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Ecrans.fr - "Le wikipodcast" (04/04/12)
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Avec Erwan Cario, Camille Gévaudan, Sophian Fanen.
Invitée : Adrienne Alix... directrice des programmes de Wikimédia France.
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Quelques phrases relevées :
Sophian Fanen : ceux qui n'ont pas triché sont sans doute "ceux qui n'ont pas internet" : où l'on voit que la triche, c'est la normalité du monde moderne.
Encore un peu de relativisme moral ?
C'est tout à fait le but d'un commentaire...Adrienne Alix écrit: si j'ai bien compris, le but de l'exercice, c'est de leur montrer qu'il fallait faire une recherche sérieuse et confronter ses sources
Dans le cas de mon expérience, il s'agirait surtout de ne pas se servir d'internet tout court. Où l'on voit que tout exercice intellectuel doit nécessairement passer par internet et l'information : c'est sidérant !Adrienne Alix écrit: Il y a d'autres manières avec des élèves de leur montrer comment se servir d'internet
Je n'ai jamais imaginé une chose pareille. Je dis que les élèves de seize ans n'ont pas la maturité pour discerner le bon du mauvais : la preuve par mon expérience.Adrienne Alix écrit: que ces enseignants arrêtent d'imaginer qu'il n'y a rien de bon sur internet
Copier dans les deux cas, c'est mal. Les sources papier sont bien plus fiables, mais ici on s'en moque puisqu'un commentaire n'est pas une recherche documentaire.Adrienne Alix écrit: si c'est sur papier c'est bien, si c'est sur internet c'est mal.
Curieusement Adrienne Alix trouve qu'un usage intelligent d'internet pour un professeur, c'est de "se servir de Wikipédia et d'y contribuer" (où l'on voit qu'il s'agit sans cesse pour Wikipédia de s'imposer comme modèle de référence) : "j'ose espérer que ça marche plus avec les élèves que de les humilier". Je pense, pour ma part, que mon expérience est plus marquante.
Quant à l'accusation d'humiliation, Ecrans.fr n'a pas fait son travail de journaliste en n'interrogeant pas mes élèves.
Camille Gévaudan, me citant : "On ne peut rien tirer du numérique si on n'est pas né sans..."
Adrienne Alix écrit: Je pense qu'on profite mieux du papier quand on a formé son esprit sans lui... je pense que depuis les tablettes d'argile, c'est un peu la fin de l'humanité.
Ce n'est pas la question...Sophian Fanen écrit: C'est un non-sens, on ne vivra plus sans numérique.
Erwan Cario, résumant ma conclusion : "Ces élèves, quelle bande de flemmards !"
Je me cite dans l'article : "Davantage que la paresse, c'est un manque cruel de confiance en eux qui les pousse à recopier ce qu'ils trouvent ailleurs, et qu'en endossant les pensées des autres ils se mettent à ne plus exister par eux-mêmes et à disparaître."
Erwan Cario écrit: Ça veut donc dire que les générations actuelles ne profiteront jamais du numérique [...] sur une réflexion de vieux con [...] Peut-être que, quand il y aura des profs qui eux n'auront pas eu le bonheur de forger leur esprit sans le numérique, ça évoluera peut-être
Quand même, à la fin, une question ironique de Camille Gévaudan avec des rires complices : "Wikipédia est-elle fiable ?" On s'attend évidemment à une réponse très objective de la directrice des programmes de Wikimédia France...
Dommage. Même les fidèles auditeurs du Wikipodcast ont été déçus de ce traitement de mon expérience : www.ecrans.fr/forums/viewtopic.php?id=13202
On aurait en effet pu attendre de journalistes un peu plus de réflexion, de retenue évidemment et de distance critique, en posant à Adrienne Alix quelques questions dérangeantes :
- comment se fait-il que n'importe qui puisse écrire n'importe quoi sur Wikipédia ?
- le référencement de Wikipédia ne place-t-il pas ce "projet d'encyclopédie" en situation de monopole sur le web, notamment dans l'esprit des élèves, au détriment d'autres sources de documentation ?
- comment se fait-il que certains articles soient sourcés à partir de documents payants comme Oodoc et Oboulo ?
- la gratuité et le modèle collaboratif sont-ils des gages de qualité ?
etc.
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www.ecrans.fr/Wikipedia-banning,2684.html
A.
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Aujourd'hui un billet de Camille Gévaudan sur Wikipédia. A votre avis, un billet critique ?
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Une hagiographie assez amusante à bien la lire.Quand elle doit se réveiller pour prendre un avion, Adrienne Charmet-Alix demande à des amis qui vivent sur la côte Ouest américaine de lui téléphoner sans relâche. Elle a du mal à se lever le matin. Parce qu’elle a du mal à se coucher le soir. Comment le pourrait-elle ? Comment caser dans une seule journée son activisme pour un Internet libre, son « fanatisme absolu pour le monde slave » et les répétitions de l’Adagio de Barber avec son chœur ?
Comme Google, le meilleur soutien de Wikipédia ?Adrienne Charmet-Alix coordonne les campagnes de la Quadrature du Net depuis avril. A 35 ans, elle est devenue l’une des porte-parole de l’association de défense des libertés numériques. Elle a tout, pourtant, de l’anti-geek – du moins comme on aime à se les représenter. Défense de la neutralité du Net – pour éviter que les opérateurs choisissent à notre place ce qu’on peut y trouver. Dénonciation de la surveillance de masse des internautes par les Etats – comme de la collecte des données personnelles par les firmes multinationales.
