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Vertus du copier-coller
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C'est toujours un plaisir de relire la prose de Michel Guillou, "consultant, expert du numérique éducatif et des médias numériques" et surtout "ex-Adjoint au CTice et ex-coordonnateur du Clemi de l'Académie de Versailles".En écho à l’illustration ci-dessus, rien n’est plus valorisant que de se citer soi-même
Célébrer le plagiat et le copier-coller comme des exemples... d'innovation, il fallait oser !... par cet extrait d’un récent billet :
« Innover, ce n’est pas mettre des cataplasmes sur son enseignement quand les modalités de ce dernier sont profondément changées par le numérique omniprésent — je pense en particulier à la copie numérique des œuvres, à leur utilisation et reproduction collective, au plagiat, au copier-coller, au travail collectif et collaboratif…Qui innove à ce sujet ? Où est l’innovation ? »
Finalement, quand je copie, j'innove !
Une "saloperie réactionnaire", pour citer précisément la réaction de Michel Guillou à mon expérience édifiante.Les réponses qui sont généralement données pour répondre à ces nouveaux défis ne sont pas innovantes, elles sont juste radicalement et profondément réactionnaires.
C'est vrai qu'on l'oublie souvent mais Michel Guillou n'enseigne absolument pas, ce qui ne l'empêche de dispenser ses bons conseils aux enseignants, voir de les invectiver à propos de leur travail !Je me trompe peut-être car je ne suis pas, loin de là, au courant de tout ce qui se passe dans l’enseignement secondaire et supérieur en France, notamment, mais ce que j’en ai lu récemment me fait frémir.
Confusion visible entre deux problèmes bien distincts : le copier-coller d'une part et la propriété intellectuelle d'autre part.Il y aurait tant à dire sur l’incapacité chronique de la société, en général, à prendre en compte, de manière résolue et surtout raisonnée, les difficultés nés de la facilité avec laquelle on peut faire des copies numériques des œuvres, des livres, des images, de la musique… et leur trouver une ou des solutions en visant à permettre à la fois la juste rémunération des auteurs et des artistes et l’accès plus facile de tous à la culture. Je ne m’étends pas là-dessus, d’autres disent ça tellement mieux que moi et je risquerais de m’échauffer…
Eh oui, car copier la pensée d'un autre, c'est collaborer avec lui.Il y aurait tant à dire aussi sur l’incapacité chronique de l’école et de l’université à prendre en compte, là aussi de manière raisonnée, les nouvelles formes de travail collectif, coopératif ou collaboratif.
Mais "facilitateur" de quoi ?Ce n’est certes pas nouveau mais c’est d’autant plus difficile à résoudre maintenant, à l’heure d’un numérique facilitateur...
C'est vrai, quoi : évaluer un individu, c'est ringard. Il faut évaluer le groupe, c'est beaucoup plus moderne !.... que tout a été mis en œuvre, depuis de longues décennies, pour renforcer la compétition et l’évaluation individuelles. On s’attardera là-dessus une autre fois.
La question du "plagiat" n'agite pas vraiment le microcosme scolaire...Non, ce billet se bornera à tenter de dire quelques mots d’un problème qui agite les microcosmes scolaires et, surtout, universitaires : le copier-coller et, en particulier, car il touche aussi au droit des auteurs, le plagiat.
C'est vrai, quoi : comment peut-on reprocher à des élèves qui copient-collent tous la même dissertation ou le même article médiocre de Wikipédia, sans même le lire, au lieu de les féliciter pour leur sens de l'innovation ?Et pourtant, on pouvait s’en douter et, comment dire ?… prévoir… à la lumière d’autres conséquences collatérales déjà observées de la collision cataclysmique de la société, de l’économie, de l’école et de l’université avec le numérique. Nombreux sont maintenant les problèmes nés des pratiques innovantes mais aussi iconoclastes voire transgressives des élèves ou des étudiants que l’école n’a pas su résoudre autrement que par l’indifférence, d’abord, la répression et la réglementation ensuite, la censure parfois…
Le "bon sens" de Michel Guillou est un concept assez nébuleux.Mais par l’éducation, la raison et le bon sens jamais.
