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Hamelin de Guettelet - "Comment j'ai pourri le web dixit Loys Bonod" (24/03/2012)
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Pour l'instant, la réflexion se limite à l'invective. Voilà qui augure bien !Quand la télévision n'a rien à dire, elle parle quand même de n'importe quoi. Ainsi France 2 nous montre les exploits de Loys Bonod, professeur de lettres en classe de première au lycée Chaptal à Paris qui vient de jouer les intelligents, enfin croit-il, en roulant des mécaniques de geek. À 36 ans et toutes ses dents, il se vante d'avoir pourri le web pour tromper ses élèves (cf. mon message du 11 juillet 2008), belle mentalité ! On peut avoir fait des études, on peut être enseignant, mais on peut aussi se ridiculiser en croyant ridiculiser ses propres élèves.
Bien d'accord. Relisez mon article pour apprendre ce qui a motivé mon expérience...La relation du maître à son élève repose sur le savoir et la relation de l'élève au maître sur la confiance.
Les connaissances sont une partie secondaire de mon enseignement.Si le savoir n'est pas discutable, la confiance ne s'apprend pas, elle se donne et sans confiance, il n'y a plus que l'autorité quand ce n'est pas l'autoritarisme ; il ne reste plus que la transmission autoritaire du savoir, faire ingurgiter de force les connaissances comme l'on gave les oies.
Vous êtes pédagogue ?Il n'y a pas besoin d'avoir une longue expérience de pédagogue pour comprendre que rien de bon ne peut se faire en l'absence de confiance.
(Ah les vertus de l'anonymat sur Internet... et notamment sur Wikipédia : c'est toujours pratique de ne pas savoir qui parle et d'où. : ) )
Sur Wikipédia on l'a compris depuis longtemps.Doleros, Justin Delapierre, Lucas Ciarlatano, en fait Loys Bonod, constate lors de sa première année de lycée ce que tout professeur à déjà constaté depuis longtemps ; hormis quelques rares élèves/étudiants plus doués et plus curieux que la moyenne, tous les autres travaillent à la facilité.
Et je note qu'aujourd'hui la facilité a changé d'échelle.
Pas que je sache, surtout pour un commentaire de texte où un Profil est de peu d'aide. Mais visiblement Hamelin, pour des raisons que je ne m'explique pas, vous avez l'air de supposer que tout le monde le fait.Loys Bonod n'a-t-il jamais recopié/transcrit/reformulé/appris par cœur tel ou tel passage d'un Petit Classique Larousse ou d'un Profil Hatier ?
Malheureusement non... Mais vous croyez vraiment que la réussite scolaire est indexée sur la taille d'une bibliothèque ?Ses parents n'ont-ils pas acheté à crédit au mètre linéaire de bibliothèque les 20 ou 30 volumes d'une encyclopédie imprimée spécialement pour assurer sa réussite scolaire ?
Copier un manuel imprimé est néfaste en soi. Mais copier-coller, sans rien comprendre à ce qu'on copie, une page internet qui raconte n'importe quoi est encore plus néfaste.Aujourd'hui la masse de connaissances est passée de la bibliothèque à l'informatique. Pourquoi serait-il plus néfaste de copier Internet que de copier un manuel imprimé ?
Doux euphémisme. Reformulons : Qu'y a-t-il de surprenant que les élèves/étudiants trichent avec leur temps ?Qu'y a-t-il de surprenant que les élèves/étudiants vivent avec leur temps ?
Non, car un commentaire n'est pas une recherche d'information.Que fait Loys Bonod face à ce constat ?
Change-t-il sa façon d'enseigner ? Va-t-il expliquer comment faire une recherche ? Comment estimer la valeur d’une source ? Comment croiser les informations ?
