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Le ministère et l'école numérique
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www.education.gouv.fr/cid107704/le-plan-...in_de_Chevilly-Larue
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Le dossier : cache.media.education.gouv.fr/file/12_-_...35.pdf?ts=1481904151
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On attend toujours l'évaluation de l'école numérique. Pour l'instant tous les rapports approchants sont négatifs...François Hollande écrit: [...] Nous pouvons faire ici ce que nous devons toujours faire, c'est-à-dire évaluer [...]
Rappelons que les enfants "utilisent" ce que leurs parents leur confient.[L'école] doit prendre conscience que son environnement change et que le numérique est utilisé par les enfants alors même qu'il ne l'est pas toujours à l'école ;
Sur le même principe (l'adéquation à "l'environnement [qui] change"), on pourrait aussi bien évoquer d'autres pratiques adolescentes qui n'ont pas lieu à l'école...
Confusion langagière intéressante ("communication"/"accès au savoir")....que les modes de communication d'accès au savoir changent aussi et qu'il n'y a pas que la parole de l'enseignant ou même des parents qui peut avoir un impact sur le jeune et qu'il y a même toutes les conditions - hélas ou heureusement - que d'autres paroles puissent être entendues par le jeune [...]
Et curieuse contradiction ici : des modes "d'accès au savoir" ou bien "d'autres paroles" pas toujours bienvenues (en sous-texte le complotisme) ? A quel âge un enfant est-il capable d'entendre "d'autres paroles" en exerçant son seul esprit critique ?
Ce "donc" et ce "doit" laissent perplexe....donc l'école doit transmettre et utiliser pour transmettre le savoir tout ce que l'outil numérique peut lui permettre de faire.
Vincent Peillon avait lancé sa "stratégie globale pour le numérique" en 2012. Et la majorité précédente avait lancé le plan Dune en 2010. Cette date de 2014 serait-elle plus propre à justifier le retard pris dans l'exécution de la stratégie de Vincent Peillon ?C'est la raison pour laquelle j'ai lancé en 2014, avec la ministre de l'éducation nationale, le Plan numérique à l'école.
Sur Twitter, c'est même 2015 qui est évoqué...
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En 2012, Vincent Peillon avait souhaité "que chaque élève ait un ordinateur ou une tablette devant lui d’ici la fin du quinquennat" .
En Corrèze en 2008 : le président oublie évidemment de préciser que cette "distribution" a cessé en 2015...Il s'agissait d'abord d'équiper les écoles et les collèges : j'avais été moi même président d'un conseil général, donc d'un département, et j'avais mis en place un mode de distribution des tablettes...
Oui, les iPads en 2010 ont remplacé les PC sous Linux. Le tout, sans aucune consultation des enseignants de Corrèze....d'abord des ordinateurs puis des tablettes [...]
Curieux glissement entre collèges "dotés" et "élèves qui peuvent en disposer"...Grâce à ce mécanisme, à cette incitation, aujourd'hui il y a à peu près 25% des collèges en France qui sont dotés d'un outil numérique, soit un peu plus de 200.000 élèves qui peuvent en disposer.
Avec 3,35 millions de collégiens, c'est donc 6% à peine des collégiens qui sont équipés en 2016...Notre objectif, c'est d'atteindre 50% d'élèves dès l'année 2017-18, pour une généralisation en 2019-20
Assertion non fondée......et avec une attention particulière pour les territoires fragiles [...] parce que c'est un moyen de lutter contre les inégalités [...]
C'est bien de s'en apercevoir après l'avoir fait...Mais je m'étais également aperçu qu'il ne suffit pas de mettre en place des équipements. J'allais dire : c'est le plus facile. [...]
Les programmes sont imposés aux enseignants : il serait intéressant de demander l'avis des professeurs de mathématiques, par exemple, sur cette question.D'abord les enseignants ont accepté que le programme puisse être modifié et que le codage puisse être enseigné...
Quel rapport entre "le codage" et "le numérique" ? Tout est très confus ici......et c'est le cas puisque, dès la classe de cinquième, il y a un apprentissage du codage et bientôt il y aura là encore une généralisation. [...]
Plus exactement : certains voudraient la voir changer. Les pédagogies nouvelles sauvées par les nouvelles technologies.la pédagogie change avec l'outil numérique [...]
Curieux glissement, en prolongement d'une polémique récente : la critique du numérique à l'école, c'est le refus de la pédagogie dans son principe même. Et si c'était exactement le contraire ? Et si livrer des élèves en difficultés à une interface CNED, c'était un renoncement à la pédagogie ? Et si la délégation du cours à la maison dans la "classe inversée", c'était le renoncement à la pédagogie ?...souvent on met en cause l'EN : c'est un posture critique assez répandu comme si c'était un système rigide, immobile, indifférent aux évolutions technologiques, replié sur lui-même, conservateur, ayant uniquement l'objectif de transmettre sans réfléchir aux meilleurs moyens de le faire. Rien n'est plus faux. On se moque aussi de la pédagogie en considérant qu'en définitive, ça ne s'apprend pas, la pédagogie : ça va avec la connaissance.
