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Inspection générale - Rapport sur le "développement des usages du numérique à l’école"
- Loys
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Ce rapport est très critique sur le suivi de la mise en œuvre du plan de développement des usages du numérique à l’école (DUNE), mais pas forcément dans le sens que l'on aurait pu souhaiter.
En effet l'essentiel des critiques porte sur le retard ou le manque de coordination des différents acteurs du numérique à l'école. Or on pourrait justement, tout en étant favorable à ce développement, que c'est précisément l'urgence et la précipitation irraisonnées de cette mise en place qui est responsable des lenteurs, des insuffisances et des retards que le rapport recense et stigmatise. Bref, le rapport critique la forme de ce développement non le fond, ce qui n'était sans doute pas sa mission, mais ce qu'on peut aussi regretter s'agissant des intérêts fondamentaux de l'école. Comme d'habitude, la question posée n'est pas "Dans quelle mesure précise le numérique peut-il être utile à l'école ?" mais "Quand le numérique sera-t-il enfin dans l'école ?"
Quelques remarques :
Où l'on remarque que les corps d'inspection eux-mêmes offrent une certaine résistance intellectuelle à cette mise en place au pas de charge, ce dont on ne peut que se féliciter.Le rapport p. 2 écrit: Les corps d’inspection sont impliqués de façon très inégale ; ils interviennent en tout cas très rarement dans le choix des ressources, se conformant ainsi à la demande fortement exprimée par les éditeurs et relayée par la DGESCO ; beaucoup n’ont pas reçu de formation à l’usage de ces ressources et certain doivent encore être convaincus.
Cette phrase constitue l'aveu que le corps enseignant n'est pas considéré comme une "partie prenante majeure" dans le "développement des usages du numérique à l'école". Non consultés, les professeurs sont ensuite sommés d'utiliser les produits par conséquent inadaptés que l'on met à leur disposition. Avec parfois des obligations légales tenant lieu de contrainte, telles que le cahier de texte numérique. Faut-il s'étonner ensuite de l'échec programmé de ce développement ?Le rapport p. 8 écrit: Sur ce dernier point, le processus suivi accuse une autre faiblesse : l’absence ou l’insuffisance de concertation préalable avec les deux parties prenantes majeures, fortement impliquées dans les axes du projet, que sont les collectivités territoriales et les éditeurs ou producteurs de ressources.
Voilà qui confirme officiellement l'anarchie (et souvent la gabegie) qui préside à la mise en place des ENT dans les établissements scolaires.Le rapport p. 8 écrit: L’état d’avancement des dispositifs ENT est très variable selon les académies, les régions, les départements. Il l’est encore plus si l’on considère l’enseignement du premier degré, où les ENT ne sont installés que dans quelques villes et dans un nombre très restreint de départements. Le concept même d’ENT, les solutions retenues, les services apportés, le nombre d’établissements et d’acteurs impliqués diffèrent d’un territoire à l’autre. Certaines collectivités n’ont pas accordé aux ENT une priorité stratégique et misent sur d’autres dispositifs (TBI, tablettes, fourniture d’ordinateurs mobiles personnels, plates-formes de référencement et d’accès pour les ressources numériques). Découragées par cette contrainte, elles ne se sont parfois pas associées au projet numérique de l’académie.
Le rapport met en exergue les "contraintes budgétaires" qui n'ont pas permis d'assurer la "formation et l’accompagnement des enseignants dans les établissements scolaires pour la prise en compte du numérique dans leur pédagogie". L'échec serait donc pour une grande partie lié au manque de formation des enseignants, ce qui ne laisse pas de faire réfléchir. Un enseignant qui n'éprouve pas le besoin du numérique est donc un enseignant qui a besoin d'être formé. On est bien dans une sorte de formatage idéologique, que confirme la mise en place autoritaire du C2i2e. Mise en place qui mériterait de longs développement par ailleurs.
Nous avons beaucoup parlé sur LVM du coût général de la mise en place du numérique, notamment pour les ENT payants dont la licence est annuelle.Le rapport p. 13 écrit: L’annonce d’un plan triennal avait conduit certains acteurs à considérer que les crédits alloués en 2012 seraient reconduits deux années de suite et leurs inquiétudes portaient sur la période au-delà de 2014. Leur déception a été vive lorsqu’ils ont appris que les crédits reçus n’auraient pas de suite, surtout lorsqu’ils avaient souscrit des abonnements à des revues numériques.
