Le ministère et l'école numérique

www.education.gouv.fr/strategie-du-numer...ion-2023-2027-344263

Avec dossier complet : www.education.gouv.fr/media/120418/download

Stratégie du numérique pour l’éducation 2023-2027

La stratégie numérique pour l'éducation 2023-2027 repose sur une série de mesures pour renforcer les compétences numériques des élèves et accélérer l’usage des outils numériques pour la réussite des élèves.  

Le numérique pour l'éducation : constats et enjeux

Le renforcement des compétences numériques des élèves est aujourd’hui un impératif. Cela constitue avant tout un enjeu pour la vie démocratique, alors que le numérique prend une place de plus en plus importante dans la vie de chacun, notamment pour s’informer.L’École doit aussi pleinement préparer aux compétences du XXIe siècle et aux métiers d’avenir, en lien avec France 2030 . Le numérique transforme tous les secteurs de l’économie : la plupart de nos élèves exerceront un métier transformé par le numérique. Surtout, notre pays a et aura de plus en plus besoin de professionnels du numérique. C’est un enjeu central pour la croissance économique, l’innovation et, s’agissant d’un domaine hautement stratégique, la souveraineté de notre pays.Depuis mars 2022, les acteurs de l’éducation - l’État, ses opérateurs, les collectivités, les éditeurs et les EdTech, les associations - ont conduit une réflexion stratégique sur le numérique pour l’éducation, en approfondissant et en enrichissant les propositions qui avaient émergé ces dernières années et notamment lors des états généraux du numérique éducatif .Cette réflexion se matérialise aujourd’hui par une vision stratégique commune du numérique pour l’éducation, dont les principaux bénéficiaires sont les élèves, leurs parents, les enseignants et plus globalement l’ensemble des équipes mobilisées dans les écoles et établissements, les personnels de direction et tous les agents du ministère en administration centrale ou dans les académies.La stratégie du numérique pour l’éducation pour la période 2023-2027 vise à relever plusieurs défis :

1. Renforcer la coopération nationale et locale entre les acteurs de l’éducation, autour de projets pédagogiques mobilisant le numérique là où il est pertinent ;
2. Développer les compétences numériques des élèves, c’est-à-dire, d’abord, leur enseigner la citoyenneté numérique, en développant l’esprit critique et renforçant l‘éducation aux médias et à l’information ; ensuite, leur transmettre un socle de compétences numériques renforcées ; enfin, promouvoir l’attractivité des spécialités et baccalauréats menant aux métiers du numérique
3. Fournir aux professeurs une offre claire mêlant outils et ressources numériques pour mettre davantage le numérique au service de la réussite des élèves ; encourager leur usage en proposant davantage de formations et d’accompagnement, afin que les enseignants puissent s’en saisir facilement et de manière la plus pertinente possible
4. Développer la robustesse, la sécurité, l’accessibilité, la qualité et l’écoresponsabilité des outils informatiques du ministère, pour simplifier le travail des agents et accroître ainsi la qualité du service rendu.

Une stratégie numérique pour l'éducation en 4 axes

Pour répondre à ces défis, la stratégie s’appuie sur 4 axes et pour chacun d’eux plusieurs actions clés.Un écosystème engagé au service d’une politique publique partagée

• Renforcer la gouvernance du numérique pour l'éducation aux niveaux national et local.
• Partager des indicateurs à des fins de pilotage et d'évaluation.
• Définir un équipement individuel type pour l'élève (collège et lycée).

Un enseignement du numérique qui développe la citoyenneté et les compétences numériques

• Assurer l'acquisition des compétences numériques tout au long du parcours scolaire.
• Permettre aux élèves de devenir des citoyens éclairés à l'ère du numérique.

Une communauté éducative soutenue par une offre numérique raisonnée, pérenne et inclusive

• Soutenir le développement des communs numériques.
• Simplifier l'accès aux services numériques en créant un "compte ressources".
• Mettre le numérique au service de l’École inclusive.
• Mieux former les équipes éducatives à la pédagogie avec le numérique.
• Accompagner les enseignants dans le numérique éducatif.
• Organiser les services numériques éducatifs selon une logique de plateforme interopérable.
• Mobiliser les données au service de l’École.

De nouvelles règles du jeu pour un système d’information ministériel au service de ses utilisateurs

• Accélérer la transformation numérique.
• Gagner en efficience en amplifiant et en soutenant la mutualisation.
• Gagner en fluidité et en qualité par l"intégration des principes de l'agilité et de l'expérience utilisateur.
• Développer l'écoresponsabilité.

Tribune assez étonnante dans le "JDD" du 14/12/23 : "La dure réalité du classement PISA met fin à 40 ans d’une emprise mortifère de la gauche sur l’école" par Laurence Trochu (Mouvement conservateur).

La classement PISA de la France est moyen et ne montre pas la dégradation des compétences des élèves que l'on peut constater par ailleurs (la baisse récente est liée, comme dans tous les pays du monde, au confinement). La gauche n'a gouverné que 18 ans sur les 40 dernières années. Les politiques numériques ne datent pas de 2015 (gauche), mais de 2010 (droite) : il suffit de remonter ce fil. Bref...
 