Je ne crois pas qu'il y ait des spécialistes de son œuvre...Non, rien de tout cela, il va les piéger. En leur montrant qu'il n'est pas dupe de leurs copier/coller ? Non, cela serait trop simple, il va les ridiculiser. Il choisi un poète du XVIIe siècle, tellement peu connu, que l'on ne connait pas l'orthographe exacte de son nom, ni sa date de naissance, Charles Vion (notice de la BnF), Charles Vion sieur D'Alibray (revue littéraire), sieur Dalibray (signature de ses poèmes publiés de son vivant) ou Charles de Vion d'Alibray (pour les rares spécialistes modernes de son œuvre).
Heu... Surtout d'un faux corrigé.Bonod va pourrir (c'est son expression) Internet de fausses informations.
J'ai eu la franchise d'indiquer qu'il s'agissait d'une expérience pédagogique... On ne transige pas avec les contributeurs francs, chez Wikipédia : par contre, on tolère ceux qui biaisent.Il sera obligé de s'y reprendre à deux fois pour modifier la biographie du poète sur Wikipédia : une première fois en août, il transforme le poète en tragédien, mais une demie-heure plus tard sa modification est annulée
L'expérience n'était pas pour moi, mais pour mes élèves.une deuxième fois en septembre, après quelques corrections sur divers articles pour se crédibiliser, il invente un amour malheureux à son poète pour justifier une modification de son style d'écriture. Satisfait de lui, il se fait passer pour un lycéen en recherche d'informations sur plusieurs forums pour justifier des réponses soit-disant savantes mais toujours aussi fausses. Et pour couronner le tout il crée un commentaire approximatif qu'il propose à deux sites de corrigés de commentaires et de dissertations payants (Oodoc.com et Oboulo.com).
Il peut alors passer à sa démonstration. Il déterre un sonnet pratiquement inconnu d'Internet et le propose dès la rentrée aux élèves de ses deux classes de Première en leur donnant deux semaines pour commenter ce poème à la maison et en leur indiquant la méthodologie à suivre. Il les a bien sûr invités à fournir un travail exclusivement personnel. Voilà une pédagogie particulièrement inefficace ; quels résultats attendait-il sinon celui qui a obtenu ?
J'ai corrigé leurs copies : leur travail n'était donc pas vain. Par ailleurs, comme presque tous mes collègues, je ne note jamais le travail à la maison. Je vous laisse deviner pour quelles raisons.51 élèves sur 65 avaient d'une façon ou d'une autres copier/coller les erreurs qu'il avait lui-même introduites en pourrissant le web. Il se donne bonne conscience en osant préciser que ses élèves ne lui en tiennent pas rigueur ; quels élèves ? Les 51 qui ont triché en ne suivant pas ses consignes ou les 14 qui ont vu leur travail réduit à zéro du fait d'une expérience douteuse ; je n'ai pas noté, dit-il, pour ne pas les punir, punir qui ? Les 14 qui ont joué le jeu n'ont pas vu leurs efforts récompensés, il me semble ; où est la justice ?
Poussons jusqu'aux tablettes de cire et aux papyrus.Loys Bonod ose tirer une morale de cette histoire : « Je crois que j'ai fait mon travail et que la conclusion s'impose d'elle-même : les élèves au lycée n'ont pas la maturité nécessaire pour tirer un quelconque profit du numérique en lettres. Leur servitude à l'égard d'internet va même à l'encontre de l'autonomie de pensée et de la culture personnelle que l'école est supposée leur donner. En voulant faire entrer le numérique à l'école, on oublie qu'il y est déjà entré depuis longtemps et que, sous sa forme sauvage, il creuse la tombe de l'école républicaine. [...] Une chose est sûre : cette expérience a, je pense, marqué mes élèves et me vaut aujourd'hui une belle réputation dans mon lycée. [...] je défends ce paradoxe : on ne profite vraiment du numérique que quand on a formé son esprit sans lui. » Former son esprit sans le numérique ! Voilà bien une bêtise de plus. Cela veut dire quoi sans le numérique ? Dans les livres ? Et pourquoi pas dans les palimpsestes ?
