Affelnet et mixité

Dans "Le Monde" du 18/01/23 (voir ici ) on apprend, par une fuite, que les lycées privés parisiens bénéficient d'un public beaucoup plus favorisé socialement, de dotations horaires supérieures. A quoi s'ajoutent des classes moins chargées, une sélection scolaire avant et pendant la scolarité, une certaine liberté vis à vis des réformes imposées au public.

Mais les réformes de mixité ne doivent concerner que les lycées publics !

Dans "L'Express" du 24/01/23 : "La mixité sociale progresse dans les lycées parisiens, changements en vue à Louis-le-Grand et Henri-IV"


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Dans "Le Monde" du 8/02/23 : "Affelnet : « A Paris, avant la réforme de 2021, on se faisait concurrence entre lycées publics »"


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Et : "Affelnet : à Paris, la réforme de la plate-forme d’affectation a augmenté la mixité sociale dans les lycées publics, dont Louis-Le-Grand et Henri-IV"


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Dans "Libération" (abonnés) du 9/02/23 : "Mixité sociale : dans les lycées parisiens, une révolution de velours"


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Dans "Le Parisien" du 9/02/23 : "Affectation en lycée : le modèle parisien d’Affelnet pourrait être étendu à tout le pays"



Dans le "Nouvel Obs" du 9/02/23 : "Depuis la réforme de la plateforme Affelnet, la mixité sociale a progressé à Paris"


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Dans "La Croix" du 9/02/23 : "Dans les lycées parisiens, la mixité sociale progresse avec Affelnet"

Dans "Challenges" du 16/02/23 : "La mixité au lycée en progrès"

Dans "The Conversation" du 28/02/23 : "Au collège, l’origine sociale influence-t-elle les amitiés ?" par Timothée Chabot.


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Un article qui semble ignorer que les latinistes sont presque toujours répartis dans plusieurs classes ou la SEGPA est une "option". Mais le plus grave : qui ne fait aucune mention de la ségrégation sociale la plus évidente, celle du privé...

Dans "Libération" du 3/03/2023 : "Ecole : le Président roule-t-il pour le privé ?"

Extrait :

Dans "Le Figaro" du 7/02/23 tribune de Jean-Yves Chevalier : "Modification du recrutement à HENRI-IV et LOUIS-LE-GRAND : aucune tête ne doit dépasser !"
 

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Et le 15/02 : "Marion Oury : «Non, la réforme Affelnet de 2021 n'a pas été bénéfique aux lycées publics parisiens»"

Dans "Le Figaro" du 28/03/23 : "Joël Bianco (lycée Louis-le-Grand): «Mixité sociale ne signifie pas mixité scolaire»"


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Note IPP 2023 : "La réforme d’Affelnet-lycée à Paris : une mixité sociale et scolaire en forte progression dans les lycées publics[/b]

Incroyable : quand on augmente autoritairement la mixité, elle est en forte progression !

La Fondapol publie une note sur Affelnet Paris.
www.fondapol.org/app/uploads/2023/10/fon...ury-octobre-2023.pdf

Le Point et le Canard s'en sont fait l'écho.
Le Point (abonnés) : www.lepoint.fr/invites-du-point/lycees-p...2023-2540108_420.php


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L'autrice de la note, Manon Oury, est référencé en page 4, 25 mai 2022, du présent fil.

Merci pour la retranscription.

Dire que j'ai expliqué ce système de paliers de notes absurdes il y a six ans et que certains doutent encore de son existence. Il faudrait rajouter les regroupements et les déséquilibres disciplinaires savamment dosés.

Reste qu'avec la réforme d'Affelnet en 2021 la part des notes a de plus été considérablement réduite. La sectorisation est tellement importante qu'elle ne laisse plus aucun choix : et ensuite, la différence se fait sur l'IPS.

Edit : www.lefigaro.fr/vox/societe/affectation-...qu-un-20-20-20231025

Dans "Le Monde" (abonnés) du 4/03/24 : "Affelnet : trois ans après la réforme, la mixité sociale et scolaire progresse encore dans les lycées publics de Paris"



Commentons certains points.

Initiée par l’ancien recteur de l’académie Christophe Kerrero pour introduire davantage de mixité sociale et scolaire entre les lycées publics parisiens et en finir avec les lycées de niveau...

