Le modèle suédois

A lire sur "MyEurop.info" : "En Suède, les enseignants sont démotivés" (22/05/13).
A retenir :

En 2010, le gouvernement s’était attaqué au système de formation afin "améliorer la qualité et le statut de la formation professionnelle" selon le ministre de l’Éducation de l’époque, Jan Björklund. Les réformes des dix dernières années avaient mis l'accent sur le rôle social de l'école, plutôt que sur les contenus pédagogiques. Résultat, une baisse générale du niveau des élèves et une diminution des vocations chez les jeunes étudiants.

Voir aussi : "A deux ans, 40% des enfants suédois utilisent Internet"

A lire dans "L'Humanité" du 21/12/13 : "Education: la Suède n’en peut plus du tout-privé".

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Donné en exemple par l'iFRAP...
Dans les "Cahiers pédagogiques" du 25/10/13 : "Les débats actuels sur l’école en Suède"

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Sur le blog d'Annie Feyfant du 10/09/14 : "Le système éducatif suédois en crise ?"

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Dans "VousNousIls" du17/10/14 : ""L'école suédoise me paraît plus humaine""

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Rappelons en préambule que le système scolaire suédois est celui qui a le plus dévissé entre PISA 2000 et 2012, avec trente points perdus (-6%)...

"L'école suédoise me paraît plus humaine"
Marilyn Lelièvre, une Française de 35 ans, exerce depuis 2006 en Suède, en école mater­nelle. Elle nous livre son regard sur le système éduca­tif suédois.

Ce point de vue est-il fondé sur son expérience de la maternelle ou de "l'école suédoise" en général ? C'est quand même très différent...

Pourquoi avez-vous choisi d'enseigner en Suède ?
Je suis venue en Suède à 21 ans, en tant que jeune fille au pair.

Ce n'est pas tout à fait une réponse à la question.

En 2006, j'ai com­mencé à tra­vailler en école mater­nelle par le biais d'une connais­sance. C'est beau­coup plus facile de débu­ter dans l'enseignement en Suède qu'en France. J'ai d'abord tra­vaillé 7 ans et demi en tant qu'assistante, en « förs­kola » (pré-école). Et depuis huit mois, j'enseigne quatre jours par semaine à l'école mater­nelle Française de Stockholm à des enfants de 1 à 6 ans, tout en étant for­mée une jour­née par semaine en vue d'obtenir en mai 2015 mon diplôme de « förs­kollä­rare », l'équivalent de pro­fes­seur des écoles en France.

C'est beaucoup plus facile de "débuter", mais visiblement pas d'accéder au statut de professeur...

Quel regard portez-vous sur le sys­tème éduca­tif sué­dois, com­paré au sys­tème français ?
D'après mon expé­rience, l'école sué­doise me paraît plus « humaine ». Il y a envi­ron un adulte pour 5 enfants.

Le taux d'encadrement (nombre d'élèves par enseignant) n'a en effet pas grand chose à voir avec la France d'après RSE 2014 :
- en maternelle : 6,3 élèves par adulte contre 21,9
- en primaire : 11,8 contre 18,9
- au collège : 11,3 contre 15,5
Question subsidiaire : une "assistante" est-elle considérée dans la pratique comme un professeur ?

L'organisation fait que les pro­fes­seurs peuvent consa­crer plus de temps à chaque enfant.

Ce n'est pas "l'organisation" qui le permet, mais le taux d'encadrement.

Nous nous concen­trons sur le niveau de l'élève et essayons de le rendre le plus auto­nome pos­sible. Le repas du midi est aussi un moment d'apprentissage. Les pro­fes­seurs et assis­tants mangent avec les enfants. L'enfant est res­pecté pour ce qu'il est et ce qu'il fait.

Sans doute... mais pas en France ?
On voit qu'on ne parle pas de "l'école suédoise" mais de la maternelle suédoise.

Après la mater­nelle, les enfants ont une année de pré­pa­ra­tion pour l'école. Ils ne doivent pas savoir écrire dès la fin de l'école mater­nelle. La « förs­kola » pré­pare l'enfant socia­le­ment pour l'école et tra­vaille pour que cha­cun ait une bonne estime de lui-même et res­pecte les autres.

Rien de vraiment différent des programmes de maternelle en France.

L'enfant est invité à prendre part aux déci­sions le concer­nant : choi­sir quelle acti­vité il sou­haite faire, ce qu'il veut man­ger cer­tains jours... Les enfants sont vrai­ment pous­sés à pen­ser par eux-mêmes. C'est le pro­ces­sus de réflexion qui est impor­tant et non le résul­tat. L'élève est poussé à expli­quer son rai­son­ne­ment, rien n'est faux ou juste s'il y a une logique.

Cette dernière phrase laisse perplexe...