Si c'est pour recopier n'importe quoi sans comprendre, si...Encore une ridicule opposition entre Gutenberg et McLuhan, comme si ce dernier n'avait déjà pas gagné contre le premier. Le village global, le numérique, Internet, c'est des bibliothèques entières consultables sans perdre des heures ou des journées.
Mes élèves ne consultent que rarement d'eux-mêmes des manuscrits. Ils ont un autre usage du numérique...C'est des manuscrits qui seraient invisibles autrement.
Posséder, c'est avoir à sa disposition, pouvoir potentiellement consulter. Ce qui n'a rien à voir avec la culture.C'est des millions d’œuvres picturales que chacun possède dans son musée imaginaire.
Pour voir des millions d'oeuvres en une vie, un rapide calcul montre qu'il faudrait passer une ou deux minutes par œuvre... Un sacré musée imaginaire.
Les élèves ont besoin de tout sauf de "foultitude". C'est un pédagogue qui vous le dit.C'est une foultitude d'informations qu'aucun manuel scolaire ne peut citer.
Internet n'est pas un média, mais une somme de média.C'est le média le plus complet qu'aucune encyclopédie imprimée ne peut concurrencer.
Non, car il existe de nombreuses choses qui n'exigent pas d'aller sur internet, comme résoudre un problème de physique ou comprendre et commenter un texte littéraire.C'est cela Internet et plus encore. Oui c'est vrai, le pire côtoie le meilleur. Comment ne pas se faire tromper ? Comment trouver la bonne information ? Voilà les réponses à apporter, voilà le rôle d'un professeur qui veut faire comprendre à ses élèves comment utiliser avec profit les NTIC - nouvelles technologies de l'information et de la communication - pour qu'ils puissent correctement travailler au lycée, ensuite à l'université et enfin dans leur vie de citoyen bien informé.
Vous êtes enseignant ?Voilà le noble rôle d'enseignant
Et un détracteur qui n'a rien compris au commentaire de texte.ne pas être un geek content de lui et qui trompe ses élèves. On recommande aux professeurs d'initier les élèves aux NTIC : « Je crois que j'ai fait mon travail et que la conclusion s'impose d'elle-même : les élèves au lycée n'ont pas la maturité nécessaire pour tirer un quelconque profit du numérique. » Et si c'était le professeur qui n'avait pas la maturité nécessaire pour rende profitable le numérique. Voilà un professeur qui n'a rien compris à son travail, à ses responsabilités d'enseignant, aux problèmes pédagogiques.
Vous le copiez-collez même. Je vous renvoie à ma réponse : www.laviemoderne.net/veille/les-bourdieu...pedagogique-24-03-12Parmi toutes les voix discordantes qui se sont élevées contre cette expérience ridicule, je retiens celle de Damien Babet, professeur de SES au lycée de Sarcelles : « L’école soumet les élèves à des injonctions contradictoires : pensez par vous-même, répétez ce qu’on dit. Prenez des risques, ne vous trompez pas. Apprenez par cœur, ne plagiez jamais. Ces contradictions sont structurelles, inscrites dans les fonctions ambivalentes de l’institution. D’un côté, on impose aux élèves une culture dominante de pure autorité. De l’autre, on leur demande d’entretenir la fiction selon laquelle cette culture est librement choisie, aimée, appréciée comme supérieure par tous. [...] On demande ici aux élèves de commenter un poème. Il ne s’agit pas d’un travail créatif, on n’attend pas d’eux qu’ils réinventent la littérature. Il y a de bonnes et de mauvaises réponses. Penser par soi-même n’est pas vraiment l’enjeu ici, il s’agit de penser, certes, mais de penser comme le prof. Apprendre à bien penser, être bien pensant. » Je n'aurai pu mieux dire, voilà pourquoi je le cite.
"On" = Wikipédia... fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:VandalismeAlors Wikipédia dans tout cela. L'article sur Charles de Vion d'Alibray est toujours aussi court, notre spécialiste Doleros/Justin Dalapierre/Loys Bonod s'est contenté de retirer deux semaines plus tard ses fausses assertions. Il ne pourra de toutes façons plus contribuer à Wikipédia pour améliorer l'article, puisque ses pseudo sont maintenant bloqués pour vandalisme - c'est ainsi que l'on nomme ce genre de modifications intentionnelles.