En finir avec les lycées de niveau publics uniquement, pour le plus grand bonheur des lycées de niveau privés, déjà bien au-dessus.

Résultat : la ségrégation sociale a baissé de 49 % entre 2019 et 2023 (déjà − 38 % de 2019 à 2022).

Incroyable : quand la mixité est imposée dans une procédure obligatoire, la mixité progresse !

Aucune évaluation des "résultats" à terme de cette progression sur l'attractivité des lycées publics et leurs résultats.

Cette progression de la mixité sociale tient surtout à l’acceptation des règles du jeu par les parents, selon Julien Grenet...

"Règles du jeu" qu'on pourrait résumer ainsi : la suppression du choix du lycée dans le public.

« Les vœux s’ajustent au fur et à mesure des années. » Ainsi la proportion d’élèves qui formulent des vœux dans les cinq lycées de son secteur 1 – un secteur composé de cinq lycées, dont au moins un ou deux considérés comme « attractifs », situés au maximum à vingt-cinq minutes du domicile de l’élève – ne cesse d’augmenter. Ils étaient 58 % en 2021, 72,5 % en 2022 et 78,5 % en 2023.

Formuler cinq vœux revient à ne formuler aucun vœu, et être affecté où le rectorat le décide.

Les IPS deviennent moyens dans les lycées les plus fuis. Conclusion de Jean-François Barle, directeur académique des services de l’éducation nationale en charge des lycées :

« ces résultats rassurent et confortent l’académie », même s’il « reste encore du chemin à parcourir pour arriver à la normalisation », à savoir que « l’affectation dans un lycée ne soit pas un si grand sujet d’inquiétude pour les jeunes et leurs familles ». « Il ne doit plus y avoir dans leurs têtes des lycées sublimés et des lycées de relégation », juge le responsable de l’académie.

On note que la "normalisation" concerne les seuls lycées publics. Les seuls lycées "sublimés" sont donc désormais les lycées privés.

Face à ces constats, Julien Grenet formule plusieurs recommandations. « La lisibilité du barème d’affectation doit progresser, reconnaît le chercheur. Pourquoi ne pas aller vers la prise en compte d’une moyenne pondérée par le volume horaire de chaque matière ? » Aujourd’hui, les notes sont comptées par palier de cinq points.

Oui, garder les paliers absurdes et ajouter une pondération ne pourra que rendre le barème plus lisible !

Le président du comité de suivi de la réforme se dit aussi favorable à un bonus IPS continu et non sous forme de trois tranches de zéro, 600 et 1 200 points.

Au delà des effets de seuil, l'absurdité est que ce bonus ne tient pas compte du profil social individuel des élèves ni du parcours de sa cohortes.

De plus, « chaque collégien devrait pouvoir être affecté dans un des cinq lycées de secteur 1 », estiment de concert Julien Grenet et Jean-François Barle. Ce qui n’est pas toujours possible, notamment à Condorcet (9e arrondissement).

Sachant que le secteur 1 est en principe garanti à qui fait les cinq vœux ("La réforme prévoit que chaque collège est associé à un secteur de cinq lycées, dans lesquels tous les élèves de ce collège sont assurés d’avoir une place."). C'est dire le désastre pour ces familles...

Plus globalement, le taux de satisfaction du vœu 1 est d’ailleurs légèrement en baisse en 2023 par rapport à l’année précédente.

Le taux n'est pas indiqué. Il serait surtout édifiant d'étudier le profil scolaire des affectations de vœu 1 ou de ceux qui n'obtiennent pas le voeu 1.

Côté mixité, il reste aussi des poches de résistance. La mixité sociale peine à progresser dans les lycées du 16e arrondissement, Janson-de-Sailly, Jean-Baptiste-Say ou Jean-de-La-Fontaine, du fait de leur situation géographique ou de recrutement dans des cursus spécifiques, les langues rares notamment.

Curieusement, le 16e arrondissement, comme le privé, n'est pas concerné par les mesures volontaristes du rectorat...

Mais le « frein majeur » pour Julien Grenet reste la non-intégration des lycées privés sous contrat dans Affelnet, qui scolarisent 40 % des élèves parisiens en 2des générale et technologique. Un chantier éminemment sensible sur lequel le prochain recteur sera sans nul doute interpellé.

Il n'y a pas de chantier...