Michel Guillou, qui a beaucoup de temps devant lui, devrait lire les articles que d'autres écrivent pour réfléchir à ces questions : "Wikipédia : L’important, c’est de participer".On peut évoquer les blogues, les réseaux sociaux, les téléphones et les « smartphones », les baladeurs, les médias sociaux, les tablettes, les pratiques sociales en général…
Concernant le plagiat, je n’en ai vraiment pris conscience, pour la première fois, qu’il y a presque deux ans déjà, C’était à l’occasion d’un colloque consacré au numérique où j’étais invité, dans les murs du Centre de culture numérique — quelle belle appellation ! — de l’université de Strasbourg. Un atelier était consacré à ce sujet et, en particulier, aux moyens techniques logiciels dont on pouvait alors disposer pour le combattre. Ce jour-là, j’ai vu beaucoup de douleur dans les yeux des professeurs présents mais je n’ai pas vraiment compris. Pas du tout. Pas encore.
J’ai bien lu, de ci, de là, des témoignages d’enseignants qui se plaignaient de copier-coller intempestifs et sauvages à partir de Wikipedia. Mais cette encyclopédie libre en ligne est tellement honnie, de manière incompréhensible pour moi, que je n’ai pas pris garde à l’ampleur du désarroi et du phénomène.
Voilà qui me rappelle quelque chose ...Il a fallu, pour que mon attention soit à nouveau sollicitée, qu’on me fasse copie, tout récemment, des décisions prises et annoncées, sur une liste de diffusion qui leur est réservée, par des professeurs de lettres de lycées qui disaient renoncer à donner des devoirs à la maison, se plaignant que, lorsque le devoir n’était pas fait par un parent, le travail rendu n’était qu’un gigantesque copier-coller plagiaire de ce qui a déjà été fait par d’autres et qui est disponible en ligne, librement ou moyennant quelques euros.
Ce qui est effectivement très encourageant.Pour répondre à cela, il y a eu d’abord cette réflexion d’Alain Boissinot, président du Conseil supérieur des programmes, sur laquelle je reviendrai.
Effectivement ça semble ahurissant...Et puis, il y a eu, tout récemment, cet article du Monde.
« “Fléau”, “phénomène récurrent”, “plaie”, “combat incessant”… la tentation du copier-coller empoisonne la vie des universités. »
On y apprend de drôles de choses :
« Les guillemets s’imposent lorsque l’on reproduit un texte mot pour mot, mais il faut aussi nommer l’auteur et l’ouvrage dont sont tirés une idée, un raisonnement. Des règles connues, certes, mais que les professeurs d’université doivent sans cesse répéter ! »
Continuons donc à répéter gentiment !Sans cesse répéter ? L’exercice est difficile, en effet, pour un professeur. J’entends bien que la découverte, devoir après devoir, de passages entiers écrits par d’autres est un moment particulièrement pénible et lassant. J’entends bien que la transgression répétée des consignes n’est pas un encouragement à répéter ces dernières. Mais comment faire autrement que de répéter et répéter encore, d’expliquer et répéter encore ? C’est le propre d’une bonne pédagogie.
C'est-à-dire qu'une dissertation se fait à partir d'une culture personnelle et non une culture d'emprunt. Et que - pour un commentaire de texte - comprendre et interpréter le texte ne demande accès à aucune connaissance particulière. Michel Guillou n'a toujours rien compris à ce qui fait l'intelligence des exercices en lettres pour lesquels consulter le web est aussi idiot que de chercher la solution d'un problème ou d'une équation en mathématiques.Et puis, au fond, les objectifs d’apprentissage et les consignes données sont-elles bien en accord avec la manière dont aujourd’hui les élèves et les étudiants accèdent aux connaissances ?
Bonne idée : renonçons à tous les exercices de l'intelligence et pratiquons la recherche documentaire sur le web !Ne convient-il pas de changer les contenus d’enseignement et donc les objectifs, de les expliciter, de les négocier surtout, et de les expliciter encore de telle manière à lever les ambiguïtés et changer les méthodes ?