Quant à être bloqué, je ne crois pas puisque, ainsi que vous l'avez rappelé plus haut, j'ai déjà contourné sans difficulté les chétives barrières de protections de Wikipédia.
Un de mes élèves facétieux, qui a compris que Wikipédia est un moulin ouvert à tous les vents. Comme vous le dites, pendant dix mois, personne n'a rien trouvé à y redire et ça aurait pu durer encore longtemps si je n'avais pas publié mon expérience.Loys Bonod peut en plus être fier de lui puisqu'il a fait école, un autre vandale est venu réintroduire ses bêtises le 19 mai 2011. Par la faute de Loys Bonod, l'article sur Charles de Vion d'Alibray est resté fautif pendant 10 mois jusqu'à la suppression des erreurs le 21 mars 2012.
Ou si elle faisait un vrai travail éditorial de vérification.Ainsi irait mieux Wikipédia si elle n'était pas instrumentalisée.
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fr.wikipedia.org/wiki/Le_Joueur_de_fl%C3%BBte_de_Hamelin
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Pour comprendre Wikipédia, la littératie
S'il est aujourd'hui un débat obsolète que quelques profs dépassés par leurs élèves...
Je crois que Hamelin n'a pas lu mon expérience jusqu'au bout ou n'a pas suffisamment exploré ce blog et ce forum.
Voire pire que les vandales : les ignorants....ou étudiants ou autres journalistes en mal de copie n'ont toujours pas compris mais qu'ils finiront bien par comprendre un jour ou l'autre, jour qu'on leur souhaite le plus proche possible : oui, il est possible d'introduire des erreurs dans Wikipédia, plus et mieux qu'eux, les vandales le démontrent tous les jours.
Car il n'y a évidemment aucun lien logique : ce n'est parce qu'on peut écrire n'importe quoi sur Wikipédia qu'il y a écrit n'importe quoi dans Wikipédia.Que ces profs ou ces journalistes veulent-ils démontrer de plus ou de mieux en vandalisant Wikipédia ? Rien, puisque en introduisant des erreurs dans Wikipédia, Loys Bonod (cf. mon message du 24 avril 2012) ou Mathieu Martinière (cf. mon message du 1 juin 2013) ne démontrent qu'une seule chose ... que l'on peut y introduire des erreurs et non qu'il y a des erreurs dans Wikipédia.
L'étude de "Nature" en 2004, pour partiale qu'elle fût, a malgré tout montré que Wikipédia était inférieure. Par ailleurs, je suis très étonné de rencontre dans la bouche d'un wikipédien averti cette affirmation que Wikipédia serait une source !Depuis l'étude de Nature en décembre 2005, les études se sont multipliées pour prouver que la Wikipédia anglophone, puis la Wikipédia germanophone ou hispanophone ou francophone ... ont toutes montré, au moins pour les articles testés, que ces Wikipédia n'étaient pas plus mauvaises sources de savoir que les meilleures encyclopédies comparées.
Si tel était le cas, pourquoi les articles ne peuvent citer comme sources d'autres articles ?
Merci M. de Guettelet !Sauf pour les esprits bornés...
La meilleur façon d'éviter un débat, c'est de nier qu'il y a débat....le débat pour ou contre Wikipédia est en train de se transformer en réflexion sur le comment, comment utiliser Wikipédia ?
En commençant par rappeler que ce n'est pas une source ?La question « Wikipédia est-elle fiable ? » est remplacée par une nouvelle question « comment utiliser Wikipédia ? »
On le sait très bien dans le monde de l'éducation...C'est la littératie qui apporte la réponse au comment.
Littératie informationnelle
Lancée aux États-Unis en 1974 dans le monde de l’entreprise, pour désigner les nouvelles compétences informationnelles nécessaires aux futurs travailleurs du savoir...