Rien sur la faiblesse, tant qualitative que quantitative, de ces ressources ?Le rapport p. 15 écrit: La faiblesse des usages est de moins en moins imputable aux équipements et de plus en plus à l’ensemble des problématiques liées aux ressources numériques :
– méconnaissance des ressources disponibles ;
– difficultés d’accès à ces ressources (circuit de la commande) ;
– faiblesse des crédits dédiés au numérique ;
– diversité et hétérogénéité des ressources numériques, tant sur le plan didactique que sur le plan technique (problèmes de compatibilité avec les matériels et les débits disponibles) ;
– manque ou plus souvent méconnaissance de scénarios pédagogiques permettant une efficace exploitation de la ressource ;
– absence d’un modèle économique de la ressource numérique susceptible d’assurer la viabilité du marché de la production, de la diffusion et de la distribution.
On apprend également quelques chiffres instructifs sur le coût des ENT et des "investissements numériques" en général.
Quel bel euphémisme... Le chiffre pour les ENT est très nettement supérieur aux estimations d'ordre de grandeur auxquelles nous nous étions livrés sur ce forum. Ce qui ne laisse pas d'inquiéter. Quant au chiffre de 40,30€ par élève et par an d'investissement numérique, il semble lui-même très sous-estimé par rapport à d'autres chiffres fournis par la même source, à savoir Ludovia : ce communiqué de 2011 évoque un coût estimé de 257 millions d'euros pour les seuls départements (et 3,2 millions de collégiens, soit déjà 80€ par élève et par an, sans parler du primaire, des lycées ou du supérieur).Le rapport p. 19 écrit: Cet engagement se traduit en général par un investissement financier important (en moyenne 6,25 € par élève et par an pour la collectivité, sur une période de référence de cinq années), qui s’ajoute aux efforts d’équipement (notamment les TBI), pour culminer en 2011, d’après une étude récente, à 40,30 € d’investissement numérique par élève et par an dans un des départements visités par la mission. Cette dépense n’apparaît pas toujours justifiée par le type et l’importance des usages produits.
L'anarchie, le coût, l'inadaptation aux besoins et l'absence d'objectif précis (autre que "passer au numérique") : toutes choses dont nous avons parlé et que l'institution était dans le devoir d'anticiper. Voilà le résultat de l'urgence numérique.Le rapport p. 20 écrit: Aujourd’hui, les représentants nationaux des collectivités, s’ils souscrivent à la politique de généralisation des ENT, s’interrogent néanmoins sur quatre points :
– la multiplicité des solutions techniques, l’interopérabilité imparfaite entre elles, la divergence des représentations que se font les acteurs locaux de ces dispositifs et la variété des visions à long terme qui les sous-tendent ;
– l’exploitation insuffisante des possibilités de mise en réseau d’écoles et d’établissements, qu’offrent pourtant aujourd’hui les solutions numériques ;
– l’accroissement inévitable de la charge en matière de maintenance et d’assistance, généré par l’enrichissement et la sophistication progressive des solutions
techniques ;
– l’investissement de l’État pour la formation des personnels et l’accompagnement des usages pédagogiques, qui n’apparaît pas toujours, notamment pour le plan DUNE, à la hauteur des efforts consentis par les collectivités.
Autre remarque très intéressante, à propos de la "formation aux usages responsables" (expression qui laisse songeuse toute personne ayant un jour enseigné) :
Voilà qui mériterait un article entier....Le rapport p. 21 écrit: Celle-ci est le plus souvent abordée sous son aspect le plus évident : les dangers de l’internet, la protection de la vie privée et l’éducation aux droits et devoirs liés aux usages des TIC.
L’usage responsable du numérique est infiniment plus complexe : la modification fondamentale qu’il introduit dans l’accès au savoir implique pour l’école un travail important portant sur :
– l’acquisition des fondamentaux et des références de base qui permettent une approche critique de l’information ;
– les clefs d’entrée à l’internet, les critères de discrimination et de validation ;
– la maîtrise des nouvelles logiques de contiguïté des savoirs.
Cette tâche, qualifiée fréquemment (mais inadéquatement) d’enseignement de la littératie, est jusqu’ici trop largement déléguée à des acteurs spécifiques : les professeurs documentalistes et le centre de liaison de l’enseignement et des médias de l’information (CLEMI). Il apparaît donc nécessaire, pour assumer une formation plus totale à l’usage responsable du numérique, de resituer l’ensemble des actions entreprises dans un nouveau cadre d’apprentissage où tous les enseignants soient directement impliqués.