De quelles "connaissances" s'agit-il en lettres ou en mathématiques par exemple ?C’est un peu ce qu’exprime aussi Alain Boissinot quand il dit :
« Il est clair que la notion de contrôle de connaissances n’a plus la même signification lorsque les connaissances sont, à condition de savoir un tout petit peu s’y prendre, aisément disponibles en ligne. »
Il est quelque peu inquiétant que la réforme des programmes soit confié à une personne qui pense que l'enseignement se résume à l'acquisition de connaissances.Puis :
« … un enseignement conçu d’abord comme transmission de connaissances puis ensuite comme contrôle de l’acquisition de ces connaissances, il est effectivement remis en cause… »
Nul doute en effet que le plagiat et le copier-coller sont des "pratiques plus intéressantes et plus riches".« Alors tout cela modifiera sans doute les facettes de nos disciplines, je ne crois pas que ça soit du tout un déclin, je crois qu’au contraire, ça leur permet d’aller au cœur de pratiques plus intéressantes et plus riches que les pratiques traditionnelles. En tout cas, c’est notre responsabilité que d’essayer d’imaginer ces nouvelles pratiques d’enseignement. »
Heureusement que Michel Guillou est là : attendons tous ses propositions modernes et décapantes !J’ai l’impression, pour ma part, à essayer d’observer un peu comme l’école et l’université règlent ces problèmes qu’elles s’y prennent bien mal et que l’imagination, comme les y invite Alain Boissinot, n’est pas à l’ordre du jour.
Merci le web qui n'apporte que des solutions ! Vive le numérisme !Bien au contraire.
Quelles sont les réponses faites aujourd’hui à ce sujet ?
Dans les collèges et les lycées, nombreux sont ceux des professeurs de toutes disciplines, à l’exemple de leurs collègues de lettres dans l’exemple ci-dessus, qui renoncent à donner quelque travail personnel que ce soit à leurs élèves de crainte d’y trouver des passages entiers de ce qui vient d’ailleurs. Le renoncement donc, pour commencer.
Michel Guillou n'a même pas compris qu'au contraire la classe inversée repose sur le principe d'une absence de travail personnel à la maison : le travail se fait au contraire en classe.Curieux, ce renversement de démarche quand d’autres tentent d’inverser le dispositif des classes en demandant au contraire un travail personnel plus important à la maison !
Quelle vulgarité ! Alors que le plagiat a tant de noblesse et de grandeur !À l’université, nous l’avons vu, se sont développées et continuent de se développer des mesures techniques. On use de logiciels de plus en plus performants qui fouillent le web et même les ressources privées pour y déceler les copier-coller indésirables. La répression prend alors le relais dans l’espoir que se modifient peu à peu les pratiques étudiantes. C’est donc une réponse technique ensuite.
Quelle honte pour cette université !Conscients que cette seule mesure technique ne peut être la seule réponse à un problème hautement sociétal ou éducatif — ils ont dû me lire car c’est une phrase que je ne cesse de répéter ! —, les enseignants universitaires ont, çà et là, engagé une autre réflexion.
Ainsi, par exemple, à Sciences Po Bordeaux, a été élaborée une charte anti-plagiat. Il s’agit, comme d’habitude avec la multiplication des chartes d’usage, d’un parfait abus de langage. Jamais négociée puisque cette charte accumule rappels à la loi et mesures de répression, ce n’est qu’un règlement de plus.
Alors que le plagiat est une réussite éducative totale !Un règlement particulièrement drastique en l’occurrence, qui fait le constat, par les mesures successives de sanctions énumérées, d’un échec éducatif total :
A ce sujet on attend toujours les solutions pédagogiques modernes et innovantes de Michel Guillou, lequel prône - entre autres - l'entrée massive des écrans dans les classes.
Effectivement la signature change tout !« Le plagiat est une fraude grave relevant du conseil de discipline de l’IEP qui pourra prononcer une des sanctions suivantes :
Avertissement.
Zéro à l’évaluation en cause, avec possibilité de rattrapage.
Zéro à l’évaluation en cause, sans possibilité de rattrapage.
Zéro au module d’enseignement concerné [par ex. : cours, séminaire, conférence…].
Suspension de l’IEP pour une année.
Exclusion définitive de l’IEP.
Exclusion de tout établissement de l’enseignement supérieur pour un an.
Exclusion définitive de tout établissement de l’enseignement supérieur. »
À l’université de Pau, on est certes moins radical mais tout aussi répressif. Un formulaire d’engagement anti-plagiat est proposé à chaque étudiant qui doit le signer. Il s’agit là d’un document qui a au moins plus forte valeur éducative qu’un règlement qui ne dit pas son nom.