Dans le sys­tème fran­çais, les enfants ont plus l'esprit de com­pé­ti­tion.

En maternelle, ou même dans le primaire ou même le secondaire ?
On parle donc maintenant de l'école en général. Tout s'explique sur les mauvais résultats PISA de la Suède : les experts de l'OCDE n'ont pas compris qu'en Suède il n'y a pas de bons résultats : "rien n'est faux ou juste".

Ils ont plus de pres­sion sur leurs épaules, il faut de bons résul­tats pour réus­sir. Par exemple, les enfants se pré­parent à l'entrée au CP en com­men­çant l'apprentissage de l'écriture en lettres atta­chées.

Et préparer à l'entrée au CP, c'est donc de la "pression" et de l'esprit de "compétition" ?
Plus haut on apprenait qu'en Suède "après la mater­nelle, les enfants ont une année de pré­pa­ra­tion pour l'école"...

Néanmoins, en France, les enfants sont plus dis­ci­pli­nés dans le sens où ils « obéissent », en géné­ral, à leur pro­fes­seur. En Suède, les limites sont moins posées, les enfants sont plus indé­pen­dants.

Et très concrètement, un exemple de "limite moins posée" ?
L'emploi du mot "indépendant" fait sourire : un défaut devient une qualité.

Mais du coup, cette liberté fait qu'ils ne changent pas tel­le­ment de com­por­te­ments en classe et en dehors de la classe.

C'est rassurant sur l'éducation des enfants en général.

Comment s'organise une jour­née d'école ? Quels sont les rythmes scolaires ?
En mater­nelle sué­doise, les jour­nées peuvent être longues puisque la jour­née de l'enfant est adap­tée aux horaires de tra­vail des parents, et non l'inverse. Les horaires d'ouverture peuvent être 6h30/18h30.

Ah oui, effectivement c'est une école "plus humaine"... mais surtout pour les parents.

Le mode d'évaluation des élèves est-il différent ?
Dans le sys­tème sué­dois, ce n'est pas le résul­tat qui compte, mais le pro­ces­sus de réflexion. En mater­nelle, il n'y a pas de sys­tème d'évaluation.

En France non plus, que je sache...

Les pro­fes­seurs ana­lysent en per­ma­nence les pro­grès des élèves. Nous obser­vons beau­coup les enfants (motri­cité, appren­tis­sage...), dans des situa­tions dif­fé­rentes, de manière à adap­ter l'apprentissage. En mater­nelle fran­çaise, il me semble que les enfants sont davan­tage jugés sur leur tra­vail, sur ce qu'ils produisent.

Ce n'est pas l'esprit des programmes de maternelle , où le programme comprend les grandes parties "agir avec son corps" ou "découvrir le monde".

Avez-vous le sen­ti­ment d'être bien consi­dé­rée en tant qu'enseignante en Suède ?
Il manque beau­coup d'enseignants en Suède, sur­tout en mater­nelle.

Pas de réponse à la question posée.

Le gou­ver­ne­ment essaye d'encourager les étudiants ainsi que les jeunes qui tra­vaillent déjà en tant qu'assistant(e) à pas­ser le diplôme de pro­fes­seur.

Comprendre donc que le métier n'est pas très valorisé...

La rému­né­ra­tion a aug­menté ces der­nières années. Selon l'endroit où l'on tra­vaille et selon la com­mune, le salaire men­suel varie entre 26 000 et 32 000 cou­ronnes sué­doises (l'équivalent de 2800 à 3500 euros). A Stockholm, les salaires sont plus élevés que dans les plus petites villes.

Malgré ces salaires élevés le métier n'attire pas en Suède ? C'est dire...
En France, avec le statut de professeur obtenu par concours au niveau master, le salaire moyen dans le premier degré est de 2 174€ par mois.
Avec de si bons salaires et des taux d'encadrement si bas, effectivement l'école suédoise est "plus humaine". Pour le reste, beaucoup de contradictions.

Dans 'L'Express" du 4/05/15 : "Douche froide pour l'école suédoise"

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Dans le "Café" du 9/09/15 : "Leçons suédoises"

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Commentaires à venir.

François Jarraud écrit: [..] On a là aussi des éléments du déclin éducatif suédois. On ne peut pas être plus clair sur ce qu'il faut faire...

Oh que si on pourrait être plus clair. On pourrait par exemple regarder les pays en tête de peloton (Corée du Sud, Japon, Singapour) pour essayer de les imiter.
Certes, arrêter de faire comme les pays qui ratent, ce serait déjà un progrès. Mais essayer de faire le contraire des pays qui ratent, c'est comme conduire en marche arrière au rétro-viseur.

www.la-croix.com/Monde/Europe/En-Suede-l...016-06-15-1200768782

Dans "Libération" du 16/09/16 : "La Suède en business classes"

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