Une définition bien vague dans les objectifs qu'elle assigne à la littératie ("atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités") mais surtout essentiellement utilitaire au sens le plus restreint du terme ("dans la vie courante"). Malgré le terme apparemment complexe de "littératie", il ne s'agit par exemple plus du tout d'écriture complexe, de littérature, mais de texte informationnel. Avec cette confusion supplémentaire qui suppose que toute forme de connaissance n'est qu'information....l'information literacy, la notion avait été rapidement plus ou moins monopolisée par la communauté des bibliothécaires anglophones. Puis peu à peu, elle a pénétré les milieux de l'enseignement au Canada au début des années 80. Suivant les longues habitudes de Québec, la notion de literacy est à l'origine de longues disputes entre les tenants de l'« alphabétisation » et ceux de la « littératie » comme l'explique si bien Régine Pierre dans la Revue française de linguistique appliquée en 2003. En 1994, neuf pays – l’Allemagne, le Canada (populations anglophone et francophone), les États-Unis, la France, l’Irlande, les Pays-Bas, la Pologne, la Suède et la Suisse (régions germanophone et francophone) – ont mené la première évaluation comparative, à grande échelle, des capacités de littératie publiée en décembre 1995 dans Littératie, économie et société : Résultats de la première Enquête internationale sur l’alphabétisation des adultes (OCDE). Dans cette étude il était donné une définition de la littératie :
« Aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités. »
"utiliser avec profit" et dans la vie courante. On rejoint le pédagogisme d'un Meirieu assignant à l'école la tâche d'apprendre aux élèves à lire des notices d'appareils électroménagers, présentées comme des supports d'écriture comme d'autres.Si l'alphabétisation est la capacité des pratiquants d'une langue à l'écrire et à la lire, la littératie est la capacité des pratiquants de cette langue à l'utiliser mais aussi la capacité de comprendre et utiliser avec profit les différents média de cette langue.
Le "texte suivi", la pensée complexe, c'est tellement old school !À la littératie des textes suivis, des textes schématiques et des textes quantitatifs s'ajoute aujourd'hui la littératie numérique.
La référence salutaire, plutôt.L'ordinateur mais surtout Internet a modifié le niveau de compréhension et d'utilisation d'une langue. Avec Internet, le texte n'est plus suivi ou plus aussi suivi, l'information se fragmente et surtout elle perd la référence statutaire de l'auteur.
Encore une fois, le texte n'est compris que comme somme d'informations. Rimbaud ou Hegel ont écrit des ouvrages informationnels.
Internet a "modifié le niveau de compréhension et d'utilisation d'une langue"... mais dans quel sens ? (cf "L'acculture en Serres" ) Celui du progrès et de l'humanisme qui se nourrit des "textes suivis" ?
L'acquisition de nouvelles compétences très complexes et qui bien sûr ne font que s'ajouter aux compétences antérieurement exigées par l'école.L'utilisation et la compréhension de l'expression numérique imposent l'acquisition de nouvelles compétences inhérentes à la littératie numérique.
Oh, une jolie matrice, qui donne un vernis de haute scientificité à cet étrange article qui brusquement prend pour objet le vandalisme de Wikipédia (son véritable sujet, même si - ne l'oublions pas - Wikipédia ne fait pas débat)...Matrice comportementale
La composition des capacités de littératie textuelle et de littératie numérique permet la création d'une matrice mettant en évidence cinq types de comportements d'utilisateurs de Wikipédia.
Ce "généralement" est très scientifique. Bref, parce que les contributeurs savent utiliser les balises de Wikipédia, ils sont très forts en littératie.Les rédacteurs de Wikipédia font généralement montre d'un niveau supérieur de littératie numérique autorisant des mises en formes informatiques sophistiquées...