Alors que la loi doit s'adapter - en bonne logique - à ce qui n'est plus, aux yeux de Michel Guillou, quelque chose de répréhensible. Le copier-coller est naturel et doit être valorisé à ce titre.Mais, que ce soit la charte bordelaise ou le formulaire palois, on sent trop bien la patte des juristes de l’université et pas assez celle des éducateurs. C’est donc et enfin le rappel à la loi et la répression.
Ah quand même...Il faut être très clair : renoncement, réponse technique, rappel à la loi et répression sont des mauvaises réponses à un vrai problème.
C'est absurde. On peut parfaitement fournir un travail autonome en classe...La première raison tient dans les limites de l’exercice. Renoncer à évaluer le travail individuel fait en dehors de la classe, c’est s’aliéner des possibilités d’évaluation à commencer par l’incapacité d’évaluer l’accès à l’autonomie.
Suivons les bons exemples !La réponse technique a aussi ses propres limites, comme le souligne cet autre article du Monde, car, au-delà du coût parfois exorbitant de ces solutions applicatives, il n’y a jamais aucune certitude concernant le plagiat et chaque professeur passe beaucoup, beaucoup de temps à vérifier l’invérifiable et les reformulations fréquentes et approximatives. Et puis, comme d’habitude avec les solutions techniques, c’est tellement plaisant de les contourner et de défier à la fois le logiciel et l’autorité. Enfin, il apparaît bien inutile de sans cesse rappeler une loi qui est transgressée à loisir par certains écrivains, certains journalistes, certains professeurs d’université eux-mêmes, car dans tous ces domaines les exemples de plagiat sont légion.
Un beau modèle, en effet.On voit bien quel effet a le rappel à la loi sur les pratiques de téléchargement illégal chez les jeunes notamment. Enfin, l’énumération des sanctions prévues en cas de transgression est presque risible : on passe, comme à Pau, sans intermédiaire du simple blâme à l’exclusion de l’université ! Sans compter que certaines écoles ou universités privées, notamment de l’autre côté de l’Atlantique, où tout s’achète, devoirs comme diplômes, et qui ne vivent que du soutien financier de leurs élèves ou étudiants, ont pour le plagiat un regard tout à fait différent et bien plus complaisant…
On attend toujours les solutions imaginatives de Michel Guillou.La deuxième raison est l’absence de réflexion éducative. Les deux documents en référence listent sans rien oublier tous les cas de plagiat mais il ne s’agit en aucun cas d’une réflexion ou d’un travail qui aurait pour but d’en limiter les effets. Même si, à Bordeaux, la signature de la charte par les étudiants est précédée de deux heures de cours à ce sujet, c’est bien évidemment insuffisant.
C'est vrai, ça. Après tout, le plagiat n'est-il pas la chose du monde la mieux partagée ?Enfin, qu’est-ce exactement qu’une pensée originale ?
Dit comme ça, les choses sont effectivement plus simples, et la nécessité de trouver des solutions se fait moins sentir.
C'est vrai, quoi : à quoi bon penser par soi-même ? Admettons, mieux revendiquons fièrement notre servitude !Est-il possible de s’affranchir aujourd’hui, quand on est auteur, journaliste, blogueur ou thésard, étudiant ou élève, de ce que les autres ont écrit sur le sujet avant de donner son avis.
A bas l'autonomie de pensée ! A bas la pensée individuelle : bienvenue dans l'ère de la grande compilation !
Donc finalement à quoi bon les guillemets ?Et même quand on prend la juste et respectable précaution de citer entre guillemets, le reste du discours est-il complètement exempt de références externes, d’éléments de langage appartenant à autrui, d’idées qui viennent d’ailleurs ? Et ces involontaires « citations » non référencées sont-elles des contrefaçons ? Sont-elles la marque de l’immoralité ? De l’illégalité ?
Quel beau modèle nous propose Michel Guillou ! C'est vraiment être "réactionnaire" que de ne pas penser comme lui.
Mais non : la pensée de Michel Guillou est unique puisqu'il est le seul à penser ce qu'il pense, contre le reste du monde qui n'a rien compris à la modernité modernifiante.Pour ma part, quand j’écris, ce billet ou un autre, je m’oblige — je n’ai pas besoin de me forcer — à mettre les citations que j’utilise en italique et entre guillemets. Mais le reste de mon propos n’est-il pas, de manière inconsciente, la stricte copie de ce que j’ai vu ou lu ailleurs ? Comment en être certain ? Comment échapper à ce risque ?
