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L'innovation dans l'éducation
- Loys
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Ou comment sauver l'innovation de son institutionnalisation...Innovant
Voilà un mot piégé. On met l’innovation à toutes les sauces et on lui fait dire tout et son contraire. Un collègue innovant ce serait d’abord un collègue qui considère que rien n’est jamais acquis et qui est capable de se remettre en question.
On assimile souvent l’enseignant innovant à un “rebelle” qui va lutter contre une administration forcément hostile et conservatrice. Or, innover ça peut être tout simplement vraiment appliquer les textes ! La déviance se situe alors plus par rapport à un conformisme ambiant et des normes non écrites qu’à des textes. Innover, nous le savons bien aux Cahiers Pédagogiques, c’est peut-être d’abord utiliser les marges de manœuvre disponibles et évoluer dans les interstices des textes et des procédures.
Innover c’est d’abord “s’autoriser”, car les barrières sont bien souvent celles de nos propres routines et nos représentations.
Pendant ce temps, sur le site de la "Banque des territoires" du 17/12/21 : "Un appel à manifestation d'intérêt pour réinventer la forme scolaire"
Un appel à manifestation d'intérêt pour réinventer la forme scolaire
Un appel à manifestation d'intérêt doté d'un montant record de 250 millions d'euros vise à faire émerger des innovations dans la forme scolaire. Organisation scolaire, développement de compétences favorisant l’orientation, nouvelles formes de collaboration entre les acteurs de la communauté éducative : l'ambition est vaste et semble vouloir accélérer un ensemble de politiques publiques déjà l'œuvre.
Edit du 2/07/22 dans "Le Monde" (abonnés) : "Cabinets de conseil : Capgemini, le coûteux prestataire dont l’Etat ne sait plus se passer"
Des missions qui se déroulent dans l’ombre
C’est ce qui s’est produit à l’automne 2021, quand le gouvernement a décidé de débloquer 250 millions d’euros pour soutenir des expérimentations locales de nouvelles méthodes pédagogiques à l’école. Chargée de répartir cette somme d’argent dans un temps record, la Caisse des dépôts s’est vue contrainte de renforcer provisoirement son pôle éducation avec des consultants de Capgemini, moyennant 290 003 euros.
Leur rôle : participer, aux côtés des agents publics, à la rédaction du cahier des charges de l’appel à projets et au choix très stratégique des initiatives d’établissements scolaires, académies et collectivités à financer. L’externalisation de ces tâches censées relever de la puissance publique était liée aux « délais extrêmement serrés » imposés par le gouvernement et aux « délais incompressibles de recrutement à la Caisse des dépôts », explique au Monde l’institution financière publique, qui précise avoir par la suite recruté « deux collaborateurs » pérennes pour assumer ces missions.
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L'indice d'esprit d'innovation se rapporte aux déclarations des enseignants selon lesquelles la plupart des enseignants de leur établissement s'efforcent de développer de nouveaux concepts sur la manière d'enseigner et d'apprendre, sont ouverts aux changements, cherchent à résoudre les problèmes en utilisant des moyens innovants, et s'encouragent mutuellement à mettre en pratique de nouveaux concepts
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Pour porter ces projets locaux, Emmanuel Macron a annoncé aux recteurs la création d’un « fonds d’innovation pédagogique » doté de 500 millions d’euros. Des subventions qui doivent être mobilisables rapidement, a-t-il insisté, pour que les équipes pédagogiques n’attendent pas « un an et demi » entre l’émergence de leur projet et sa réalisation. Là encore, la ligne présidentielle est claire : partir du terrain, de ses besoins, sans passer par le pilotage central – qui est l’ADN de l’éducation nationale et, pour beaucoup de professeurs, la garantie d’une équité. De ce point de vue, l’appel à une « révolution copernicienne » du président Macron ne manque pas d’ironie, car ce discours de la méthode – qui consiste à partir d’en bas plutôt que d’en haut – a été prononcé devant les principaux lieutenants de l’administration scolaire dans les territoires. Des pierres essentielles de la pyramide que le chef de l’Etat dit vouloir renverser.
