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Le ministère et l'école numérique
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Dans "Le Monde" (abonnés) du 19/11/1997 : "Les écoles devront apprivoiser l'informatique et le multimédia"
En 2010, le plan DUNE de Luc Chatel : www.education.gouv.fr/cid54064/plan-de-d...rique-a-l-ecole.html
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Extrait :
14. Nous veillerons à ce que les outils, contenus et services numériques soient mis à la disposition des enseignants et plus largement des équipes éducatives, pour enrichir leurs pratiques afin de les aider à répondre aux besoins de leurs élèves. La formation des professeurs aux enjeux et aux usages pédagogiques du numérique sera développée. Avec la volonté de réduire les inégalités constatées dans ce domaine, le ministère favorisera la diffusion des usages et la production de ressources pédagogiques numériques et il en développera la mutualisation. Une concertation sera engagée avec les collectivités locales pour accompagner le développement des usages de l'e-éducation, et en particulier garantir plus efficacement la maintenance des équipements mis à la disposition des établissements.
Premier article sur ce sujet : Pierre Frackowiak dans "EducaVox" du 26/08/2012 à propos d'une des réunions de la grande concertation estivale pour la refondation de l'école : "Le numérique peut-il contribuer à la refondation ?"
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Est-ce une question ouverte ?Le numérique peut-il contribuer à la refondation ?
Je me disais bien que ce ne pouvait pas être une question de M. Frackowiak.La première question posée par les animateurs du groupe 3 de la concertation pour la refondation, Henriette Zoughebi, vice-présidente de la région Ile de France et Michel Perez, inspecteur général, était particulièrement pertinente, centrale, fondamentale et courageuse :
« Le numérique peut-il contribuer à la refondation ? ».
Un "projet global" du numérique, si je comprends bien. Mais une telle vision est déjà portée par le CNN.La seconde question portait sur la formation des enseignants dans le domaine du numérique. La troisième renforçait la première avec laquelle elle aurait pu être fusionnée en invitant à mettre en perspective le numérique, le changement de la société et le changement de l’école.
Si la qualité de l’animation a permis d’éviter la superposition de catalogues revendicatifs, de descriptions de travaux présentés comme étant pionniers et exemplaires, et donnant à penser que la préparation d’une refondation est inutile puisqu’elle est engagée depuis longtemps, y compris dans le cadre des politiques régressives précédentes, elle n’a pas permis, faute de temps, de traiter en profondeur les points clés pour une véritable refondation.
Quelques intervenants ont pourtant apporté des éléments déterminants qui seront probablement débattus à nouveau lors des prochaines réunions. Ce fut le cas notamment d’un représentant de l’UNESCO qui invitait à une vision prospective indispensable, de Jean Roucou (PRISME) qui rappelait la nécessité d’un projet global sur un territoire allant au-delà de l’école elle-même...
Dans quel sens ?...de Bernard Stiegler, intervenant par téléphone, qui a plaidé pour une réforme fondamentale des contenus de la formation des enseignants...
Le long terme, c'est une bonne idée puisque personne n'a réfléchi aux bouleversements qu'occasionne le passage en urgence à l'école numérique....pour le développement de la recherche-action dans le cadre d’une transformation des pratiques de l’université, pour la prise en compte de la dimension incontestablement interministérielle du dossier et pour l’association permanente de deux temporalités : l’immédiat et le long terme.
Si, si il est contesté : "L'acculture en Serres".Le numérique illustre bien l’exigence d’une refondation de l’école et de la société.
Michel Serres n’est guère contesté quand il explique que nos institutions sont obsolètes et qu’elles le sont d’autant plus que le fossé d’évolution qui nous sépare de leur création est gigantesque.
Des saisissants exemples historiques qui ne sont malheureusement - et malgré leur lyrisme - pas très utiles pour penser le numérique et sa spécificité« Il est comparable, dit-il, à celui qui a séparé la Renaissance du Moyen Âge ou l’ère chrétienne de l’Empire romain ».
Jolie phrase. Mais c'est-à-dire ?« Il ne s’agit donc pas tant de s’adapter que d’inventer », ajoute-t-il.
C'est donc tout numérique ou rien. Voilà une façon nuancée de poser le débat.La situation est sans précédent dans l’histoire de l’école. Sans refondation, l’école risque de disparaître, ce qui est déjà bien en cours.