Voilà donc la solution éducative de Michel Guillou : non pas lutter contre le plagiat mais le légaliser et même le célébrer comme le parangon du changement de paradigme dans l'école 2.0.Les juges eux-mêmes, pourtant rompus à ce genre d’exercice, se disent parfois bien dans la peine, lorsque on sollicite leur avis à l’occasion d’une action en justice, de dire ce qui constitue un plagiat, une contrefaçon, une simple imitation, une copie exacte…..
Effectivement, si l'école cesse d'instruire, il y a de bonnes chances qu'elle puisse enfin atteindre ses objectifs.En matière d’enseignement scolaire et universitaire, la bonne méthode, pour échapper aux pièges évoqués plus haut, n’est-elle pas de changer radicalement les programmes, donc les contenus d’enseignement et donc les objectifs d’apprentissage comme le suggère le président du Conseil supérieur des programmes.?
Quel bel exemple d'éducation, en effet, que de renoncer à enseigner une certaine forme de morale en même temps que d'exigence intellectuelle.Il en va d’ailleurs des devoirs à la maison ou des mémoires ou thèses universitaires comme de tous les examens, diplôme national du brevet ou baccalauréat, il deviendra difficile voire impossible, à force de renoncement, de réponses techniques inadaptées, de rappels à la loi ou de sanctions, d’empêcher la fraude ou la triche.
Innovons donc : plagions la pensée des autres sans plus de réserve !Il n’y a pas d’autre solution alors que de changer tout, de fond en comble. Innover et imaginer. Le plus tôt sera le mieux. Car le numérique est passé par là…
Dans la même veine sur le blog "Ecole de demain" du SE-Unsa (16/05/14) à propos de l'enseignement de l'informatique à l'école :
A relire notre article : "Éloge du copier-coller à l’école"Changer les codes et les rôles
Copier les uns sur les autres, “tricher” en utilisant le code d’un autre… autant de codes scolaires pris à contre-pied ! Dans les ateliers présentés les enfants apprennent ensemble, et n’ont pas forcément besoin de l’aide de l’adulte !
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Donc, en fait, s'offusquer du plagiat, c'est être une "sainte-nitouche".Face aux saintes-nitouches du plagiat, défendons le copier-coller
A noter que le copier-coller en soi n'est pas le plagiat : on peut pratiquer l'un sans pratiquer l'autre.
C'est pourtant très simple : plagier, c'est copier sans le dire, c'est s'approprier au mauvais sens du terme, c'est voler (voir l'étymologie de "plagiat").La directrice exécutive de l’école de journalisme de Sciences-Po a été suspendue après voir été accusée de copier-coller des extraits d’articles sans citer ses sources. On peut estimer qu’il s’agit de plagiat. Pas si simple.
Et la meilleure façon d'être "redevable", c'est encore de citer. Plagier, c'est précisément ne pas être redevable.Je suis pour le « copier-coller ».
Notre pensée jaillit principalement de l’œuvre de nos prédécesseurs. Une idée, aussi originale soit-elle, ne sera toujours que le réaménagement de concepts existants dans la synthèse d’un nouveau sens. Si nous pouvons nous arroger le mérite de ce dernier, nous ne pouvons guère réclamer la propriété des premiers. Un auteur est toujours redevable à l’humanité.
La question du plagiat à l'époque de "la communication orale" me semble quelque peu anachronique.La communication orale, antérieure à la communication écrite, ne s’est jamais souciée de plagiat. Elle en dépendait même, la mémoire constituant l’essentielle audiothèque de transmission de la connaissance.
Restreindre le plagiat au "savoir" et à la "connaissance", c'est - d'une certaine manière - déjà le justifier puisque la connaissance n'appartient à personne. A noter que le plagiat concerne également (et d'ailleurs plus souvent) les œuvres de l'esprit (la recherche, les œuvres de réflexion, la littérature) qui ne peuvent pas s'assimiler à du "savoir" ou à de la "connaissance".Ce rapport naturel au savoir se poursuit à ce jour.
Ce n'est certainement pas du "plagiat" puisque Plutarque, appartenant à une culture partagée par tous les humanistes contemporains de Montaigne, est cité en latin.Le plagiat est né pratiquement de la littérature, dès lors qu’on a commencé à vivre de l’écriture.