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Exercices inspirés du design thinking pour s’aider dans la conception de déroulés de session de travail collaboratif
Les exercices ? Le grand vide du management...
Pour rappel :
www.education.gouv.fr/fonctionnement-du-...ons-et-equipe-341348
Notre fonctionnement, nos motivations
Le 110 bis, c'est :
un "bis-lieu" : il fait partie intégrante du ministère mais on y fait autrement ;
un écosystème apprenant : les acteurs qui gravitent autour s’enrichissent mutuellement et nourrissent le 110 bis de leurs productions ;
un cadre neutre d'échanges horizontaux : les échanges se font dans un esprit d'ouverture et de bienveillance, toutes les idées peuvent y être exprimées ;
un commun : tous les usagers et partenaires du 110 bis sont à la fois dépositaires et bénéficiaires des ressources et des services du 110 bis.
Le 110 bis, ce n'est pas :
un espace pour faire des réunions dans un cadre moderne ou des sessions de cohésion d’équipe (teambuilding) mais un ensemble de ressources facilitant le travail collaboratif ;
une vitrine dédiée au numérique et aux nouvelles technologies : les innovations sociales, organisationnelles, de services, etc. y ont aussi toute leur place ;
un objet figé répondant à une description unique mais une gamme de ressources et services (compétences, équipements, financements, etc.) en constante évolution ;
un "fablab", un laboratoire de recherche, un incubateur, un accélérateur de startups, un espace de co-working, etc. mais sans doute un peu tout ça à la fois.
Pour en savoir plus sur les règles d’usages du lab, consultez les règles d’usages du lab 110 bis et modalités pratiques.
Notre équipe
Le 110 bis est porté par une équipe dédiée placée auprès de la secrétaire générale des ministères de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Chargée de faire vivre le lab 110 bis et sa communauté, l'équipe accompagne les porteurs de projets innovants et contribue à diffuser une culture de l'innovation et des pratiques tournées vers le participatif, la co-construction et l'agilité au sein du ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.
Elle est constituée de :
Somalina Pa - responsable du 110 bis
Eve-Amélie Chevallier - chargée de mission communication et programmation
Laurane Coudriet - chargée de mission innovation ouverte
Nicolas Leyri - coach projet / innovation
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Hymne à l'innovation pédagogique dans "Libération" avec un dossier pendant le mois de novembre 2022 : "Le forum des profs innovants : rencontre"
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"Un second ensemble de missions portera sur le bon fonctionnement des écoles ou des établissements et sur les projets des équipes", avec entre autres "la coordination et la mise en œuvre de projets pédagogiques innovants, notamment dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) éducation « Notre école, faisons-la ensemble""
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www.education.gouv.fr/mesures-de-revalor...urs-foire-aux-378071
education.gouv.fr/media/155630/download
Utilisation de ce volet du pacte en 2023-2024 dans l'académie de Lyon pour valoriser les remplacements en distanciel : www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...ante?start=130#24786
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Le Forum se tient dans la ville de l'IH2EF, l'école des personnels de direction et avec le soutien du ministère. Bref, la "résistance"...
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Un condensé presque chimiquement pur de ce qu'est l'innovation pédagogique (transformer la classe en terrain d'expérimentation, si possible numérique - car c'est plus innovant) et de la fascination que l'innovation pédagogique exerce dans les médias.
Classe inversée, utilisation d’applications, décloisonnement de la théorie et de la pratique : les enseignants en sciences et techniques des activités physiques et sportives font sans cesse évoluer leurs pratiques pédagogiques.
