- Messages : 18214
"L'école numérique prend forme aux Pays-Bas, la France est plus timide" (Numérama)
- Loys
- Auteur du sujet
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18214
Ou circonspecte, c'est selon.L'école numérique prend forme aux Pays-Bas, la France est plus timide
Au moins une certitude chez Numérama : elle existera.À quoi ressemblera l'école numérique ?
Pourquoi les images qui illustrent l'école du futur ressemblent-elles toujours à des publicités ?
Chouette !En France, les projets du gouvernement se concentrent surtout sur le support. Mais dans d'autres pays d'Europe, notamment aux Pays-Bas et au Danemark, le numérique transforme aussi la manière dont l'enseignement est transmis et la façon dont les élèves apprennent.
Une référence à notre grand ami de l'école publique, Michel Serres. Émission à écouter et à analyser ici : www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...-france-culture#2176Comment penser l'école dans le monde qui vient ?
Renonçons donc à une société de la culture !À l'heure où le numérique bouscule en profondeur de nombreux pans de la société, adapter son organisation devient nécessaire. En matière d'éducation, se pose ainsi la question d'une évolution du système éducatif et des méthodes d'enseignement pour préparer pleinement les élèves à la société de l'information.
Voilà un bon exemple de paraphrase servile.L'école numérique, enjeu de l'éducation
Cet enjeu, le philosophe Michel Serres l'a exposé dans un discours à l'Académie française et dans un ouvrage intitulé Petite Poucette. La nouvelle génération, autrement dit les natifs du numérique, vit une transformation radicale, à l'image des deux précédentes révolutions que sont l'invention de l'écriture et l'apparition de l'imprimerie.
Que transmettre ? Plus rien, voyons, puisqu'il s'agit d'apprendre à accéder. Ce n'est évidemment plus à l'école que la transmission doit se faire, mais sur Internet.Le numérique repose donc trois questions : que transmettre ? À qui ? Comment ?
A qui ? C'est une grave question, à l'école, effectivement.
A noter que grâce à D'Col quelques milliers d'enfants défavorisés jouiront d'heures d'écran hebdomadaires, parfois même en contact avec un enseignant du Cned !En France, le gouvernement n'ignore pas ce défi. Le ministre de l'éducation Vincent Peillon, en plus de défendre une loi d'orientation et de programmation visant rien de moins que "la refondation de l'École de la République", veut développer l'école numérique en créant un service public numérique pour l'éducation et en autorisant la scolarité obligatoire à distance, mais pour des enfants précis.
C'est beau l'avant-garde. Et les résultats de ces expérimentations, au fait ? Ah oui, les écoles ont ouvert le mois dernier, il est vrai. Mais à quoi bon attendre puisque c'est déjà le modèle à suivre.L'expérience avant-gardiste des Pays-Bas
À l'étranger aussi, l'école numérique fait l'objet de discussions et donne naissance à une multitude d'expérimentations. Aux Pays-Bas, onze écoles ont vu le jour le mois dernier. Destinées à accueillir près d'un millier d'élèves entre quatre et douze ans, elles fonctionnent sans aucun tableau, emploi du temps, livre ou cartable. Il n'y a, en plus, pas de réunion entre parents et professeurs (elles se font via Skype).
On peut aussi enquêter sur place pour se faire son propre avis.Selon le Spiegel, qui a consacré une enquête à ces établissements d'un genre nouveau, les élèves se servent à la place d'une tablette numérique.
Aux parents et aux élèves de déterminer son propre planning, de définir leurs vacances scolaires.
Et dans la pratique, comment ça fonctionne concrètement ? On ne le saura pas.
C'est de la contrainte, effectivement. En fait, l'école moderne suit le principe de la crèche ou de la garderie.Seule contrainte : les élèves doivent être en classe entre 10h30 et 15h. L'école elle-même peut les accueillir de 7h30 à 18h30.
De mieux en mieux. Mais au fait ces écoles sont-elles publiques ? On ne le sait pas.Choisir ses matières, le professeur en arrière-plan
Qu'en est-il des matières ? Les élèves et les parents peuvent également composer eux-mêmes le programme.
On se demande bien pourquoi.Toutes sont des modules facultatifs sauf trois qui demeurent incontournables : l'arithmétique, la lecture et la compréhension de texte.
Comme un tamagotchi, en fait.Au fil de l'année, les parents peuvent contrôler, via la tablette, la progression de leur progéniture et adapter le cours au besoin.