Et si, au lieu d'être imputable à son retard numérique, cette situation catastrophique de l'école avait à voir avec certaines réformes pédagogiques engagées dans les dernières décennies, sous l'impulsion des sciences de l'éducation ?Il suffit d’observer l’ennui croissant des élèves, le rejet de l’école qu’ils ne comprennent pas, et la souffrance des professeurs malgré tous leurs efforts pour d’adapter, rénover, moderniser leurs pratiques, le développement du home-schooling, le temps passé par les élèves à apprendre d’autres choses et à se former à d’autres compétences que celles qui sont apprises par une proportion d’entre eux, à l’école.
Nous n'avons pas changé le monde, nous n'avons aucun pouvoir ou aucune forme de contrôle sur la révolution numérique.Nous avons changé de monde. Les enfants sont différents.
Leur diffusion pour le moins diffuse...L’explosion des savoirs de l’humanité et de leur diffusion...
Il faudrait savoir : en ce cas, pourquoi les former au numérique ?... la maîtrise des technologies du numérique par les élèves sans qu’ils aient eu de formation ou bien avant d’en avoir eu...
Cette maîtrise est évidemment une illusion. De quelles "technologies" ont-ils la maîtrise : des smartphones et des applications téléchargeables, des applications des réseaux sociaux, des jeux en ligne, du surf ? Autant d'aspects du numérique qui ne nécessitent pas de compétences, parce que précisément le règne du numérique sauvage est celui de la facilité et de la simplicité, du jeu d'enfant.
En réalité, par leur servitude ou leur manque de culture, d'esprit critique ou de capacité de raisonnement, les élèves sont davantage victimes du numérique qu'ils n'en tirent profit.
Il s'agit donc de s'adapter, finalement......le temps qu’ils passent sur leurs petites machines dès leur sortie de l’école et du collège, le développement des moyens de communication et des réseaux, ne peuvent pas laisser l’école en l’état. Il est inconcevable qu’elle ne change pas en profondeur, dans son organisation, son fonctionnement, ses pratiques, ses partenariats, ses bâtiments, etc.
Heureusement qu'il y a des visionnaires pour cela.On ne peut à la fois approuver Michel Serres, Edgar Morin, Philippe Meirieu, etc, et ne revendiquer que des moyens et des mesures formelles de correction, d’adaptation, de compensation qui ne touchent finalement que les apparences sans résoudre les problèmes d’aujourd’hui et sans s’engager dans une réflexion prospective sur ce que seront la société et l’école dans 20 ou 30 ans.
Et surtout l'absence de débat sur le numérique...Or, on sent bien dans les débats que l’on n’est pas prêt à une vraie refondation. Sans doute l’absence de débat prospectif sur l’école et la société depuis de trop nombreuses années, l’absence d’une phase de problématisation avant les déballages.
Et si le numérique n'était pas un outils mais une prothèse ?Refonder, c’est changer les fondations, pas seulement les réparer, faute de quoi la belle idée de refondation n’aurait pas de sens et se réduirait à une ixième réforme condamnée d’avance.
Le numérique peut sans aucun doute être un catalyseur, un levier, pour un changement en profondeur, si les outils modernes ne sont pas dévoyés pour améliorer les choses en apparence sans les transformer.
L'outil devient donc ce qui change fondamentalement l'éducation. Curieux raisonnement.Comme je l’ai déjà écrit sur ce site, la question « qu’est-ce qui change fondamentalement dans les processus d’apprentissage, dans la pédagogie, dans l’organisation, dans les rapports maître / élève et élève / élèves selon que j’utilise le TBI ou le TN (tableau noir) doit se poser.
Ce que ça change ? Pas grand chose et ce n'est pas toujours dans la direction du progrès...Elle se pose aussi pour les ENT ou autres outils : qu’est ce que ça change pour les maîtres, pour les élèves, pour l’environnement de l’école, pour la cité. Qu’est-ce que ça change fondamentalement, pas seulement en apparence ?
Ben oui, le savoir est partout donc tout le monde est savant.On est à une croisée des chemins et il faut faire preuve de courage pour changer de voie et en tirer toutes les conséquences y compris au niveau de la conception du métier d’enseignant et des rapports des élèves, des citoyens en général, aux savoirs.
Beaucoup de termes très vagues...Tout le problème est d’oser la ou les ruptures. Cette fois, il n’y aura pas de progrès possible, pas de refondation sans ruptures. Et les ruptures sont toujours douloureuses. Elles nécessitent de la formation, une information du public, de nouveaux regards, de nouvelles pratiques, de nouvelles architectures, un nouvel élan national pour l’éducation.