Par Sarah Nafti
Devant son ordinateur, Thomas Loiseau met la dernière main aux fonctionnalités de son application de musculation. « Les machines de musculation auront des QR codes, explique-t-il. En les flashant, les élèves auront accès à des informations, par exemple sur la bonne utilisation de chaque appareil. » Cet étudiant en deuxième année de master « métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » (MEEF), parcours éducation physique et sportive (EPS), à l’université Paris-Nanterre, a passé plusieurs mois à élaborer son appli, à la demande de Josselin Duchemin, professeur d’EPS en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). L’application permet de calculer directement les poids à utiliser et le nombre de répétitions à effectuer, en fonction de ses performances. Thomas l’a pensée pour la classe de 1re du lycée Alain, au Vésinet (Yvelines), dont il a la charge pendant son stage obligatoire pour valider son master : « Le but, c’est de gagner du temps sur la séance. Que les élèves soient au maximum autonomes. »
En trois ans, Josselin Duchemin a modifié le cours d’informatique, désormais axé sur l’usage du numérique dans l’enseignement. Ce vendredi matin de décembre, par petits groupes, les étudiants découvrent de nouvelles applications, réfléchissent aux façons de les utiliser lors de leurs futures séances pédagogiques, avant de les tester au gymnase. Une partie des étudiants entame un match de basket, pendant que, sur leurs smartphones, les observateurs notent : nombre de tirs, de ballons perdus… A la fin, l’application affiche les statistiques, ce qui donne des pistes de progression. En favorisant l’interactivité, l’usage du numérique peut avoir « un côté motivant » pour les élèves, confie Samy Abdelmoumeni, étudiant en M2 MEEF.
La filière Staps est l’une des plus demandées parmi les licences proposées sur Parcousup, avec plus de 10 000 vœux formulés en 2023. Dans certains établissements, le taux d’admission est à peine de 15 %. Entre un tiers et la moitié des élus seulement arriveront au bout de la licence en trois ans. Ce taux d’échec peut s’expliquer en partie par une certaine méconnaissance de l’exigence de la filière, qui comporte des disciplines sportives, mais aussi scientifiques ou relevant des sciences sociales. Hugues Rolan, directeur de l’UFR Staps Sorbonne-Paris-Nord, y voit aussi une conséquence de l’explosion du nombre d’étudiants. A Bobigny, la filière Staps en accueille plus de 1 300 en première année, les amphis rassemblent jusqu’à 450 personnes. « Le public change », constate-t-il, notamment depuis l’épidémie de Covid-19. Il devient plus difficile à capter, « avec moins d’habitudes de travail », ce qui implique de « trouver des astuces pour dynamiser les cours ».
Regard critique
« Si je ne suis pas dans l’interaction, je les perds », abonde Cécile Dubeau, enseignante à l’UFR Staps de l’université Paris Cité. Elle utilise la classe inversée – tous les supports de cours sont disponibles en amont –, mais aussi des outils numériques, à commencer par les vidéos, et les mises en situation professionnelle. Ainsi, en ce lundi de novembre, les étudiants en L3 commencent par décrypter des pastilles vidéo. A l’écran, deux élèves de collège peinent à se renvoyer une balle de ping-pong. L’enseignante encourage les étudiants à exercer leur regard critique sur la situation d’apprentissage. « Qu’est-ce que ça vous dit du dispositif mis en place par l’enseignant ? », les interroge-t-elle. Le principe de faire des groupes de niveau, en laissant les plus mauvais ensemble, montre ses limites en trente secondes. « Trouver des solutions pour les faire progresser, c’est votre métier », rappelle-t-elle. Les idées fusent : reculer la table, travailler en revers, améliorer la prise de raquette… ou alors utiliser une balle en mousse, dont le rebond sera plus lent.