Ce n'est pas du tout le rôle des ÉSPÉ...Or nous avons justement fait en sorte, dans les écoles du professorat, de donner non seulement des connaissances - indispensables - à des jeunes professeurs...
Les ÉSPÉ, vecteur de diffusion d'un "outil" numérique supposé améliorer l'éducation san sque la preuve en ait jamais été faite....mais de leur aussi apprendre à apprendre et de leur donner, avec l'outil numérique, les moyens de faire aussi évoluer leur pédagogie [...]
Mais de quel risque s'agit-il ? Et comment peut-il être maîtrisé ? De nouveau, allusion évasive au complotisme : mais ce n'est pas la maîtrise des outils numériques qui permet d'exercer l'esprit critique, mais les connaissances et la logique patiemment acquises à l'école. Voir notre article : "L'enseignement de la défiance".L'EN est capable de s'emparer de ce qui est finalement une chance, une opportunité, peut-être aussi un risque mais de le maîtriser [...]
Et si François Hollande évoquait d'autres "risques", comme la perte de l'attention ou les difficultés grandissantes de lecture approfondie auxquelles contribuent grandement les objets numériques ? Sans parler des effets secondaires pour le climat de discipline en classe ou la fraude numérique...
En supposant qu'il s'agisse des difficultés des élèves (laissons pour eux aux élèves ce qu'ils ressentent...), on aimerait bien savoir comment des QCM pourraient en apporter une vision autre que grossière et standardisée...Le numérique aussi change le rapport dans la classe [...] nous pouvons, grâce à l'outil numérique, mieux apprendre, mieux exprimer ce que les élèves peuvent à un moment ressentir, de dire ce qu'ils comprennent et ce qu'ils ne comprennent pas.
Une vraie pédagogie de l'erreur, ce n'est pas d'effacer les erreurs, mais de les comprendre et, pour cela, d'en garder la trace...On a parlé de l'erreur et de faire en sorte que l'erreur ne soit pas une faute mais un apprentissage et que le numérique permet justement d'effacer ce qui a été d'abord répondu pour mieux aller vers la solution...
Le socio-constructivisme, après le constructivisme : une pédagogie ravageuse toujours portée par des idéaux généreux ......et donc le numérique a permis aussi de transformer le rapport des professeurs avec les élèves et des élèves avec les autres élèves, avec l'idée du partage, avec l'idée de l'échange, avec l'idée de porter des projets ensemble.
Mais ils le sont déjà tous. Et dire que l'école est censée méconnaître "l'environnement" des élèves...Et puis il y a aussi cette lutte contre les inégalités [...] d'abord en faisant en sorte que tous les élèves puissent être dotés de ces outils...
Quel étrange paradoxe !...ensuite en faisant en sorte que nous puissions également changer le rapport de l'élève avec l'enseignant, de lui permettre d'avoir plus de liberté mais aussi plus de discipline...
Il est ici saisissant de constater que "le rapport de l'élève avec l'enseignant" est ici désigné comme une cause d'inégalités.
Toujours ce mirage de l'"accompagnement individuel" avec "l'outil numérique" alors qu'on réduit les horaires d'enseignement et les taux d'encadrement......et enfin faire en sorte que nous puissions faire des accompagnements individuels grâce au numérique [...]
Et si le lien était humain ?Nous voulons que le numérique puisse intégrer les élèves les plus en difficulté, les plus loin - loin géographiquement, loin socialement, loin culturellement de manière à ce que le numérique puisse être un lien.
A quoi tient finalement la refondation de l'école ?[...] à quel moment sera-t-il possible d'alléger les cartables pour qu'il n'y ait plus que finalement la tablette ou l'ordinateur ? [...]
On voit dans ce discours un pêle-mêle d'arguments en faveur de l'école numérique.
En effet....pour que nous puissions donner là aussi à nos entreprises - elles sont ici présentes - des opportunités pour créer et des contenus et des outils. Voilà ce qu'est le plan numérique : on en voit bien l'ambition.
C'est un bon début pour la communication politique...L'ambition, elle est éducative d'abord. Ce n'est pas simplement une satisfaction que de mettre des tablettes et des ordinateurs à la disposition des élèves et des enseignants...
