Patrick Roumagnac est DAN de l’académie de Clermont-Ferrand. L'interview a eu lieu le 29/03/17 à Vichy.
Patrick Roumagnac écrit: Le projet au niveau des tablettes, c'est vraiment de tendre vers une généralisation, et vers le fait que la tablette devienne un outil parfaitement usuel pour les élèves, c'est-à-dire que [….] à un moment donné l'élève accède librement - pratiquement - à la tablette. Derrière le mot "pratiquement" on sent qu'il y a encore un contrôle de l'enseignant. Le but du jeu, à terme, c'est vraiment que l'outil devienne vraiment un outil que l'élève utilise spontanément, comme il pourrait utiliser un dictionnaire,n comme il pourrait utiliser une ressource mise à sa disposition. Simplement cette ressource est d'une telle richesse que ça peut changer considérablement le rapport à l'enseignement. Donc l'idée est là : par les tablettes, changer le rapport à l'enseignement et on a vu que l'enseignant lui-même - ou le principal - nous disait à quel point ça pouvait changer la position de l'enseignant par rapport aux élèves : l'élève constructeur de ses savoirs, l'élève autonome par rapport à cette construction, guidé par l'enseignant qui joue ici un rôle de médiateur, ce qui n'empêche pas qu'à côté il y ait une ambition et un contenu d'enseignement à faire passer. [...] Il faut que les enseignants progressent à leur vitesse par rapport à ça. On ne peut pas se substituer à eux, on ne peut pas dire : "Regardez l'excellence, regardez comme ça marche bien et faites pareil. Ça ne fonctionnerait jamais le "Faites pareil" donc faites à votre manière, intégrez à votre manière et à votre rythme les tablettes dans votre pratique et l'évolution se fait toute seule. [...] Je crois que c'est là-dessus qu'il faut qu'on fasse confiance aux enseignants, qu'on ne soit pas dans la contrainte, pas dans l'exigence des résultats immédiats.
