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mihailovich
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Musicien et professeur en conservatoire, je constate depuis une dizaine d'années l'évolution lente et néanmoins inexorable de nos établissements d'enseignement spécialisé vers une sorte d'état intermédiaire entre l'annexe de la MJC et le centre périscolaire à orientation culturelle. Une transformation touchant à divers titres l'ensemble des niveaux, de l'initiation à l'enseignement supérieur, et présentée comme inexorable, puisque ayant vocation à accompagner les mutations de la société contemporaine - la Vie Moderne, quoi... - d'après les experts autorisés, les responsables du Ministère de la Culture et une bonne partie de la hiérarchie administrative dûment munie d'une double arme fatale : la précarité massive du personnel et le devoir de réserve.
Aidé par quelques circonstances de la vie, j'ai eu l'opportunité de m'intéresser à l'évolution récente de l'EN et d'en approfondir quelque peu la connaissance. Et là, ô surprise, j'y ai retrouvé bien plus que des similitudes : même discours, mêmes protagonistes, même rôle d'une part considérable du personnel politique, mêmes postures idéologiques destinées à masquer des enjeux (plus prosaïquement) comptables... et même processus en cours. Seule différence : le débat, parfois musclé, n'y a pas systématiquement cédé la place au consensus mou et au repli sur soi résigné. Du moins, pas encore... :xx
Gageons que l'exemple de l'enseignement musical - ou plutôt de son état présent - éclairera les fonctionnaires d’État que sont encore (mais pour combien de temps ? ) les professeurs de l'EN sur l'avenir radieux qui leur tend les bras...
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Loys écrit: "je crois que je gagnerais à connaître un peu plus ce qui se passe dans nos "établissements d'enseignement spécialisé". Mais on ne parle plus de "conservatoires" ?
L'avenir est dans le sigle, cher Loys...
www.culturecommunication.gouv.fr ... la-musique
Réponse précise à votre question pages 9-10.
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2. Au sein de l'EDAM, deux pôles clairement identifiés et un tronc commun
• le pôle de musique dite classique, de tradition écrite (ancienne, classique, contemporaine,...)
• le pôle de musique dite populaire, de tradition orale (traditionnelle, actuelle, improvisée,...)
> La musique dite classique de tradition écrite nécessite des interprètes, solistes ou musiciens d'orchestre, dans des domaines instrumentaux et vocaux basés sur l'instrumentation symphonique. Cette instrumentation, essentiellement de type acoustique, nécessite un apprentissage et des techniques spécifiques. C'est sur ce modèle que la musique est généralement enseignée au conservatoire. L'approche de cette musique est plus cérébrale qu'intuitive. Elle ne permet à l'interprète d'affirmer son sens créatif que dans la personnalisation de son interprétation sans toutefois trahir la pensée du compositeur. La création proprement dite revient aux compositeurs.
La sécularité de cette musique explique la grande qualité de son enseignement, notamment sur le plan de la technique instrumentale et de l'interprétation dans les domaines de l'excellence.
Cependant une ouverture et une plus grande transversalité vers les autres musiques (populaires, actuelles, improvisées,...), une approche des nouvelles technologies musicales liées à l'enregistrement, à l'amplification et à la sonorisation serait un gage d'enrichissement potentiel de son enseignement, permettant aux interprètes de s'exprimer dans différentes esthétiques, de développer et d'enrichir leur technique instrumentale, leur approche de l'auto-production et, tout en les inscrivant dans leur temps, de leur offrir de nouveaux axes professionnels.
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La composition et la présidence de cette mission de réflexion en 2010 laisse songeur.
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Loys écrit: Je mets le rapport en téléchargement : le petit plus de LVM, c'est qu'il est numérisé et qu'on peut donc le citer facilement.
La composition et la présidence de cette mission de réflexion en 2010 laisse songeur.
Elle laisse surtout apparaître deux choses : la sarko-compatibilité avérée d'une certaine gauche et d'un certain milieu dit artistique, et la remarquable continuité de la politique du Ministère de la Culture depuis les années Lang, par-delà les changements de couleur politique. Les ministres passent, les gestionnaires restent. Et à la rue de Valois, il existe un domaine où l'on n'admet aucun gaspillage : le recyclage des apparatchiks...
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Loys écrit: Ah oui, je lis ceci tout de même p.10 :
2. Au sein de l'EDAM, (...)
Qu'on se rassure : Sarkozy n'est plus, mais l'EDAM n'est pas enterré, bien au contraire, puisqu'il a toutes les chances de faire partie du grand plan pour l'éducation artistique que les amis de la culture nous annoncent avec tambours et trompettes. En même temps, sous une présidence normale, l'absence d'EDAM ferait désordre...
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mihailovich écrit: En même temps, sous une présidence normale, l'absence d'EDAM ferait désordre...
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