Autre découverte :
C'est ce qu'on appelle la liberté pédagogique.Le rapport p. 29 écrit: à de très rares exceptions près, les enseignants rencontrés aussi bien dans le premier que dans le second degré situent leurs besoins en matière de ressources numériques hors du champ trop contraint, trop balisé et souvent trop coûteux du manuel numérique. Comme on le verra ci-après (partie 3 du rapport), ils veulent pouvoir construire, articuler et partager avec leurs élèves des ressources diverses puisées à plusieurs sources.
Parce qu'elle n'est peut-être pas claire ?Le rapport p. 29 écrit: En tout état de cause, la sous-utilisation des crédits disponibles et le retard pris dans l’acquisition des ressources disent bien assez l’incompréhension des communautés éducatives face à un ensemble de propositions difficilement lisibles et dont l’utilité pédagogique n’est pas apparue clairement.
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On veut bien investir dans le numérique visible (les tablettes, les TNI etc.), mais pas dans les gens qui s'en occupent. Où l'on voit bien que le numérique à l'école est avant tout d'un gigantesque coup publicitaire.Le rapport p. 32 écrit: Les académies se sont efforcées, dès le deuxième trimestre 2011, de « recruter » sur la base du volontariat, un référent numérique pour chaque établissement. Ces désignations ne se sont pas faites sans difficultés, compte tenu de la modicité de l’indemnité prévue, l’IFIC24 (les attributions indemnitaires individuelles peuvent être modulées à l'intérieur d'une fourchette allant de 400 à 2 400 € par an, mais c’est le montant plancher de 400 € par an qui est généralement attribué) et de ’incertitude sur les possibilités d’apporter un complément de rémunération sous forme d’HSE (heures supplémentaires effectives) au titre des autres missions assumées (formation notamment).
On le comprend...La liste est rarement complète et reste mouvante : dans une académie visitée, une proportion importante de démissions a été enregistrée quelques mois après les désignations.
Il faut donc "encourager" ceux qui n'ont aucune "appétence" : qu'en termes choisis ces choses-là sont dites. Bref, c'est en est fini de la liberté pédagogique. Un professeur qui ne ressent pas le besoin d'utiliser les ressources numériques est un mauvais professeur.Le rapport p. 32-33 écrit: mais une formation, si bien conçue soit-elle, est de peu d’effet sur un enseignant qui ne manifeste aucune appétence pour le recours aux ressources numériques. Le rôle des corps d’inspection peut être essentiel pour les encourager. Encore faut-il qu’ils soient eux-mêmes convaincus et formés.
Belle estime des enseignants, considérés comme des handicapés du numérique : j'aimerais bien connaître les compétences numériques concrètes des auteurs de ce rapport. Je crois au contraire - comme en atteste la crainte de la panne - que c'est l'expérience qui parle.Le rapport p. 33 écrit: Les formations répondent à une demande forte des enseignants, soucieux de ne pas être pris au dépourvu devant leurs élèves, en général plus habiles qu’eux dans le maniement des outils numériques : rares sont ceux qui acceptent avec modestie et humour de se laisser guider par des élèves (qui ne sont pas forcément les « bons élèves » de la classe), beaucoup plus nombreux sont ceux qui, paralysés par la crainte d’une « panne » matérielle ou logicielle, restent sourds aux exhortations de la classe et finissent par commettre l’erreur irréparable : par exemple écrire avec un feutre indélébile sur la surface du TBI.
Quant à l'"irréparable", c'est beau le matériel technologique moderne ruiné en un coup de feutre.
Concernant les ENT :
Le chaos de cette mise en place trouve ici une confirmation officielle.Le rapport p. 36 écrit: Parmi les académies observées, deux seulement disposent d’un ENT pour l’ensemble des lycées. L’ENT est plus fréquemment mis en oeuvre au plan départemental et municipal, selon des solutions diverses et variées. Il s’agit, dans certains cas, de solutions légères, mises en service à une échelle très modeste, celle d’un établissement ou d’une commune. Qu’il s’agisse de solutions au niveau de l’établissement, de la collectivité ou de l’académie, elles s’organisent tantôt autour d’une offre commerciale, tantôt autour d’une offre gratuite, tantôt autour de logiciels libres. Parmi elles, on trouve : Beneyluschool, Erasme, Iconito, Itop, Logica, Pentila, Scolastance/Itslearning, Envole (solution logicielle Eole) à Créteil, Argos (solution logicielle Ilias) à Bordeaux, ou encore Open ENT qui vient de remplacer Lillie en Ile-de-France.