Pour cela il faudrait peut-être commencer par distinguer les usages par le professeur et les usages par les élèves. Car l'équipement numérique n'a jamais concerné les enseignants, les plus aptes à en faire le meilleur usage, que très accessoirement, dans le cadre de l'équipement des élèves....ce n'est pas simplement pour nous adapter, c'est pour faire en sorte que ce soit une chance de plus pour l'élève et pour la réussite.
Et l'indépendance par rapport aux groupes technologiques intéressés par le développement de l'école numérique ?Nous savons aussi que l'enjeu, il est républicain car l'outil numérique doit être aussi maîtrisé et ce qui va être en cause [...]
Toujours la même ambiguïté sur ce que constitue la "maîtrise" et ce qu'est "l'outil numérique" : un objet connecté ? un logiciel de travail ? une application de divertissement ?
- prendre le pouvoir sur lui ? C'est impossible, compte tenu de sa complexité.
- savoir l'utiliser ? Pourquoi pas s'agissant de logiciels utiles, en ayant conscience de la relativité de savoir utiliser des logiciels rapidement obsolètes en regard d'autres compétences plus nécessaires et de la concurrence des applications de divertissement
- savoir appréhender les contenus ? Aucune formation à aucun outil numérique n'est nécessaire dans ce but : la formation scolaire générale doit y suffire elle-même.
Il serait intéressant de déterminer dans quelle mesure le président se conforme lui-même à ces exigences républicaines qu'il dessine...
Comme si l'école n'avait jamais enseigné ce qui relevait de la croyance ou du savoir.......c'est la lecture critique des informations qui sont sur Internet et de faire en sorte que les élèves puissent savoir ce qu'est une information, une opinion, une rumeur voire même une falsification, de pouvoir être déjà citoyen par rapport à la masse de données que l'élève reçoit.
Et que de confusions : l'information, ici prolongement authentique du savoir dans l'actualité. Or précisément, l'information, c'est ce qui est au centre du débat public, c'est ce qui n'est pas encore du savoir. L'élève devrait donc être capable de faire un travail journalistique par lui-même !
L'un n'exclut pas l'autre : la télévision se regarde désormais sur ordinateur...Un jeune passe beaucoup plus de temps sur son ordinateur qu'à la télévision [...]
Propos extraordinaire : quel est donc cet "outil" dont il faut s'émanciper, se libérer ?Aujourd'hui c'est essentiellement par rapport aux outils numériques, avec ce qu'ils peuvent avoir de captivant ou d'asservissant parce que d'une certaine façon l'outil numérique est aussi une forme de contrainte. Donc nous devons absolument permettre que le jeune puisse s'émanciper de l'outil, se libérer de l'outil, le maîtriser et notamment le contenu.
Et toujours l'ambiguïté sur la maîtrise ("et notamment le contenu").
Car sans formation, il n'est pas possible "d'utiliser pleinement les contenus".Donc l'enjeu du plan numérique, c'est un enjeu citoyen, c'est un enjeu républicain et c'est aussi un enjeu culturel pour que nous puissions utiliser pleinement les contenus.
Les développeurs sont frappés par le chômage. Pour le reste, nombre de "métiers numériques" ne demandent que des compétences très superficielles.Et puis et enfin c'est un enjeu économique parce que ce que nous avons à faire, c'est à préparer les jeunes aux métiers de demain et d'après-demain. Et lorsqu'il a été dit que l'industrie numérique - qui représente à peu près 750.000 emplois aujourd'hui - était à la fois une source de création et aussi un risque de destruction ou d'adaptation, nous n'avons pas suffisamment souligné qu'il faut pourvoir des emplois qui aujourd'hui ne peuvent pas disposer de jeunes ou de moins jeunes disposant de la qualification nécessaire.
Enfin, l'école n'est pas une formation professionnelle, mais générale : elle ne prépare d'ailleurs pas (au collège du moins) aux métiers de la restauration, du bâtiments, des services à la personne qui recrutent par millions...
Ils en disposent déjà. Le rêve est accompli...Donc l'enjeu, il est aussi économique : l'école doit préparer des jeunes à pouvoir aller vers les métiers du numérique. [...] Notre rêve, il faut en avoir, notre rêve c'était que d'ici quelques années, tous les jeunes de France puissent disposer d'un outil numérique ;
Quand l'outil transforme ce à quoi il est censé être utilisé (dans la pédagogie comme dans les contenus), le rêve devient un cauchemar....c'était de faire en sorte que dans toutes les écoles, dans tous les collèges, il puisse y avoir l'utilisation de ces outils et en même temps la transformation, à travers l'outil, de ce que l'on peut enseigner ;
Sans école qui forme les esprits, ce ne sera qu'un mirage et de bien sombres désillusions à venir....notre rêve, c'était de réduire grâce à l'outil numérique les inégalités et c'était aussi de pouvoir donner une éducation citoyenne par rapport aux informations qui peuvent être reçues.
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