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La guerre scolaire
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Pour lutter contre le séparatisme scolaire, des syndicats de l’enseignement soutiennent une proposition de loi qui propose de conditionner les subventions accordées aux établissements privés sous contrat à des critères de mixité sociale.
Dans "Le Figaro" (sans surprise) du 24/01/24 cette tribune de Lisa Kamen-hirsig : "École privée: «Nous voulons la liberté, pas la guerre !»"
Par Lisa Kamen-hirsig
Publié le 24 janvier 2024 à 16h58, mis à jour à 17h00
Après l'affaire Stanislas, Lisa Kamen, enseignante dans un établissement privé sous contrat, défend la liberté des parents de choisir le système éducatif qu’ils souhaitent pour leurs enfants.
Il y a une vingtaine d'années, j'ai changé de métier. J'étais consultante comme on dit, dans une agence de communication. À la faveur d'une période un peu moins faste, mon rêve de petite fille a ressurgi : devenir maîtresse d'école, transmettre ma passion pour la littérature, aider des enfants à découvrir leur domaine d'excellence, cultiver leur curiosité, leur indépendance, leur donner les clés pour apprendre seuls par la suite.
Ma décision prise, j'étais impatiente de changer de vie. J'ai adressé ma candidature aux instituts de formation des maîtres du public et du privé. Les premiers m'ont envoyé des formulaires à remplir ; les seconds m'ont reçue et questionnée sur mes motivations et mes attentes. Mon choix était fait : je passerais le concours pour intégrer une école privée. Aux algorithmes, j'ai préféré les êtres humains.
À l'occasion d'un dîner avec les amis que je fréquentais le plus, majoritairement diplômés de Sciences Po et d'écoles de commerce, j'ai joyeusement annoncé ma reconversion et précisé que j'avais décidé de passer le concours des écoles privées. Après un instant de consternation générale, les questions ont fusé, puis la remarque: «mais tu te rends compte que tu seras payée pour laver le cerveau de tes élèves ?» On m'a alors expliqué que je faisais œuvre de séparatisme en allant travailler dans une école catholique, même sous contrat, et que je ferais bien de reconsidérer ma position. Instit’ oui, formidable, quel beau métier ! Mais il fallait devenir soldat de la république et du vivre ensemble alors !
J'avais beau expliquer que je n'avais rencontré aucun prosélytisme chez mes interlocuteurs, qu'ils se contentaient d'exiger de moi «une bienveillante neutralité» quant à la religion et qu'ils accueillaient avec intérêt mes propres doutes et questions, je m'étais disqualifiée en quelques mots. J'étais pourtant toujours la même, vivant avec un homme sans être mariée, sortant danser en minijupe à paillettes et fréquentant des gens de toutes origines et de toutes religions. Rien n'y faisait : j'étais irrémédiablement entachée d'un crime originel d'obscurantisme religieux. De fille «so swag» j'étais passée à «bigote-réac-no-make-up-talons-plats». Depuis lors je n'ai cessé d'essuyer ce genre de critiques, à peu près partout, même si les écoles dans lesquelles j'ai travaillé accueillent des élèves de toutes origines et de toutes conditions.
Pourtant, quelques années plus tard, ces amis ont eu des enfants qu'ils ont presque tous scolarisés dans de prestigieuses écoles catholiques parisiennes. Certains ont déménagé pour parvenir à leurs fins… Ceux-là mêmes qui critiquaient vivement mes choix quelques années plus tôt reniaient leurs opinions aussitôt devenus parents. Évidemment, aucun d'entre eux ne m'a appelée pour me dire gentiment : «tu sais, tu avais raison: aujourd'hui nous sommes d'accord pour reconnaître aux parents la liberté totale de scolariser leurs enfants là où ils le souhaitent». Lorsque je parvenais à les traîner sur ce terrain, ils arguaient que les écoles publiques de leur quartier – 5e, 6e, 7e ou 14e arrondissements… – étaient moins exigeantes, que la discipline y était moins ferme et qu'elles avaient la réputation d'être souvent en grève. Sans surprise, comme tous les parents, ils voulaient le meilleur pour les enfants. Ils continuaient d'ailleurs de défendre publiquement la mixité sociale contrainte et la limitation du privé à 20% des effectifs du public, mais faisaient tout pour y échapper.