Dans "Le Monde" (abonnés) du 27/03/24 : "Les écrans à l’école ou le règne des injonctions contradictoires"

« Entre la diabolisation des écrans d’un côté et la technophilie béate de l’autre, la posture de l’école n’est pas toujours claire ou cohérente pour tous. Une troisième voie doit pouvoir émerger, centrée sur l’élève et ses besoins », réfléchit Marie-Caroline Missir, membre de la commission d’experts sur les écrans et directrice générale du réseau Canopé, qui a pour mission, au sein du ministère, de former les enseignants.

Quand les partisans de la numérisation béate se présentent comme les tenants de la troisième voie...

Pour mémoire, la directrice de Canopé, les IA à peine apparues, a promu la formation des enseignants aux IA...

Pinçons-nous sur ce fil ouvert il y a douze ans : " il faudra repenser certaines politiques"...

Le 30/04/24 à l'Assemblée, le Premier ministre : www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/compte...-mardi-30-avril-2024

Cet enjeu est fondamental. Les pays qui ont réglementé le temps passé devant les réseaux sociaux ou les écrans ont certainement pris de l’avance pour éviter l’abrutissement généralisé d’une génération. Il nous faut agir. Nous avons déjà pris des décisions fortes. La France, lors du quinquennat précédent, a été l’un des premiers pays à interdire l’usage du téléphone portable au collège. [...]
Mais tout le monde doit balayer devant sa porte, y compris l’État, l’éducation nationale et les collectivités locales impliquées dans l’éducation nationale. Il est vrai que dans certains établissements les manuels ont été remplacés par des écrans. Je ne suis pas technophobe, je ne considère pas que l’écran est à proscrire : il peut avoir une visée et un intérêt pédagogiques. Des logiciels se fondent par exemple sur l’intelligence artificielle pour faciliter la remédiation scolaire et l’accès au savoir d’élèves à besoins particuliers. Mais l’écran pour l’écran n’a aucun intérêt et peut se révéler dangereux : il faudra repenser certaines politiques actuellement menées par nos services publics, notamment, j’y insiste, dans le domaine de l’éducation. [...]
Nous agirons avec fermeté et résolution non pas contre notre jeunesse, mais pour la sauver de l’addiction aux écrans, avec toutes celles et tous ceux qui veulent s’engager, au-delà des clivages. Je cherche continuellement les sujets qui peuvent rassembler les Français et la représentation nationale. Cet enjeu est un enjeu de société et de civilisation

Difficile de suivre : "l'écran peut se révéler dangereux" mais il peut avoir "un intérêt pédagogique". Pourquoi alors remettre en cause les politiques précédentes, ou les manuels numériques, aujourd'hui généralisés ? Pourquoi proposer à l'avenir de faire progresser les élèves de seconde avec l'IA ? Au reste, l'interdiction du portable au collège n'en était pas vraiment une . C'était même inciter les parents à procurer à leur enfant un smartphone pour éventuel usage pédagogique en classe.

Pourquoi dès lors, le 28/04/24, la ministre de l'éducation a-t-elle visité une "école du futur" avec ses "dispositifs innovants" : "tablettes numériques et casques utilisés par les écoliers pour l’apprentissage de savoirs fondamentaux" ?

Nous savons faire la distinction entre l’utilisation désordonnée des écrans et des réseaux sociaux qui a des effets absolument catastrophiques et une utilisation accompagnée du numérique. L’école c’est aussi de préparer les élèves au monde de demain. L’école du futur, c’est une utilisation accompagnée et raisonnée du numérique

Voir aussi ce fil du 8/05/24 : "L’OCDE appelle à une « lutte contre la distraction » provoquée par l’exposition aux écrans à l’école"

Et en conférence de presse de la rentrée 2024 (par une ministre démissionnaire) :

La Ministre Nicole Belloubet confirme l’expérimentation de la pause numérique dans 200 collèges à la #rentrée2024 Elle souligne l’intérêt et la nécessité des activités pédagogiques numériques encadrées. Une mesure qui fait suite aux préconisations de la commission sur les #écrans .
( source Twitter )

Après le BYOD, le DBYOD...

Rentrée de septembre 2024. Dans "Le Point" du 27/08/24 :  "« Pause numérique » : le portable interdit dans les écoles et collèges à partir de janvier 2025"


Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.

Dans "Le Monde" (abonnés) du 3/09/24 : "L’interdiction totale du portable au collège, une mesure qui pose beaucoup de questions"





Mais aussi : "A La Réunion, un collège en « pause numérique » depuis trois ans"

Nouveau gouvernement en 2024 : généralisation ?

Dans "Le Monde" du 26/10/24 : "Les portables interdits dans toutes les écoles et tous les collèges « au plus tard » à la rentrée scolaire 2025, selon le ministre délégué"