Comme quoi ils sont lucides...Le rapport p. 36 écrit: Les expériences ENR et « manuels numériques » ont montré que les sécurités dont bénéficie l’ENT représentent aussi un handicap pour l’utilisation de ressources numériques en ligne. Dans nombre de cas, les connexions sont rendues très difficiles voire impossibles, notamment avec les produits distribués par la plate-forme KNE. Les « connecteurs » utilisés à l’heure actuelle dans les ENT ne permettent pas de faire face à tous les types de demandes d’accès aux ressources en ligne, pour toutes les catégories d’utilisateurs (professeur à titre individuel, élève, classe, niveau de classes). Or, les enseignants ne peuvent prendre un risque de « blocage », qui pourrait les mettre en difficulté devant leurs élèves, et préfèrent donc les produits téléchargés, voire accessibles sur un support matériel.
Voilà qui est très intéressant !Le rapport p. 36 écrit: D’une façon plus générale, l’ENT ralentit les transactions, alourdit les procédures d’identification et de connexion sans apporter de véritable plus-value, la sécurité des connexions pouvant désormais être assurée, selon plusieurs interlocuteurs de la mission, par d’autres moyens. La plupart des enseignants rencontrés perçoivent l’ENT comme une contrainte et font remarquer que, lorsque l’usage des ressources numériques se généralisera, les réseaux ne permettront pas d’absorber les débits générés par un établissement.
Mais voilà qui l'est moins :
C'est peu de le dire. Et surtout ils peuvent servir à bien d'autres choses, mais ça, le rapport ne semble pas le mentionner.Le rapport p. 36 écrit: Enfin, des expérimentations sur des outils légers (tablettes tactiles) utilisant des applications manipulables par les enseignants donnent des résultats intéressants, évolutifs, moins coûteux et plus respectueux de la liberté pédagogique de l’enseignant. Mais ces nouveaux outils ne sont pas tous compatibles avec certaines technologies utilisées dans les ressources existantes.
Non ?!!!Le rapport p. 40 écrit: On constate de plus que le problème des réseaux sociaux n’est pas abordé sans ambiguïté. Dans un certain nombre d’établissements et dans quelques disciplines, les possibilités offertes par les réseaux sociaux sont utilisées et exploitées par les enseignants eux-mêmes. Les mises en garde ou les interdictions sont généralement sans effet sur l’usage hors de l’établissement et au domicile. La mission a pu constater à plusieurs reprises que des élèves de CM2 étaient inscrits sur Facebook et y comptaient plusieurs « amis ». Ils le faisaient en toute connaissance de cause (en trichant sur leur âge, le maître ayant expliqué que le réseau n’était pas ouvert aux moins de 13 ans) et, la plupart du temps, en accord avec leurs parents.
La réflexion sur l'Internet responsable est quand même atterrante dans ce rapport. Parce qu'il y a un portail national dédié, tout devrait aller mieux ? Et si ça ne va pas mieux, c'est que ce portail n'est pas assez fréquenté et que l'information à son sujet est insuffisante ?
Ou comment balayer d'un revers de main les investissements massifs de la décennie précédente.Le rapport p. 42 écrit: La plupart des séances observées se sont déroulées dans la classe ordinaire, dans une configuration où l’on trouve un TBI ou un vidéoprojecteur interactif et un nombre variable d’outils mobiles (ordinateurs ou tablettes). Globalement, c’est le modèle ENR qui prévaut, reléguant la salle informatique à un autre âge.
Il faut donc les développer davantage !Le rapport p. 44 écrit: Les manuels numériques sont très peu utilisés. Ils sont souvent considérés comme mal adaptés aux matériels dont l’école dispose (soumis aux aléas de connexion lorsqu’ils sont utilisés en ligne) et beaucoup trop chers (270 € pour un manuel numérisé de maths).
Bel euphémisme.Le rapport p. 44 écrit: Les professeurs des écoles savent que l’éducation à la responsabilité dans les usages du numérique et particulièrement de l’internet fait partie des programmes. Mais ils se heurtent aux habitudes prises par les élèves à la maison. Si l’école fournit un environnement de travail sécurisé, les élèves ne sont pas souvent dans les mêmes conditions chez eux.