La «guerre public-privé» ravivée par l'affaire Stanislas n'a pas été initiée par les écoles privées. Les partisans de la liberté scolaire ne réclament jamais la fermeture des écoles publiques. Au contraire, ils revendiquent la possibilité de créer et de faire fonctionner des écoles – tous types d'écoles – dans des conditions de saine concurrence, c'est-à-dire avec un financement plus égalitaire comme le chèque éducation ou sur la base d'une défiscalisation. Le financement public des choix privés reflète la liberté garantie par la loi Debré de choisir l'école de ses enfants, dans les limites de l'ordre et de la sécurité publics bien entendu.
Lorsque la mairie de Paris suspend ses dotations alors même que le procès du lycée Stanislas n'a pas été instruit, elle rompt une obligation contractuelle et contrevient à une liberté fondamentale : celle de choisir son école. Un élève sur deux «passe» par le privé au moins une fois durant sa scolarité. Quel parent peut être absolument certain de ne jamais avoir besoin de recourir à une école privée sous contrat ou même une école libre ? Qui peut, sans ciller, affirmer que son enfant ne sera jamais harcelé ou en échec dans la classe qui lui est assignée par la carte scolaire ? Pourquoi refuser une pédagogie particulière à ceux qui la souhaitent ? Au nom de l'égalité ? Argument fallacieux puisque cette égalité qui consiste à monopoliser l'argent public pour le verser à ceux qui trouvent grâce aux yeux des gouvernants empêche les plus modestes d'accéder aux écoles de leur choix.
Une étude de l'IFOP de mai 2023 montre que 58% des Français pensent que les élèves ne bénéficient pas des mêmes chances à l'école publique. À la question «Considérez-vous que l'État ferait progresser l'égalité des chances en France s'il permettait aux plus défavorisés d'accéder à l'école publique ou privée de leur choix, en prenant en charge tous les frais de scolarité et en supprimant la carte scolaire?», 56% des Français répondent oui. Cette forte aspiration à la liberté se manifeste aussi par le nombre croissant d'élèves dans le hors contrat, qui n'a souvent rien de religieux (30% seulement des écoles hors contrat sont confessionnelles, et ce chiffre est en baisse).
Si l'on souhaite vraiment la neutralité et l'efficacité des dépenses publiques, comment expliquer que personne ne remette en cause les 400.000 euros qui sont versés par la mairie de Paris à des associations LGBT, les 200.000 euros qui ont été accordés à l'entreprise Dédale pour concevoir et installer des «parklets» à la place de parkings pour automobiles, espaces de convivialité urbains où personne ne s'arrête jamais ? Les contribuables acquiesceraient-ils s'ils savaient que la ville verse de l'argent à des associations telles que «canaliser l'énergie des jeunes du parc de Belleville grâce aux jeux de société», «Nous voulons des coquelicots», l'association Maydée qui entend sensibiliser à l'inégale répartition des tâches domestiques entre les hommes et les femmes ou «l'assemblée citoyenne des originaires de Turquie (acort)» qui appelait-il y a quelques mois à manifester contre les «violences policières» ? Il faudrait demander au Parisien s'il préfère doter des écoles privées qui font réussir leurs élèves ou entretenir des ateliers d'arts plastiques ou de danse urbaine pour aider les migrants à «rencontrer l'autre» comme le fait l'association BAAM (Bureau d'accueil et d'accompagnement des migrants que l'on peut trouver sur le portail du réseau transculturel de Paris).
Par ailleurs retirer ce financement public aux écoles privées augmente mécaniquement les frais de scolarité que les établissements sont ensuite amenés à demander aux familles. C'est punir un peu plus les familles modestes qui souhaiteraient intégrer ces établissements. Or elles sont nombreuses à ne plus vouloir être assignées à résidence par la carte scolaire.
En quoi consiste donc le «caractère propre» des établissements catholiques, s'ils n'ont pas le droit de parler de la foi ni de baser leur pédagogie sur une anthropologie chrétienne, celle qui permet à chaque personne de poser des choix libres et responsables, de répondre à sa vocation et de développer sa singularité, son cœur et sa conscience ?
La folie mégalomane des partisans du tout-État, convaincus que celui-ci peut apporter une réponse adaptée à chaque individu, les conduit à réclamer la suppression du financement public des écoles privées. Mais l'État serait aujourd'hui incapable d'intégrer 2 millions d'élèves dans l'école publique, pour des raisons budgétaires et organisationnelles. Par ailleurs, il se confronterait sans doute à la résistance de très nombreuses familles qui trouveraient le moyen de faire fonctionner ces écoles sans aide publique et seraient ainsi libérées de l'obligation de suivre les programmes et de former et recruter les enseignants conformément aux obligations imposées par le ministère.
