Martin

Bonjour,

Martin, Bachelier il y a deux ans, Etudiant, 20 ans.

J'ai découvert ce site il y a peu suite à une publication sur Fb de "comment j'ai pourri le Web". Et j'ai très vite réagi car suite à mon parcours, que j'imagine particulier, je suis plutôt react' face au système scolaire dans son ensemble. J'ai eu une telle haine dans ce système, que je me suis promis de ne pas mettre mes enfants dans celui-ci. Je ne dis pas qu'il y a mieux autre part, mais autant le faire aussi vainement dans une autre langue. Aujourd'hui, j'ai un peu plus de recul qu'il y a deux ans. Dans une moindre optique j'aimerai développer mon propos et comprendre la vision des professeurs, dans une plus grande optique reprendre goût à la France -mais ça on verra plus tard ..

Etant hyperactif, j'ai eu un parcours particulier. Il n'y a absolument aucune logique dans cette dernière phrase pourtant le système scolaire ne m'a jamais accepté pour ce que j'étais. Ainsi, je suis passé du dernier de la classe en seconde au groupe des quatre premiers en première que je n'ai plus quitté. Dans ma tête depuis mes 13 ans, j'avais cet objectif après le Bac. Je me suis donné alors tous les moyens. En section ES, j'ai remplacé mon prof d'histoire, de maths et d'économie par INTERNET et des manuels. Puis j'ai arrêter de travailler la philosophie et le français parce le quotient effort-fourni/note n'en valait pas le coup, même ne pas travailler ne vous garanti pas une mauvaise note. Et finalement, j'ai fais arrêté de travailler pour seulement faire acte de présence en anglais et espagnol car en France, on n'apprend pas les langues, on en fait une introduction et encore.

J'ai atteint mon objectif avec de brillantes notes dans les matières que je travaillais et des notes très basses pour celles que je ne travaillais pas. En revanche, les méthodes que j'ai développé m'ont mis en grandes tensions avec mes professeurs et ne m'ont pas vraiment rendu heureux. Un vrai calvaire. La question de la légitimité du professeur était mon quotidien. Et j'espère ici pouvoir y voir plus clair.

Je suis ouvert au débat et crois en la discussion. Je représente un avis différent, voilà tout (: . Mais qui ne demande qu'à se confronter, se développer et à comprendre.


Bien à vous,

Martin

Bonjour Martin,

Merci pour cette présentation, qui suite à nos échanges me permet de te découvrir un peu (je me permet le tutoiement, si ça gêne je reviendrais au "vous"). Concernant la scolarisation des enfants hyperactifs et des précoces, je pense qu'il y a du progrès en la matière, une vraie reconnaissance de ce fait (il existe des enfants pour qui le système scolaire classique est vraiment inadapté, plutôt que l'inverse).

Mais le parcours est difficile car il reste du travail d'explication à tous les niveaux (dans les petites classes les enseignants sont parfois désemparés, rejettent l'enfant qui est parfois déjà rejeté par ses camarades de classe, les parents sont mal vus car "ON" pense parfois qu'ils se montent la tête et s'imaginent leur enfant surdoué, de l'autre côté les associations poussent à prendre des mesures afin de proposer un cadre adapté à l'enfant, mais les enseignants n'en voient pas toujours l'utilité; et à la maison c'est dur à gérer... - je connais au travers d'une collègue dans ce cas)

Ton point de vue sur la scolarité est donc particulier et n'en reste pas moins important, puisque tu as (peut-être par la force des choses) beaucoup plus de recul que la plupart des étudiants ! Et maintenant à Prague, qu'en penses-tu ? Te sens-tu plus à l'aise ? Rassasié intellectuellement car tu étudies sans doute des matières qui te plaisent vraiment, et te permettront d'atteindre un objectif ?

Concernant les cours et ressources numériques sur internet, j'édite ce site qui propose des liens vers des contenus gratuits : blog.autodidacte.info/
Si tu as des adresses qui t'ont paru intéressantes dans ton apprentissage à apporter n'hésite pas !

Cordialement,
Yann

Ahoj Martin z Prahy!

C'est drôle, je me retrouve dans pas mal de sentiments que tu décris: frustration, colère contre le système, réticence à y envoyer ses propres enfants, ras-le-bol de la France en général... Et d'un autre côté, je vois que nos expériences concrètes divergent (évidemment) sur maint points. Ça promet d'être intéressant!