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"Numérique : Peillon annonce soutien scolaire en ligne et plate-forme d’échanges de produits éducatifs" (Café pédagogique)
- Loys
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Difficile de ne pas être d'accord. Encore faut-il s'entendre sur ce que veut dire "prendre en compte". Car à l'évidence, pour mener à bien certaines de leurs missions, les professeurs sont amenés à prendre en compte le numérique, mais pas nécessairement d'une manière positive.« On ne peut pas refonder l’École de la République et faire la République du 21ème siècle si nous ne prenons pas en compte pleinement, volontairement, efficacement la dimension nouvelle introduite par le numérique dans notre culture et dans notre civilisation ».
Qu'est-ce que "les acteurs du numérique" ? Des gens dévoués à la cause de l’Éducation nationale ou des entreprises commerciales qui spéculent sur les futurs profits qui seront générés par l'école numérique ? Il faut se rappeler ce qu'est Ludovia.Dans un discours diffusé le 28 août dans le cadre de Ludovia, un rendez-vous important des acteurs du numérique...
Sans doute, mais encore faut-il que cette révolution ne soit pas subie, mais critique et réfléchie. Car toute révolution n'est pas nécessairement un progrès....le ministre de l’éducation nationale a levé une partie du voile sur ses projets en matière de e-education. Au menu de la formation pour les enseignants mais aussi du soutien scolaire en ligne et une plate-forme d’échanges de productions pédagogiques.
Devant les directeurs de CRDP, les inspecteurs, les enseignants et les représentants des entreprises du numérique éducatif, Vincent Peillon a rappelé fermement son engagement en faveur du numérique mais décrit un plan plus modeste que le programme ambitieux envisagé en mars 2012.
« Il appartient à l’école de se saisir pleinement de cette révolution, dont je considère qu’elle est aussi importante que la révolution du livre ou la révolution industrielle…
Les enceintes ont parfois une raison d'être.Notre École n’est plus définie uniquement par l’enceinte matérielle qui est la sienne », a expliqué le ministre faisant allusion aux ENT (espaces numériques de travail).
Les collectivités locales semblent bien plus réticentes devant la gabegie déjà occasionnée et celle à venir.Formation et maintenance
Certains aspects du programme sont sans surprise. Ainsi quand le ministre évoque les investissements et la maintenance du matériel. « L’acte III de la décentralisation permettra de mieux articuler l’action des collectivités locales, qui est éminente et tout à fait essentielle, et celle de l’Etat, qui parfois pêche », a promis V. Peillon. On sait qu’il rejoint sur ce point la volonté des collectivités locales de se voir attribuer la maintenance du matériel.
N'est-il pas curieux qu'un simple outil fasse en lui-même l'objet d'une formation, comme pour un contenu disciplinaire ou pédagogique ?Un autre point concerne la formation des enseignants. « Nous inclurons dans la formation des enseignants, à travers les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation, une formation substantielle à l’usage pédagogique du numérique et de l’internet, qui fait souvent défaut aujourd’hui ».
Sous quelle forme concrète ? :scrDe nouveaux services
V. Peillon a apporté quelques précisions à l’offre de services. « Nous portons le grand projet de faire naître, à côté des initiatives du secteur privé – elles sont déjà nombreuses – une nouvelle offre de services publics numériques éducatifs, qui soit une composante à part entière du service public d’enseignement et puisse bénéficier aux élèves. Je pense, notamment – on en parle assez – à un service public de soutien scolaire en ligne.
Quitte à mutualiser à tout prix, pourquoi ne pas mutualiser ce qui est efficace plutôt que ce qui est "innovant" ?Je pense aussi que le Ministère de l’éducation nationale doit mettre à la disposition des enseignants des services, une plateforme qui leur permettront d’échanger et de mutualiser beaucoup plus aisément qu’aujourd’hui leurs productions, leurs innovations pédagogiques.
Chose qui aurait pu et dû être faite depuis longtemps...On doit aussi être capable d’organiser et de distribuer aux élèves et aux enseignants les productions pédagogiques qui émanent du service public, comme nous devons être capables de mettre en ligne les sujets et les corrigés des examens et des concours. »
Il faudrait savoir. Succès du plan ou inégalités ?Des propositions en retrait par rapport à celles du candidat Hollande
Vincent Peillon avait eu d’autres occasions d’évoquer ses ambitions numériques. Le 26 juin à Asnières, à propos de sa Lettre de rentrée, le ministre évoquait déjà la formation des enseignants. Mais c’est surtout le 30 mars que Vicent Peillon avait détaillé « un grand plan «e-education », alors qu’il était le responsable éducation du candidat François Hollande. « Nous devons changer d’échelle », promettait le futur ministre en annonçant un plan en 5 points. On y trouvait déjà la formation des enseignants et la « plate forme unique, gratuite, publique, centralisant les produits pédagogiques ». Déjà il se murmurait qu’elle pourrait être confiée au CNDP ou au CNED ou aux deux…
Vincent Peillon avait ajouté qu’il s’investirait dans l’équipement des écoles primaires. Non seulement le taux d’équipement des écoles est très bas mais il y a de grandes inégalités entre communes malgré le succès du plan Ecole Numérique Rurale (ENR) lancé par Xavier Darcos.
Retenons surtout que l'ambition pour le numérique est essentiellement matérielle et quantitative.
C'est que l'école numérique coûte cher, très cher. Pour des résultats qui ne sont aucunement prouvés. En ces temps de crise il est bon de réfléchir à deux fois à la dépense.Le ministre n’a pas annoncé de plan ENR Bis. Tout au plus a-t-il dit qu’il « faut poursuivre et sans doute intensifier, dans un souci, aussi, de justice territoriale et de cohésion, l’équipement des établissements scolaires ».
Un éditorial un brin critique : le Ministre n'est pas assez numérique aux yeux du Café Pédagogique et de François Jarraud, dont on sait à quel point il promeut activement l'école numérique. Mais heureusement la conclusion se veut bienveillante et flatteuse.V. Peillon avait aussi promis l’initiation de tous les élèves au clavier et une option numérique dans toutes les terminales générales et technologiques.
L’Ecole a connu ces dernières années une succession de « plans numériques » sans grands résultats à l’exception du plan ENR. A la différence de ses prédécesseurs, Vincent Peillon est réellement intéressé au développement du numérique éducatif. C’est un thème qu’il aborde fréquemment et spontanément dans les échanges avec la presse. Le discours de Ludovia lève trop partiellement le voile sur ses projets. Nous aurons sans doute d’autres surprises…
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