Personne ne souhaite en arriver là. C'est pourquoi il faut cesser le feu, s'inspirer de ce qui fonctionne dans chacun des deux systèmes et laisser aux parents, premiers éducateurs de leurs enfants, la liberté – et la responsabilité ! – de choisir le système d'instruction qui leur semble adapté.
Et, toujours dans "Le Figaro" (du 19/05/24), cette tribune de Max Brisson, Alexandre Portier et François-Xavier Bellamy : "Peut-on reprocher à l'enseignement privé de ne pas avoir abandonné tout ce qui a fait les beaux jours du public ?"
Par Max Brisson, Alexandre Portier et François-Xavier Bellamy
FIGAROVOX/TRIBUNE - Cessons de dissimuler les défaillances de l'enseignement public dans des procès d'intention faits à l'enseignement privé, argumentent les parlementaires LR Max Brisson et Alexandre Portier, et l'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy.
Max Brisson est sénateur LR des Pyrénées-Atlantiques. François-Xavier Bellamy est député européen LR et tête de liste des Républicains aux élections européennes. Alexandre Portier est député LR du Rhône.
«À côté de cette magnifique instruction gratuite, je placerais sans hésiter la liberté d'enseignement, et je n'aurai pas besoin de lui donner le pouvoir inquiet de l'État pour surveillant, parce que je lui donnerais l'enseignement gratuit de l'État pour contre-poids.»
Ces mots, ce sont ceux de Victor Hugo, prononcés à la tribune de l'Assemblée nationale le 15 janvier 1850. Par-là, Victor Hugo défendait une liberté d'enseignement totale, fondée sur le libre choix des parents, premiers éducateurs, de déterminer la forme d'enseignement qu'ils souhaitent pour leurs enfants. Mais il y fixait une double condition : un enseignement gratuit et de qualité.
Professeurs puis parlementaires, nous avons toujours revendiqué notre attachement à l'idéal de liberté d'instruction. C'est la raison pour laquelle, lorsque des attaques leur étaient portées, nous nous sommes toujours érigés en défenseurs de l'enseignement privé indépendant ou sous contrat comme de l'instruction en famille.
S'agissant du Gouvernement, l'ambiguïté demeure. Pire, elle varie au gré des ministres, de Jean-Michel Blanquer qui souhaitait la mort de l'instruction en famille et des jardins d'enfants, à Amélie Oudéa-Castéra dont les mots malheureux ont ravivé les braises de la «guerre scolaire» ; de Pap N'Diaye, dont les déclarations en cachaient à peine son hostilité à Gabriel Attal, lui beaucoup plus rassurant sur la question.
Pour l'instant, la vision de la ministre Nicole Belloubet forme un épais rideau de fumée. Interrogée à plusieurs reprises au Sénat et à l'Assemblée nationale, elle a choisi de botter en touche, renvoyant simplement aux décisions du Conseil constitutionnel qui consacre la liberté d'enseignement. Sans pour autant affirmer un soutien inconditionnel à l'enseignement privé face aux violentes attaques dont il est l'objet ces dernières semaines.
N'en déplaise à ses détracteurs, force est de constater que l'enseignement privé rend service à l'Éducation nationale, en la déchargeant de 25% des enfants scolarisés de France.
Manifestement, la ministre hésite, confrontée à la résurgence de vieilles et féroces velléités, jusqu'alors bien enfouies, à l'encontre de l'enseignement privé. Alimentées par ses détracteurs et autres nostalgiques de la « guerre scolaire », elles s'emploient à dépeindre dans l'opinion publique le portrait d'un enseignement privé élitiste, dépourvu de toute considération de mixité sociale et, voilà qui est nouveau, potentiellement impliqués dans de « possibles détournements de fonds publics ».
«Graves dérives», « caisses noires », «fraudes», «système hors-de-contrôle», «ségrégation scolaire», «omerta politique» : voilà les mots qui ont marqué la présentation du rapport sur le financement public de l'enseignement privé des députés Paul Vannier (LFI) et Christopher Weissberg (Renaissance). Des mots aussi forts qu'abjects, et si tristement éloignés de ceux que prononçaient Victor Hugo dans cette même Assemblée nationale.
Graves accusations qui jettent l'opprobre sur l'ensemble des établissements privés sous contrat ainsi que les services et qui n'ont, semble-t-il, pas semé le trouble chez les députés de la majorité gouvernementale ; aucun n'a en effet réagi à ces allégations, accentuant encore un peu plus le flou qui règne autour de la position du Gouvernement. Nous le regrettons vivement.