La pédagogie "déniée" : qu'est-ce que ça veut dire ? :scrLe numérique peut être un puissant levier pour la refondation si l’on commence par la pédagogie, systématiquement déniée Depuis plus de cinq ans.
In cauda venenum. Si l'école s'effondre, c'est donc la faute aux enseignants. CQFD.On sent bien que la situation est tendue et dangereuse à certains égards. Quand, à la fin de la séance, Michel Pérez tirant quelques conclusions, constate qu’à son avis, personne n’a évoqué la nécessité pour les professeurs de changer fondamentalement, et que n’ayant pas pu intervenir une seconde fois, je me suis permis de dire « si, si ! », un représentant syndical du second degré s’est empressé de s’exclamer au fond de la salle : « non, non !!! ».
Tout était dit ou presque
De la part d'un des responsables de son échec actuel, c'est osé.
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Un des cinq grands axes est le suivant : "faire entrer l'école dans l'ère du numérique afin de prendre véritablement en compte ses enjeux et atouts pour l'école".
Extraits :
la formation scolaire développe les connaissances, les compétences et la culture nécessaires à l’exercice de la citoyenneté dans la société de l’information et de la communication. La maîtrise des technologies numériques est essentielle pour que les élèves puissent s’en servir dans leurs études et leurs loisirs et s’insérer dans une société intégrant de plus en plus ces technologies. L’école doit prendre en charge cette éducation au numérique pour éviter que ne se creuse une fracture numérique, vecteur de nouvelles formes d’inégalités.
Section 3
Le développement de l’enseignement numérique
L’article 10 propose de modifier le second alinéa de l’article L. 131-2, au chapitre Ier du titre III du livre I er (relatif à l’obligation scolaire), afin de mettre en place un service public de l’enseignement numérique et de l’enseignement à distance. Le service public de l’enseignement numérique permettra de prolonger l'offre des enseignements qui sont dispensés dans l’établissement et de faciliter la mise en œuvre d'une aide personnalisée aux élèves. Il mettra aussi à disposition des enseignants des ressources pédagogiques, des outils de suivi de leurs élèves et de communication avec leur famille, ainsi que des contenus et services destinés à leur formation initiale et continue. Il permettra, enfin, d’assurer l’instruction des enfants qui ne peuvent être scolarisés en établissement.
L’article 11 propose de remplacer la section 3 du chapitre II du titre Ier du livre III,initialement consacrée aux « enseignements de technologie et d’informatique », par une section consacrée à « la formation à l’utilisation des instruments et des ressources numériques ».
L’article L. 312 -9 sera remplacé par des dispositions précisant que cette formation est dispensée progressivement de l’école au lycée, et comporte notamment une sensibilisation aux droits et devoirs liés à l’usage de ces instruments et ressources. Cette formation s’insère dans les programmes d’enseignement et peut faire l’objet d’enseignements spécifiques. L’article 12 vise à simplifier l’application du code de la propriété intellectuelle en élargissant le domaine de l’exception pédagogique (qui permet la représentation ou la reproduction d’extraits d’œuvres à des fins d’illustration dans le cadre de l’enseignement sans savoir à demander préalablement l’autorisation aux auteurs ou aux ayants-droit). Il s’agit notamment de favoriser l’usage des ressources numériques : celles-ci peuvent permettre d’enrichir considérablement le contenu des enseignements. L’exception pédagogique est actuellement limitée à des « extraits d’œuvres » et exclut les extraits provenant d’un support numérique. L’article, par une modification de l’article L. 122 -5 du code de la propriété intellectuelle, propose donc d’une part d’élargir l’exception pédagogique aux sujets d’examen et de concours organisés dans la prolongation des enseignements et d’autre part de permettre aux enseignants d’utiliser des extraits d’œuvres disponibles via une édition numérique de l’écrit.
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Extrait :
Le numérique pour tous
"Nous instaurerons un service public de l’enseignement numérique dès la rentrée 2013. C’est un des aspects fondamentaux de la refondation car l’école française a déjà pris beaucoup de retard sur ce point. Cela passe, bien sûr, par la formation de nos enseignants aux usages des outils numériques. Mais pas seulement. Par exemple, nous travaillons également au développement d’un service public numérique d’aide aux devoirs. Cela répond à une vraie attente des parents comme le montre le développement des cours privés."
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« Je souhaite que chaque élève ait un ordinateur ou une tablette devant lui d’ici la fin du quinquennat »
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