Vieille tradition littéraire
Il y a par exemple chez Montaigne 400 passages empruntés à Plutarque...
Et voilà comme on organise la confusion entre plagiat et citation. Montaigne n'est certainement pas un plagiaire...
En l'occurrence c'est au titre de penseur que Montaigne cite de nombreux auteurs, pas d'écrivain. On glisse donc ici de la citation au plagiat.On utilise et réutilise des textes d’écrivains pour lesquels on nourrit une grande admiration, c’est un procédé littéraire classique.
Nouveau glissement, dans l'autre sens cette fois : le plagiat est un "clin d'oeil" proche de la citation, un hommage finalement à la personne plagiée.Avant, en littérature, quand il y avait un clin d’œil, on applaudissait, aujourd’hui on tombe à bras raccourcis sur l’auteur.
Puisqu'on parle ici de la directrice exécutive de l’école de journalisme de Sciences-Po, Agnès Chauveau, accusée de plagiat, il fallait voir dans ses chroniques copiées-collées des clins d’œil, de nombreux clins d’œil.
La vérité, c'est que le "clin d’œil", tel qu'on le rencontre dans la littérature ou au cinéma (des œuvres qui n'ont pas vocation à citer leurs sources comme des chercheurs, des penseurs ou... des journalistes), s'impose comme une évidence pour n'importe quel connaisseur, et qu'en général il s'accompagne d'une intention artistique.
Car faire du journalisme, c'est faire de la littérature.Et les emprunts, cela devient un crime, un blasphème. C’est pourtant le principe de l’intertextualité, un classique de la littérature.
Terrible aveu, à vrai dire...
"Se servir" n'est pas tout à fait copier : l'inspiration et le travail, c'est précisément ce qui fait défaut dans le copier-coller.Dans « La Carte et le territoire », Michel Houellebecq utilise effectivement les notices et sites officiels comme matériau littéraire brut pour parfois les intégrer dans ces romans après les avoir retravaillés. Si certaines reprises peuvent apparaître telles quelles « mot pour mot », il ne peut s’agir que de très courtes citations :
« Je me sers partout où je peux trouver de l’inspiration et des choses qui me stimulent : films, musique, livres, peintures, photos, conversations, rêves. Peu importe où je prends les choses. Ce qui importe, c’est où je les porte. »
Précisément : la photocopie est une copie (entrant dans un cadre parfaitement légal d'ailleurs), et rien d'autre. Le professeur ne cherche pas à se présenter comme l'auteur d'un manuel scolaire.Vive le copier-coller à l’école
Les saintes-nitouches du plagiat, après avoir brandi devant les élèves le glaive de la moralité, n’hésitent pas à chaparder du matériel et à le reproduire au photocopieur.
Ce relativisme, assez diffamatoire (le professeur est un fainéant), rejoint l'autre : le plagiaire est finalement un grand auteur de la littérature.Les raisons évoquées par les professeurs ne sont souvent guère différentes de celles qui motivent les élèves.
Ça ne trompe pas beaucoup, malheureusement, car le copier-coller est précisément la manifestation d'une incompréhension et d'une incapacité à reformuler. Il est très facile de repérer, même sans logiciel, du copier-coller dans une copie de secondaire.A l’école comme à l’université, le copier-coller consiste, pour les élèves, à se servir de fragments trouvés sur le Web et à les insérer dans leurs devoirs comme s’ils étaient sortis de leur plume.
Mais ce n'est pas l'avis de journalistes, visiblement.La plupart des maîtres et professeurs considèrent cette pratique comme une calamité. Ils ont de bonnes raisons pour cela.
Dans le cadre éducatif, ce n'est pas le plagiat qui importe (c'est-à-dire le vol), en l'occurrence, mais l'absence de travail, de réflexion personnelle et in fine de compréhension et d'apprentissage. La comparaison avec des adultes est assez peu pertinente.On peut estimer qu’il s’agit de plagiat (c’est le cas aux Etats-Unis) ou que ça ne permet pas de juger ce qu’ils ont appris.
Avec Wikipédia c'est malheureusement tout le contraire qui se produit.Pas si simple.
Savoir trouver les références dont on a besoin est une qualité, une habileté de plus en plus utile.