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Tout au long de ce rapport, réclamant pour l'école privée des contrôles inquisitoires, sonne inlassablement une petite musique bien connue faisant croire que l'enseignement privé coûte de l'argent à la nation ou pire, détourne l'argent de l'école publique. Pourtant, la réalité est tout autre puisque, si demain chaque enfant scolarisé dans le privé l'était dans le public, le coût à supporter par l'Éducation nationale serait supérieur de 3,3 milliards d'euros, soit 5,2% de son budget pour 2024.
L'État en a-t-il seulement les moyens ? Lorsque l'on sait que la rémunération des professeurs des écoles est inférieure au salaire moyen des fonctionnaires civils de catégorie B ?
N'en déplaise à ses détracteurs, force est de constater que l'enseignement privé rend service à l'Éducation nationale, en la déchargeant de 25% des enfants scolarisés de France. À l'heure de la rigueur budgétaire et du « serrage de ceinture » appelé de ses vœux par le ministre de l'Économie et des Finances, il y a là un luxe dont il serait peu opportun de se passer. Le fond du sujet n'est donc pas financier, comme certains souhaiteraient nous le faire croire, mais bien idéologique.
Pour notre part, nous avons toujours considéré que les diverses formes d'enseignement sont un héritage précieux et qu'il est nécessaire de les préserver, à condition que l'enseignement public demeure aussi beau que performant. C'est justement sur ce point que, ces dernières années, le bât blesse.
Tout indique en effet que la performance de notre système éducatif ne cesse de se dégrader : échec dans la transmission des savoirs ; mobilité sociale en berne ; augmentation des problèmes de discipline ; multiplication des actes de violence et des atteintes à la laïcité ; démissions en masse de professeurs ; et plus, inquiétant encore, perte progressive de confiance des citoyens dans l'institution école puisque 53% d'entre eux estiment que l'école fonctionne mal et que 65% se disent pessimistes quant à son avenir.
Résultats : 54% reconnaissent qu'ils auraient préféré scolariser leurs enfants dans l'enseignement privé plutôt que dans le public. Un chiffre qui en dit long sur le regard que porte la Nation sur l'état de son école.
Est-ce vraiment la faute de l'enseignement privé de ne pas avoir passé par-dessus bord les concepts d'autorité, de mérite, de respect, de discipline, d'assiduité, de travail bien fait et d'excellence qui pendant longtemps ont fait les beaux jours de l'école publique ?
Le fond de la question est donc ici, devant nous : ceux qui, au nom de leur dogme, ont malmené l'école publique, n'enragent-ils pas désormais de constater, impuissants, la réussite de ceux qui ont gardé leurs distances avec certaines folies destructrices ? surtout, si l'école publique se portait bien, l'école privée serait-elle vraiment un problème pour eux ?
Mais est-ce vraiment la faute de l'enseignement privé de ne pas avoir passé par-dessus bord les concepts d'autorité, de mérite, de respect, de discipline, d'assiduité, de travail bien fait et d'excellence qui pendant longtemps ont fait les beaux jours de l'école publique ? Peut-on vraiment lui jeter la pierre et, pour faire plaisir à quelques enragés, piétiner la liberté de choix des parents et détruire l'école qui fonctionne encore ?
À lire aussi Jean-Éric Schoettl: «Sans un big bang de l’autorité, la violence établira ses quartiers à l’école»
Devons-nous vraiment nous résoudre à ce nivellement par le bas permanent qui, au lieu de rectifier les défaillances d'un modèle, préfère pointer du doigt celui qui réussit ? Ne serait-il pas plus avisé d'en étudier avec objectivité les modalités de réussite ? Qui sait, peut-être que, sans idéologie ni dogmatisme, nous y trouverions quelques clefs de réussite qui pourraient bénéficier au redressement tant espéré de notre école.
Plutôt que de dissimuler les défaillances de l'enseignement public dans des procès d'intention faits à l'enseignement privé, mettons enfin un terme pour de bon à ce débat qui dure depuis trop longtemps, sortons de cette grossière caricature et rappelons à tous que l'enseignement privé prend toute sa place dans la mission de mixité et d'escalier social qui incombe à l'État.
Clamons à l'unisson combien la diversité d'enseignement est une richesse et qu'elle ne constitue en rien une menace pour l'enseignement public mais bien une saine concurrence, qui doit permettre à chacun de s'améliorer, en s'inspirant des réussites de l'un et en tirant les leçons des échecs de l'autre.