Ce qui n'arrivera très peu bien sûr car on apprend mieux tout seul, c'est bien connu.Le rôle même du professeur est modifié. Hormis quelques cours très spécifiques, il interviendra plutôt comme un assistant lorsqu'un élève se retrouvera en difficulté face à un exercice ou un cours.
Quand on est à la peine, il suffit de changer le programme et le niveau à atteindre : c'est beaucoup plus simple.L'objectif est de leur permettre d'atteindre le prochain niveau dans le programme d'apprentissage à leur propre rythme, le professeur n'intervenant que lorsque l'enfant est à la peine.
Poncif : check.Tête bien faite contre tête bien pleine
Et rien que ça suffit à déclencher l'enthousiasme.L'expérience conduite en Hollande est évidemment très novatrice.
C'est vraiment regrettable.Rien n'indique qu'elle sera généralisée à l'ensemble du pays ni qu'elle s'invite en France.
C'est surtout que le savoir n'est plus dispensé. Au lieu de citer les résumés de Petite Poucette, il faut lire puisque Michel serres explique que la transmission est devenue inutile.Toutefois, la démarche montre que faire entrer l'école dans le numérique ne se résume pas seulement à en faire un simple support de substitution. La révolution numérique doit aussi conduire à changer la manière dont le savoir est dispensé.
D'ailleurs : mise au point lexicale. Ce sont les connaissances qui sont dispensées. Le savoir, lui, procède leur appropriation : il ne peut donc être dispensé.
Tiens, ça me rappelle quelque chose.On se souvient de ce professeur qui avait pourri Wikipédia pour dénoncer le copier-coller réalisé par ses élèves dans les devoirs faits à la maison.
Et encore une fois, "Numérama" creuse à fond son sujet en ne comprenant pas que l'exercice du commentaire est fondamentalement un exercice de lecture, de compréhension et d'interprétation, et non de recherche documentaire. Par ailleurs mon canular concernait moins Wikipédia que les sites de corrigés en ligne.
Car la pensée se résume à la collecte d'informations.Le numérique pourrait conduire à reconsidérer ce qui a été perçu comme une faute en autorisant par exemple la consultation d'internet pour les devoirs et les examens, tout en exigeant que les informations soient bien utilisées, hiérarchisées, comprises.
Le contraire, je dirais plutôt...Bref, de façon intelligente.
En assimilant la citation universitaire à du copier-coller. Heureusement notre penseur national lui ne cite personne !"Qu'est-ce qu'une thèse, au fond ?"
L'idée a été expérimentée dans quatorze établissements au Danemark. Interrogé fin 2011 sur France Culture par Alain Finkielkraut, qui dénonçait la mode du copier-coller chez les élèves de la génération actuelle, Michel Serres avait évoqué ce point.
On passe donc de la tête bien pleine à la tête bien vide. Le vrai idéal de Montaigne, qui par ailleurs ne concernait pas l'élève mais le précepteur... mais pour cela il faudrait lire les Essais.Le rapport au savoir est effectivement externalisé : plutôt que de tout retenir (tête bien pleine), mieux vaut apprendre à chercher et trier l'information (tête bien faite).
Ben non puisque les livres étaient lus par des comités de lecture et les éditeurs, qui engageaient un risque financier à leur publication, avaient intérêt à veiller à une qualité minimale de leurs publications.Michel Serres avait alors ajouté, un peu taquin : "cette critique que vous faites aux jeunes étudiants, l'ancienne génération le faisait mais avec le livre ! C'était pire encore !
Si on suit le raisonnement de Michel Serres, ce qui était mal autrefois devient bien aujourd'hui. Il faut suivre.Ils ne peuvent plus penser par eux-mêmes, ils ne font que citer.
Oui, et ça s'appelle l'honnêteté intellectuelle. Assez peu ressemblante au texte copié-collé qui en plus d'être malhonnête n'est souvent pas compris, voire... pas lu !Qu'est-ce que c'est qu'une thèse, au fond ? Une thèse a d'autant plus de valeur qu'elle a de notes en bas de page et des index extrêmement fournis".
Je renvoie à mon "Éloge du copier-coller à l'école" .
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
"Par ailleurs mon canular concernait moins Wikipédia que les sites de corrigés en ligne."
Vous avez écrit ça déjà 154 fois je crois, vous savez ils ne lisent vraiment pas !
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18214
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.