Et surtout c'est oublier que tout travail n'a pas vocation a être documentaire : c'est même une partie très secondaire du travail scolaire. Il est aussi absurde (quoique pour des raisons différentes) de copier-coller une démonstration de mathématiques qu'un commentaire de texte (par définition personnel).
Xavier de La Porte confond à l'évidence le travail journalistique et le travail scolaire, lesquels n'ont pas grand chose à voir.
Seulement dans le cadre d'une recherche documentaire, en s'assurant que ces sources seront fiables et qu'elles seront citées comme il se doit.C’est donc bien les préparer que d’encourager les élèves à aller les chercher.
Ils peuvent aussi lire des livres...Cela aiguise leur curiosité et les ouvre sur le monde.
Hors recherche documentaire, une telle "curiosité" les enferme dans une servitude au web et les prive de ce que l'école cherche à obtenir : l'autonomie de pensée.
Donc il s'agit bien ici rien moins que de légitimer le copier-coller des élèves.Procéder d’une telle manière aurait le mérite de transformer les élèves de pirates en explorateurs.
Toujours le même piège sémantique avec les "connaissances".Une forme d’expression tolérable
Elle prendrait acte du fait que les connaissances étant de plus en plus facilement accessibles, ce sont les relations que nous établissons entre elles qui comptent et le sens qu’ainsi nous produisons.
Et ce "sens" est plus grand quand on ne cite pas ses sources.
Voilà une excellent déontologie journalistique venant d'un rédacteur en chef. La meilleure défense est l'attaque : mieux que défendre une collègue, attaquer les "saintes-nitouches" du plagiat.Assorti des conditions avancées (et d’autres probablement que vous ne manquerez pas de proposer), le copier-coller me semble éventuellement tolérable à côté d’autres formes d’expression, les plus créatives possibles.
Ça n'a donc rien à voir avec le plagiat...Ne faisons pas l’autruche en niant l’efficacité du copier-coller. Je l’utilise à profusion, à la différence près que je cite mes sources.
Cela vient surtout quand on a soi-même une culture, une logique et une autonomie de pensée... comme Xavier de La Porte en somme.Cette intégrité intellectuelle requiert une certaine maturité, trop sans doute pour des jeunes habitués au piratage de la musique, pressés d’activités, ou désintéressés de la tâche. Mais cela viendra bien, en laissant l’éducation faire son œuvre.
Avec les "saintes-nitouches du plagiat", la provocation est quand même bien avancée ici.Pas la peine de jeter des pierres… mais engageons la conversation.
A vrai dire distinguer plagiat, citation et copier-coller, c'est très "simple", contrairement à ce que voudrait nous faire croire Xavier de La Porte. Vouloir les confondre, c'est très inquiétant pour la déontologie journalistique. Mais la déontologie, c'est bon pour les "saintes-nitouches".
Pour la petite histoire, un copier-coller avec une référence : www.littre.org/definition/plagiaire
ÉTYMOLOGIE : PLAGIAIRE
Lat. Plagiarius (1er a bref), proprement celui qui débauche et récèle les esclaves d'autrui, de plagium (a bref), crime de débaucher les esclaves, du grec du grec, oblique : celui qui met de côté, qui détourne.
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"(Tu as) copié, (tu es) collé" sur le site d'un syndicat enseignant dit "progressiste", le SE-UNSA (15/04/15). On a les progrès qu'on peut.
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Et dans la même veine, à propos de la fraude au bac : www.laviemoderne.net/veille/cursus-et-ex...resse?start=40#13834
Michel Guillou écrit: Ce n’est pourtant pas une raison pour qu’un service du ministère s’autorise, par le truchement des enseignants, à le stigmatiser, ce bachelier de 2015, lui, ses pratiques sociales, son engagement numérique et ses outils de socialisation avec. [...] J’ai proposé dans le billet en référence quelques nouvelles modalités d’organisation et d’évaluation. Au-delà de ces dernières, on pourrait songer à augmenter la part prise pour le contrôle continu, à prendre en compte le travail collaboratif ou encore à diminuer la durée des épreuves d’évaluation individuelle. [...] Car il s’agirait de comprendre enfin que nous sommes entrés dans le troisième millénaire, que la société, sa jeunesse et la manière dont se transmettent les connaissances ont profondément changé et n’ont plus rien à voir avec celles des années soixante-dix.
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