Souvenons-nous du discours du 15 janvier 1850 et réaffirmons ensemble, avec force et conviction, comme Victor Hugo en son temps, les principes fondateurs de liberté d'enseignement et de liberté de choix des parents.
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Entretien de Claude Lelièvre dans "Le Figaro" du 22/01/2024 : "«Quarante ans après le Mouvement de l’École libre, la guerre scolaire n’aura plus jamais lieu»"
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Aucune mention de l'action du CNAL en 1960 et de sa pétition avec près de onze millions de signatures contre la loi Debré.
Un défaitisme de Claude Lelièvre, justifié par beaucoup de relativisme : Mitterrand venait du privé ; Savary, de Stanislas ; les écoles publiques peuvent aussi être huppées ; le privé profite à tous etc.
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Et une page pour que chacun puisse rechercher les moyens affectés à son collège ou lycée de secteur : www.francetvinfo.fr/france/rentree/info-...cherche_6753646.html
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Dans "Le Monde" (abonnés) du 10/09/24 cette tribune de Bernard Toulemonde : "Entre enseignement public et privé, « la guerre scolaire a changé de nature »"
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On voit bien comment cette synthèse historique s'inscrit dans l'actualité : l'école privée est de plus en plus mise en cause, et à juste titre.
De ce point de vue, la dénonciation de "l’agressivité des gouvernements républicains envers l’enseignement catholique" jusqu'en 1914 est, un siècle plus tard une plaisanterie. Depuis soixante-cinq ans, la République finance généreusement une école qui s'affranchit des règles communes, en choisissant notamment ses élèves et en cultivant ainsi la ségrégation scolaire et sociale.
Et aujourd'hui toute critique de cet état de fait relèverait de "l'agressivité" ?
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Youssef Souidi a travaillé avec Julien Grenet.
Une volonté de pédagogie dans cette synthèse, mais qui oublie des éléments trop importants pour la rendre pertinente. Et une volonté de radicalisme (dans le titre) que dément la conclusion de la synthèse.
Commençons avec deux graves angles morts : l'importance de la ségrégation résidentielle est rapidement éludée dans la synthèse et surtout la ségrégation sociale n'est que le symptôme de la ségrégation scolaire, nulle part mentionnée dans la synthèse.
L'analyse des causes relève d'un troisième angle mort, plus grave encore. La synthèse de Youssef Souidi les élude tout simplement, se bornant à constater la ségrégation comme si elle n'en avait pas. Ou plutôt en postulant que cette ségrégation procéderait d'une volonté de "séparatisme" (lexique emprunté par provocation à l'extrême-droite), en contradiction avec l'analyse historique présentée dans la synthèse : un séparatisme religieux distinguait bien à l'origine école privée de l'école publique, mais il est évident qu'un tel séparatisme n'est plus que résiduel.
Ce n'est pas par volonté de "séparatisme" religieux ou social que les parents choisissent l'école privée : la preuve en est qu'il est choisi, de façon minoritaire certes, mais suffisante pour la démonstration, par des parents de milieu social défavorisé. Si volonté de séparatisme il y avait, l'école privée n'offrirait pas de bourses et imposerait des tarifs prohibitifs.
La cause profonde du basculement que nous connaissons actuellement tient, en réalité, à la grave perte d'efficacité de l'école (publique et privée : l'école privée n'obtient de meilleurs résultats que par les meilleures conditions de travail que permet le tri scolaire). Les parents veulent préserver la scolarité de leurs enfants dans une école plus efficace, pas nécessairement d'un point de vue pédagogique (même si l'argument est fréquemment avancé) mais du fait du tri scolaire.
Dès lors, les solutions proposées par Youssef Souidi (bien moins radicales que le titre de sa tribune) ne changeront rien, si le privé reste financé par l’État et continue néanmoins de choisir ses élèves, ce qui constitue en effet un (dys)fonctionnement unique au monde, et si seule la mixité scolaire est recherchée. Pire : les établissements privés pourront être plus mixtes socialement et - mécaniquement - plus ségrégués scolairement puisque les meilleurs éléments du public y seront invités et les moins bons éléments du privé en seront exclus.
Rappelons que les expérimentations de mixité au collège menées par Julien Grenet, et opportunément évaluées par lui-même (et par Youssef Souidi et Elise Huillery) , ont, au contraire de ce qu'ils affirment, contribué à accroître la ségrégation à Paris, par exemple.
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