Incroyable ! Ces irresponsables ont pourtant signé une charte !Le rapport p. 44 écrit: Par ailleurs, lors des inspections, les IEN constatent que tous les supports visionnés ne sont pas libres de droits. Les professeurs signent cependant des chartes de bon usage de TICE, ils font signer également des chartes comparables à leurs élèves.
Si l'école les y invite en même temps...Le rapport p. 44 écrit: Parfois, on observe des phénomènes marginaux de dérapage. Le problème apparemment le plus important déjà signalé ci-dessus est celui des réseaux sociaux. Les visites ont montré que nombre d’élèves de CM2 et de CM1 en avaient déjà un usage au cours moyen : selon une enquête réalisée par un IEN31, un élève de CM2 sur trois (un sur quatre en CM1) aurait un compte Facebook.
J'adore !Le rapport p. 45 écrit: L’usage du manuel numérique en complément de manuels « papier » y est privilégié, dans le cadre d’une pédagogie qui reste très traditionnelle : l’enseignant projette son cours sur le TBI, et des manuels « papier » sont à la disposition des élèves du fond de la classe s’ils ne peuvent pas très bien voir le TBI...
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- Loys
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L'investissement massif en valait donc la peine...Le rapport p. 51 écrit: En ce qui concerne les tablettes, quelques observations ont été faites par la mission sur le terrain. Dans l’académie de Grenoble, la mission a pu assister à un cours d’économie où les élèves utilisaient en binôme un IPad2, pour rechercher des documents et formuler des propositions. Cependant, il n’est pas aisé de dire ce qui rendait ce cours si riche, de l’utilisation de la tablette ou du talent du professeur à jouer des différents supports (TBI utilisé comme tableau classique, synthèse orale des informations données par les élèves à partir des tablettes).
C'est pourtant sans risque !Le rapport p. 52 écrit: Cependant, beaucoup d'enseignants craignent encore de voir les tablettes utilisées pour la prise de notes pendant les cours, précisément parce qu'ils estiment qu'elles dissipent l’attention des élèves...
En bonne logique...En tout état de cause, l’intérêt est désormais constamment affirmé par les collectivités pour ce type de matériel mobile, fiable (donc peu onéreux en entretien) et facilement adaptable aux divers usages recherchés sur le plan pédagogique.
Un détail...Pourtant, la question des ressources adaptées à ces outils se pose de manière très prégnante.
On peut surtout s'étonner de l'ordre dans lequel sont faites les choses...En effet, alors que ces outils étaient fournis par plusieurs collectivités territoriales, parfois de manière généralisée (par exemple en Corrèze, pour 13 000 collégiens dotés individuellement), ils ont longtemps continué d’être ignorés par les services académiques et par l’administration centrale. On a en effet attendu l’année 2012 pour lancer une expérimentation des tablettes numériques qui ne livrera ses résultats, au plus tôt, qu’en 2013, alors que l’usage pédagogique de ces outils est effectif depuis 2009 dans de nombreux établissements et collectivités. On peut s’étonner de ce décalage de plusieurs années entre les pratiques du terrain et la prise en compte par l’institution.
Les collectivités, qui n'ont aucune compétence pédagogique, équipent en masse des établissement sans consulter les enseignants ou sans impulsion académique. Et on s'étonne ensuite de la sous-utilisation...
Sans commentaire...Le rapport p. 54 écrit: La pratique enseignante qui aurait dû être le cœur de cible a été largement oubliée...
Mauvaise conclusion à mes yeux : les professeurs ne doivent pas être formés, mais consultés. Un bon cours n'est pas nécessairement un cours qui s'appuie sur le numérique, tant s'en faut....les référents numériques placés au centre du dispositif doivent être formés, les enseignants doivent être mis en réseau et en capacité pédagogique d’utiliser de manière autonome les outils didactiques disponibles, quels qu’ils soient.
On aurait pu espérer de ce rapport une réflexion ou une mise en perspective des graves enjeux de l'entrée du numérique dans l'école. Ils ne sont que timidement abordés ici ou là. Nulle part ou presque on n'envisage que l'extension du numérique à l'école puisse poser le moindre problème : on n'en regrette que les retards et ratés et on en appelle à sa généralisation massive.
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