Voilà qui a le mérite d'être clair : de l'évangélisation... Ce droit revendiqué, c'est surtout pour détruire tout ce qui fait obstacle à Wikipédia (et à certaines firmes multinationales), à commencer par l'interdiction du photocopillage.Promotion des « droits culturels de chacun » – le droit d’accéder aux œuvres et de partager la culture plus largement que dans un système de droit d’auteur inadapté à l’ère numérique. La Quadrature multiplie les campagnes, évangélise les élus – de Paris ou Bruxelles...
D'ailleurs Wikipédia est au-dessus des lois de notre République , un affreux État sans légitimité démocratique, qu'on se le tienne pour dit.–, décrypte les projets de loi ou les stratégies de multinationales. « Nous voulons un monde où des législations protègent les citoyens aussi bien contre les abus possibles des Etats que contre ceux des grandes entreprises », condense-t-elle.
A moins que ce ne soit parce qu'elle a "du mal à se lever le matin" ?Débit acéré. Caractère certain. « J’ai été prof pendant un an. Avoir des élèves de cinquième qui me demandent quand tourner la page, ça ne m’intéresse pas. » Fausse modestie bannie. « Si je peux faire un peu d’autosatisfaction, je pense que ça a très bien marché. »
C'est beau l'engagement social, en toute modestie en effet... Un cynisme envers les élèves déconcertant pour celle qui, responsable de Wikimédia France, qui a négocié l'agrément avec l’Éducation nationale.
Mais le scoutisme s'arrête à la porte de l'école.Wikipédia contre fiches cartonnées
C’est par Wikipédia qu’elle est venue à Internet. Elle avait alors déjà été mariée (à 20 ans, à un militaire). Elle avait déjà deux enfants. Elle avait aussi divorcé et fait son premier voyage en Sibérie. Elle bûchait sur sa thèse sur le jansénisme. « La plupart des historiens se font des fiches cartonnées, moi, je créais des fiches Wikipédia. Je m’en servais comme d’un bloc-notes. Je n’avais aucune idée du projet de société que ça représentait. » Elle est vite bombardée à la tête de l’association Wikimédia France, qui gère l’encyclopédie en ligne. « Mère de famille, littéraire, provinciale : j’étais tout l’inverse de cette communauté “libriste” très masculine, parisienne, ingénieure. Il s’agissait de toucher d’autres personnes, dont je partageais le vocabulaire. L’associatif, je connais depuis toute petite, j’ai fait dix ans de scoutisme. »
Quel dévouement !Adrienne Charmet-Alix est née dans une famille nombreuse, catholique, bourguignonne et désargentée. « Ma mère portait le kilt et j’ai grandi avec un serre-tête. » Dans sa famille, « on avait des tripotées d’infirmières, d’assistantes sociales, d’éducatrices spécialisées ». Rémi Mathis, ancien président de Wikimédia France, commente : « Issue d’une famille traditionnelle et travaillant dans un milieu qui, par certains côtés, flirte avec l’extrême gauche, c’est à la fois un renversement et une grande fidélité aux mêmes valeurs, notamment le “scout toujours prêt”. »
Un honneur difficile à obtenir quand on s'occupe d'"élèves de cinquième qui me demandent quand tourner la page".La communauté en danger
Adrienne Charmet-Alix se dit « politiquement assez sceptique ». Longtemps, elle a choisi de ne pas voter. Elle se méfie de la figure du héros solitaire. Pense qu’Edward Snowden (informaticien américain qui a révélé l’existence de plusieurs programmes de surveillance américains et britanniques) restera dans l’histoire comme un artisan des libertés, mais n’est pas séduite par Julian Assange et son Wikileaks (site Web lanceur d’alerte publiant des documents, notamment issus de fuites d’information) : « Je suis historienne et je n’aime pas qu’on balance des infos sans contexte. » Elle ne refuse pas les honneurs : elle vient d’être décorée de l’Ordre des Arts et des Lettres… le même jour que Mireille Imbert-Quaretta, responsable de la riposte graduée de la loi Hadopi.
Et ses salariés avec.Aujourd’hui, la Quadrature du Net va mal (1).
Quel esprit libre !L’association n’accepte aucune subvention ni don d’entreprise, ne vit que sur les soutiens de particuliers. « Oui, la Quadrature est en danger. Nous parlons de choses complexes qui font peur. Nous avons énormément de mal à toucher le grand public. Les gens ne veulent pas savoir qu’ils sont surveillés. C’est compréhensible, en face d’eux, le discours politique les conforte : “C’est une affaire de spécialistes, ne vous en faites pas, on s’en occupe pour vous.” »
La nouvelle (co)porte-parole de l’association parviendra-t-elle à convaincre au delà d’une communauté déjà très investie ? « Elle n’est pas de la génération des pionniers, mais de celle qui intègre Internet à sa vie : son profil montre qu’Internet, c’est aussi des questions politiques, sociales, historiques », estime Rémi Mathsis. Une activiste capable de se demander : « Que serait un Wikipédia en créole ? » Ou de dire : « Il est tout à fait possible que, dans cinq ans, j’aie lâché tout ça pour partir marcher seule en Sibérie. »
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