Eh oui : qui connaît les balises de Wikipédia peut comprendre Érasme ou Aristote....impliquant aussi des compétences supérieures de littératie textuelle, permettant la recherche et la compréhension de sources, la reformulation des connaissances ;
Voilà l'avenir de la pensée rêvé par M. de Guettelet : une pensée contrôlée par des techniciensLes contributeurs techniques de Wikipédia possèdent souvent un niveau plus faible de littératie textuelle les limitant dans leur volonté rédactionnelle mais en faisant de très bons contributeurs techniques grâce à leur haut niveau de littératie numérique leur permettant d'intervenir sur le code wiki ;
Je dirais même : des faibles d'esprit. Vous vous rendez compte : aucune balise de code dans les ouvrages de M. Jeanneney !Les intellectuels comme les enseignants contempteurs de Wikipédia sont l'exemple typique d'utilisateurs plus proche de Gutenberg que de McLuhan possédant un très haut niveau de littératie textuelle mais qui du fait d'un faible niveau de littératie numérique n'arrivent pas à intégrer le concept d'une encyclopédie numérique ;
La référence à Gutenberg laisse perplexe...
Encore des esprits bornés : voilà qui fait beaucoup. Il est amusant de voir que M. de Guettelet suppose que les contributeurs de Wikipéida ont pour leur part un haut niveau de "littératie textuelle" (ce pléonasme est assez révélateur en soi de l'idiotie du concept).Les journalistes testeurs de Wikipédia aux bonnes compétences en littératie textuelle mais trop souvent d'un faible ou moyen niveau de littératie numérique ne leur permettant généralement pas de comprendre le fonctionnement technique et l'utilisation numérique ;
C'est pour cela qu'ils contournent facilement les fragiles protections de Wikipédia !Les vandales ayant souvent un faible niveau de littératie textuelle les limitant dans la compréhension et l'utilisation d'un contenu encyclopédie doublé d'un faible niveau de littératie numérique leur interdisant de comprendre le fonctionnement technique d'une encyclopédie numérique.
Voilà qui est supposé nous rassurer : si Wikipédia ne vous satisfait pas, pensez qu'elle existe dans toutes les langues.Littératie numérique avancée
Depuis douze ans qu'existe Wikipédia, les utilisateurs du Web possédant des niveaux supérieurs de littératie numérique utilise l'encyclopédie en ligne pour des utilisations autres sa finalité première. Des utilisations particulières sont maintenant documentées :
utiliser les différentes versions linguistiques de Wikipédia pour rechercher des équivalences d'une notion dans différentes langues. Cette pratique est rendu possible par les liens interwikis qui, par définition, relient le même article encyclopédique dans toutes les versions linguistiques ayant un article sur ce même sujet ;
Voilà qui est encourageant : la pensée peut rentrer dans de petites boîtes bien rangées.l'utilisation des catégories permet dans une version linguistique ou dans plusieurs langues de créer des listes de sujets. L’emboîtement des catégories ascendantes de fille à mère ou descendantes autorisent l’élargissement des recherches comme l'internationalisation, là encore, grâce aux liens interwikis ;
Quand cette obligation est respectée bien sûr... Quant aux bibliographies "strictement universitaires" du passé, c'était vraiment une contrainte dépassée.l'obligation de sourçage des articles de Wikipédia génèrent en pied d'article des bibliographies qui ont l'avantage de sortir des bibliographies strictement universitaires, toujours avec une possibilité d'internationalisation multilingue ;
Voilà qui est dit.Wikipédia est utilisée comme un moteur secondaire de requête à la suite de Google qui donne toujours dans sa première page de réponses un article de Wikipédia.
D'où la politique des liens no-follow dans Wikipédia...Il est alors possible via cette page Wikipédia, de trouver des sites internet peu ou mal référencés en lien avec la recherche dans les liens externes des articles de Wikipédia ;
Et pourquoi ces sites sont-ils "mal référencés" : rien à voir bien sûr avec le fait que Wikipédia le soit très bien !
