieurs étapes. En effet, je ne note que le résultat final. Chaque élève ou étudiant se charge d'un mot par trimestre, dont il est responsable. Je vous invite à consulter certaines des fiches réalisées pour vous faire une idée : eap72.fr/blopgphilo
Je demande plusieurs définitions afin de les confronter et, bien sûr, de partir de la dénotation du terme : quelle drôle d'idée avez-vous de penser qu'un collègue puisse demander une "définition personnelle" ! Je parle d'une "interprétation personnelle" du terme dont l'élève s'occupe. Ce qui m'intéresse, c'est que l'élève s'empare du mot, qu'il travaille sur ce qu'il évoque, ce qu'il suppose... Je demande aussi, avec les synonymes, de travailler sur les nuances : certes, "habitude" et "coutume" sont synonymes, mais quel angle d’approche suppose chacun de ces termes ? Quel point de vue ? Quel contexte ?
D'autres objectifs sont apparus au cours de la réalisation de ce blog : citer ses sources, signer son article de son nom de façon à se sentir responsable de ce qu'on écrit. Ce qui est publié sur internet est visible de tous, et certains propos réducteurs peuvent blesser et rabaisser. L'éthique de l'usage d'internet est encore en voie de construction et nous, enseignants, avons un rôle à y jouer, dont il faut nous emparer.
J'ai volontairement bloqué les commentaires : je ne veux pas que tout passe par le net car cela induit que les élèves se parlent par écrans interposés. Notre rôle est aussi de sortir nos élèves de la solitude qu'entraîne la technologie. On revient donc au collectif, dans l'espace de la classe. Les discussions que nous avons autour des fiches en voie d'être réalisées ou déjà faites par d'autres promotions sont souvent percutantes, amusantes, stimulantes.
Cet outil technologique n'est donc qu'un outil, un moyen d'atteindre des objectifs de didactique de la philosophie, pas une fin en soi. Il s’agit, oui, d'être efficaces et exigeants avec les élèves et avec nous-mêmes, ce qu'on atteint parfois en étant, aussi, créatifs. C'est ce que voulait souligner l'article du "Nouvel Obs".
cordialement,
Aline GATIER, professeur de français et de philosophie au lycée agricole du Mans.
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- Loys
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Votre travail lexical me semble parfaitement justifié mais ma critique porte sur son caractère "innovant" à proprement parler (puisque c'est l'intitulé du forum). C'est un travail que nous faisons tous en permanence, depuis les plus petites classes. Votre travail sur l'interprétation personnelle, que j'ai mieux compris avec vos explications, est plus original (l'article du "Nouvel Observateur" est confus à ce sujet) même si le blog, bien qu'utile, me semble assez secondaire dans ce travail.
Votre conclusion sur la nécessité de bien circonscrire (et non proscrire) l'usage de la technologie me convient assez bien, même si je serais peut-être un peu plus critique que vous, en me fondant sur mon expérience personnelle de blogs avec les élèves.
Mais vous conviendrez qu'un élève de Terminale confondant "sentiment" et "ressentiment", c'est bien le témoignage d'une école qui ne fonctionne pas comme il faudrait. Toutes les actions de remédiation, parce qu'elles sont conçues précisément comme des actions de remédiation, ne font qu'accepter cet état de fait.
Mais si les horaires de français avaient été plus conséquents dès le primaire et ensuite au collège, si le travail lexical avait été plus systématique, si le travail personnel demandé aux élèves avait été plus approfondi, si les élèves avaient été invités à lire davantage durant leur scolarité, nous n'en serions peut-être pas là.
L'innovation pédagogique, telle qu'elle est revendiquée par le "Café pédagogique", est à mes yeux une forme de renoncement scolaire. Je ne critique - au fond - pas votre action, qui fait avec les élèves que nous avons, comme vous le reconnaissez au début de votre réponse, mais sa promotion comme modèle de l'école.
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