Au gymnase, ils mettent ensuite leurs idées en application en proposant des séquences d’apprentissage à d’autres étudiants de L1. Cet après-midi, le cours tourne autour des services à effet au tennis de table. Raquette à la main, Daniel Morais Da Cunha montre comment couper un service, d’un geste sec. Autour de lui, une dizaine d’étudiants en première année écoutent les instructions. En binôme avec Benjamin Douli, il va mener le cours pendant vingt minutes. Cécile Dubeau tend l’oreille, note les aspects positifs et négatifs, avant de débriefer avec les deux étudiants. Pour concevoir leur situation d’apprentissage, ils sont amenés à se poser des questions concrètes : « Est-ce que je les regroupe pour leur donner les instructions, ou vais-je les voir un par un ? », « Est-ce que mes explications étaient assez claires ? »
Une façon d’allier théorie et pratique qui les prépare à savoir faire face aux situations qu’ils rencontreront en stage. En tant que futurs enseignants, ils doivent savoir s’adapter à la fois au niveau disparate des élèves et aux conditions d’exercice. Surtout, cette mise en pratique leur permet de tester ce qui fonctionne ou pas, car souvent, « il y a une grande différence entre la manière dont on conçoit la leçon et ce qu’on arrive à mettre en place ».
Système D
La filière semble particulièrement propice à la mise en place d’innovations pédagogiques, pour des raisons diverses. D’abord, elle est rapidement professionnalisante, puisque dès la fin de la deuxième année, les étudiants disposent d’une carte professionnelle qui leur permet d’exercer. Le cursus, dès lors, ne peut « pas être que livresque », estime Hugues Rolan. Pluridisciplinaire, la filière favorise la collaboration entre les matières et est façonnée par l’évolution du sport, l’apparition de matériel innovant, de technologies, ce qui la pousse à s’adapter. Mais surtout, elle hérite de son histoire, marquée par une quête de reconnaissance académique. Ce qui, pour Cécile Dubeau, pousse ses acteurs à « intellectualiser leurs pratiques pédagogiques » pour « montrer leur légitimité ».
Toutefois, l’instauration de ces innovations pédagogiques à l’université repose essentiellement sur l’implication des enseignants et les pratiques peinent encore à évoluer de manière globale. Nady El Hoyek, maître de conférences à l’UFR Staps de Lyon-I, où il enseigne l’anatomie, rappelle que le travail de réflexion nécessaire « mobilise de l’énergie », que certains préfèrent consacrer à la publication scientifique. Josselin Duchemin, qui jongle avec trois tablettes dans son cours, apprend aussi à ses étudiants à savoir où chercher des financements pour obtenir des équipements. Le système D est souvent de mise, alors que les gymnases ne sont pas toujours équipés d’Internet.
Pour l’enseignant Nady El Hoyek, également conseiller pédagogique au ministère de l’enseignement supérieur et lauréat du Prix passion enseignement et pédagogie dans le supérieur, l’innovation nécessite « de questionner en permanence les étudiants sur leurs attentes, leur satisfaction, leurs impressions, et de se confronter aux résultats académiques ». A Lyon-I, même les cours magistraux deviennent plus interactifs et sont agrémentés de quiz, grâce à des outils comme Wooclap ou Slido. Une façon de rendre les étudiants « acteurs de leurs apprentissages », abonde Hugues Rolan. « Ce qui est innovant aujourd’hui ne le sera plus demain », insiste le chercheur, pour qui innover « ne veut pas dire changer son cours tous les ans », mais réfléchir, constamment, à la finalité pédagogique de ce qu’on expérimente.
Sarah Nafti
Avec cet aveu : une innovation/intellectualisation de la discipline pensée moins pour les élèves que pour les enseignants et leurs formateurs...
Quand cette intellectualisation absurde est imposée aux étudiants de STAPS, peut-on encore parler de "regard critique" ? Sur eux-mêmes à coup sûr, sur l'intellectualisation, certainement pas.La filière semble particulièrement propice à la mise en place d’innovations pédagogiques [...] la filière favorise la collaboration entre les matières et est façonnée par l’évolution du sport, l’apparition de matériel innovant, de technologies, ce qui la pousse à s’adapter. Mais surtout, elle hérite de son histoire, marquée par une quête de reconnaissance académique. Ce qui, pour Cécile Dubeau, pousse ses acteurs à « intellectualiser leurs pratiques pédagogiques » pour « montrer leur légitimité »
Un exemple posté sur Twitter par un formateur fier des bilans de ses étudiants :
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