Voilà qui est rassurant pour une encyclopédie qui doit la plus grande partie de son succès à son référencement gagnant dans Google !une façon comme une autre d'élargir la recherche hors des pages googlelisées ;
Quel progrès pour l'histoire de la pensée ! Voilà qui méritait d'être mis en avant !ne pas oublier aussi le Wikipédia contest, jeu d'imagination consistant à passer d'un article de départ à un article d'arrivée soit en un minimum de clic, soit en un minimum de temps.
Le vague de cette affirmation gratuite est bien sûr de nature à nous convaincre.Certainement qu'il existe d'autres formes d'utilisations des capacités numériques de Wikipédia, non encore documentées, tout cela dénote d'une littératie numérique avancée pour des utilisateurs totalement à l'aise avec les médias numériques.
Voilà. Un bon connaisseur d'Eschyle est un abruti sur Wikipédia.Frustration et mécanisme compensatoire
C'est d'ailleurs le niveau élevé de littératie numérique requis qui rend particulièrement difficile l'acquisition du statut de contributeur-rédacteur de Wikipédia. Pour devenir contributeur-rédacteur ou contributeur technique, il faut que l'utilisateur-lecteur, possède ou acquière ce niveau supérieur de littératie numérique requis.
Ah... voilà à quoi est résumé le vandalisme...En l'absence de cette compétence numérique, l'utilisateur de Wikipédia qui ne veut pas se limiter au statut d'utilisateur-lecteur, est psychologiquement à la recherche d'un mécanisme compensatoire. C'est bien dans ces mécanismes de compensation qu'il faut rechercher l'explication du vandalisme, le faible niveau conjugué de littératie textuelle et de littératie numérique ne permet que des contributions « pipi-caca-prout ».
Ben voyons... Je n'ai pas tellement pas compris le fonctionnement de Wikipédia que j'ai même écrit un très long article dessus : www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/3...-c-est-de-participer :transpi:C'est aussi dans ces mêmes mécanismes de frustration/compensation qu'il faut rechercher l'explication des critiques virulentes de Wikipédia par des utilisateurs ayant un faible niveau de littératie numérique leur rendant difficile l'appropriation des connaissances d'une encyclopédie numérique hors de leurs repères traditionnels et plutôt que de reconnaître leur faible niveau de littératie numérique ils préfèrent critiquer ce qu'ils ne comprennent pas.
Ce qui n'est pas le cas de Wikipédia...Quant aux journalistes obligés par profession d'épouser le siècle...
"Non commercial, non commercial" : c'est vite dit !...et au mieux de rédiger sur le numérique au pire de faire du sensationnalisme avec le premier site mondial non-commercial en terme de consultation...
C'est vrai que le fonctionnement erratique de Wikipédia en laissent beaucoup perplexes.......leur faible niveau de littératie numérique les laissent dans une position intermédiaire ne leur permettant pas de comprendre toutes les subtilités d'une encyclopédie numérique.
Comme les intellectuels ou les enseignants, les journalistes sont donc limités...C'est bien ce manque de littératie numérique qui rend caricatural bien des prestations journalistiques.
C'est tellement plus simple. Le problème ne peut pas venir de Wikipédia elle-même et de son fonctionnement problématique, bien sûr.Il faut aussi très certainement rechercher dans les difficultés que rencontrent la communauté wikipédienne les traces des différences de niveaux de littératie qu'elles soient textuelles avec tous les litiges sur le fond ou qu'elles soient numériques avec les oppositions sur la forme.
Il n'est pas possible avec 5000 contributeurs réguliers (faisant plus de 5 contributions par mois) d'avoir une homogénéité de compétences textuelles et/ou numériques, chacun appréciant les contraintes d'une encyclopédie en ligne en fonction de leur niveau de littératie.
Bel aveu...De plus l’ignorance dans laquelle aiment à se complaire les contributeurs-rédacteurs des attentes de leurs 20 millions d'utilisateurs-lecteurs uniques par mois, autant de leurs niveaux de littératie textuelle que de littératie numérique n’arrange pas non plus la situation de compréhension mutuelle.
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